Pousser la porte lui demande un effort. Alors il s'arrête et hésite. Se demande s'il prend la bonne décision. Il n'est sûr de rien, il ne peut être certain que ce qu'il va faire ne va pas être sans conséquences. A supposer que ce soit ce qu'il attendait, ça en aura forcément. Non, ça ne peut pas être sans conséquences de toute façon. Qu'il y prenne goût ou non, il ne pourra plus jamais revenir en arrière.
Une idée obsédante dans sa tête. Une envie légère, enfouie profondément pendant si longtemps, qui renaît tout à coup. Zohar n'aurait jamais pensé qu'il en arriverait là. Mais tout a commencé par un nom, un nom murmuré de bouche en bouche, et qui a fini par attirer son attention. Nerv. Un homme fort étrange. Tatoueur de profession, le genre de gens habitué à enfoncer des aiguilles dans la chair des autres. A provoquer des douleurs chez ceux qui les réclamaient. Ce n'est pas vraiment le genre de choses qui retiendraient l'attention d'un coiffeur. Et pourtant, d'autres bruits courent à son égard. Il y est question de brûlures de cigarettes, notamment. Et d'autres un peu plus inquiétants, à propos de différentes atteintes à son intégrité physique. Un corps recouvert de tatouages et de marques. Pourquoi cela fascine-t-il autant Zohar ? Pourquoi a-t-il envie de rencontrer cette personne qu'il ne connaît absolument pas, envie de découvrir qui elle est, d'échanger quelques mots avec elle ? Pourquoi a-t-il envie de marquer son corps de sa propre empreinte ? C'est un besoin que Zohar ne comprend pas. Lui qui essaie toujours de faire le bien, de ne jamais dévier du droit chemin. Voilà que la mention de cet homme éveille en lui des envies étranges. Des envies de mal. Cela lui tourne dans la tête. Pendant des semaines - peut-être plus, peut-être moins, Zohar ne fait pas vraiment attention à l'écoulement du temps. Pendant longtemps. Si longtemps qu'il commence à avoir des visions. Qu'il imagine ce qu'il pourrait faire, avec une netteté dérangeante. Cela le rend fou. Il doit agir.
Zohar a fait le voyage jusqu'à Libra, spécialement pour cette occasion. Vêtu de noir - le sang ne s'y verra pas trop -, les cheveux soigneusement attachés alors qu'il déteste cela, uniquement pour ne pas être dérangé, le coiffeur a passé la journée à explorer les environs. Il préfère sa cité, qu'il trouve plus agréable à vivre, plus pittoresque. Toutefois, Libra n'est pas si horrible. Le seul problème, c'est qu'il y a trop de gens. Trouver une personne au sein de la cité lui prend donc plus de temps que prévu. Le salon de tatouage se trouve là, juste en face de lui, au moment où le soleil s'apprête à se coucher. Le moment où le salon est censé fermer. C'est justement le moment que préfère Zohar. Inutile de nuire au commerce ; et puis, la nuit lui paraît un moment bien plus approprié. La discrétion, peut-être. Quand il est sûr qu'il n'y a personne, il se lance. Et pousse la porte. Ce ne peut qu'être lui. Cette grande silhouette ornée de tatouages. Ses yeux sont... inhumains. D'une curieuse teinte rouge. Un frisson parcourt le dos de Zohar. Il n'imaginait pas qu'il serait aussi... impressionnant. Il referme soigneusement la porte derrière lui, vérifie attentivement qu'il n'y a personne d'autre qu'eux dans la pièce. Mais ils sont seuls. Il n'y aura personne pour les regarder, pour les juger. Il n'y a qu'eux deux. Et Zohar s'avance vers lui. « C'est donc toi que l'on appelle Nerv ? » Il n'attend rien de plus qu'une simple confirmation, même s'il sait déjà que c'est à lui qu'il a affaire. Il correspond à la description qu'on lui en a faite. Et, cette coupe de cheveux... elle lui va magnifiquement bien. Parfaitement adaptée à l'image qu'il se fait de lui.
Zohar inspire longuement, pour se donner du courage. Ce n'est pas facile, pour lui. Il ne sait pas comment il va être accueilli. Il ne sait pas comment il va être jugé. Le regard de Nerv lui fait peur. Et si, malgré tout, il disait non ? Et s'il n'était pas intéressé ? Zohar ne saurait pas quoi faire, dans le cas contraire. Pas alors qu'il place autant d'espoir en lui. Est-ce que cela se voit dans ses yeux ? « J'ai une proposition à te faire. Le genre de proposition qui nécessite de la discrétion. » Une pause, pour vérifier sa réaction. Pour s'assurer qu'il ne le rejette pas déjà. « J'aimerais... te torturer, s'il te plaît. »
Nerv
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C'était un jour comme un autre ; de ceux pour lesquels les rayons te frappaient fort la tête le matin pour qu'enfin tu te lèves, de ceux où tu te rendais compte que tu n'avais plus que cinq minutes avant l'ouverture, de ceux qui te faisaient soupirer avec un sourire sur le visage quand, comme par miracle, tu arrivais encore à être à ton poste à l'heure, un bout de brioche dans la bouche et tes tops trop grands qui laissaient toujours voir trop de peau -tu disais nonchalamment que c'était pour te sentir mieux quand tu te concentrais pendant ces trop longues heures passées à recopier chaque trait. Tu te dépêchais chaque matin ; et c'était souvent pour griffonner quelques dessins ou faire tes comptes. Il n'y avait jamais personne, le matin ; ou alors quelques lève-tôt qui venaient chercher un peu de compagnie ou qui voulait pour la énième fois se renseigner avant de sauter le pas. Ça te faisait sourire, ce genre de personnes, parce qu'au premier coup d’œil tu savais qui allait craquer et qui n'allait jamais le faire. C'était tellement simple à voir, comme une espèce de sixième sens -et le reste de ta journée s'est passé sans entrelacs, que ce soit ta pause de midi passée à dessiner, encore, toujours, ou ta séance de l'après-midi qui se déroulait sans accroc. Somme toute, tu pouvais te dire assez heureux de tes journées tranquilles, Nerv. La monotonie, ça t'allait