« Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM]
Syndrome
conscience vouée à l'errance
MESSAGES ▲ : 195 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 03/01/2015 AVATAR ▲ : KURLOZ MAKARA de Homestuck || DIT ▲ : Ariès ANECDOTE ▲ : Te contamine affectueusement en courier new ♥ FICHE RS ▲ : Disease & Virus
Sujet: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Jeu 19 Mar - 1:44
Le boitillement renforçait, suggérait férocement le sentiment de monstruosité empêtré dans la foule. La haute stature déséquilibrée, par le rythme brisé de ses pas. Comme pour la forêt éternelle du nord, il calculait l'interminable étendue bleutée de la mer. Combien d'hommes avaient emprunté les sentiers maritimes et s'étaient égarés sur des rivages inconnus ? Combien avaient percé les barrières inexplorées de L'Eden ? Bermuda. Il aurait dû lui poser la question lors de leur dernière rencontre. Mais son souvenir ravivait la douleur de leur échange, le coup vivace porté sur son épiderme. La cicatrice qui en résulterait. Un sourire amer a décidé de prendre d'assaut ses lèvres. Ses expressions paisibles sont comme mortes, pulvérisées.
Entre deux pulsations, ce sont sûrement des petits faisceaux qui éclatent, de fureur, de colère dans ses veines. Après confrontation, happé par le discernement. Un creux, le vide le long de cette coquille, pas le moindre de ses sentiments n'émergent et ne forment à la surface une rage écumante semblable aux roulis salés et déchaînés des vagues sous la tempête. Thémis, elle jetait un peu de désespoir dans ses vaisseaux, et marquait son esprit des dernières révérences serviles qu'il pouvait décerner.
Il s'est promené dans Ethernite. Perdu, perdu, égaré, il a frappé à cette porte. Puis l'écho vide de sa voix arrachée au portail d'acier qui crisse le long de ses abîmes organiques. Le regard spectral rivé sur le silence. Personne et pourtant la ville hurle toute entière, bruyante et tonitruante dans ses avenues, ses rues tentaculaires, renversantes, insatiables de fanfares mobiles. La vie grouille vivace, résultante d'un foyer humain trop dense. La pupille plongée dans ces gorges remplies de fourmis excentriques, perdu, encore perdu dans un univers de bruits et de sons impalpables, balancé dans la cohue.
Il aurait voulu être sourd.
C'est un souhait. Assez impulsif. Purement égoïste. Entre deux lumières qui s'éteignent. Un ronflement à l'arrière, une sourdine impuissante. Alors, l'attente se boit, comme la sphère nocturne abat sa traîne sur les toits et consume les fumées, s'abreuve aux dynamiques fournaises jamais éreintées. Les yeux clos et l'esprit en l'air, perdu éternellement accroché aux songes comme fasciné par ses parures étoilées qui peinent à briller sous les couches du smog dansant en compagnie d'une brise rafraîchissante. Mais même l'obscurité ne parvient à faire taire entièrement cette ville portuaire. Ses doigts se resserrent sur ce manteau de fortune, le tissu rabattu sur les cornes montreuses pour dissimuler l'horreur qu'il est, qu'il sera. Pour d'autres âmes moins habituées à ses errances, sa présence indésirable. Vagabonde.
La vie resurgit inopinément, sur les souvenirs spongieux, le fil du temps remonté. Tous ces étalages et cette masse ambulante qui s'affairait aux programmes d'une journée rectiligne, orchestrée dans une routine invisible. Dans l'ambiance frénétique, les échanges se déroulaient à une vitesse fulgurante. Les yeux toujours fermés, le nez aux aguets. Soudain fasciné par les merveilles olfactives qu'offraient les interactions des passants, des marchands balayées par la foule aux remous chaotiques. Il y avait là, des échoppes et des étales qui lui arrachèrent des plissements agressifs, un regard méfiant sous la cape. Ces armes présentées, splendides ouvrages d'orfèvres, de forgerons aguerris. Épées, lances, poignards... Il avait gardé celui jeté négligemment à ses pieds , celui qui avait percé les tapis de la justice. Souillé son trône et sa présence absente. Son pied en convalescence. Son esprit cria. Assez. Il devait cessé d'y repenser. A ses luttes vaines que son âme abhorre.
Puis sous cette expression grinçante, il avait croisé un regard, une simple interaction fugace. Un éclair figé. Mais lui qui paraissait dépourvu d'émotions, avait la difformité accrochée au visage. Il n'osa pas soutenir davantage l'échange éphémère, la sensation étrange qui en résultait. Fuyant, tranchant la marée d'hommes et de femmes qui ne le remarquaient pas dans ce charivari...
De quelle couleur était-ce déjà ? Et l'odeur de ses cheveux ?
Sur la digue du port, bordé par la lumière artificielle des lampadaires, à contempler les navires postés à quai. Mais le ronronnement des machines perturbe ce calme faussaire, inexistant, incapable de régner.
Peut-il qu'il aurait dû sourire ? Ou bien s'excuser ? Ne rien dire ?
La vie se moque bien de savoir.
Il se contenta de la nuit, de sa saveur, du sel imperceptible sur les plis de la langue, d'une aube à rêver. Il cesse de penser ; il ne pense jamais trop de toute façon. Ni jamais trop mal. De quoi ravier des blessures éteintes, hasardeuses. Des espérances achevées, comme des portes qu'il aurait fallu enfoncer. Puis comme si le clapotis le long des berges silencieuses avait troublé sa transe, il mordit la course des étoiles et attrapa d'un souffle les néons dans l'obscurité. Un bruit de pas claudiqua non loin, à ses côtés, comme un frôlement fugace et assassin, qui trouble les chutes dans le néant ; l'absolu mutisme.
Il se lève, il se tourne, il acclame d'une pensée accaparante, cette course d'une silhouette légère et fluide, qui ne le remarque pas. Pas encore. Alors dévoré par l'élan imprévisible de sa conduite, avide d'une vie décrochée de son cadre éreintant de grouillements importuns, il suit son manège étrange dans la nuit. Il ne sait pas où cela le conduira. Parce que la vie s'en moque.
Et il sourit. A souligner, le rose de sa chevelure et celui de ses joues. L'inconscience de sa démarche que la contagion veut happer toute entière, comme la nuit entame son refrain. Un refrain cassé par la ville bouleversée d’insomnies. Incapable du moindre rêves.
