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 frapper à ta petite porte grise • silver

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coeur souillé de noirceur
Sucre
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coeur souillé de noirceur


Féminin

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MessageSujet: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaVen 23 Jan - 1:40

J'ai frappé un homme.
J'ai frappé un visage, une joue, une tempe. J'ai frappé en pleine poitrine, près des côtes, droit dans le sternum. J'ai frappé de la peau, de la laine, de l'écorce. J'ai frappé sans relâche, poing après poing, mes phalanges ont craqué sous la violence, pourtant il n'a pas du y en avoir plus de trois où quatre, des coups.
J'ai l'impression de l'avoir criblé de balles et troué en mille endroits différents. J'ai mal dans mes os, je masse ma paume et les cinq doigts de ma main droite que je passe ensuite dans ma nuque.

Je ne l'ai pas tant frappé que ça mais j'ai du sang sur les ongles.
Ma cigarette est terminée ; je la jette négligemment dans les jardins sacrés, plonge ma main intacte dans ma poche pour en tirer une autre. Mon paquet est vide, ça me soûle. Je le jette aussi.

Je vais tout jeter.
On m'a volé ma solitude. Il est venu, avec sa face plastique, avec sa suffisance inodore et m'a volé tous ce que ces dix années de sourires avaient pris le temps d'empiler, alors que j'avais toujours secrètement désiré que l'on me dérobe à moi-même.
Mais je ne voulais pas que ce soit lui, je ne voulais pas que ce soit comme ça.

Je ne voulais pas me faire débusquer part un imbécile. Quelque chose de baroque tangue en moi ; c'est excentré, j'ai la nausée, mon ventre n'est plus à la bonne place, j'ai les intestins dans les bras et ma bouche dans le bide.

Je ne serais pas capable de vomir, je crois que je suis juste usé. La barbarie de l'explosion a été trop forte ; je sens encore la fragrance de la guimauve accrochée à mes cheveux alors que je pue la sueur et le sang. Quand j'ai eu fini de le frapper, je ne savais plus quoi faire. J'ai lâché son col, regardé à droite, à gauche, plongé mes mains dans mes poches, allumé une cigarette, recoiffé mes cheveux, et je suis parti.

D'un coup, c'était comme si j'ignorais qui j'étais.
C'était un renversement – comment avais-je pu être si brutal alors que, pendant si longtemps, je m'étais peu à peu saupoudré d'indifférence. Comment avais-je pu craquer comme une boursouflure trop sèche, et maintenant, comment pouvais-je me sentir si puissant et si désemparé à la fois.

Je les hais tellement.
La nuit est tombée ; j'ai vu les rives se teindre de pourpre et les mines gaies sortir leurs petits cardigans. J'ai traîné, usé mes semelles, froissé mes rotules, et puis j'ai forcément fini par porter ma carcasse jusqu'ici.

Personne ne se rend compte que nous sommes tous morts ; comment pouvait-il saigner encore.
Je hais avoir tort.

Maintenant je le sais, je ne pouvais que me rendre auprès de lui. La force d'une habitude, qui se grave dans le mouvement monotone de mes articulations, me pousse jusqu'à la petite boîte de bois gris. Je pénètre à l'intérieur et son silence m'assomme. Mon corps s'affaisse contre la paroi, je lâche un soupir, j'aimerais avoir une cigarette. Mes mains pendent de chaque côté.

― J'ai caressé un homme.

J'ai envie de me fendre en deux.

― Je l'aime tellement. 

Il ne reste que les soupirs pour m'épuiser ; j'en lâche un.

― J'ai envie de le caresser encore, et encore, et encore, et encore.

Je ne sais même pas si il est là et, plus encore, j'ignore si j'ai envie qu'il soit là.
J'opte pour un oui.
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaVen 23 Jan - 22:04




Frapper à ta petite porte grise

I love the look on your face when you first see me

Tu attends Silver, tu attends paisiblement assis sur le banc de bois, confiné dans le lieu saint. Dieu soit loué tu n'est pas claustrophobe. Tu attends cette fameuse personne qui connaît ton véritable visage et de surcroît qui  l'accepte très bien. Tu sais que Sucre à pénétré dans le temple, car après tout tu as chargé les disciples de Thémis de t'avertir quand une âme perdue approche de ces lieux sacrés. Ah oui, parce que c'est vrai Silver, tu aimes savoir qui rôde dans ton territoire n'est-ce pas ? Normal, car tu jouis de pouvoir contrôler, paradoxalement, tu aimes tout autant les imprévus. Et voilà que l’élément déclencheur fait son entrée, tu entends ses pas résonner dans l'enceinte du sanctuaire. Sucre ne peut pas te voir, toi qui as abandonné tes vêtements de cérémonie pour tes habits du soir. Tant pis, Hermès n'ira pas hanter les rues de Libra cette fois là mais c'est avec tout autant d'intérêt que tu t'occupera d'une confession assez spéciale.

Les pas s'arrêtent et la porte de bois usée gémit, Le lieu lui même vous supplie de quitter cet endroit de pureté immaculé, vous dont le cœur est souillé de noirceur malgré les apparences. Tu t’appuies un peu plus confortablement contre la parois, tu prends tes aises Silver, tu sais que tu peux te détendre en sa présence.