parfaitement, parce que tu savais exactement comment faire pour qu'elle fuit au loin -ah, mais aujourd'hui, tu ne sais pas, tu te dis pas maintenant, et il est déjà l'heure de baisser les rideaux. Tu t'affaires dans tout ton salon, et recommence la ritournelle de tous les soirs -désinfecter, ranger, jeter. Il y avait de la musique en fond, quelque chose de plutôt doux, une ambiance de fin de journée, à la fin. Ah, et puis il y a la porte qui s'ouvre ; c'est étrange, tu as pourtant bien mis le panneau "fermé" de l'autre côté. Tu te retournes, des gants dans les mains, pour lui offrir un sourire -si déjà tu allais le remballer, autant avoir l'air sympathique. Mais pas le temps de parler, c'est lui qui ouvre la bouche avec une question des plus étranges -bien sûr que c'est toi, Nerv, c'est écrit sur la porte même qu'il vient de franchir. Tu le regardes et tu optes pour un hochement de tête ; il a l'air de savoir ce qu'il veut, alors autant le laisser le dire lui-même. Tu te retournes pour jeter tes gants déjà utilisés, et tu attends. Attendre, c'est un truc que tu sais moyennement faire ; mais ce soir semblait être ennuyant de toutes manières, alors à quoi bon. Une proposition. Et de la discrétion. Encore un peu et tu croirais être en présence d'un parrain de la Mafia ; ça l'aurait fait si ce gars n'avait pas la tête d'un albinos bien trop rangé à ton goût -il était blanc, tu étais noir, et dès ce moment-là, tu savais que ça n'allait pas se terminer simplement. Et t'as pas été déçu. Ses mots claquent dans l'air, ils résonnent aussi dans ta tête et tu ne peux pas t'empêcher de tourner ta tête d'un coup sec. Torturer. C'est un mot étrange, dit comme ça, sorti de nulle part, surtout venant d'un mec pareil -que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam, par ailleurs. Et pourtant, Nerv, t'as tes lèvres qui sourient et ton cerveau qui est déjà bien trop d'accord -t'es malade, Nerv. Tu ne sais pas si c'est sa franchise, son "s'il-te-plaît", ses manières mondaines ou sa folie, mais il y a quelque chose qui te fait rire rire rire. Alors tu ris. Oh, un peu, pas beaucoup ; et ça s'arrête au bout de quelques secondes. Tu t'avances ; t'es un peu plus grand que lui et ça aussi, ça te fait sourire, mais tu ne baissera pas la tête pour le regarder droit dans les yeux, non non. T'as juste un regard de fauve ; ou de démon peut-être, qui sait ce qu'on peut voir à travers tes deux orbites noires. « T'as pas les tripes. » Ça aussi ça claque dans l'air ; et ta provocation tu sais que tu ne la regrettera pas -ça te montrera qui il est vraiment, s'il bluffe ou non. Parce que toi non ; oh non pas toi -et tu ne cherches même pas d'explication. T'es malade, Nerv ; t'es malade. Et lui aussi, sûrement.
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Mar 3 Fév - 23:07
A peine les mots s'échappent-ils de ses lèvres que le doute s'empare de Zohar. Non pas tant sur le fond - sa proposition était parfaitement sincère. Mais sur la forme. Il se rend compte qu'ils ne se connaissent pas, que l'autre n'a aucune idée du nom qu'il utilise, qu'il pourrait lui en vouloir. Ils n'ont pas besoin de se connaître. Toutefois, un minimum de confiance réciproque ne serait pas une mauvaise chose. Elle qui est si dure à attribuer à un parfait inconnu. Pourtant, Nerv ne réagit pas comme d'autres l'auraient fait. Son sourire veut tout dire, et Zohar se sent rassuré. Il semblerait qu'il ne s'est pas trompé, qu'il a bien jugé l'homme à partir des rumeurs qui circulent à son sujet. Il se pourrait bien qu'ils trouvent un terrain d'entente.
La réaction de Nerv ne déçoit pas Zohar. Bien au contraire. Le défi, lancé d'un ton sec et déterminé, réveille quelque chose en lui qu'il pensait avoir totalement perdu. L'envie de jouer. Il ne s'attendait cependant pas à la retrouver face à quelqu'un qui le pousse à lui faire du mal. Provocation ayant surtout pour intérêt de voir s'il pense ce qu'il dit. Il ne sera pas déçu. Zohar est d'une détermination sans faille. Cette envie le travaille depuis un moment. Depuis qu'il a l'appris l'existence d'un tatouer nommé Nerv. Il a longtemps hésité, mais sa décision est prise ; impossible qu'il se défile. Quand bien même Nerv est plus grand que lui, et sans doute beaucoup plus impressionnant que le gringalet qui vient de pénétrer dans sa boutique. Ce qui en fait un jouet potentiel d'autant plus intéressant, au final. Enfin, jouet. C'est mieux quand les deux sont consentants. C'est sans doute la raison pour laquelle le coiffeur, même si cela ne le gênait pas vraiment, tend la main vers Nerv, lui agrippe les cheveux et tire lentement mais avec fermeté pour ramener son visage au niveau du sien. Pour que leurs yeux - le regard rouge de Nerv, le regard glacial de Zohar - se croisent. Un sourire froid illumine le visage du coiffeur. « T'en sais rien. » De son vivant, peut-être, il n'aurait pas eu les tripes. Il aurait eu trop peur de le blesser - alors que c'est un peu le but de l'affaire. Mais à présent, Zohar s'en fiche. Il pourrait le tuer qu'il n'en éprouverait pas le moindre remords. Simplement l'impression d'avoir loupé quelque chose d'important. Nerv doit pouvoir s'en souvenir. Et lui aussi, d'ailleurs.
Pourquoi a-t-il l'impression qu'il va être heureux ?
Quelque chose en lui s'embrase. Une pulsion mauvaise. Une étincelle de destruction. Il lit l'envie dans le regard de Nerv, il a l'impression qu'ils pourront s'entendre. Peut-être pas se comprendre. Simplement avancer dans la même direction, pendant quelques temps, sans crainte d'un jugement de la part de l'autre. Il sent en fait qu'il peut se fier à Nerv. Cela restera sans doute entre eux, comme un secret qui n'en est pas vraiment un, simplement quelque chose que l'on tait car on ne saurait l'expliquer à ses proches.