***
titre : citation de Raoul Ponchon
Symphonie
coeur souillé de noirceur
MESSAGES ▲ : 20 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 07/02/2015 AVATAR ▲ : Sakura Haruno - Naruto - Rusaluv ♥ DIT ▲ : Harpie ANECDOTE ▲ : Symphonie dort dans sa baignoire. Pas dans un lit. FICHE RS ▲ : Ta dixième
Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Jeu 19 Mar - 16:28
Je n'aime pas la nuit.
Angoissantes ténèbres. Qui engloutissent. Dévorent. Et la lumière et la chaleur. Une certaine appréhension sur la peau. La nuit des souvenirs. Cauchemars. Visions terribles. J'ai rampé quelque part. Ici.
De la bile dans la gorge. L'orgueil palpite aux tempes. Les souvenirs retiennent et hantent. Font ressurgir la misère du corps. Il faudrait cracher sur les ombres. Il faudrait inonder les rues adjacentes. Pour purifier. Assainir. Il y a des traînes-misères tapis dans la nuit. Pouilleux. Ils suintent. Et la pauvreté et la misère. Ils pourraient manger de la terre et arracher les yeux des badauds.
Silencieusement. J'affronte.
Puisqu'il n'y a plus rien à faire que subir. Qu'espérer. Si un squelette s'approche rageur pour emmener les oiseaux de nuits. S'il s'approche alors, il faudra l'affronter. Briser les os avant qu'il écrase. Qu'il étouffe. Que la peur s'insinue trop sous la peau. Il pourrait gratter. Il pourrait gratter. Avec ses ongles noirs. Regarder dans le cœur et y déceler. Y découvrir. Un sombre passé. Et alors il rira. Il dira. Tu es comme moi. Alors il faudra lui briser les os. Assassine.
Puisque je ne peux rien entendre.
Il faut regarder. Il faut abîmer son regard. Contempler les ombres. Les détailler. Distinguer des corps. Trouver le tas d'os rachitique. Faire la différence entre l'ami et l'ennemi. Mais comme la nuit est traitre c'est difficile. Il faut se concentrer. Plisser les sourcils. Suivre le bruissement inaudible de l'iris. Il faut éveiller ses sens. Surtout la vue. Puisque l'assourdissante pause dans la mesure s'étire et s'étire. Encore. Eternelle. Que le monde est feutré. Qu'il faut quand même entendre venir. Dans les ténèbres. Et les monstres. Et les ombres. Les fantômes des rues. Puisque Ethernite est misère. Que les marins et les sirènes ne chantent que sous les néons et qu'ils vomissent des sourires trop lointain pour se sentir en sécurité.
J'ai vu un mange-cœur. J'ai vu son pas. J'ai vu son errance.
Puisque le monde a bruissé. Comme la surface cristalline d'un lac. Que le cercle continue de s'étendre et de se propager. Pour faire tout trembler. Pour ourler d'inquiétude les visages sereins. Belles sirènes. Que l'iris en est témoin. Que dans les ténèbres la robe tissée d'ombre camoufle trop peu les intentions. Que les pans on virevoltés. inconscients. Sous la lanterne. Fermement agrippée.
J'ai peur du noir trop silencieux. J'ai dans la main un brasier.
Un phare. Une étincelle vive. Pour chasser les angoisses sourdes. Puisque la lumière mange le noir quand il est trop opaque. Qu'il y a déjà un papillon qui s'approche. Constant. Qu'il fixe. Fait vaciller la nuque. Les jambes. Puisqu'il suit. Qu'il ne peut-être vu. Observé. Qu'il n'est peut-être pas un papillon mais un oiseau charognards. Qu'il veut peut-être dévorer le cadavre. Fourrager son bec dans les yeux grands ouverts. Pour tuer la lumière à jamais. Qu'il fait trop noir. Que le souffle est trop court. Que l'angoisse sourde hurle sous l'épiderme. Dans la gorge. Mais que les lèvres ne peuvent plus souffrir des sons. À peine grogner.
Je me suis retournée. J'ai fait un pas. Deux. Et j'ai brandi sur le visage. De tu. De il. De vous. De elle. Que je est trop effrayée. Trop agacée. Trop prête à brûler. Tu. Il. Vous. Ça n'a pas d'importance. Je n'ai pas peur des squelettes. Et des monstres.
J'ai arraché la capuche du mange-cœur.
Dans un mouvement brusque. Il y avait des cornes sous une chevelure drue. Une peau d'acier. Du noir strié sur les lèvres. J'étais prête à croire que tu pourrais me manger le coeur.
Puisque l'apparence du papillon est étrange. Qu'il ne semble pas tout à fait charogne. Juste un peu vautour. Qu'il semblait être acculé par la proie. Il faut demander pour avoir le coeur net. Demander à la grande silhouette. Si elle pouvait vraiment engloutir.
J'ai levé la main en l'air et j'ai posé le feu sur le sol. J'ai palpé de mes doigts rugueux la glaise. L'acier.
Il n'était pas un squelette. Mais ses lèvres qui s'étirent font toujours trembler. La froideur de l'anthracite rassure un peu. Puisque l'acier fusionne et qu'il peut fondre. Incandescent. Qu'il peut être modelé. Avec un marteau. Maîtrisé avec de l'eau.
Alors j'ai écrit sur la joue.
Q-U-I. J'ai répété. Les sourcils froncés. Q-U-I J'ai retracé les lettres encore et encore. Et j'ai demandé.
P-O-U-R-Q-U-O-I.
Puisqu'il y a de l'hésitation dans le trait. Que le souffle est Quasi-Presto. Le poing se sert. Quatre phalanges. Ce sont des blanches. Elles font durer l'incompréhension. Je fixe les lèvres-Celles qui pourraient avaler les ténèbres et la lumière- de l'être.
Puisqu'il n'y a plus qu'à attendre des explications.
Je pourrais briser tes os et griffer ta peau. Me transformer en mange-cœur.
