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 HURLE - VOX

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conscience vouée à l'errance
Syndrome
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conscience vouée à l'errance


Masculin

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MessageSujet: HURLE - VOX
HURLE - VOX RxkgjUaLun 16 Fév - 1:03

Elle ne respirait plus. Son corps pendait sur le sol humide, immobile et froid. Sa peau avait un parfum tiède. Les ventricules saignaient. Morte. L'encre de son corps forme une auréole tout autour en baignant dans sa moiteur. Ses doigts se rétractent. Collées sur sa rétine ses réminiscences insoutenables lui broient la gorge, en remontant jusqu'aux synapses. Un électron jaillit, par intermittence stagne. Le noir complet l'englobe. Il avait attendu. Ce moment où les édifices, les monuments s'écroulent derrière les sourires, les expressions compatissantes. La chaleur d'un toucher qui en devient létal et inodore. Il patientait pour des folies réservées, qui surgissent et écrasent et son corps échoué, continue dans ses anastomoses manigances à lacérer et injecter sa piqûre mortelle.

Ils ont encore recommencé.

Syndrome meurt comme tous les soirs. Il avait espéré un jour une voix qui lui chanterait dans l'obscurité, qu'elle serait un guide. Mais égoïstement sa lumière n'a jamais vu cette flamme vaciller, tant il souhaitait quérir cette lueur accrochée à son sourire. Son être entier est corrompu, blessant. Si inconsolable était la contagion d'avoir commis un méfait. Elle se sent si seule incomprise des siens, de ces étrangers qui peuplent ces terres. Si seule...

Affamée.

Ce tambourinement en train de former un abcès dans sa poitrine. L'enflammer de ses lacérations invincibles. Il est de ceux dont les plaintes se métamorphosent en mutisme, les douleurs s'épanouissent à l'intérieur. Dans leurs renaissances monocordes, il a cherché un soulagement, en vain, une pluie d'acide qui longeait ses épaules carrées et rétréciraient ses abnégations montreuses qu'était son parcours. Monstre, ils l'avaient toujours désigné ainsi, mais il mentait si bien derrière ces masques effilés d'argent, rompus au silence. Il voulait assourdir de cet acharnement laborieux, cette confrontation impersonnelle subie.

CANAAN. Cette ville dégoûte. Elle dégoûte Syndrome de ses fantaisies et teintures lumineuses, cette atmosphère apaisante. Quand lui voudrait les voir ramper, s’égratigner le long de sa conscience volcanique. Il  hurle désormais de l'intérieur. Cette armoire aux plaques émaciées qui s'apprêtent à gondoler sa conscience. Il  hurle et personne ne voit ce rugissement grossier, ses veines  bleuies par la colère. Ses pas de géant précipités l'avait poussé dans ce refuge serein, loin de ces méfaits, hors des crises et des derniers esprits éveillés. La nuit. LA NUIT pointait de sa couverture monochrome cette hiératique entité qu'ils nommaient lune. Il y avait une lune dans l'Eden et son regard épousait sa courbe arrondie comme un sein. Elle avait toujours été une mère profondément ingrate.

Il perçu l'absence d'âme. Aucune conscience autour de lui. Un soulagement inaudible que ses perceptions infimes appréciaient. Ces extensions invisibles, un nuage où les microbes s'engouffrent autour du toucher enclenchant les symptômes. Il n'y aurait personne à étreindre ce soir. Mais il est un éternel insatisfait, bête éveillée. Parce qu'Amour, n'était plus là. Il reporte cette lame au creux de l'âme, douce funambule sur la façade morbide de ses excavations.  Elle ne respirait plus. Morte.

Il irait repeindre l'Eden en cinabre, chaque ville, du bout des doigts réduire en cendres ces kilomètres fleuris sur les collines florissantes.  Syndrome ne s'est jamais contenté du rien, ou du si peu, ayant déjà raflé le tout. Leur corps jusqu'aux tombes invisibles ; les cimetières inconnus l'auraient sûrement fasciné.

Alors qu'il avait arraché quelques morceaux de pétales recueillis sur des bouquets asséchés, il marchait en solitaire.  

Il n'avait pas vu le chaos se dresser devant lui. En proie à ses propres colères, tourments passagers.  Comme un fou il avait lancé ses bras dans le vide. Il s'arrête avec l'impression d'avoir rêvé, un cauchemar debout. Elle n'était pas morte. On ne mourrait pas. Thémis l'avait dit. Mais Thémis disait-elle en permanence la vérité. Pouvait-il lui décerner sa confiance ? Elle vomissait avant tout sur ces sourires élégants, le cadavre sanguinolent. Il hurle à nouveau, quand il sent la silhouette s'approcher. Il ferme les yeux, une respiration difficile éprouvée par l'agitation, la folie stagnante. Quelques flashs papillonnent, des images subversives reviennent. Rouge. Rouge. ROUGE. Les mots éclatent sur ses lèvres. La folie illumine ses traits. Un hurlement, un cri strident qui percute des oreilles inconnues.