Finalement, Zohar baisse les yeux et explore du regard le corps de Nerv. Se demandant quelles en sont les failles, quels en sont les endroits les plus sensibles. Pour mieux déterminer où frapper. Il le saura peut-être mieux que lui, d'ailleurs. « Je peux te montrer, si tu en as besoin. Dis-moi simplement où. » Il est certain que Nerv comprendra. Zohar ne peut en faire autrement : il a remis en cause sa détermination, et il a besoin que l'autre croit en lui. Ce coup-là est pour Nerv, en quelque sorte. Une forme d'engagement, une manière de signer leur contrat tacite. Après cela, plus aucun des deux ne pourra reculer. Zohar n'en a pas l'intention, de toute façon.
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Sam 7 Fév - 11:19
they will come and they will go
Tu sais que t'es un peu stupide, Nerv, à ne pas refuser une telle offre dès la première seconde -pire, peut-être, tu laisses sous entendre que tu le veux. C'est la vérité, d'ailleurs, et tout ton être a frémis quand il a mis cette phrase en suspend dans l'air et que les mots ont fouetté ton cerveau endormi, comme si tu n'attendais que ça depuis de trop longs jours. Tu sais aussi que tu pourrais le questionner avant ; lui demander son nom, les raisons, s'il te connaît, mais tu sais aussi que ce ne sont que futilités et que, de toutes manières, toi non plus, tu ne peux pas donner les pourquoi de ces cicatrices qui marbrent déjà ton corps. Peut-être qu'il était aussi dérangé que toi, ou alors peut-être étiez-vous les plus normaux de ce monde -dans les deux cas, vous étiez sûrement les plus honnêtes. Et tu l'observes un peu, l'étranger ; tu détailles ses traits fins et ses doigts longs, sûrement agiles, et tu te demandes aussi si c'était possible qu'il te comprenne. Il approfondit ton affront, il ose -et c'est tout ce que tu voulais, vraiment. Tu sens sa main délicate et ferme te tirer vers l'avant, et tu ne résistes pas encore -non, ça sera pour plus tard, résister maintenant ne rimerait à rien. Tu le fixes toi aussi, tu veux lui faire comprendre que tu ne rigoles pas et que deux trois plaies ça sera ridicule, tu essaies de lui montrer l'enfer dans tes yeux et lui dire que c'est ça que tu veux. Tu veux du carmin sur ta peau ; de l'ébène dans ton cerveau. Et tu attends. T'aimes bien attendre, avec ce type ; ça te fait fourmiller les veines et t'as l'impression de perdre pied peu à peu, de sentir ta volonté encagée, congestionnée par des barreaux trop épais. T'as juste envie de lui crier qu'il n'a pas besoin de toutes ces pincettes ridicules, de toutes manières vous saviez tout deux pourquoi vous étiez là. Alors tu attends, qu'il te dise autre chose ; qu'il se mouille un peu plus -parce que jusqu'à maintenant, t'as pas ressenti tout son désir et tu te dis que, peut-être, ça ne vaut pas tant le coup que ça. Tu sera déçu s'il recule ; et tu risquera même de le tabasser à mort s'il ne te fait pas assez mal -comme si la rage qu'il avait promis d'exciser voulait le punir de ne pas l'avoir rendue libre. Mais oh Nerv, tout ça ce n'est qu'hypothèse ; mais ses mots ses verbes trop peu affirmatifs, son si et ses ordres pleins de délicatesse, t'en veux pas. Tu veux qu'il te mette à genoux qu'il te mette la tête sous l'eau quitte à presque te noyer, tu veux sentir tes poumons en feu et être en extase quand l'oxygène reprend possession de ces alvéoles vides vides trop compressées par ce vide. « Montres-moi. Tout seul, comme un grand. » T'as un sourire en coin qui dévoile ta canine pointue ; et tu lui tords le poignet sans délicatesse pour échapper à son emprise, comme une façon de lui dire que tu veux plus que de jolies promesses et qu'il a intérêt à se rattraper -t'es un peu trop impatient, Nerv. Tu recules, disparaît derrière une porte entrouverte, et puis tu t'assois sur ton fauteuil. Il est agréable, mou comme il faut et moule parfaitement tout types de corps -t'es juste à son extrémité, tu veux qu'il t'oblige et tu verras bien s'il a les tripes ou non, comme il l'affirme. « Verrouilles la porte. » Tu le lances en l'air et tu sais qu'il va le faire -sinon quel intérêt d'être venu ici. Tu regardes ces murs gris tout autour de toi, et tu ne sais même plus de quelle couleur tu les as fait peindre -à vrai dire, toi, ça t'es égal. Tu sais juste que ces plaques qui vous coupent du monde sont insonorisées, et ça, ça te fait sourire doucement.
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Dim 8 Fév - 15:31
Spoiler:
Irréel. C'est juste irréel d'être là, tous les deux, Nerv et lui, déchirés entre des sentiments de méfiance et une envie profonde. Zohar se sent un peu perdu. Impressionné d'avoir affaire à quelqu'un qui ne le prend pas pour un fou, qui ne remet pas en cause sa moralité - celle-ci étant, de toute façon, inexistante. Qui désire même exactement la même chose que lui. C'est cela qui le désarçonne. Il a tellement l'habitude de devoir faire semblant d'être quelqu'un de bien que cela le change. Alors seulement, Zohar se sent assez en confiance pour se libérer. Pour montrer à Nerv que derrière son apparence policée, c'est un trou noir qui ne demande qu'à sortir et tout engloutir sur son passage. Et Zohar sourit. Si c'est comme ça que Nerv le prend... alors, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Il aime la façon dont il lui tord le poignet, il aime la façon dont il lui dit de lui montrer - et il sombre. Tout à coup, il lui semble que le reste n'a plus d'importance. Qu'il serait prêt à laisser son humanité, juste pour pouvoir avoir l'honneur de déchirer le corps de Nerv. Il pourrait le tuer, il le sent. Arracher sauvagement la peau de sa gorge, déchirer les chairs, et appuyer lentement, doucement, jusqu'à étouffement. Jusqu'à ce que mort s'ensuive. Une lueur de cruauté apparaît dans le regard de Zohar à cette pensée. Oh. Il va devoir se retenir un peu, si ce sont là ses réels désirs. Il serait dommage d'abîmer trop sévèrement sa poupée. Si elle meurt, le jeu s'arrête. Et tout cela aura été fait en vain.
Zohar, tu es en train de devenir fou.