« Il est formellement interdit de fumer dans l'enceinte du temple tu sais ? »

T'aurai bien rajouté que « fumer tue » mais t'es déjà mort. T'es tellement habitué à te la jouer connard  moralisateur dans la journée qu'il te faut toujours quelques minutes pour que le masque se décompose, on appelle ça comment déjà ? Déformation professionnelle ? On pourrais presque te prendre pour un mec sérieux comme ça. Mais non, ça peut pas durer, alors avec un rictus tu glisses la main dans la poche de ta veste pour en tirer briquet, filtre et feuille ainsi qu'un petit sachet. Ah, et il ne contient pas du tabac vu l'odeur. D'un geste nonchalant tu fais ce que tu a à faire avant de laisser glisser ton attirail par la meurtrière qui vous sépare tous les deux. Tu est généreux et bienveillant après tout Silver, tu partages. Tu tires une première bouffée exhalant une odeur enivrante qui masque celle de Sucre. Du sang, de la sueur, et bien sur ce fascinant parfum de friandise qui suinte toujours des pores de sa peau. La conversation à venir, elle t'amuse d'avance. Tu n'as même pas besoin de t'impatienter, car Sucre te dévoile les raisons de son mal-être. Tu hésites entre sourire et grimacer, c'est idiot de toute façon il ne le verra pas n'est-ce pas ? Tu optes pour l'ironie d'une voix légère, un peu railleuse. Pourquoi es tu si irrité ce soir Silver ?

« Ah oui, et comment s'en porte l'heureux élu ? Il faudra que tu me le présentes un de ces jours. Si c'est du sérieux bien entendu, mais te connaissant je n'en doute pas. »

Tu ressembles presque à une marâtre quand t'agis de la sorte. Pourquoi ?Tu sais pas, et pourtant tu t'en doutes quand même. Sucre il est comme toi, il sourit, il ment, et il joue son rôle de prince charmant à la perfection. La seule perspective pour qu'il craque c'est qu'on le démasque, parce que Sucre est assez intelligent pour ne pas craquer dans d'autres cas, du moins c'est qu'une vulgaire supposition. T'es coupé dans tes réflexions, tu te mets à rire quand il soupire, un rire cristallin et clair mais pourtant si tranchant et affûté, comme une lame de rasoir. Le décalage entre les paroles de Sucre et ses véritables pensées ne cesse de te fasciner, quelle terrible malédiction il subit, Sucre. Un tribut que tu t'infliges toi même par amusement et instinct de survie. Cependant toi, tu peux t'en départir à loisir contrairement à lui. Et ce masque, tu l'ôtes finalement.

« ...Je suppose qu'après sa déclaration, à défaut de trouver les bons mots t'as pas eu d'autres choix que de t'exprimer avec les gestes. Tu m'as ramené une de ces dents en souvenir? Ou au minimum, déboîté sa mâchoire jusqu'à ce qu'il puisse plus l'ouvrir ? »

Aux premiers mots on aurait pu croire que tu faisais référence à des élans passionnés entre deux jeunes tourtereaux, avant que ça dégénère. Car Silver,  tu sais que la réalité de l'action est bien plus amusante. Après tout toi t'aimes ça, imaginer le sang qui éclabousse les murs, un visage décomposé, fissuré par de furieuses phalanges avides de vengeance. Tu serres ton poing qui te réclame presque  un défouloir et réprime cette lueur inquiétante qui naît au coin de tes yeux. Sucre il te pose une colle, ta curiosité te fais te demander qui est le petit génie qui veut se hisser au même niveau que toi. Qui a su lire en l'homme affable à quelques mètres de toi ? Tu es frustré. Presque vexé. Ça se voit aux veines saillantes qui contractent ta nuque délicate, tu te tends. Mais voilà, d'un autre côté, t'es curieux, presque fasciné. Le détective en herbe qui à su démasquer Sucre, ça c'est plutôt intrigant non ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup de se lancer dans une partie de qui est-ce ?

Tu hausses les épaules reprends une bouffée enivrante sur le joint de tout à l'heure. La fumée peine à s'échapper du confessionnal, le manque d'air pure te fais presque tourner la tête et tu aimes ça. Aussitôt tu repenses à cet insecte savant dans un comte pour enfant, celui qui fait tourner une petite blonde en bourrique, cette chère Alice. La comparaison te plais directement. Silver, tu as le droit de te détendre mais tu pars un peu loin là. Tu te redresses et ne manques pas de faire grincer le dossier du banc de chêne. A travers la meurtrière en vitrail que tu avais refermée, tu ne distingue plus que les contours de la silhouette de Sucre noyée dans les volutes de ta fumée épaisse, poison venimeux.
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaDim 25 Jan - 0:49

Ma main me fait mal.
C'est comme si des bagues me mordaient les phalanges ; la fureur m'a passé la bague au doigt. Dans la pénombre de la petite boîte grise, je déplie et replie mes doigts et observe à chaque fois leur lente ondulation.

Je n'aime pas avoir mal, et tout en devient terriblement ridicule quand je pense que j'ai fait ça moi même. Je levé mon bras, propulsé mon poing, j'ai écrasé mes os contre les siens et, quand même, il a dû plus souffrir que moi.
Mais je suis sûr que lui, il a l'habitude. Je ne sais plus où je crèche.

Un mince interstice fend la petite boîte grise – hors de question que je m’enferme quelque part même si je viens d'exploser en mille petits morceaux d'âme. Un parfum entêtant, puant et salivant est en train de lambrisser les murs. Je renifle, soupire, et quand il me tend de quoi me faire un pétard à travers la bouche entrouverte du grillage, j'accepte sans broncher. Mes ongles s'activent, le préparent. Je l'attrape entre le pouce et l'index et le penche amoureusement vers mes lèvres.
La fumée me gratte la gorge et caresse mes poumons. Fumer du tabac est dans mes habitudes ; fumer d'autres fragrances, un peu moins, mais je viens de chuter si violemment que je suis prêt à me prendre n'importe quel coup.

Mes muscles grincent et ma bouche se meurt.
Je n'ai pas relevé ses remarques jusqu'à maintenant, parce que je sais qui est Silver et que Silver se moque et se fout du monde qui l'entoure. Un peu comme moi ; je vais me nicher auprès de mes semblables, je suis dans un désespoir absolu.
J'ai frappé quelqu'un et je me suis fait mal, parce que j'ai aimé ça. J'aspire encore un peu de fumée grise.