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Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Sam 21 Mar - 1:31
Des montagnes de questions. Des échos lourds se noient. La démarche saccadée, l'horreur des cauchemars. Progéniture des fantasmes humains. Il s'immisce, plus langoureux que jamais, la traque s'encre à son ossature, ses membres de fer et d'acier. Vol, butine. Il aimait la nuit. Il l'aimait dans son silence carnassier, voleur de lumière. Balayés par la mutinerie des hommes.
Car c'est dans la nuit que s'écrase la fausseté des sourires sur toutes les bouches. Que disparaissent les empreintes des promesses enflammées. Ces nuits éternelles à couver les visages endormis, sentir les respirations couler lentement sous les draps. Le sifflement outrageux du vent qui claque et s'écrase contre les vagues. Les oriflammes affolés par les caprices d'Eole, aux mâts bringuebalants.
Si elle s'affole, feu-follet foudroyée, arrache la sombre parure et détruit les barrières du silence. Le traître assaut retourné contre soi. Un soubresaut, frisson de recul au mystère englouti. La flamme vacillante découvre ses ombres, trace les contrastes affreux d'un faciès inhumain.
Un instant étrange perdu, dans l'orage de ses pensées. La pupille éclatée sur la lueur filtrant le verre, aspirée par la flamme oscillante. Le papillon s'immole, dans l'attente d'une rencontre fortuite. Impatient d'une chute qui s'opère à son apogée. Sa mascarade s'effondre en plein ciel recouvert, sous l'indifférence des étoiles. L'hésitation lui grignote les ailes et la stupeur se mime en un murmure recourbé au grain d'une tessiture caverneuse. Cette expression lui apparaît si familière, qu'il se ment à lui-même... Le passé est mort sur le bec des corbeaux.
« am-... ? »
La main fastueuse d'une fugitive, tout n'était qu'illusion. A chercher l’œil fébrile, d'où jaillit la déception. L'opaline éclatée sur l'émeraude. Monstruosité de glace, envenimée par les sillons ardents dévalant sur sa peau d'étain. Ses doigts aventureux. Sur sa joue. Des battements vifs, saccadés dans la poitrine. Une résonance caressant les tempes, s'écoulant dans les tympans. Une rivière sanguine détonante, écumante, aux rives gondolées par les flots. L’enchaînement d'étonnement saccageur retombe, écoulé dans l'obscurité dont il prend la teinte homogène de l'ébène.
Qu'as-tu inscrit de si contrariant ? Les mouvements trop vifs qui l'empêchent de s'éterniser sur la texture abîmée de tes doigts ? Des ongles mordus, écaillés au labeur incrusté jusqu'à l'os ? Puis l'odeur narrée à ses narines... La nuit contrarie le détail et floute les contours, diminue les interprétations. L'obscurité rend si belle toutes les illusions.
« Pour...quoi ? »
L'incompréhension coulait hasardeuse sur sa peau anthracite. La fraîcheur du toucher s'encra contre la surface tiède de l'épiderme, le couvrit de sa rugosité incongrue. La réponse se délit, brisée par un geste puissant.
Elle ne percevra pas les passants aux voix griffonnant le granit. Leurs ombres étirées, tapissant murs et fenêtres plongés dans la pénombre. Ses doigts s'emparent de ses lèvres, sa paume grise s'aplatit en rempart par-dessus intimant le silence, écrasant les protestations. Il attend. Les pas qui s'effacent dans les ténèbres, les voix affaissées capturés par le lointain et l'oubli de leur anonymat. Il souffle sur leurs crispations communes, la surprise au ventre, accrochée aux viscères.
« Pourquoi. Je ne sais pas... »
Elles sont longues, pénibles ces secondes à te regarder. Son indécence déjà dessinée sur les lèvres. Les peurs au garde à vous et l'index redressé fleurit contre sa bouche, puis la sienne pâle et féminine.
« Reste calme. Ne crie pas... »
Le mangeur-coeur souffle sur tes peurs, comme il le fait sur la vie, les bougies abandonnées à la voracité des ténèbres.
Symphonie
coeur souillé de noirceur
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Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Sam 21 Mar - 19:36
Ma peau est trop froide. Celle du mange-cœur trop chaude.
L'index patiente. Sur la joue. L'iris s'impatiente. Détaille. Celles qu'elle voit sont fumée. Blanche. Grise. Pas vraiment d'iris. Ça arrache des soubresauts nerveux au jade. Pas de mensonge à lire. De contraction. Des tremblements. L'oeil ne peut rien lire. Rien comprendre. Par extension. Il faut croire les lèvres. Même blanches et noirs. Pas assez roses. Ingénues. L'oeil ne peut rien lire. C'est inquiétant. C'est embêtant. C'est frustrant. Et comme tout ce qui est effrayant profondément intriguant
J'ai levé l'autre main. Après avoir relâché mes phalanges.
La seconde main s'étire. Lente. Accroche les pommettes. Il fait s'assurer qu'il y a vraiment du réel dans l'apparition. Elle palpe trop abrupte, la pulpe des doigts recourbée.
Je pourrai te griffer la peau. Creuser des crevasses. Egratigner tes os.
L'autre s'évade dans les cheveux. Trop curieuse et enhardie. Le mange-cœur n'a toujours pas dévoilé ses dents. Affûtées. S'il dévore plus tard. S'il mastique. Ce sera de la faute à l'oeil curieux. Pas aux sourcils méfiants.
J'ai des impatiences dans la gorge. Des blessures sur le bout de mes ongles.
Les doigts palpent toujours. Pommettes. Nez. Front. Cornes. Par trois fois. Pour déceler la matière. Les pupilles bloquées sur les lèvres. Puisque la réponse tarde. Quand. Enfin. Les hachures se meuvent. Les doigts se figent. La bouche répète inconsciente. Grogne. Baragouine.
Pour ... Quoi?
La tête confirme. Maintenant que le mot est lu. Répété. Pourquoi. Puisque l'être s'est transformé en ombre. Que le corps est curieux du choix. Effrayé des raisons. Qu'il pourrait frapper. Le poing trop tordu par les ténèbres et la peur. S'il comprend. Si les intentions sont mauvaises. Si elles sont mauvaises.