Il n'avait pas entendu l'orchestre nocturne soulever ses tourments. Ni-même semblable monstre, le couvrir d'un regard quelconque. La contagion s'était comme par habitude comportée négligemment, féroce et désireuse d'hécatombes. Elle l'avait frappé. Sa nuque offerte, la joue tendue, ses doigts vibraient encore sous la pression de l'acte incongru. Syndrome avait percuté le charivari de son poing menu comme pour maudire Thémis. Punir ses protégés et surtout faire couler son monde imparfait.

Il était véhémence et courroux vagabond.
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MessageSujet: Re: HURLE - VOX
HURLE - VOX RxkgjUaDim 22 Mar - 2:23



Pluie. Vent. Poussières. Ciel étoilé. Jour et nuit. Marche et course. Peur puis vide. Vide puis peur. Réalisation. Home sweet home. Vox, vox cette maison ne t’a jamais vraiment appartenu. Il le sait. Tout est au raffleur. Tout est à ceux qui peuvent prendre et se servir sans jamais repenser à leurs méfaits. Tu n’es pas de ce genre-là Vox. Il est de ceux qui oublient et à juste titre, mériteraient un pardon. L’innocence de l’ignorance absolue. L’innocence des souvenirs qui ne sont que des coquillages sur la berge. Emportés et déposés à gré par les marées. Le ciel a crevé tes pupilles rouges. Il a marché le long des sentiers et chemins. Il s’est perdu dans des forêts pourtant clairsemées. Il n’est pas blanche neige pour autant. Rien ne sera plus jamais comme avant. Vox, n’oublie pas. N’oubliera point cette nuit-là. Lorsque la porte a vibré plus fort, vibrée jusqu’à se briser. Lorsque tes cris on en trouvé d’autres. Une collision sans dessus dessous. Du sens dont il s’est départagé depuis longtemps, il aurait bien eu besoin cette nuit-là. Lorsque des inconnus foulent le sol de votre repos, il ne peut plus être qualifié de tel.Il n’y a jamais eu de confiance. Brisé à jamais. De viles créatures ont coupé son ancre. Sans constance, il a laissé son bateau s’éloigner de la rive. Son cœur au bord de la rupture, son souffle qui trompette. Son corps qui lui joue un requiem tombant dans la décrépitude. Tout est si confus dans cette vie qu’il se demande encore ce qui fait qu’il la continue coûte que coûte, au lieu de se laisser aller à la dérive. C’est si simple pourtant, l’abandon. Il l’a déjà fait bien que pas dans le même sens. Il s’est laissé aller à ce que l’enfant sans regard lui refile parfois. Il se laisse renverser dans la rue. Il se laisse battre lorsque certain n’en peuvent plus. Parce qu’il est là, parce qu’il est parfait dans son imperfection. L’ange qui ramasse les coups sans qu’on le défende. Enfin certaines personnes sûrement le défendraient, mais il est loin d’être de ceux qui vont pleurer dans les jupes et manches des autres douleurs que les étrangers infligent. Puisqu’il finit toujours par oublier en général.

Pluie. Vent. Poussières. Soleil de plomb. Nuit et jour. Courir et traîner des pieds. Absence puis réalisation. Réalisation puis absence. L’incendie de la sécurité. Elle s’est consumée au fond de mes iris. Cette nuit qui m’est encore incompréhensible, que j’ai oublié même de comprendre sûrement, passé un moment. C’est le ciel qui m’a rendu libre. C’est la solitude qui m’a rappelé à moi-même. J’ai suivi le rythme brisé. Dans la calèche d’enterrement j’ai compris une souffrance indicible, celle que tout le monde tait. Mais je suis un homme libre. Je marche dans le sable lorsque bon me chante. Je gueule lorsque bon me chante. Je crève lorsque bon me chante aussi. Je ris puis pleurs, mais rien ne m’est dicté. Je ne suis le traître de personne, puisque de personne je ne suis le loyal compagnon. J’ai oublié de mourir pour un instant, j’ai oublié le vacarme. Il a cogné contre mes tympans tout du long pourtant. Il a pulsé la vie à laquelle je me suis accrochée. Il a vrillé mes oreilles de toute sa dissonance pour mieux me faire réaliser. Il n’y a rien de plus étrange que l’instinct. Je suis sortie à l’air libre, pour mieux m’éclater les chairs déjà ouvertes sous les ruades, contre les pavés. J’ai roulé dans la terre et les déchets de mille pas d'une population encore endormie à cette heure. Je n’ai pas regardé le carrosse s’éloigner. Je n’ai pas entendu si les roues se sont arrêtées ou non. J’ai pris mon envol cette soirée. J’ai dévalé les rues abandonnées comme un homme revenu d’entre les morts. Et ce n’est que bien loin du tintamarre des dessous de la ville que je suis tombé à genoux. Écorchant ma voix dans le silence et la brousse, écartelant mes mots contre l’eau au loin. J’ai laissé mon sang sécher contre le sable encore chaud malgré la fraîcheur de la pénombre.