Je n'ai pas envie d'être compris par Silver ; j'ai juste envie de vomir, de vomir tous mes mots jusqu'à ce qu'il ne me reste plus aucun vocabulaire sur la langue. Je sais que, dans ce monde pétrifié de mort, Silver est le seul à deviner les acrobaties de mes expression – ou bien, il était le seul, ce qui secoue ma nausée.
J'ignore ce qui me met aussi mal dans le fait d'avoir été découvert ; il se voile là dedans un désir qui écrase mes poumons.

― Je suppose qu'après sa déclaration, à défaut de trouver les bons mots t'as pas eu d'autres choix que de t'exprimer avec les gestes. Tu m'as ramené une de ces dents en souvenir? Ou au minimum, déboîté sa mâchoire jusqu'à ce qu'il puisse plus l'ouvrir ?

Je tire une bouffée et marmonne.

― Tu sais quoi ? Va te faire sortir, Silver.

C'est d'un ridicule ; un ricanement se love dans mes cordes vocales, je soupire, me redresse un peu titillé, passe ma main qui ne me fait pas mal sur ma face.

― Va te faire sortir.

Une relation acide, piquante, insolente – voilà ce que nous entretenons à travers le petit grillage opaque. Il me fait chier, et je le fais chier, mais nous savons l'un comme l'autre que nous ne partirons pas.

― C'est un tel -

Ma main se contracte, pompe le vide comme un cœur en manque. Je grogne et fume encore un peu. Les mots s'enfuient et leur sens se vide. Ma nuque se courbe.

― J'étais calme. Très calme. C'est tout. Et je ne te remercie pas pour le pétard.
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaDim 25 Jan - 13:11




Frapper à ta petite porte grise.

That's why I want to help you.

Tu passes ta langue réptilienne sur tes canines dardées de venin. Tu savais que tu t'amuserai bien Silver, tu savais que Sucre saurai accaparer toute ton attention. Il réagit à tes sarcasmes avec tout l'amour qui le caractérise et toi, tu souris.

«  Sortir... Si seulement j'avais pu, le problème c'est qu'en ce moment même je dois rester au chevet d'un ami en profonde détresse tu vois ? »

T'es con Silver, t'es con et t'en rajoutes en plus. De toute façon t'as jamais dis implicitement à Sucre ce que tu savais de sa malédiction, et lui, il te l'a jamais avouée évidemment. Tu fais toujours ce qui te chante et parfois comme un amnésique tu oublies, tu laisses l'implicite vérité de côté pour détourner la conversation comme elle te plaît. Ça doit être frustrant pour Sucre et tu t'amuses encore plus. Tu sais faire des concessions pourtant, tu as quand même appelé cet homme ton ami, bien que ça t'écorche la bouche, bien que ça brûle ta langue de mille feux et t'arrache la gorge à chaque fois que tu prononce ce mot. Tu l'ignores sans doute que cela est lié à ton ancienne vie. Tu ne sais pas non plus si c'est bien ou non de te dévoiler face à lui. Mais tu ne montres ni tes doutes ni une quelconque trace d'affection à ses yeux. Ta manière d'aimer est bien trop tordue de toute façon et rares sont ceux qui comme toi prônent le jousissif principe du qui aime bien châtie bien.

«  Tu me le revaudra. Ça devait vraiment être quelque chose, tu m'intrigues. »


Et voilà qui retrouve la mémoire subitement ? Sans aucun état d'âme ou désir d'être cohérent tu sautes du coq à l’âne encore une fois. T'es incapable de dire y'a pas de quoi parce que ça serai faire penser que t'es un mec généreux, et ça prend pas avec Sucre. En revanche tu admets sans aucuns complexes la curiosité malsaine qui t’habite. La pointe d'énervement qui torture tes entrailles et entraîne tes doigts à jouer une sonate décousue sur le vieux bois. Tu te rappelles pas avoir réussi à mettre Sucre dans un tel état un jour, normal après tout tu n'en a jamais eu besoin. Mais maintenant toi qui ne te sens exister que pour détruire tu jalouses l'inconnu de lui avoir vu ce visage d'animal blessé qu'il à sans doute revêtu. Ah idiot de Sucre, Tu te sens presque trahis. D'un côté tu veux prendre soin de lui, mais de l'autre il y a cette petite voix qui te demande de tout détruire en cet homme jusqu'à ce que tu sois la seule chose à laquelle il puisse s'accrocher. T'es tordu Silver, tellement tordu.

«  Ne te retiens pas de pleurer parce que je suis là surtout, j'ai rien à te donner mais abstiens toi de te moucher dans les rideaux tu veux ? »

C'est une technique comme les autres. Ta technique. Tu vas le faire aller mieux Sucre, c'est garantit, tu vas tellement porter son esprit sur autre chose -sur toi évidemment- Qu'il va oublier la source de tous ses maux peut importe son origine. En attendant tu éludes la question suspendue à ses lèvres avides d'une unique réponse, à savoir si tes suppositions sur le trouble de Sucre sont justes. Tu attends sûrement qu'il t'avoue tout de de lui même. Tu crains peut-être qu'en prononçant ces mots ton ironie habituelle ne soit teintée d'une amertume déplacée. Tu focalises alors ton attention sur quelque chose d'autre, sur les volutes de fumées qui s'orientent vers le compartiment de ton interlocuteur. Elles s'engouffrent vers le sol, rivière de fumée rejoignant le styx. Tu mets quelques secondes à comprendre surprit que l'opacité de ton brouillard n'augmente pas, elle est évacuée. Un mince sourire voit le jour sur ton visage interloqué.

« Ta porte n'est pas fermée, Sucre...»

Tu inspires l'air corrompu. D'une voix mielleuse tu demandes.

«  Ça te dérange si je m'en occupe ? »

Tes doigts cessent leur concerto, ils ne pianotent plus pour mieux entendre ton soliste. Tu caresses la porte close de ton côté, dont le chêne viellit est porteur de splendides ornements. Ces gravures exquises qui représentent la création, Thémis et ces symboles. Tu devines au toucher car ta vue est troublée. Ces gravures tu les connais par cœur, elles te filent la nausée.