Je pourrai exploser. Comme une étincelles. Les yeux frôlent à présent. Ils frôlent la peau d'acier. Les cils effleurent délicatement ou presque le sourire. Il n'y a que le souffle à subir. À entendre. Sur le front. Puisqu'il ne reste plus que la sensation du corps. De la peau. Mais. Trop soudain. Trop brusque les doigts du mange-cœur contre les lèvres rosée. Ils se plaquent. Des secondes éternelles. Les yeux s'écarquillent. Ils cherchent sur le visage. Des réponses. Ils attrapent des ombres.
Des fantômes. J'ai vu des fantômes.
Les ombres. Exagérés par la flamme. Vacillent. Tremblent. S'étalent. Monstre ténèbres sur les murs. Quand on ne peut entendre les grognements. Les cris. Imaginer est plus terrible. Mille fois plus effrayant. Il faut se concentrer. Ignorer les fantômes. La main incongrue est plus réelle. Tangible.
J'ai oublié de respirer.
Les lèvres étranges expirèrent de nouveau. Sur le front plissé. Il faut de nouveau lire. La bouche entravée voudrait former des syllabes. Sans rien dire. Juste pour les comprendre du bout des lèvres. Les yeux lisent. Et l'incompréhension s'y reflète. Puisque la silhouette ne sait pas. La tête muette ne peut rien attendre. Que frémir du pire. Le hasard semble être une raison suffisante pour l'être cornu. Les mains se contractent. Sur l'anthracite. Les doigts glissent. Des pommettes aux lèvres. Au menton. Alors que le vert inquisiteur peut lire de nouveau.
J'ai sursauté. Esquissé un geste. Des orteils jusqu'au talon. Pour reculer. Achille se cogne. Sur le feu. Hébété. Puisque l'eau lui a donné des forces. Que tout pourrait s'évanouir si le feu le brûlait. Ou tombait. J'ai attrapé le poignet. Je l'ai écarté abruptement de ma peau. Mes doigts ont cherché la paume. Ils ont tracé. P-A-S-M-A-L.
Deux fois. J'ai secoué la tête et j'ai réécrit. N-E-F-A-I-T-P-A-S-M-A-L
Plus il y a de mots, moins ils comprennent. Je ne fais jamais de phrase complexe. Je n'ai pas assez de nuances. De patience. Alors je répète. Encore. Les sourcils froncés. Menaçante. N-E-F-A-I-T-P-A-S-M-A-L J'ai voulu reculé. Encore. Mettre de la distance. J'ai fait tomber la lumière.
Les soubresauts inquiets finissent par avoir raison de la flamme. La fuite manquée renverse le phare. Ne reste plus que le noir. Une respiration haletante. Terreur.
Il fait trop noir dans mes oreilles. Dans mes yeux. Il ne reste que la chaleur du mange-coeur. Les ténèbres rendent l'atmosphère plus palpable. Les iris sont fixés sur les lèvres. Parce qu'elles attendent une réponse. Mais elles ne peuvent plus rien voir. Juste le silence. Désespoir. Les doigts s'affairent. Tremblants.
T-R-O-P-N-O-I-R
Les pensées rendent sourdes. Puisque l'inquiétude pétrie la peau malmenée par le feu dévorant de la forge. Si le mange-coeur montre les dents. Que l'iris ne peut plus l'entendre. Il faudra écraser les os. Du poignet. La main libre pourra s'abattre sur le visage. Lacérer le cou. Arracher les doux cheveux. Saisir la fumée. La nuit murmure trop de danger. Les doigts tracent sur la paume. Répète.
T-O-I-Q-U-I F-A-I-T-P-A-S-M-A-L Plusieurs fois. Si les noms sont dit alors les monstres inconnus s'évanouiront. Je suis Symphonie. Je voudrais dire. Je voudrais savoir. L'identité du mange-cœur. J'écris, majuscules. Je ne peux pas crier
Q-U-E-V-E-U-X-T-U
Je ne m'embête pas avec la ponctuation. Je n'ai pas assez de nuances. Trop de tremblements. J'avoue.
J-E-S-O-U-R-D-E
Je trace en épargnant les impatiences de mes doigts. Ma vanité hurlent. Mais mes yeux n'ont plus de lèvres à entendre.
La tête se secoue encore. Elle ne pourra rien voir. Lire. Comprendre. Appréhender. Deviner. Elle est à la merci des ombres. De l'être. Les lèvres baragouinent. Encore. Incontrôlables. Trop rauque de ne jamais parler. Il fait trop noir. Les yeux cherchent. De la lumière. Pour reposer les tremblements. Les inquiétudes.
Je n'aime pas la nuit.
Quand elle engloutit tout. Quelle vomit trop d'ombres. Quand elle avale les belles prétentions. Et le courage. Qu'elle réveille les frayeurs les plus irrationnelles. Il a soufflé trop fort. Il a soufflé trop fort et tout s'est écroulé
Il ne reste plus que la chaleur d'une paume. Toujours inconnue. Les doigts s'y raccrochent. Trop froids. Mais la paume est trop chaude. Quand tout est trop opaque. J'ai plus peur du silence que des monstres.
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Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Lun 23 Mar - 1:33
Ce n'est pas ses lèvres dont il faut craindre les attaques, mais la pulpe mortelle de ses doigts. Elle aurait mal.
Comme les autres avaient souffert de ses décharges avant sa venue. Dans son univers d’avènements exceptionnels. Au coin d'une pensée assujettie d'un désir obsessionnel. La nuit, son obscurité bienfaitrice qui protège le jade de ses envies impulsives. Mais la contagion aveugle ne se restreint pas à la cécité des corps faibles. Elle méprise la faiblesse. Elle feule sur l'impureté en quête de perfection. Avide de rayons, d'éclats qu'un sourire mue sur les faciès généreux. Elle aurait mal.
Toute seule. Enhardie par des coups jamais portés. Nyx dévore la flamme, embroche les dernières lueurs, le feu chute brutalement dans sa lutte contre les ténèbres nourricières, sous ses griffes nocturnes. Il n'y avait plus de lumière dans les regards qui s'éteignaient, qui cessaient de vivre. La nuit porteuse des songes, des visions cauchemardesques.
Peur. L'angoisse de son visage, qui ne reflétait plus, annihilée. Même celle des battements de son cœur en devenait palpable, brutale contre l'échine. Elle pianote comme une pauvre luciole désorientée, sur sa peau réchauffée par le courage des étreintes émérites. C'est sa peau glacée qui s'éveille de nouveau à son contact. Prisonnière de ses agissements, des décisions que la bête décerne dans le royaume d'Hadès.
