little talks △ ft. aura

the screams
all sound the same
ft. aura

1
.

Tu regardes la mer, majestueux saphir liquide, qui s'étend à tes pieds nus. Tu la regardes, et tu dérives, tu te noies dedans sans un cri. Ton coeur se serre et pleure en silence. Tu ne sais même pas pourquoi. Il y a des jours comme ça. Il en faut peu, avec toi. Tu refoules, encore et toujours, pour que personne ne voie ce qu'il y a de plus sombre en toi. Comme chacun, tu as tes démons à combattre. Et les tiens s'accrochent à toi, te prennent aux tripes, aussi facilement que les sourires qui s'accrochent à tes lèvres. Tu avais laissé la petite bande à Libra, tu avais eu envie de te balader un peu. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas quitté la capitale, que tu n'avais pas été seule avec toi-même. Tu aimais l'aventure, l'exploration, te jeter à corps perdu dans la vie. Tu savais aussi que tu ne pouvais pas le faire pleinement à moins d'être seule. Parce que tu tenais trop à ceux qui t'entouraient. Parce que tu n'osais pas toujours être complètement toi-même, de peur de les perdre, ou même de les blesser.

C'était la deuxième fois de ta jeune vie de Vagabonde que tu voyais la Mer Gardienne. Un peu après ta naissance, tu avais décidé de partir pour un long voyage et de faire le tour de l'eden. Tu t'étais attardée une journée entière à ce rivage, à contempler la mer. Elle était aussi belle que dans tes souvenirs. Ton coeur se balançait au gré des vagues, mélancolique, presque douloureux. Tu étais fascinée. Tu aurais voulu que cet instant ne s'arrête jamais. Et, en même temps, Libra te manquait. Crescent, plus que n'importe qui, te manquait. Tu mourais d'envie de courir jusqu'à la capitale, tu étais étrangement inquiète. Mais le lieu t'envoûtait étrangement, et tu ne pouvais bouger.

Alors tu te mis à crier. Tu déchiras le silence de tout ton souffle, avec des larmes au bord des yeux. Ça n'avait pas de sens, mais bon sang ce que c'était bon. Ce que c'était bon de te laisser aller, de répondre pleinement à ta frénésie, de ne pas aller à l'encontre de ta propre nature. Crie, crie, pleure, rit, rage. Tu tourbillonnes et trébuches, tombes dans le sable. Et tu ris de plus belles, alors que les larmes salées roulent sur tes joues d'enfant. Tu te sens même un peu essoufflée.

C'est alors que tu vois une silhouette approcher, et tu te mords la lèvre. Tu te demandes ce qu'elle a vu. Tu te demandes ce que tu vas lui dire. Et puis tu décides que tu t'en fiches. Tu es là, littéralement au bout du monde, et tu te moques de tout.

2

3
.

Little talks

"Quartier libre." Δ Chef.

C'était tout ce qu'il fallait à Aura pour entamer une belle après-midi. Une pause. Enchaînant commande sur commande, voyage sur voyage, elle avait commencé à devenir lasse à rester sans pause réellement reposante, de plus en plus exténuée.

Mais elle avait l'après-midi de libre, à présent, et il n'en fallait pas plus pour la regonfler à bloc. Tout irait bien. Elle irait contempler l'eau et se reposer au son de ses flots apaisants. L'idée la calma aussitôt intérieurement. Elle prit congé de son supérieur et s'y dirigea, le cœur léger.

L'idée de revoir ces multiples nuances de bleu mouvantes après de nombreux voyage lui paraissait.. Étrange. Elle ne se souvenait même plus de son ressenti quand elle l'avait vu la dernière fois. Mais elle allait bien vite se rafraichir la mémoire.

Mêlant l'excitation et la semi paix intérieure en elle, se mouvant aisément sur le sol, l'air s'emplit rapidement de salé. La petite tache blanche s'arrêta pourtant bien vite.

Aura : "Ouah..."

En effet, elle avait oublié. D'une manière assez triste, à force de superposer de grandes étendues de sable roux à une autre d'un bleu profond. Mais peu lui importait à présent.

Elle entrevit une silhouette, au loin, sur le sable, tout proche de l'eau. Et décida de s'en approcher, à sa propre surprise. La voyageuse était pourtant toujours apeurée, elle ne le savait que trop bien, pourtant... La silhouette, non, la personne ne bougeait plus. Peut-être était-elle inconsciente. Elle était à présent à quelques mètres de la jeune fille.

Aura : "H..Hm... Vous allez bien ?"

Les mots sortaient de sous son masque instinctivement. Elle ne regretta pas ses mots. La petite aux cheveux verts était consciente, mais recouverte de larmes et semblait essoufflée. Aura s'assit et attendit une quelconque réponse, voulant se montrer la plus inoffensive possible.