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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaMar 27 Jan - 23:10

J'ignore les mots à lui rendre. J'ignore quels gestes je dois engendrer là, tout de suite, dans la petite boite grise. Soulever un rire, un hoquet pénible et pathétique – peut-être garder le silence comme je le fais en fumant.

Je ne vis que par le va-et-vient incessant du pétard jusqu'à ma bouche entrouverte, on ne fait pas plus érotique.

Et lui derrière, dont je n'aperçois que la pointe élimée de son profil, continue de me jeter salement son affection poisseuse, et le pire dans tout ça c'est qu'il soulève sur mes lèvres des sourires. Ce ne sont que ses sourires mauvais, déçus, fatigués, lassés, noirs, jaunes et gris, mais il y a aussi une gratitude dedans que je ne confesserai jamais.

Ça, je ne peux pas le dire.
Mais j'ose le contredire, après avoir expiré mon air vert, je lâche avec ma gorge cassée :

― Je ne suis pas en détresse.

Et le simple fait que la protestation franchisse le rempart de mes lèvres en prouve toute sa fausseté. Je ne peux pas retenir un rire qui mouille presque mes yeux et je corrige aussitôt :

― D'accord. Je n'ai rien dit.

Mais rien ne l'empêche de continuer, de me fouiller, de faire courir sur ma nuques ses phrases provocatrices et qui sont la raison pour laquelle je viens traîner si souvent, trop souvent mon cadavre ici. Il m'énerve, je sens mes narines qui piquent et mes sourcils qui me démangent. Je sais la conscience qu'il a de son massacre minutieux, et je n'ignore pas que dans la situation inverse je lui tiendrai les même propos.
Peut-être même serai-je davantage mauvais, mais à ce niveau là, on est plutôt coude à coude. Je me retiens de l'envoyer encore se faire foutre, de toute façon, mes injures n'ont plus de véritable sens.

― Je suis en train de pleurer toutes les larmes de mon corps, Silver.

Mais la plaisanterie complice cesse soudain comme la mélodie incessante de ses phalanges. Il va un soupir trop loin, un sourire trop fort, et je l'entends s'amuser au delà de ce qu'il est possible pour moi. M'apprêtant à embrasser à nouveau le joint à ma bouche, je laisse mourir le geste à mi-chemin.

― Ta porte n'est pas fermée, Sucre. Ça te dérange si je m'en occupe ?

Le silence grille et l'avertissement tangue dans ma voix.

― Essaie donc. Mais je ne te promets rien.

J'ai juste envie de gronder à la face de ce drôle d'ami ; je te promets que je me retiendrai pas de presser tes os, à toi aussi.
J'ai chuté vraiment trop fort. Mon bras reprend sa course, je fume un peu.

― Sérieusement, ne me trouve pas ce soir. Tu veux sortir ?
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaMar 17 Fév - 0:53




Frapper à ta petite porte grise.

But it's caused me to act in such a crazy way.

Tu sens un silence pesant s'installer, il t'écrase de tout son poids pendant que la trotteuse implacable égraine les secondes. En cet instant il n'y a pas que le temps qui voudrait te fuir. Tu inspires profondément le poison que tu répands. Tu remplis tes poumons Silver, faute de toucher la plénitude. Tu veux par tout les moyens combler ce vide qui t’habite. T'es qu'un pantin, une poupée sans âme. T'es ce clown qui s'étale un maquillage sanglant prélevé sur ses victimes et dévoile dans un rictus ses canines avides de chaire fraîche.
Pourquoi il est venu Sucre ? Pourquoi maintenant ? Tu es affamé, tu veux te mettre quelque chose sous la dent. Il sent tellement bon Sucre...
Tes doigts ont cessés de jouer mais une mélodie macabre résonne dans ton esprit. Tu perds le contrôle Silver.

Tu te lève et ces mises en gardes t'incitent à poursuivre. Un pas sur le sol froid, suivi d'un autre et puis... Le grincement d'une porte, dernier rempart entre toi et l'extérieur. La scène te semble se dérouler au ralenti pourtant de tes gestes vifs et de ta démarche reptilienne l'action ne se mesure qu'en quelques battements de cœur. En as tu seulement un de cœur?

Tu as franchis la limite et dans tous les sens du termes. Tu viens faire basculer ton poids sur la cage de Sucre, tu fermes les yeux et le condamne d'une voix douce :

« Je vais te faire oublier tout tes chagrins Sucre. »

Tu es bon Silver, tu es le père qui réconforte le fils. Celui qui lui change les idées et le tire d'un cauchemar. Un frisson parcours ta peau glacée, un sentiment familier ? Oh Silver, mais quel genre d'éducation as tu donc reçu pour aimer de manière si tordue ?

« Concentre toi sur l'instant présent, n'est-ce pas merveilleux ? Tu es en sécurité ici. Personne ne viendra te faire du mal, tu n'as pas à te battre. Tout ce que tu as à faire c'est... Profiter de la sérénité des lieux. »

Ta voix baisse en intensité et tu chuchotes presque ces derniers mots, ultime confidence. Ta voix se fait mielleuse et suave, écœurante de tendresse tandis que le supplice débute. Thémis comme dans toute autre religion doit sans doute apprécier les martyrs ? Tu t'amuses de cette offrande. Ton corps qui fait office de rempart te sers à maintenir  le sois disant prince dans ton étroit château. Le joint engourdissait presque tes réflexions mais subitement tu relèves la tête, comme pris d'un éclair de lucidité.