Elle est sourde. Tout s'éclaire dans sa tête, aveuglé par un discernement agressif, soudain, sa respiration lui claque au visage comme cette révélation le fait chuter de sa hauteur, aux choix irréflechis.
Tribut ; damnée. Surdité. A elle, s'efface le cris et les chants. Elle n'entendra jamais ses complaintes, elle ne pourra jamais lire quand le soleil se couche les douleurs inscrites sur la chair. Elle ne pourra jamais, sauver ce qui s’entre-déchire au-delà des affections avides. Elle ruine les espérances, promet les enclaves. Syndrome. Son inertie se déteignit. Face livide. Quel fardeau. Quelle emprise Thémis. La douleur s'appréhende, elle se palpe, obsédante investiture de l'âme.
Et pourtant derrière son dédain suzerain, elle s'écroule sous ses fausses gloires la contagion. Elle ouvre des failles dans sa belle étoffe. Couverte de cloques putrides et de cicatrices, des ecchymoses attachés à son règne de douleur inégalable. Menteuse, trompeuse, voleuse de souffles, ses proies ne se débattraient plus. Accrochée, scandaleuse, agrippée aux vies grouillantes, à l'infernale cheminement de leur existence immortelle, à la vie qu'ils ont d'être de simples phœnix, dépendante, désireuse, de leurs amours, de leurs sourires, impitoyable et pathétique sangsue, parasite atrophié d'ambition pure aux desseins inassouvis.
Mais la contagion ne juge pas. Elle ne juge jamais la perte d'un objet rare et précieux. Elle s'en moque jusqu'à trouver une utilité au plus misérable corps, même si son hôte doute. Elle n'a jamais assez de recul et s'engouffre dans toutes les entailles mises à sa disposition quand les cibles se coupent, s’écorchent, dans tous les cœurs affaissés.
Il dessine ses esquisses intelligentes, compréhensive au handicap, aux paroles absentes. Maladroitement, une imitation sur ses mains désemparées. Lui aussi ne peut pas voir, mais le toucher le fascine.
p-e-u-r
Une sourdine.
-p-a-s-p-e-u-r-d-u-n-o-i-r
Des présentations sur les lignes, les crevasses et les rides. Il s'y loge amusé, y jette des notes, des croches. C'est une expérience inédite dont son corps s'enhardit.
-s-y-n-d-r-o-me
Une action qui enchante. Il avait appris à imiter la chaleur humaine, à se couvrir de bonnes intentions. La mélodie fluide de ses doigts caressent, avant ses mains immenses ne l'étreignent, les tiennent d'une patience infime. Il se voulait envahissant dans leur futur décision, presque guide, un protecteur raté sur des craintes affublées, aux ordres infiniment bienveillants qui repoussent les ténèbres. Il lui écrirait un chemin, sur lesquels les pas peuvent danser, même dans le noir.
-v-i-e-n-
« Je ne te ferais pas de mal. »
Tant pis, si c'est un mensonge, qu'elle ne le saurait pas.
Symphonie
coeur souillé de noirceur
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Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Ven 27 Mar - 20:37
Il me semble que j'étais venue trouver la mer
La mer. La mer. C'est si jolie. Quand on y vient. Quand on oublie.
J'aurai pu crier. J'aurai pu, peut-être, chanter.
La voix reste bloquée. Dans la trachée. Il y a la la terreur. Rampante. Elle enserre. Terrible. C'est la dans la gorge. C'est dans la bouche. Dans ces milliards de secousses, sur les lèvres roses. C'est la panique. Puisqu'il fait noir. Dans les oreilles. Dans les yeux. Dans la bouche. Elle pourrait vomir mille requiem. Puisque la parole est morte. Éteinte. Il n'y a plus de flamme. Elle s’essouffle à mesure qu'elle souffle. Quatre doubles. Il n'y a plus de soupire ou de pause dans le soupire. C'est la peur, mineur. Grandiose. C'est toujours. Toujours comme ça. Dans le noir complet. Même en tête-à-tête avec les sommeil. C'est toujours comme ça. Il faut lutter pour arracher des minutes de repos.
Si seulement je pouvais, juste un instant, retrouver du courage dans la porcelaine d'une baignoire.
Les doigts pianotent. Tremblent. Tremolo. C'est toujours comme ça. Toujours. Quand il n'y a plus rien à quoi s'accrocher. Si les yeux viennent à papillonner du noir. C'est trop. Avec l'assourdissant silence. C'est trop. Les réactions sont vives. Les émois.Les passions. Exagérées. Toujours. Il n'y a jamais de demie-mesure. Jamais. Surtout quand il fait noir. Si noir. Trop noir. Il n'y a plus rien de flamboyant dans la braise. Plus rien. Alors qu'elle brûlait. Vengeresse. Et le mange-cœur. Les squelettes. Les souvenirs. Ils font palpiter plus fort. Et s'il y a du danger alors, l'iris ne pourra plus voir. Ni même le sentir arriver. C'est là tout le drame. Rendez les sourds aveugles et les aveugles sourds alors il se recroquevilleront. Plus misérable encore. Puisqu'ils s'accrochent trop aux autres sens.
Point d'orgue sur l'instant.
Il n'y a plus de minute. Plus d'heure. De seconde. Le tempo est faussé. C'est si difficile de savoir si une minute s'est écoulé depuis l'aveu. Ou une heure. Les souffles battent la mesure et les cœurs. Le mange-cœur. S'il y avait du courage dans la paume tremblante alors elle irait palper la poitrine. Sentir le cœur sur la joue. La joue. Hésitation. L'idée germe doucement.
Je me suis penchée alors. J'ai posé ma joue, pas l'oreille, puisqu'elle est inutile, mais ma pommette.
Pour sentir les tremblements, délicats, ceux qui rythme la vie. Chaque inspirations est un sursaut du corps. S'il est un mange-cœur alors il restera muet. Et même les souffles traîtres ne pourront plus mentir. S'il y a un cœur qui bat.
J'ai senti les trépidations du cœur. Ils ont cogné. Ils ont cogné si fort que j'ai pu les entendre.