Mais il n'écoute pas la petite voix qui lui dit de faire demi-tour. Il suit Nerv. Le suit plus profondément dans la boutique, dans une pièce qu'il devine bien insonorisée - il serait dommage que quiconque d'autre assiste au spectacle. Cela ne se joue qu'entre eux deux, et Zohar verrouille la porte, comme demandé. Puis il se retourne avec une infinie lenteur vers Nerv, l'observe droit dans les yeux, avant de baisser le regard vers son torse. Il y a de nombreux instruments divers dans le coin. Pointus, tranchants, biscornus, baroques. Beaucoup d'aiguilles, aussi. Mais ce n'est pas ce qui intéresse Zohar. Tout cela est trop... classique. Trop conventionnel. Il n'aime pas ce qu'il voit, tous ces outils qui ont presque été créés pour faire souffrir. Le coiffeur les dédaigne. Au lieu de cela, il préfère se servir de ce avec quoi lui est à l'aise. Ses propres outils. Ceux qui sont comme les extensions de sa main - car oui, il voudrait le faire souffrir à mains nues, mais il n'a que dix doigts faibles, il doit donc suppléer comme il peut. Une paire de ciseaux se glisse dans sa main, et Zohar s'avance vers Nerv. Pendant un petit moment, il l'observe sans rien faire. Juste pour faire monter un peu la tension, un peu. Il lui pose une main sur l'épaule, l'obligeant à s'installer plus profondément dans le fauteuil. Il ne voudrait pas faire de faux mouvements parce que son jouet du jour recule.
Il lui passe l'autre main, celle avec les ciseaux, dans les cheveux, doucement, l'espace de quelques secondes.
Puis Zohar ne porte plus d'attention à sa tête. Les ciseaux volent avec une rapidité qui traduit son aisance à les manipuler, et le haut de Nerv se retrouve coupé en deux par leurs lames. Zohar a bien fait attention à ne pas le toucher, le moment n'est pas encore venu ; les ciseaux ont évité sa peau déjà abîmée, mais uniquement parce que Zohar a appris à agir vite sans toucher à ses clients. Un autre aurait peut-être déjà laisser des traces. Un hérétique. Zohar écarte les pans de tissu et pose la pointe des ciseaux dans le creux de sa gorge. Appuyant juste assez fort pour faire perler le sang, sans pour autant transpercer la chair. Le tuer n'est pas dans son intention. L'espace d'un instant, il relève le regard vers Nerv, et le dévisage droit dans les yeux. Il ne se recule pas, il semble dans l'attente. Alors, sans le lâcher du regard, Zohar appuie. Encore. Et encore. Jusqu'à creuser un trou dans la chair tendre, sans pour autant mettre sa vie en danger. Il ne veut pas le tuer. Pas vraiment. « Ne me dis plus jamais que je n'ai pas les tripes. » A peine a-t-il fini qu'il tire sur les ciseaux pour élargir son ouverture. Déchirant la peau, raclant les os des lames fermées. Descendant jusqu'au milieu de la poitrine. Il ne sait pas trop pourquoi il fait cela. Sans doute parce qu'il en a envie. Et que cela lui plaît, visiblement. La vue de la plaie le fait frissonner.
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Dim 8 Fév - 17:47
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Dim 8 Fév - 21:21
Spoiler:
Zohar ne comprend pas. Zohar ne sait pas ce qui lui arrive. Ce qu'il ressent face à ce qu'il vient de faire. Aucune honte, aucun regret - comme il s'y attendait. Juste la froide certitude qu'il a fait quelque chose - qu'il a blessé Nerv, comme celui-ci l'attendait. Tout se passe comme cela devait se passer, au final. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était cette émotion. Émotion qui chasse son éventuel malaise. Une forme de réjouissance. Oh, Zohar ne se leurre pas. Cela ne suffit pas ; c'est trop, beaucoup trop peu. Cela ne parviendra jamais à le combler, à lui faire retrouver cette partie qui lui manque - cette envie de vivre. De vivre pleinement, bon sang, comme le font les autres. Il ne veut plus chercher vainement ce qui le sortira de son inertie. Les gens sont heureux, passionnés, chauds ; pourquoi n'y a-t-il que lui dont le cœur soit si froid ? La vision de la blessure le rend encore plus froid, plus dur - mais ce n'est pas désagréable. Cela ne le comblera jamais, cela ne le rendra pas plus vivant. Au contraire, cela le fait se rapprocher de la fin de toute chose. Ce moment où le néant embrasse tout dans son étreinte glacée. Cela vide Zohar. Le vide au point qu'il ne peut que continuer.
Il a envie de voir Nerv se tordre devant lui. De douleur, ou de manque. Peu importe. Il veut voir ce qu'il peut faire, jusqu'où peut aller. La révulsion ne l'arrêtera pas. Nerv ne l'arrêtera pas. Devant lui se dresse une longue route vierge, qu'il lui appartient d'arpenter. Nerv l'y encourage. Nerv l'énerve, ce fou, quel besoin a-t-il de le provoquer ainsi, de l'appeler sweetie, recherche-t-il sa propre perte ? Si Zohar perd le contrôle, il sait qu'il le tuera. Alors il lui pose un doigt rouge de sang sur les lèvres. « Tu me perturbes. » Puis sa main revient à sa place, et il continue d'appuyer, encore. Juste pour fissurer la peau, ouvrir une ligne rouge. Séparer son corps en deux. Il s'arrête au nombril. Il n'ira pas plus loin ; ils n'en sont pas à ce stade. Et puis, ce serait trop facile. Beaucoup trop facile. Zohar s'éloigne un peu et jette un coup d'œil dans la pièce. « Tu aurais un point de chaleur suffisant ? » Suffisant pour chauffer la lame, s'entend. Zohar se demande si c'est une bonne idée, il pourrait peut-être se brûler lui-même. Et puis, quelle importance ? Il ne s'agit pas d'un interrogatoire, ou d'une séance destinée à faire perdre l'esprit à Nerv. Il s'agit plutôt d'un échange. Ce ne serait peut-être pas une mauvaise chose si Zohar y mettait quelque chose de lui-même. Cela mettrait un peu de piquant au tout.
Sans prévenir au préalable, Zohar enfonce la paire de ciseaux dans l'une des cuisses de Nerv, et ceux-ci trônent dans sa chair telle Excalibur dans son rocher. Pas vraiment une façon de le faire souffrir, non, juste un supplément en attendant la suite.