«  Sucre, je fais ça pour ton bien tu sais.  »

Tu as envie de lui confier à ton ami, lui confier que tu es bien là pour lui. Qu'il voit comme tu exorcise son malheur et le plonge dans l’abîme de la terreur. Tu le noie, tu le noie pour mieux le sortir de l'eau. Après ce qui te semble durer quelques minutes mais qui à dû lui paraître une éternité tu te dégages de la porte que tu obstruai et l'ouvre violemment. Tu attrapes l'homme par le bras et l'extirpe de ton emprise pour le confronter à une autre.
Qu'il te frappe ? Tu t'en moques complètement, après tout ça ne ferait qu'appuyer ta victoire sur celui qui l'avait fait venir ici. Tu ne lui laisse pas le temps de respirer et le tire vers l'entrée du bâtiment sacré d'où le ciel sombre constellé de tâches blanches s'offre à vous. Tu te laisses affaler sur les marches en marbres et relève la tête vers lui d'un air railleur.

« Tu vois Sucre, ce n'est que dans les ténèbres qu'on prend véritablement conscience de la beauté de la lumière. Ce n'est qu'une fois plongé dans le désespoir absolu qu'on réalise que finalement, rien n'a vraiment d'importance hein ? »

D'un air complice tu lui balances ses paroles amères et cruelles. Ton raisonnement, tes actes, tout ce que tu es... semble difforme et chaotique. Tu ne demandes pas à Sucre de comprendre ta logique, pourtant tu attends sa reconnaissance. Tu ne veux pas de Sucre qu'il t'aime, pourtant tu veux lui être indispensable. Maintenant que le choc est passé Sucre va sans doute reprendre son sang froid et tu attends patiemment presque amusé, pariant sur telle ou telle réaction. En patientant tu te complaît médiocrement dans cette satisfaction malsaine, celle d'être pour l'homme un véritable ami. Si ça ne suffit pas, tu te contentera de le mettre de nouveau au pied du mur, et ce de la pire manière possible.
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaSam 21 Fév - 20:59

J'aurais aimé n'avoir contre mes tympans que l'incessante caresse de la fumée. Mais vite – trop vite – après le roulis de mon avertissement surgit la plainte grinçante d'un bois, d'un corps et de quelques pas.

Entre mon pouce et mon index, le pétard s'atrophie et s'éteint dans un ultime embrasement. Mon œil se perd dedans, alangui, alors que sur mes deux joues pâlit sous la lourdeur pressante du silence.

― Qu'est-ce que tu fous ? dis-je quand ses pas s'arrêtent.

Dans l’interstice, j'aperçois la grandeur longiligne de son ombre comme un châle prêt à m'étouffer. Mon visage n'a pas le temps de se durcir, l'herbe dans l'encéphale, que la crainte vient déjà écraser mes côtes dans ses doigts superbes. L'horreur me frappe ; la porte se referme.
La sentence s'est faite si longue et si rapide à la fois que déjà je m'asphyxie.

Aussitôt, je me rue contre la porte condamnée et la frappe d'un poing sauvage et violent ; le même qui était déjà meurtri d'avoir cogné le visage d'un homme. J'ai l'impression que, ce soir, il en détruira beaucoup des visages, mais pour l'instant je n'ai que l'injection d'une terreur monstrueuse qui me fustige.

― Je vais te faire oublier tout tes chagrins Sucre.
― Déconne Silver, ferme-moi cette putain de porte.

Je dois sortir.
Je dois sortir d'ici. Tout mon corps s'arque dans la panique, mes tendons hurlent, mes nerfs se déchirent et je sais que mes traits enjôleurs n'ont plus que la gravité du désespoir et de la fureur. Je pousse un cri, bestial. J'en pousse un deuxième que je vais puiser dans les contractions de mon ventre. Un troisième, puis un quatrième, puis un cinquième qui s'accompagne à chaque fois de violentes secousses martelant la cloison.

Je sens, à chacun de mes coups d'épaule – elle s'est déboîtée – que la porte se soulève à peine et se rabat aussitôt sous le poids de cet enfoiré de prête. Je grogne, je hurle, je vocifère et je dis :

― Putain Silver, ferme, ferme cette porte.

Et son discours commence à venir tapisser la cloison, à se couler sur mes articulations et à enrober  le désordre erratique de mes pensées. Il parle, il parle beaucoup, de sa voix douce, argentique, plate qui dénote avec la brutalité de mes assauts. Je n'écoute pas, je n'écoute rien et je n'ai pas envie de savoir ce qu'il me raconte. J'ai la profonde envie de l'étrangler, ou, encore, à son tour de ne laisser que du cartilage et des zébrures pourpres sur son visage.

Je halète, je sue, je tremble et j'ai mal là où ma peau a donné des coups. Je cale mes reins sur le siège et dans une tentative désespérée, j'essaie de défoncer la porte avec toutes la force de mes jambes, mais il retient toujours mon échappatoire.

Il ne comprend pas, Silver, ce petit bâtard.
Il ne comprend pas que je vais mourir si je reste plus longtemps ici, et moi-même je m'échappe. Ma raison, si piquante, je j'adule avec toute la lubricité de mon ego, n'est même plus dans mes veines.

Je me jette à nouveau vers l'avant, écrase mon front et mon souffle contre la porte froide. Toute la rage de mes muscles s'est enfuie ; ils tremblent. J'appose ma main contre la cloison boisée et me presse contre elle comme une bête dépecée. L'air me manque et mes inspiration et mes expirations me semblent maladroites, écrasées.

― Ferme, ferme, ferme, ferme, ferme, ferme, ferme, pas pitié, pas pitié, pas pitié...

Je ne frappe plus ; un silence violent s'allonge sur le temple.

 ― Sucre, je fais ça pour ton bien tu sais.

Je me dis que je vais rester coincé ici pour toujours. Un temps infini s'arrête.
J'ai rendu les armes. Pourquoi suis-je si terrifié. Je croasse, bas, ma langue pitoyable toujours désireuse de provocation.

― Va te faire sortir, Silver.