Les paupières s'agitent. Éventent. C'est vivant. C'est définitivement vivant. Le corps est aussi une mélodie. Une mélodie composée du souffle. Du battement. Des nuances de la peau. Quand elle se perd et va en effleurer une autre. C'est de la musique. Une composition. Forte, vibrante, poignante, tonitruante. Même pour les sourds. Surtout pour la sourde. Alors la respiration est moins erratique. Désaccordée. Ça vie. Ce n'est pas un squelette. Un souvenir obsèdent. Une chimère. Un mange-cœur.
Si j'osai, je rirai, de ma panique et de ma couardise.
Mais la paume inconnue s'échappe pour saisir la paume affolée. C'est toujours inconnu alors. Terrifiant. Les lèvres bougent à mesure qu'il trace des lettres sur sa paume. Les sourcils froncés par la concentration.
-p.e.u.r. Les lèvres répètent. Poco Voce. Inconscientes et désaccordées.- p.e.u.r La tête hoche de nouveau. Les lèvres se scellent. Puisque la seconde fois, elles ont entendu les trépidations des lettres. Elle secoue la tête en désaccord. Mais la pulpe du doigt inquisiteur se pose de nouveau sur la paume trop rugueuse. Les lèvres bougent encore. Par réflexe mais rien ne sort. Cette fois, elles veillent, les fameuses lèvres muettes. Il dit. Pas peur du noir. Est-ce une question ? Une affirmation ? Si les yeux pouvaient voir les traits du visage, ce ne serait pas si difficile de savoir. De comprendre. Il y a de la frustration dans le creux des lèvres.
Je ne supporte pas. Je veux tellement voir pour entendre. Voir pour entendre c'est tout ce qu'il me reste.
De nouvelles lettres. La bouche expire une lamentation. L'esprit se concentre de nouveau. Les yeux fouillent toujours l'obscurité pour déceler les froissements de la cape. Ceux que la surdité empêche de percevoir. Les lèvres bougent. Encore. De nouveau inconscientes.
-S-Y-N.D-R-O-M-E. Syndrome. Le cœur ingénu palpite. La main rugueuse s'envole. Trouve des cheveux. Un cou. Un menton. Elle remonte en frétillant. Allegro. Elles tracent en réponse.
N-O-M Elle retrace encore.
T-O-N-N-O-M ?
Cette fois-ci, le point d'interrogation est posé. Mais les doigts s'agitent une nouvelle fois sans attendre.
T-O-N-N-O-M !!
Les lèvres s'agitent.
-SyLa gorge grogne et baragouine. Avec tant d'air dans les poumons. Tant de bonheur dans cette simplement compréhension. L'être comprend. Il comprend. Il répond. C'est presque comme si les oreilles pouvaient de nouveau entendre malgré le noir. Dans les oreilles. Dans les yeux.-SYMPHONIE Comme il y a toujours trop d'air la bouche sourde hurle. Et pourtant la main vagabonde de l'inconnu trace encore. Alors la gueule se referme. Avec l'impatience d'un nouveau né. D'un bambin qui s'égosille pour la première fois.
Dans mon soulagement, mon ravissement, je peine à comprendre.
Quatre lettres. Vingt-deuxième lettre. La neuvième. La cinquième. Et s'il s'arrête alors ce sera une ode. Mais la quatorzième suit. Solitaire. C'est un ordre. Ou une demande. Une proposition. La main papillonne de nouveau sur la pommette, pas un seul instant elle l'a lâché. Pas un seul instant.
S-Y-M-P-H-O-N-I-E
Deux fois. Trois fois. Quatre fois.
M-O-N-N-O-M
C'est important de comprendre. De communiquer. De se connaître. Il y a plus de peur. Juste un soulagement. Si les noms sont dit, les monstres disparaissent. Se métamorphosent. Amis. Ennemis. Ils revêtent une nouvelle forme. Moins étrange. Il n'y a plus d'inconnu. Un rire s'échappe des lèvres roses. La peau se réchauffe. Et même les flammes éteintes ne peuvent plus terrifier. Puisque ça vie. Que ça parle. Que ça comprend. Que ça répond. Que ça communique. Et c'est si important. Si important ! La main reste toujours fichée sur la joue.La paume de Symphonie dans celle de Syndrome.
Alors j'ai attrapé les doigts de Syndrome. (Je répète le nom dans ma tête parce qu'il est beau. Parce qu'il est vivant. Parce qu'il n'est pas un squelette. Ni un mange-cœur.) Avec mes doigts rugueux, gauches et empressés. Je les ai attrapé et je les ai serré.
L'autre main s'agite sur la joue.
J-E-V-I-E-N-S.
Encore une fois, les lèvres susurrent deux syllabes.
M-O-N-T-R-E
Résolu. La poigne sur l'autre main est ferme. Il n'y a plus d'hésitation dans les gestes. Elle est attentive. Et s'ils retrouvent la lumière alors ils pourront parler. Peut-être même rire. Tout est si lisse dans le noir. Si fade.
Je marcherai.
Et tant pis si les intentions ne sont toujours pas clair. Il n'y a plus de place dans l'esprit pour le stalkeur ou le mange-cœur. Il n'y a plus que Syndrome et sa paume. Très chaude.
Syndrome
conscience vouée à l'errance
MESSAGES ▲ : 195 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 03/01/2015 AVATAR ▲ : KURLOZ MAKARA de Homestuck || DIT ▲ : Ariès ANECDOTE ▲ : Te contamine affectueusement en courier new ♥ FICHE RS ▲ : Disease & Virus
Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Jeu 2 Avr - 1:32
Je ne suis pas d'humeur à froisser la musicalité de tes doigts. Symphonie. Tambourine. Tambourine. Les sons. Dans ta gorge ; dans ta voix atrophiée.
Tu ne parles pas. Es-tu morte ? Le silence nourrissait les corbeaux. Ils avalaient, du bout des becs. Ils engloutissaient les orbites cancéreuses. La nuit, ses sonates. Le clignotement des réverbères. Les charognards astiquaient par habitude et raclaient la moelle et les os. Sur ta palette d'instruments, du bois au cuivre. Rien ne résonne. Aucun ne sonnent. Résonances sous embargo. Ton corps, une caisse vide. Le cœur, sa mécanique. Le goût de l'acier sur les doigts. Le pincement des cordes. Le crissement des archets.