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Jeu 12 Fév - 19:13
Spoiler:
Les choses avancent lentement, peut-être trop lentement au goût de l'un d'entre eux - et à un rythme qui convient parfaitement à l'autre. Zohar n'a pas la moindre envie de se presser. Plus vite cela ira, plus vite cela sera terminé, et moins il aura de temps pour essayer de décortiquer ses propres sentiments. Le fait qu'il ne ressente aucune révulsion l'étonne un peu. Certes, il a bien remarqué que la vision d'un cadavre, même atrocement mutilé, ne lui fait strictement rien. Mais il y a une différence entre le corps vivant et le corps mort. Et une différence entre contempler à distance ce qu'un autre a fait, et être l'acteur. Curieusement, il se sent même à l'aise dans ce rôle qui pourtant ne lui correspond pas. Si Nerv semble visiblement assumer le fait qu'il est masochiste, Zohar n'a jamais ressenti de réelle pulsion sadique. Et n'en ressent toujours pas à ce moment-là. Il agit trop froidement, et ce même s'il apprécie ce qu'il fait. Le coiffeur réprime un éclat de rire en voyant les réactions de Nerv. Fort heureusement pour lui, il semblerait qu'il n'ait pas besoin de trop se retenir. Juste un peu, pour ne pas le tuer. Adorable, lui ? Il n'y a vraiment que quelqu'un comme Nerv pour penser cela.
Il se rend tranquillement jusqu'au tiroir sans paraître perturbé par le fait qu'il vient de se faire traiter de chaton par la personne qu'il est censé torturer. Au fond, cela lui fait plaisir. Il n'aurait pas aimé le voir flancher aussi vite, cela aurait été tellement dommage. Zohar s'applique. Il n'a aucune idée du temps que cela peut prendre, mais au fond, peu importe. L'attente est aussi une forme de torture, même si ce n'est pas celle que désire Nerv. Sans doute est-ce pour cela que Zohar prend son temps. Parce qu'il a conscience qu'agir avec rapidité, ce serait suivre ses désirs. Sauf que cette danse, c'est Zohar qui la mène. Parce que c'est sa recherche à lui, ses expérimentations, pour répondre à ses propres doutes. Nerv n'est rien d'autre que l'objet de ses expériences. Une tentative afin de mieux se connaître. Il ne fait pas réellement cela pour lui faire plaisir. Même s'il se montre attentif à ses réactions, et veille à ce qu'il y ait un véritable partage - aussi absurde que cela puisse paraître. Zohar se sent tellement paradoxal, pris entre cette volonté de respecter Nerv dans sa souffrance, et cette volonté d'avancer sur son propre chemin - de voir jusqu'où il peut aller.
Le silence emplit la salle pendant quelques temps, jusqu'à ce que Zohar revienne à l'objet de ses intentions, tel un porteur de feu. Il plonge ses lames à blanc dans la plaie du ventre de Nerv, d'abord avec la délicatesse que celui-ci lui connaît, puis un peu plus violemment. Pas trop non plus ; il ne voudrait pas toucher un organe par mégarde. Il sent la chaleur de son instrument envahir progressivement ses paumes, sans que ce ne soit pour autant désagréable. Pendant ce temps, Zohar se pose des questions. Par où devrait-il continuer, ensuite ? il ne se pose pas vraiment la question pour savoir ce qui ferait plaisir à Nerv - il aime visiblement quand c'est brutal -, mais plutôt de façon logique. En effet, quelle serait la suite logique à cet exercice ? Il lui faut passer au niveau supérieur sans pour autant atteindre de suite le sommet. Ça, il est évident qu'il le réservera pour la fin. Ce n'est que quand la lame rejoint le tout premier point que Zohar le laisse enfin tranquille. Le tout pour lui agripper le poignet afin de le forcer à se mettre debout. « Allons, princesse, quittez un peu ce trône qui ne vous sied guère. » A vrai dire, s'il veut le voir debout, c'est une toute autre raison, mais il ne peut s'empêcher de le taquiner. S'il l'appelle chaton, alors, n'a-t-il pas le droit d'en faire de même ? « Il me paraît un peu trop confortable pour les circonstances. » A bien y réfléchir, c'est Nerv qui s'y est installé sans lui demander son avis. Un peu comme on s'installerait dans un bon fauteuil pour regarder un film. Zohar ne dit rien. Son visage n'a pas changé d'expression qu'il est revenu avec sa lame chauffée à blanc. Cette fois, il se tourne vers le dos de Nerv. Il lui a semblé que c'était la continuation logique de son œuvre. Comme le verso d'une feuille que l'on aurait choisi comme support pour ses actes. Sauf que la feuille, c'est le damné. Une feuille qui n'est pas vierge ; son dos aussi a déjà connu des ravages. Et Zohar s'apprête à en commettre un nouveau. « Quand tu veux. »
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Ven 13 Fév - 0:15
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Sam 14 Fév - 14:44
Spoiler:
Il hurle. Encore. Et encore. Hurlements d'une intensité inespérée, presque inhumaine. Un son que Zohar n'avait encore jamais entendu jusque là. Il ne savait pas que la voix pouvait se déchirer ainsi, emplissant l'espace d'un long cri de souffrance. Souffrance – et peut-être plaisir, d'une certaine façon. Zohar ne peut s'empêcher de frissonner. Fasciné. Parce qu'il ne s'attendait pas à cela. Plus que le fait de le faire souffrir, c'est ce cri qui le bouleverse. Il lui fait prendre conscience que, peut-être, c'était ça qu'il recherchait. Mais… ça quoi ? Est-ce le fait d'entendre ce que ressent quelqu'un ? de se sentir agressé par ses ressentis, de les partager d'une certaine façon ? Zohar ne sait pas, mais il a l'impression que c'est une des choses qui lui manquaient. Ce besoin d'entrer en contact avec les autres, tout simplement. Peut-être Zohar est-il trop seul, trop solitaire. Peut-être se sentirait-il mieux s'il parlait avec autrui, s'il nouait un véritable lien. Peut-être, alors, les autres l'empliraient, combleraient ce vide qui le fait souffrir malgré lui. Mais la torture est-elle une forme de lien ? Une fois que cela sera fini, Nerv et lui ne retourneront-ils pas à leur petite vie tranquille, sans jamais oublier ce qui s'est passé dans cette pièce insonorisée, mais vivant comme si cela ne s'était jamais déroulé ? Cette séance ne constituera-t-elle pas un secret que nul ne devra savoir, car nul autre ne serait en mesure de les comprendre ? Cela ne fait que motiver Zohar à en profiter un peu plus. A prendre son temps, tout en négligeant progressivement la délicatesse. Nerv n'est pas une brindille, il ne va pas se casser si Zohar appuie un peu trop fort. Alors il appuie, toujours plus fort. Attentif néanmoins à ne pas atteindre la limite – la limite à ne pas franchir pour continuer ce jeu, la limite au-delà de laquelle il perdra Nerv.