Et son emprise dure, dure un temps marmoréen et muet, uniquement rythmé par les pulsations barbares de mon sang qui s'apaise dans mes artères. Peu à peu, le halètement chien qui secouait mes bronches se tait à son tour.

Je suis bien docile, ce soir ; j'imagine, un peu plus cassé que d'habitude.
Je vais rester ici pour toujours.

Quand il ouvre la porte, c'est l'ébahissement et la surprise. Sonné par mon confinement je le laisse saisir mon avant-bras et mes jambes désarticulées poursuivent sa course autoritaire. Je suis grand et courbé, humide et cassé et lorsque mon visage se cogne contre la nuit, je séquestre une brutale inspiration.

Mi-furieux, mi-stupéfait, balancé à la pénombre, je tourne vers lui des traits cinglants et je me bute contre sa nonchalance. Sa posture négligée, sa bure Érèbe et ses manières ecclésiastiques me débectent.
Quel sale bâtard d'ami. Ma poitrine s’essouffle encore, de haut en bas.

― Silver toi, espèce de fils légitime , je grogne en me pliant, les doigts griffant ma gorge.

Je veux me ruer sur lui et, honnêtement, j'ai bien envie de le crever.
Mais mon corps cède, fébrile, mes rotules claquent et je tombe sur mes genoux entre deux marches blanches. J'ai les tempes sourdes et mouillées, l'angoisse vrombissant encore dans mes phalanges.
Prostré ainsi, pathétiquement misérable, il me faut une minute entière pour récupérer et souffle, et sang-froid.

Une fois fait, je peine, gémit, m'assit à mon tour les avant-bras sur les cuisses, racle une trachée défoncée par la terreur, un glaire au fond de la gorge.
Je le crache sur la marche d'en dessous.

Je tourne mon visage détendu dans la direction de Silver.
Je suis bon joueur, je lui offre un sourire aussi pâle et reconnaissant que la lune. Je ris un peu, de connivence.

Puis, je lui balance mon poing en pleine gueule.

Je lui balance une fois, puis une deuxième, et une troisième, et je le balancerait, désinhibé, jusqu'à ce qu'il m'arrête. Je n'ai pas autant de force que ma rage l'exigerait. Je me stoppe juste un instant, le dos droit, la colère rehaussant la commissure de mes lèvres.

― Tu aurais dû me le dire si tu voulais mes caresses, toi aussi.

Et je reprends ; j'espère pour lui qu'il va m'arrêter.
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaMer 18 Mar - 18:55




Frapper à ta petite porte grise.

As you searching for the meaning of good /bad, your defenseless eyes reflect Blood in the Moonlight.

Tu le fixes, tremblant, haletant. Terrifié ? Si beau en tout cas! Tu laisses échapper un sourire. Un sourire qui s'enfuit lorsque Sucre ouvre la bouche et te crache son insulte mielleuse. Tu te figes un instant, tu sais bien ce que cela signifie : fils de pute. Tu meurs de l'intérieur et ton regard s'éteind. Quelque chose se brise en toi et ton estomac se tord. Tu te lèves Silver, ton regard se fait assassin. Puis tu perds le contrôle de ton corps. Tu comptais lui faire ravaler ses paroles et quelques dents au passage mais avant d'avoir pu réagir tu te prends son poing dans la gueule.
Ton regard vide se teinte de lucidité et le choc te fait reprendre tes esprits. Des insultes on t'en a déjà balancées, tu es un petit con c'est normal. Mais celle ci sonne particulièrement familière à tes oreilles. Toutefois cette sensation soudaine s'envole dans l'instant et tu oublies ce qui a provoqué cette saute d'humeur. Tiens? Encore un coup? Tu n'as pas eu le temps d'esquiver... Et tu l'as mérité. Par contre le troisième te sembles de trop. Peut-être devrais tu le faire comprendre à Sucre ? Tu ne te départis pas d'un sourire qui se veut plaisant mais ton regard est indéchiffrable. L'amusement se mêle à une certaine impatience et la douleur fige ton sourire en un rictus hideux.

«  Ne fais pas des choses que tu pourrais regretter Sucre. »

Tu passes une main sur ton visage craignant qu'il n'ai été abîmé, tu es de corvée de cérémonie demain matin et tes fidèles ne supporteraient pas que ton angélique faciès ne soit déformé. Tu soupires lorsque tu te rends compte que ta lèvre inférieure est fissurée. Un liquide épais et rougeâtre  tâche ton index et tu prends un air renfrogné. Celui qu'adopterai un professeur mécontent de son élève. Le temps que tu t'admires un autre poing vengeur fonce droit sur toi mais tu te reprends. Ce que ton esprit a oublié te hante, mais ce dont ton corps se souvient ne te fais pas défaut. Rapide des années d’entraînement au combats que tu as pu passé, tu esquive le coup de Sucre d'un pas sur le côté et le saisi par le poignet. Tu l'attires vers toi et en profites pour saisir son coude de l'autre main avant d'emmener son bras dans un mouvement circulaire vers le sol et l'immobilise en position Nikyo. Tu te retrouves à côté de son corps plaqué contre le sol et maintient son poignet tordu pour l’empêcher de bouger. Silver, tu as beau aimer ce visage tordu de haine tu ne peux pas le laisser faire ce qu'il lui plaît plus que de raison. Tu lui demandes avec l'air le plus banal du monde :

«  Tu as finis ? Bien que j'ai beaucoup apprécié ce moment de tendresse n'en doutes pas... Je préfère les personnes moins démonstratives. »

Tu attends d'être sûr de pouvoir le relâcher et pendant ce laps de temps tu t'interroges sérieusement. Tu n'es pas si habitué aux relations humaines que tu le prétends. Enfin, pas a celles où ton masque est de côté. Tu soupires en haussant les épaules avec une voix un peu déçue, comme d'habitude tu es a côté de la plaque.