Comme une scène titanesque. Une représentation. Dans les ombres repliées, allant vers la lumière. Le poids d'un rideau contre le parquet. Adossé, imposant et souverain face aux colonnes et aux strates de sièges alignés. Il tire avide sur ses mains. Symphonie. Des mines de plomb dans le ventre. Prêtes a exploser. Spectateur dans la hâte. Il serait tôt pour jeter des bouquets et des pétales ; comme le souvenir de ses cheveux. La nuit, son silence. Elle bouleverse, lentement tue.
Et puis tu as parlé. Symphonie. Harpie. Mais les mots sans couleur, ni saveur. Des voix claironnantes, bien perchées. Des voix aux tonalités douces qui éclatent en millions de petites notes. Toi, si mal accordée. Mais ton visage, ta peau ? Tu es jolie, Symphonie, tu dois être un peu jolie, au moins ? Des sourires qui sentent la mascarade, toutes ces mimiques travaillées, confectionnées dans un jeu d'acteur. As-tu au moins cela pour mentir à la perfection ?
Elle s'appelle Symphonie.
Mais la patience, c'est quelque chose d'éteint bien avant les corps. De terni comme sur les faciès, au masque égratigné. Même dans l'éternité. Même dans le silence. Le rythme se casse et tout dérape. Sur la portée. Dans la mesure. Le rideau. La vague pourpre et de velours sur l'estrade. Des choses qui brillent et constellent la rétine. Il a continué, d'une démarche funambule, poursuivit sa course et empoigné la tenture des spectacles baignés par les projecteurs, le bruissement des foules curieuses. Trop curieuses.
Les yeux posés sur la fille des opéras. Un halo de lumière que les astres électriques projettent sur leurs têtes. Le diable sans sa couverture, qui laisse miroiter sa monstruosité sur le devant de la scène. Pour faire fuir le public. Lorsque l'aube naissante est attendue. Qu'aucunes cloches ne sonnent. Et que des voies souterraines surgissent encore d'autres cortèges d'esprits et ténèbres. Chernobog réduisait en pâture les fondations du soleil et demandait à ses serviteurs, instruments en main de jouer en son honneur toutes les nuits. Un prince de sabbat. Fils de sorcières.
Il n'y avait ni mont, ni clairière. Absolument rien pour festoyer allègrement. Assouvir désir et divulguer le moindre remède. La mer oubliée.
Il se penche, créature. Pèse son poignet trop léger serré dans ses griffes. Inspecte du bout des cils ; la peur, l'horreur réanimées dans un regard. Sa confusion se disperse, comme les sons alarmants. Son corps incliné qui hume, atteste d'un parfum. Symphonie. La tiédeur des cuivres, l'odeur des bois. Le résultat du gemmage qui donne naissance à la colophane frottée sur les mèches des crins. Il y a peut-être une odeur de pins, celle du labeur et des bouts de résines collés.
Symphonie.
-t-u-p-e-u-x-
Il n'a pas la patience d'écouter. Un orchestre sourd.
-p-a-r-t-i-r-
Les danses macabres se déroulaient à deux. Éteintes au caprice fébrile. Lorsque le jour se lèvera, j'irai mourir.
-p-a-r-s-
Ses doigts avaient fini d'offenser sa peau.
Symphonie
coeur souillé de noirceur
MESSAGES ▲ : 20 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 07/02/2015 AVATAR ▲ : Sakura Haruno - Naruto - Rusaluv ♥ DIT ▲ : Harpie ANECDOTE ▲ : Symphonie dort dans sa baignoire. Pas dans un lit. FICHE RS ▲ : Ta dixième
Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Mar 7 Avr - 0:11
Les doigts serrent. Agrippent. Et quand les lèvres sourient, qu'il y a tant d'allégresse sur la bouche. La pulpe des doigts ses recourbent pour tressauter allégro et sur les doigts de Syndrome et sur ses airs mystères. Puisqu'il y a si peu de temps encore ce n'était qu'un être trop sombre. Au pas feutré. C'est si étrange, si incroyable de se dire que les doigts auraient pu griffer. Que la bouche aurait pu mordre. Que les mains auraient pu arracher. Écarter et détruire. C'est si étrange vraiment parce qu'il n'y a plus d'animosité. Plus de détresse. Juste un soulagement étouffant.
Je m'abaisse pour saisir la lanterne. J'agrippe du verre cassé. J'ai un juron dans la gorge.
Le corps se redresse. Dans les ténèbres. Le feu est mort. Le feu est mort et la torche brisée. L'index blessé se glisse entre le deux lèvres. Le sang rouille. Dans la bouche. Mais qu'importe. Qu'importe puisque Syndrome -le nom est trop doux pour ne pas être cité- tire déjà sur la main. Ils marchent en silence. Puisqu'il n'y a plus que du silence dans la bouche de l'une et des mots inaudibles dans celle de l'autre. Jamais elle ne bronche. Ni de douleur. Ni même sur le rythme trop rapide des pas. C'est comme l'aveugle qui peut voir avec ses mains. Quand la sourde peut entendre et communiquer.
Je voudrais savoir. Connaître. Parler encore, juste un peu.
La lumière en seule horizon. Les yeux jades scrutent les traits. Voudraient savoir s'il y a des mots et des non-dits dans l'ombre qui guide. Puisqu'il fait encore trop noir pour distinguer quoi que ce soit. Il n'y a que des souvenirs fugaces. Des cornes. Une chevelure épaisse. Des yeux perles. Une peau un peu grise. Des lèvres striées de noir... Cela attise un peu la curiosité. Cependant, de leur vie morte, jamais les yeux n'ont vu apparence plus hétéroclite. Il pourrait être un petit diable ou un envoyé des enfers. Ils pourraient être l'amant de Perséphone. Celui qui garde les morts. Qui règne. Sur un trône d'onyx. Ou peut-être qu'ils ont imaginé. Que ce n'était qu'une chimère ? Peu importe. Il y a de la solitude dans son pas. Dans les bruissements de la cape qui recouvre son corps. C'est quelque chose qui palpite. Fait écho. La nuit murmure, déforme, exhorte les passions, enrobe les plus courageux.
J'étais prête à te frapper tu sais?