Et puis, le silence – et ce corps qui ne tient plus totalement, qui se balance légèrement, qui trébuche. Une partie de ses forces ont quitté ce corps torturé, et Zohar le sent, il perçoit ces infimes frissons qu'il a provoqué, et il se sent fier. Il ne saurait dire pourquoi, mais la perspective d'être l'auteur de ce désastre l'emplit de joie. Mais peut-être pas encore que les cris. Il veut les entendre, encore une fois. Il n'a pas fini, de toute façon. Pas alors que Nerv est encore en état de parler, de lui répondre. « Tu as sans doute raison. » : finit par concéder Zohar en lui lâchant la main, enfin. Tant que Nerv peut tenir debout, tout va bien. Il a bien fait de ne pas trop toucher à ses jambes ; il préfère le voir debout. Comme une montagne jamais vaincue qu'il convient d'abattre. Il effleure rapidement des doigts la surface nue, à moitié conquise, que lui présente le dos de Nerv. Un dos de princesse, pour le moment. Zohar porte la lame contre sa peau, qu'il entaille à nouveau – comme la première fois, en somme. Toutefois, son geste est différent. D'abord, parce que la lame continue à brûler, et sa chaleur continue d'irradier les doigts de Zohar. Ensuite – et sans doute est-ce le point le plus important -, parce qu'il s'efforce de tracer une ligne bien droite, pas forcément profonde mais nette. Il la porte au centre du dos, sur la moitié de la surface – il compte épargner l'autre pour le moment. S'arrêtant au milieu, Zohar effectue une seconde incision, cette fois horizontale. Pour le moment, Nerv tient toujours debout. Pour l'instant. « Tiens debout. »
Toutefois, une autre vague de douleur promet de s'emparer de lui quand Zohar commence à tirer sur la peau, afin de l'arracher à ses chairs. Le tout se déchire dans un bruit de chair mouillée assez désagréable, et progressivement, Zohar se met à dénuder la moitié du dos de Nerv, laissant la chair pendre telle un haillon, au dessus d'un amas d'un rouge curieusement impur. Zohar rejette de la main une partie de ces lambeaux et cette fois, change d'outil – son nouvel instrument est une des aiguilles de Nerv, qu'il a aussi pris le soin de chauffer avant de s'en servir. Avec minutie, le coiffeur entreprend d'enfoncer l'aiguille dans les interstices que forment les différents os, et l'aiguille prend vite la même teinte incarnate que les chairs, cette teinte si proche de la couleur des chairs. Zohar continue. Tant que Nerv ne s'effondre pas, tant qu'il y aura des zones dans cette partie à nu qui ne lui auront pas échappé… Il continuera.
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Dim 15 Fév - 20:37
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Mar 17 Fév - 11:56
Spoiler:
Rien n'est éternel. Rien ne peut durer à l'infini. Et Zohar s'en rend bien compte. Le corps de Nerv lui échappe, s'effondrant doucement ; comme un château de cartes qui s'écroule lorsque l'on tire la mauvaise carte. Le genou lâche, le reste suit. Et Zohar lui-même se surprend à arrêter subitement, à lâcher l'aiguille pour soutenir Nerv. Dire qu'il ressent de la compassion pour lui serait un peu exagéré. C'est lui qui a fait tout cela ; il n'arrive pas à s'en émouvoir ni à s'en dégoûter. Au fond, c'est ce qu'il voulait dès le départ. Le voir sombrer peu à peu. Le surprendre aussi, d'une certaine manière ; il est manifeste que quelqu'un comme lui a déjà connu beaucoup de choses, alors pour cela, il devait dépasser les limites. Et il l'a fait. Zohar ne se pensait pas capable d'aller aussi loin. Mais bon. Quand on n'a aucun sens de la moralité, visiblement, on peut tout faire. Le bien comme le mal. Cela ne fait que confirmer ce constat : il doit continuer du bon côté, continuer à se montrer gentil quand bien même ce n'est pas sincère, parce qu'il pourrait très bien céder. Il n'éprouve pas vraiment de bonheur à sombrer du côté du mal. Tout comme il n'en éprouve aucun à sombrer de l'autre côté. Aussi Zohar se sent-il plus sûr que lui.
En cet instant, il a l'impression de comprendre Nerv. Totalement. De partager quelque chose à lui qui transcende les mots. Sans doute est-ce pour cela que Zohar s'abaisse en même temps que lui, accompagne le mouvement. Il ne compatit pas, mais il comprend froidement. Ses mains brûlantes se posent sur la tête de Nerv, caressant doucement ses cheveux. « Princesse ? » Le surnom lui vient naturellement, comme s'il avait définitivement admis son titre. Il commence à s'inquiéter, un peu. Il sait que, même s'il ne fait plus rien pour le moment, Nerv continue de souffrir. La douleur est diffuse, elle ne s'arrête pas en même le tortionnaire. Les deux temporalités sont différentes, cela les sépare - et cela désespère Zohar. Car quand Nerv hurle, il se sent vivant, une part de lui hurle en silence au fond de son âme. Mais désormais ? ils sont seuls, chacun de son côté, chacun suivant son rythme. Voilà la terrible vérité qui se cachait derrière cette idée. Au final, on est toujours seuls. « Nerv ? » Et toute culpabilité est absente dans sa délicate façon de lui demander comment il se sent. Pourtant, Nerv lui apparaît comme un peu... ailleurs. Submergé par sa douleur. Et Zohar sourit. Au moins, il y en a un des deux qui continue de vivre. Pendant que l'autre ne cesse de se poser des questions...