Avant qu’il ne le sache lui-même, son corps malingre s’est étiré à nouveau au clair de lune. Il faut fuir, lui a-t-il ancré dans le crâne. Dans son regard perdu et apeuré. Il est un lapin loupé de peu par les sabots de quelques chevaux effarouchés. Il s’est mis à fuir sans savoir ce dont il doit s’échapper au juste. Il est parti. Puisque retourner dans ce lit dont on l’a tiré lui a paru impossible. Pour une fois que le sommeil a fini par venir le trouver de lui-même, faut-il que le sort soit toujours aussi peu clément envers lui ? Il a pleuré jusqu’à ce que ses larmes sèchent, jusqu’à ce que l’aube s’étire tout du long à l’horizon. À ce moment ses pas l’ont déjà mené loin. Il ne se souvient déjà plus ce qu’il a fuit. Pourtant dès qu’il essaie de se souvenir son estomac se broie sous la frayeur, et c’est un mélodrame d’épouvante qui se joue et vibre en lui. Il reprend alors la route. Petit à petit se mettant en tête qu’il n’a plus de toit, plus de lucarne artisanale par laquelle il contemple le ciel. Il a levé son visage de nombreuses fois pour l’observer, du bleu pur aux sombres voiles scintillants. Tout lui a paru si grand, et lui si petit face à la nature, dans le no man’s land qu’il a traversé. Bien que longeant la falaise, territoire connu de ses morts et ses contemplations, il n’a pas réussi à trouver le repos. Ses cris ont empli chaque nuit qu’à corps perdu il a parcourut en courant jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que ses baskets limées s’esquintent dans quelques escarmouches du terrain. Il a continué pieds nus. Sur la terre salée, dans les lavandes clairsemées, puis dans les fleurs pleines de couleurs. Il n’a pas vu les rayons de celle-ci. Si perdu, assoiffé, affamé, le corps éreinté. N’a transparu dans son regard, que des tâches multicolores se bloquant autour de ses jambes, qu’un grand jet de bleu puissant contre son dos, écrasant ses cheveux décoiffés et gras de toute sa masse. Il a perdu sa casquette voilà un moment déjà, dans quelques courants d’airs véhéments.

C’est une punition n’est-ce pas. Après tant de lunes, après tant de sables et d'argiles, tant de champs déserts, tant de déserts sans profondeur de champ. Tant de vide dans tant de vert. Autant de verdure sans aucune vue sur aucun passant. Après tout ce temps. Lorsque mon esprit s’embrouille, lorsque je tente à bras le corps de me rappeler ce pour quoi ma maison fut dévastée, il n’y a rien qui vient, rien si ce n’est cette impression de traque. Le nœud dans la gorge qui retient la salive, celui dans les poumons qui fait naître et implose tous les poings qui appuient sur mes côtes. Les rouages à l’arrêt dans mon ventre qui me font vomir le peu que je réussis à ingurgiter. Les barres de fer qui secouent mes jambes et les rendent plus raides que les troncs des arbres ancestraux. Le bourdonnement incessant qui me rend sourds au chant des prairies. Je n’entends que des traversières qui me transpercent de leurs plaintes et leurs supplications abusives. Je subis les réclamations des cymbales qui s’emballent et s’emportent dès que je ne prends pas la peine de surveiller mes arrières. C’est le courroux de la déesse sûrement, pour avoir fourvoyé son nom en tous ces lieux sacrés, pour avoir cherché à mordre son âme éthérée. Elle essaie d’obtenir mon repentir. Regarde ce qui arrive au pécheur vox, à ceux qui ne savent que désobéir. L’on sort le fouet contre des aveugles qui ne peuvent pas lire les pancartes. Je ne peux pas atteindre ta foi Thémis, je ne suis même pas capable d’entendre ta voix. Rien ne changera jamais cela. Je l’ai crié à la désolation qui m’entoure. Rien ne changera jamais ce que je suis. Rien ne changera jamais cela. Rien du tout. Ni tes mensonges, ni tes prières, et encore moins ton hypocrisie. Je contemple ta folie sous un nouveau jour. Ce n’est pas de l’ignorance, il s’agit de haine n’est-ce pas . Bien. Hais-moi autant que je te hais, il ne s’agit que d’un juste retour des choses je suppose.