«  Ahh ! J'espère que tu te sens mieux à présent que tu as pu faire sortir cette rage qui te rongeait de l'intérieur ! En tout cas moi je me sens très bien maintenant que... »

Maintenant que tu as su lui tirer la même expression que l'inconnu. Tu pardonnes enfin à Sucre son immonde traîtrise.

« Quel horrible ami tu es Sucre, si tu me délaisse de nouveau...Je ne te le pardonnerai jamais.

Tu prends une voix un peu trop théâtrale et soupire d'un ton dramatique. Ta voix laisse filtrer des intonations plus froides et mordantes cependant. Tu supposes que Sucre ne comprendra rien à ce que tu racontes. Tu t'en fiches. Maintenant que tu te sens plus léger ton œil redevient joueur et oubliant de le libérer de ton emprise tu commences finalement cette mémorable partie de qui est-ce ?


«  Hmm... Alors qui était-ce ? Un homme ou une femme ? Enrobé ? Petit ? Séduisante ? Sérieuse ou fantasque? »

Tu triches un peu et l'inonde de questions au risque qu'il t'ignores royalement. Toi Silver tu es du genre à vite changer de comportement sans aucune trace de logique évidente. Tu suis ton propre rythme. Dans un dernier accent amusé tu demandes.

« Ah je sais, est-ce qu'il avait une moustache ? »
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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaVen 27 Mar - 11:56

Je n'ai pas d'amour pour la violence.

Je n'ai pas beaucoup d'amour dans l'ordinaire - j'en ai pour moi et ma grandiose superbe à la puanteur de sucre, de cuir et de sueur, pour la mauvaiseté qui contracte pour ventre, pour l'acidité qui troue mes pensées sans que jamais elles ne débordent hors de ma bouche. J'ai de l'amour pour l'entièreté - en mille je préfère un crève-ventre sincère qu'un baiser faux et dégueulasse.

La violence me débecte ; j'en ai la gerbe et j'en suis furieux. Mes paupières s'empourprent de colère lorsque je serre si fort mon poing que les jointures en narguent, provocatrices, la crevaison de ma peau. Ma bouche s'envahit d'un coup de sang pisseux et rouillé lorsque mes muscles bandent et voilà, je frappe. Ma rétine s'aplatit.

Je déteste ça ; je suis un homme qui n'aime pas cogner et dont les élans de violence ne font qu'estampiller ma gorge de nausée, et voilà que je le fais tant de fois.

Combien de poings ai-je lancé contre le monde aujourd'hui ; il me semble que ce fut mille mais il est plus juste de dire quatre ce matin et trois ce soir avec la conviction que d'autres éclateront.

J'ai envie d'émietter le monde et je me sens capable de l'éventrer (chaque tour, chaque angle de rue, chaque crâne). Les voilà qu'ils ravivent ma haine, étouffent mon indifférence et en plus, comble de l'agacement, j'ai mal à la main.  

J'ignore si je pourrais confectionner des guimauves demain avec ces os boursouflés et ces phalanges tuméfiées. Je ne suis pas sûr non plus que demain ma colère soit morte - trop de choses abjectes vivent ou naissent dans ce paradis gris et l'ironie en soulève mes rires les plus déçus.

J'ai frappé l'homme de plastique ; il est tout à fait logique que je frappe désormais l'homme de grès et que ma chair s'étiole sur ses pommettes et l'angle droit et dur de sa mâchoire. Je veux rire, je veux tellement rire parce que je pense, insolent, qu'ils ne méritent pas mes sursauts.

Ils ne méritent aucune de mes colères et je me sens furieux contre moi même de céder à ces pathétiques bassesses. Je n'aime pas me sentir imbécile et je priais pour moi qu'il m'arrête ; en bon dogmatique religieux, il répond à mes souhaits fervents.

Je suis maladroit et malhabile dans la brutalité des corps (je préfères les étreintes lubriques) et très vite je ne comprends plus ce qu'il se passe entre nos muscles et nos membres. Il se saisit mon poing maniaque et le temps que j'exhale un râle grave je me retrouve la joue plantée contre le béton. Le choc assourdit ma colère.

L'odeur de pierre poreuse bloque mes narines. J'expire comme une bête captive ; je m'essouffle de folie, les veines de mon front se gonfle, mes joues sont sulfure.

Silver, cette petite raclure, ce bâtard argentique, ce crevard en bure m'immobilise au sol comme une merde. Il me tord et le bras, et le poignet, et l'épaule, et chacun de mes os qui gémis dans l'attente du craquement. Un brusque mouvement et mon épaule sortirait de ses gonds et mon poignet se fendrait comme du verre.

Putain de merde, mes guimauves.

Dans un sursaut de suffisance je remue ma carcasse dans l'espoir de me dégager mais très vite je crache une plainte de souffrance - j'aime si peu ça. Je suis encore trop docile ce soir et, même si mes côtes ne veulent plus qu'écraser sa gorge je grogne une reddition âcre.  

Je proteste toujours mais ne bouge plus. Mon œil est noir, mes traits gravés de bile mais aussi, je suis fatigué. Je suis fatigué et au bout d'un silence pendant lequel mes muscles refroidissent, je libère un soupir.  

La poussière caresse mes lèvres. J'ai tellement haï les quatre maigres murs de la boîte de bois et je hais tant de choses désormais que je perds le compte. J'attends le jour où je me fendrai en mille.

J'écoute, forcé, les perfidies qui se froissent sur sa langue et je n'ai même plus la brutalité de lui répondre ; je m'use et j'ai le dégoût qui colle mes dents. J'expire fort et plus de poudre et de saleté viennent se coller à mon air chaud et humide. Je ne peux même pas le voir et quand j'essaie de bouger (encore un peu), j'ai ma nuque qui se cambre.

Mais quelle enflure. J'ignore vaguement son petit jeu. Je gronde, animal :

― Retiens moi, espèce de -

Et je sais que rien ne changera alors je poursuis à demi-véhément et bas :

― Mais espèce fils légitime Silver va te faire sortir, petit intelligent. Vraiment, va te faire sortir.