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Mer 18 Fév - 11:42
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Ven 20 Fév - 17:44
Spoiler:
Une personne lambda ne tiendrait pas jusque là. Une personne lambda n'en pourrait plus de la souffrance et demanderait à ce qu'on s'arrête là. Zohar en a conscience. S'il était à la place de Nerv, il n'arriverait pas à en supporter autant. Il haïrait très certainement son tortionnaire. Mais, d'un autre côté, Zohar n'aurait jamais accepté volontairement d'être à la place de la victime. Être le bourreau, c'est déjà quelque chose d'assez extraordinaire pour lui. Une part de lui admire Nerv. Nerv qui a d'office accepté - même s'il n'a pas cédé de suite -, Nerv qui semble se complaire dans cette situation. Sans doute est-ce parce qu'il aime la souffrance qu'il arrive à résister. Et qu'il en redemande. Zohar ne se fait pas d'illusions, il l'a compris à partir du moment où Nerv ouvre les yeux pour le regarder. Il est plus fort que cela, il ne saura pas s'arrêter là - inutile qu'il le lui dise, le coiffeur en est conscient. Et impressionné, même s'il s'efforce de conserver une allure froide. Alors même qu'il souffre et qu'il doit très certainement comprendre que le plus sage serait d'arrêter là - mais non, il en veut toujours plus. Jusqu'au malaise. Mais le malaise n'est peut-être pas si loin de la mort, au final. Zohar ne sait pas s'il le peut vraiment. Parce qu'il ne veut pas tuer Nerv. Il veut qu'il se souvienne de ce qui s'est passé, qu'il porte les marques sur son corps. Sinon, il risque de les perdre. Et cela, le coiffeur ne le supporterait pas. Pas alors qu'elles représentent le contact qui s'est établi entre eux.
Et il a encore la force de le provoquer. Ou peut-être le provoque-t-il afin de l'encourager à poursuivre. Zohar ne sait pas trop. Toujours est-il qu'il ne peut pas le laisser s'en tirer comme cela. Même s'il n'y a en lui ni rage ni haine, il se doit de répliquer. Alors Zohar soupire. Longuement. « Quelle princesse exigeante tu fais, franchement. » Mais bien sûr, il obtempère. Est-ce qu'il a vraiment le choix ? Il n'a rien à prouver à Nerv et en même temps, il a admis qu'il suivait son rythme à lui. Par conséquent, il peut difficilement s'arrêter là. Et puis même, cela ne lui conviendrait pas du tout. Alors il redresse un peu Nerv, celui-ci n'opposant de toute façon pas de grande résistance, avant de commencer à le larder de coups. A mains nues, et avec l'aiguille dont il s'est servi avant par moments, alternant les deux avec beaucoup trop de soin pour que l'on croit à une simple explosion de fureur. Là encore, tout est pensé. Même les cibles sont aléatoires. Des zones déjà touchées, d'autres non. Il fait simplement attention à éviter certaines zones, comme le visage - il n'a guère envie de s'en prendre à son visage, alors qu'il y a tant de choses qu'il pourrait faire ailleurs. Et puis, le visage, c'est un peu sacré. Le symbole même de son humanité - Zohar ne doit pas l'oublier.
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Ven 27 Fév - 21:19
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Sam 28 Fév - 17:40
Spoiler:
Zohar a beau essayer, il ne pense pas être en mesure de comprendre l'autre. Impossible de se mettre à sa place pour essayer de deviner ce qu'il peut ressentir face à cette souffrance. Oh, il peut se faire une idée de la douleur qui traverse son corps. Même quelqu'un comme lui a déjà eu l'occasion de souffrir. Dans cette vie. Et dans celle d'avant - quand bien même il ne s'en souvient plus. Cela fait partie de l'existence, l'homme est condamné à (se) faire du mal. Pourtant, ce que Nerv expérimente, c'est une extase. Purement et simplement. Il ressemblerait presque à ces statues religieuses, telle l'extase de sainte Thérèse ; cette position étrange, pas tout à fait avachi au sol, pas tout à fait debout, cette drôle de station surnaturelle, témoignage de sa passion. Si immobile, quand bien même le son parvient encore à franchir le seuil de ses lèvres. Zohar se fascine pour son attitude ; mais parce qu'il y a de l'incompréhension dans son regard. Et, peut-être, une forme de jalousie. Une part de lui voudrait être Nerv en cet instant-là, et connaître le ravissement. Il voudrait que son âme lui soit comme arrachée de force, qu'on le force à sombrer dans l'ivresse, il voudrait se perdre lui aussi. Mais il est trop froid, il est réfléchi. Trop cérébral pour son propre bien, Zohar c'est ce type qui est empli de questions à longueur de journée, qui a l'impression qu'un trou noir a remplacé son cœur. De ce monde, il ne sera jamais que le spectateur. Dans cette séance encore, il a l'impression d'être de l'autre côté de la vite. D'observer avec distance - distance critique, qui lui permet d'analyser ce qu'il voit. Mais Zohar est certain d'une chose. Il n'est pas fait pour vivre entouré de toute cette glace. Lui aussi, il veut un peu de cette chaleur que l'on appelle la vie. Comme il jalouse Nerv de l'avoir trouvée. Il le jalouse d'autant plus que la solution du tatoueur ne sera jamais la sienne. Sa propre quête le mènera vers des chemins bien différents, il en a conscience. Toutefois, il saura s'accommoder de n'importe quoi. N'importe quoi, plutôt que cette éternelle réflexion, qui l'épuise jour après jour.
Est-ce de la rage qui s'infiltre dans ses poings, qui tente de s'échapper à travers les coups qu'il peut porter à Nerv ? Est-il capable de véhiculer une émotion aussi violente à travers son corps, à défaut de pouvoir la ressentir dans le cœur ? Non, sans doute que non. Il est des choses qui sont impossibles à qui ne sait pas vivre.
Devrait-il alors faire comme sa princesse le lui demande, et le rejoindre dans le final ? Devrait-il céder à cette exigence ? Ce n'est guère une question de fierté. Elle n'est jamais entrée en jeu avec lui, quand bien même il a cherché à mener la danse. Il s'est montré plus pratique qu'autre chose. Mais la proposition le tente étrangement. Au point qu'il en tremblerait presque, s'il n'était pas aussi hésitant. Partage. Vivre un peu de son expérience. Ne plus demeurer seul de son côté de la vitre. Cela le tente. Énormément. Trop, sans doute. Zohar va se perdre encore un peu plus. Pourtant, la tentation est trop forte. Alors il s'agenouille avec Nerv, se mettant ainsi à sa hauteur - chose qu'il n'avait pas consentie à faire jusque là. Il prend l'une de ses mains, avec le raffinement qui lui est propre, et la serre contre l'une des siennes. Entremêlant ses doigts rouges à ceux de Nerv. Et posant le tout sur le cœur de Nerv. Puis il s'arrête un instant. Essaie de capter son regard. Il veut qu'il lise dans ses yeux. Il veut qu'il voit ce qu'il s'apprête à faire - et le sérieux qu'il compte y mettre.