Ses vêtements ont râpé contre des buissons, son corps s’est recouvert de quelques piqûres de tel ou tel insecte. Il n’y prête pas vraiment attention, d’autres jours sont passés. Devenu famélique il a tout oublié. Véritable squelette sur pattes, il a écoulé certaines journées à juste regarder les croûtes qui s’étendent sur ses anciennes écorchures. Il a gambadé dans les champs, oubliant le sens dans lequel il cavalait au départ. Il a passé des nuits recroquevillées dans des tapies de fleurs boutées hors de terre pour qu’il puisse s’en recouvrir. La terreur faite, le mal irréparable. Il s’est demandé si s’étendre dans un lit lui sera de nouveau possible un jour. C’est en lambeaux qu’il arrive à Canaan. Il fait nuit. La peur cloue son corps, transforme ses mouvements en une mécanique mal huilée. C’est le rappel de la ville, des maisons endormies et sourdes. Il a lambiné dans les coupe-gorges. Il ne cherche que la paix et la protection de quelques toiles qui le rendrait invisible aux autres. Pour une fois, pour la première, Vox rêve d’être un fantôme. Pour quelques jours encore il aura besoin de ce sentiment de ne plus exister. Il lui manque quelque laps de désolation interne avant que son cœur ne s’allège et que son esprit s’évacue de cette nuit, celle qui remonte pourtant à si longtemps maintenant. Il se fige, alors qu’une voix malade s’élève dans la pénombre. Un son aussi distordu que ses tripes. Une rage aussi purulente de douleur que la sienne. Un compagnon qui tombe au combat. Vox a envie de s’enfuir. Au loin, de courir encore et encore, c’est le réflexe, celui qui le fait marcher depuis des jours et des jours déjà. Il sent la panique de l’animal abandonné, l’animal qui a essayé par tous les moyens de s’extirper, mais qui jamais ne réussit à se défaire de ses chaînes, une carcasse de métal sans cadenas ni clé.

La compassion, l’envie de me blottir contre une personne qui partage ce que je vis. Je peux me trouver autant d'excuses que nécessaire pour expliquer ce pour quoi j’ai approché le taureau saigné à blanc. Peut-être parce qu’il n’y a rien de plus rassurant que d’entendre. Pour une seconde j’ai remercié la terre et le ciel de m’avoir offert les sons calamiteux comme un quotidien quelconque. L’enfer est ici, nul besoin de fuir ceux qui nous ressemblent. Coude à coude hein, coude à coude nous pouvons aller assassiner la symphonie tordue. Celle qui marche à reculons dans nos cœurs. Celle qui fait battre nos flancs contre des murs, des ordures, des bottes et des grandes mains parfaitement humaines et pourtant si étrangères à ce concept. Parce que je le sens sombrer je pardonne son coup, bien que lui réponde ma voix, qui ricoche contre les murs épais qui nous encadrent. Un cri aussi suppliant n'est incompris que des siens à tout hasard. Au petit bonheur la chance qu’il comprenne de quel côté je me trouve. Mais peut-être que de sens il n’en existe plus aucun pour lui.

[Il l’attrape par les épaules et le secoue, tente de le calmer à sa manière] QUOI QUOI ? Tu fais quoi ? Tu me frappe moi ? Me frappe pas ! Moi je peux te frapper ! Je te frappe moi ? NON. Je sais la flippe hein, c’est la nuit c’est ça…c’est ça…[il le serre fort contre son torse, évite un peu ses cornes sans vraiment se rendre compte que se sont des cornes.] T’en fais pas…c’est pas grave le soir, ça passe, comme tout tu sais, ça va passer. [il l’écrase carrément sur lui, continue en hurlant] CA VA PASSER. C’EST JUSTE LA NUIT, LES OMBRES, LES COUTEAUX DANS LE DOS, MAIS MOI J’AI RIEN DE TRANCHANT TU VOIS. [il soupir et le retiens à grand renfort, se met à pleurer]

Il est tellement ébranlé par l’inconnu, sûrement parce que c’est le premier en des jours et des jours de marche, et que Vox ne supporte pas la solitude. Sûrement aussi car il a reconnu l’un de ses frères en lui, et finalement parce qu’il a peut-être bien plus peur des ombres que l’homme qu’il retient. Comme un échappé qui préfère aller courir dans un buisson de ronces plutôt que de se faire attraper.