Je râle le nez contre le béton et j'évite de penser à ces questions provocatrices ; je n'ai pas envie de me dire qu'un rien a saisi ce que j'étais tout entier ; que quelqu'un qui ne comptait pas s'est introduit, intrusif, dans ma molle existence ; que j'ai été forcé de saisir cette relation ; qu'il est désormais obligé d'exister alors que je me prélasse dans la négation des autres.

Je me plaisais tellement plus dans ma misanthropie. Je déteste son entrave.

― C'est bon, tu me lâches ? Je te promets que je ne te frapperai plus.

Mon aveu mensonger m'arrache un ricanement qui s'achève sur un silence. Je n'ai plus envie de confession, ni même de construire un plaidoyer pour ma délivrance. Je soupire :

― Je vais vraiment finir par te tuer, Silver. Tu le sais ?

Je n'ai jamais tué personne ; je me bats déjà si peu. J'ordonne, piètrement menaçant dans ma soumission.

― Retiens-moi.

Et s'il ne le fait pas, s'il ne me relâche pas alors je disloquerai mes os, jaillirai de fureur, le tuerai, sûrement, puis me tuerai, probablement, puisque que j'aurai mal et que je ne pourrais plus confectionner de guimauves et que j'aurai vraiment, vraiment été brisé de colère.


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MessageSujet: Re: frapper à ta petite porte grise • silver
frapper à ta petite porte grise • silver  RxkgjUaLun 13 Avr - 20:32




Frapper à ta petite porte grise.

Make me feel alive.

Tu es amour. Silver, Tu n'es qu'amour. Et tu en fais démonstration sur cet homme, tu l'inondes de ton affection Sucre. Oui parce que Sucre il est spécial. Sucre il est en train de faire quelque chose dont seuls quelques élus sont capables. Il te fait vivre.

Tu vois dans son regard tout le dégoût que la violence lui inspire, et pourtant la bête se jette sur toi prête à te tuer. Et ça, ça procure en toi un sentiment de satisfaction indescriptible et une exaltation démentielle. Silver tu n'es rien d'autre qu'un cadavre dansant, c'est lorsque tu détruit que tu te sens vivant. Le cœur corrompu qui bat dans ta poitrine s'emballe pendant que Sucre crache quelques paroles acerbes qui te caressent les tympans.
Tu marques Sucre de ton existence, tu t'imposes a lui physiquement, tu t'introduis dans son être ton venin vient se loger dans son esprit. Tu ne le laissera pas oublier, jamais. Tu fixes sa chaire abîmée, tu veux l'embrasser, plonger tes canines avides dans ses plaies a vifs mais tu attends serein. Plus sucre se débat, plus tu resserres ton emprises comme un serpent enlace sa proie dans une dernière étreinte meurtrière.

Tu te perds un instant dans tes songes. « Fils légitime » La première fois cela t'avait atteint avec une incroyable force mais dans l'immédiat tu ne ressens rien d'autre qu'un profond amusement. Tu décides d'éluder tes questions à ce sujet et soupire déçu que Sucre ne soit pas d'humeur a jouer avec toi.

«  Tu veux vraiment que je te lâche Sucre ? »

Un rictus s'épanouis sur ton visage devant ces menaces de morts. De nouveau tu deviens bête. De nouveau tu fais mine de ne pas comprendre.

«  Tu veux me faire taire, pas vrai ? »

Sans pouvoir te retenir d'avantage tu te mets à rire, un éclat dangereux, pure et cristallin comme un diamant brut. Tu le toise avec des yeux brillant d'amusement. Sucre est merveilleux n'est-ce pas ? Ton ami. Il éveille en toi des émotions que tu ne pensais pas posséder. Ta carcasse remue sous les hoquets de tes rires et tu décide finalement de passer à l'action. Tu ôtes ton poids de l'homme sans lâcher ces articulations et en profite pour t'asseoir le redressant face à toi. L'espace d'une fraction de seconde tu lui montre ton vrai visage. Un sourire malsain l'illumine. Puis tu attire Sucre vers toi, force ses mains à se resserrer sur ta nuque et plonge ton regard prédateur dans ses yeux.

«  Si tu souhaites vraiment que je te laisse tranquille, tu n'as qu'à trouver un moyen pour que je ne puisse plus t'atteindre. »

Tu ne le quitte pas du regard pour ne pas manquer la moindre de ses réactions. En réalité tu te moques de se que compte faire Sucre, tu as déjà eu ce que tu voulais. Qu'il te tue et alors ? Tu es déjà mort. Silver tu penses que tu n'as vraiment rien a perdre mais tout à gagner. Tu aurai l'immense honneur d'avoir définitivement détruit Sucre. Tu vivrais à jamais à travers sa haine et son mal-être, n'est-ce pas merveilleux ? Cependant tu doute que ton ami en sois capable. Vu l'état dans lequel il se trouve tu ne sais pas vraiment à quoi t'attendre. Tu poses tes mains sur les siennes pour qu'il ne puisse pas les enlever et appuis délibérément sur ses plaies à vif enfonçant tes ongles dans sa chaire meurtrie. Il aurait vraiment dû accepter de jouer avec toi avant hein ? Tu ne le quitte pas du regard et susurre le coup de grâce. Celui qui pourrait tous les deux vous achever.

« Je laisse ma vie entre tes mains, fais donc comme bon te semble. »

Tes muscles se détendent et tu laisses tomber tes mains vers le sol.  Pour la première fois tu quittes Sucre du regard et en profite pour regarder les étoiles qui brillent au dessus de sa tête, ça lui fait presque un halo. Tu as envie de rire, rien que pour ça si tu lui survie tu appellera Sucre « mon ange » ce qui est sur, c'est qu'il risque d'apprécier.
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