Sa main libre se soulève. Il la contrôle sans la contrôler. Elle a acquis une forme d'autonomie à partir du moment où il a pris cette décision. Elle se soulève et vole vers eux ; l'aiguille file vers ces deux mains, pour percer avec un peu de maladresse la peau de la première - celle de Zohar. Il grimace, il n'est pas Nerv, mais il parvient par il ne sait quel miracle à ne pas laisser échapper le moindre son. Sans doute, après tout ce qu'il a fait, est-il assez endurci pour ne pas s'émouvoir de cette chaleur qui s'empare dans sa main. La main libre pousse encore, encore, pour attendre la chair de Nerv. Cloué vif, tels des crucifiés - mais lequel est le corps, et lequel la croix, impossible à dire. Et il continue de chercher le regard de Nerv. Une dernière fois, avant de soulever les deux mains - entraînant celle de Nerv avec lui - vers son cou. Pour commencer à serrer, lentement, doucement.
Nerv
coeur souillé de noirceur
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Sam 28 Fév - 20:20
Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Mar 3 Mar - 22:07
Spoiler:
A présent que la douleur s'est infiltrée dans sa propre chair et s'insinue en lui, Zohar se sent bizarre. Il ne tire aucun plaisir de cette sensation, bien au contraire, elle est fichtrement désagréable - et c'est un euphémisme. Il a l'impression que cela le rapproche de Nerv, cependant. Et il ne saurait dire pourquoi il veut se rapprocher de lui, si ce n'est qu'il s'agit d'un besoin. Un besoin qu'il ne comprend pas lui-même. Nerv, c'est un inconnu, quelqu'un qu'il ne reverra sans doute jamais. Il se fiche éperdument de son passé, de l'homme qu'il pouvait être avant sa mort, de ce qu'il peut faire une fois qu'il ferme boutique. Cela ne le regarde pas du tout, et il n'éprouve aucune curiosité à son égard. Tout ce à quoi il a affaire, c'est à un corps. Un corps vivant, qui se plie et se tord sous son action, qui souffre avec passion. Nerv est une simple présence. Et cela suffit pour le perturber. Au fond, il est presque rassuré qu'il lui ait demandé de le rejoindre. Car il se sent bien, mieux que la plupart du temps. Il n'a jamais connu cette sensation depuis qu'il erre sur Libra. Ce sentiment de plénitude - il n'y a pas d'autres mots. Zohar est heureux en cet instant. Non pas parce qu'il torture quelqu'un, mais qu'il a l'impression d'avoir lié un vrai contact. Est-ce que, vraiment, il parviendra à quitter son chemin par la suite ? Est-ce qu'il acceptera de ne plus jamais voir quelqu'un avec qui il a créé un lien particulier, un lien qui ne s’embarrasse ni d'amour ni d'amitié, mais qui a le mérite d'exister, tout simplement ? Son premier vrai lien. Cela ne lui était plus arrivé depuis fort longtemps. Depuis son vivant, en fait.
Il ne le lâche pas des yeux. Il n'y arrive pas. Il se sent progressivement prisonnier de la situation. Il ne sait pas quand cela a commencé à lui échapper. Peut-être quand il a obtenu ce qu'il voulait. Ou peut-être cela date-t-il d'encore avant. Peut-être a-t-il eu tort de lui poser la question fatidique, cette interrogation maudite qui avait marqué le début de cette descente aux enfers. Il ne sait pas. Mais son calme, de plus en plus, n'est qu'un masque. Une façade qu'il arbore pour conserver les apparences. Il joue. Il fait semblant. Il affecte de ne pas lâcher son regard parce qu'il veut lui prouver sa sérénité - mais c'est faux, tellement faux, il n'y a pas de sérénité en lui. Il est fébrile. Il ne sait même pas comment il fait pour que ses membres ne tremblent pas. Pour que ses mains écarlates s'acharnent sur la peau encore vierge du cou de Nerv. Il le ressent, pourtant ; il lui fait du mal parce que c'est ce que Nerv veut, alors que pour lui, ça lui est égal. Comme tout lui est égal, en général. Il le fait parce qu'il peut le faire, et rien de plus. Mais la vérité, c'est qu'il ne pourrait plus s'en soustraire, maintenant, et c'est pour cela qu'il doit asphyxier Nerv, maintenant. Parce que c'est lui qui perd le contrôle de ce jeu, parce que c'est lui qui est le captif de Nerv. Sa délicatesse et ses attentions se retournent contre lui. Pourtant Zohar serait incapable de lui en vouloir. Oh, certainement pas. Pour une fois, il est entier. Comment s'en plaindre ?
Et Nerv se colle à lui, refusant d'attendre passivement la fin de leur danse, essayant de communiquer avec lui - ce que voulait Zohar. Comme une façon à l'inciter à serrer encore, et encore - et Zohar s'exécute. Il ne sait même pas quand il est censé s'arrêter, il attend, il lutte, il est presque un robot. Et puis, il le sent progressivement. Ce corps qui entre ses mains n'est plus aussi vif. Ce regard rouge qui se voile, qui ne semble plus tout à fait le regarder. La sentence tombe telle un couperet, et Zohar finit par le lâcher. Nerv, inerte. Encore en vie, car son cœur bat en cœur - mais inerte. Sans doute plus assez conscient pour pouvoir encore continuer à jouer son rôle. « Nerv. » Il ne sait pas pourquoi il prononce son prénom, ce n'est pas la première fois non plus qu'il le fait, mais cela faisait un moment qu'il en était passé au sobriquet. Il l'appelle, il ne saurait dire pourquoi. Il sait bien qu'il ne lui répondra pas, pourtant. Il n'empêche qu'il l'appelle. « Nerv. Nerv. Nerv. » Et encore, et encore ; il ne cesse de répéter son nom, comme pour s'assurer qu'il n'est plus là. Que sa présence s'est vidée de toute substance. Et Zohar se sent à nouveau extrêmement vide. Aussi seul que d'habitude, aussi distant, aussi éloigné. Et le prénom de Nerv ne quitte pas ses lèvres.
Sans doute est-ce à ce moment-là qu'il comprend qu'ils sont amenés à se revoir. D'une façon ou d'une autre.
Nerv
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture. Mer 4 Mar - 22:16
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Sujet: Re: D'une teinte incarnat. (Nerv) /terminé - torture.