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MessageSujet: Re: HURLE - VOX
HURLE - VOX RxkgjUaDim 26 Avr - 1:20


Hurle.
Hurle.
Comme s'il fallait crier ce mot pour être entendu.

Il attendait la riposte comme une détonation, d'une violence inouïe articulée sur ses membres. Pour qu'hommes et bêtes se mélangent dans la nuit. Il n'en était rien. Étouffé par son étreindre, enlacé par des bras inconnus, épuisés. Secouer, balancer, tanguant, le corps comprime la colère et la rage qui en exultent, violente, dévastatrice et grinçante entre les dents, repliée sous les doigts serrés le long d'un corps emprisonné. Il s'apprêtait à rétorquer, offrir l'ampleur de sa rancœur longuement terrée derrière une gestuelle doucereuse, traître.

« Arrête. »

Ne me touche pas. 

« Arrête de crier.. »

Ces mains. Il n'en supportait plus davantage, de sentir, toucher. Des menaces purulentes, trempées d'acide au bord des lèvres. Un nouveau regard détestable. Ses maudites mains qu'il ne pouvait plus voir. L'objet de son hypocrisie coulante sur les épidermes. Dix doigts assassins couchés, caressant sur les joues innocentes. Tranchants, dansants sur les peaux infectées. Mais l'inconnu n'écoutait rien de cet ordre. La contagion lui promettrait un sort semblable aux cadavres empilés derrière des expressions distantes et discrètes, des sourires affectueux, la nonchalance de sa dictature soignée et désireuse, toujours plus attirée par la chaleur humaine, la haine des quêtes solitaires. Ce n'était rien, puisque Thémis leur octroyait l'éternité. Et l'oubli.

Il resta muet devant cette faiblesse.

« Le jour, la nuit ça ne change rien pour moi. c'est toujours pareil...arrête de pleurer. »

Silence.
Qu'avait-il cet étranger ? A déballer des vérités sur ses épaules, sur sa chair de métal ? Il n'y avait hélas plus rien à sauver. Pas un mot rassurant. Pas une parole. Créature semblable et dévouée. Puis, symphonique, en accords, une vague de sanglots, s'abat telle une pluie passagère et inattendue. Le visage crispé, les doigts qui eux-même s'agrippent sur l'autre corps, pour parvenir à le repousser, l'empêcher d'être victime à son tour, de ses propres tourments, de sa condition précaire...

« Arrête de pleurer. »

Il doit s'y prendre avec plus de force, d'agressivité. Il parvient à le repousser comme une poupée de chiffon, qu'il inspecte, observer d'un œil minutieux. Sa joue semble accuser le coup portée par ses actes irréfléchis. Et malgré toute la fureur, c'est une douche glaciale et ruisselante qui semble s'abattre sur sa tête. La voix se fait plus hésitante, moins rustre qu'aux dernières répliques :

« Je voulais pas te... »

Puis ses lèvres remuent fébriles. Il y a quelque chose qui interpelle le cornu face à l'accoutrement de ce dernier. L’inquiétude se loge soudainement dans ses immenses orbites opaques. Un instant seulement un instant pour omettre les détails, les scènes précédentes et se noyer dans la réalité, le présent.

« Toi. »

Il a l'allure d'un fugitif, d'un homme en fuite. D'un homme traqué. Animal blessé. La nuit perverse et trépignante de leurs échos terrorisés. Son souffle se mue en méfiance, accusateur dans son apostrophe, la surprise est peinte sans mensonge.

« Qu'est-ce qui...enfin, d'où tu viens ? Il s'est passé quelque chose ? »

Puis la douceur. La laideur d'un sourire, d'une expression affable. Cette belle compagne de ses cris impatients, de ses élans torturés. Des dévastations murmurées en promesse. Il tuera sa fierté d'hypocrite pour quelques heures. Mais l'âme bonne en soi a longtemps été terrassée. La mémoire défaillante éclaire les zones ombragées et son visage s'illumine, vainqueur d'un souvenir coincé dans de vieilles interactions.  Ils étaient si laids aux yeux de cette créatrice dont il raillait l'existence, la chute inespérée que brandit la trahison, la tromperie d'un autre.

« Vox...oui, c'est vox, c'est ça ? »
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