Il y a du frémissement dans cette simple pensée. Un goût un peu amer. Puisque le corps se raccroche. Quand la peur saisie la gorge, les belles prétentions s'effondrent. Il n'y avait plus de fierté quand, apeurés les doigts ont supplié. Ils ont supplié. Les lèvres auraient pu chanter mille autre suppliques, les doigts auraient pu lacérer pour s'accrocher, inconscients. Courber mille fois l'échine. Et pourtant. Quelques minutes avant, les phalanges ont voulu frapper. La lèvre supérieur s'est retroussée, animale. Les yeux ont conté des milliers de violences...
Jusqu'à ce que les ténèbres engloutissent et fassent trembler. Non plus de colère et de vanité. Il y avait eu de la soumission dans ces simples mots : Trop noir. Donnez-lui l'obscurité et elle offrira des cris de terreurs. Donnez-lui la lumière, alors, elle offrira des mélodies et des rires. Il y a trop d'inconstance dans l'humain.
Je voudrais quand même parler, maintenant.
Même si l'hypocrisie palpite encore dans la gorge. Elle n'est pas vraiment voulue, consciente. Elle est née de la peur et des ténèbres. Sombre engeance, fourbe comme un serpent. Comme tout ce qui naît des ténèbres. Il y a pourtant de l'interrogation dans les traits. Encore des questions. Et puis des sourires, puisqu'il y a aussi du soulagement.
Je pense que je m'excuserai.
Puisque les violences sont nées aussi de la peur et de la méfiance que les traits inhumains ont suscités. C'est peut-être aussi la faute à la nuit. Aux fantômes d'Ethernite. Aux souvenirs qui suintent la misère. Les phalanges se pressent, plus encore. Pour soutenir ses convictions. Et finalement....
Finalement. La lumière fait fuir les ténèbres. Repoussent la nuit, agrandit les ombres. Les doigts relâchent et la bouche exprime un sourire. Les yeux fixent à présent. Ils fixent le visage du sauveur. Du faux mange-cœur. Les yeux pourront enfin voir derrière les illusions et la bouche rira en repensant à l'absurdité de la vision précédente. Cependant.
Cependant... Il y a vraiment des cornes. Deux. Des cheveux touffus. Une peau presque anthracite. Des perles dans les yeux. De la fumée.
Les doigts se tendent. Naturellement. Ils palpent de nouveau les joues. Incrédules.
Vagabond.
C'est un mot qui saute naturellement à la bouche. Et aux yeux. Il n'y a rien de mortel dans les traits de l'homme. Il ressemble à une bête. Il ressemble à un homme. Il ressemble à un mange-cœur. C'est un vagabond. Un instant. Fugace. La peur envahit de nouveau les traits. Comme la surprise.
Je ne connais pas vraiment les vagabonds.
De nouveau il trace. Patient. Des mots. La paume tressaute. Les yeux ont des soubresauts eux aussi. Et le cœur. Le bouche répète. Bêtement.
- PARS
La tête se secoue. Lentement.
Ne devait-on pas partir ? Tu m'as dit ton nom. Je t'ai dit le mien. Ne peut-on pas communiquer?
Les doigts relâchent le visage. Attrape la paume. Tracent. Même celui qui saigne. Il se recourbe. Arrache des petites grimaces aux lèvres roses.
P-O-U-R-Q-U-O-I
La tête se secoue de nouveau. Les doigts frottent la paume comme s'ils cherchaient à effacer. Ce n'était pas cela qu'il fallait dire en premier.
Les doigts virevoltent. C'est comme une danse. Les yeux sont fixés sur les lèvres noires et roses. Elles pourraient de nouveau s'ouvrir. Elles pourraient de nouveau dire. Et alors ils pourraient communiquer et c'est tellement important.
S-Y-N-D-R-O-M-E J-O-L-I-N-O-M
Les mains fouillent dans sa sacoche. Attrapent une figurine -Un cerf probablement- grossière. Elles la dépose dans la paume, pour aller tracer des mots sur la joue. Une dernière fois. Parce qu'elle n'est pas du genre à retenir. À arrêter.
M-E-R-C-I
La bouche offre un sourire, sincère, puisqu'il n'y a pas assez de fourberie finalement, dans la gorge.
Syndrome
conscience vouée à l'errance
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Sujet: Re: « Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM] Mer 22 Avr - 23:14
Il avait l'inéluctable impression d'être écrasé sous le poids des ombres, de l'éclairage du réverbère. Son regard planté dans le vert émeraude d'une inconnue. Seul son nom résonnait imprudemment à son oreille. Elle lui annonça qu'elle trouvait l'immondice appellation qui était la sienne jolie. Syndrome, un rejeton de la pestilence, d'un cavalier noir. Si l'apocalypse lui était un jour comptée, Libra sombrerait.
La contagion n'était pas à sa place. Elle le savait trop bien.
Puis sur sa peau, cette peau ostentatoire où il s'épanche affamé, presque imprudemment sans pouvoir stopper le péril de ses élans. Il devrait tout dire, tout avouer. Mais chez lui, il n'y a pas d'absolu, que des silences, des hésitations propices à rendre les chutes plus belles et vertigineuses encore. Je suis. Cela manquait cruellement d'entrain et de convictions féroces. Alors il se contenterait de baisser la tête, honteux, de détourner les yeux de la fille aux cheveux rosâtres. Ce fut comme une pointe de regrets cinglant son visage.
Il laissait là, sa somptueuse ribambelle de prétentions, de menaces dissimulées sous le fléau âcre de ses doigts, rangés dans leur fourreau, sagement gardés. Puis les pensées s'embrument, comme si un brouillard poisseux jaillissait inopinément par les orifices et se propageait dans les cases, les imbrications de fortune. Il n'avait plus vraiment tout son esprit de valide.
Peut-être un autre jour. En pleine lumière.
Il y a les gouttes qui perlent vermeille de son doigt, une crainte profondément encrée resurgit, l'échine glacée émet à son tour des soubresauts dans la nuit. Comme un souvenir lacérant sa propre chair, découvrant des plaies encore mal cicatrisées. La longue histoire de leur errance. Il contemple la blessure, c'est comme une seule attraction fascinante plus que la course intriguée, mourante de ses doigts parcourant sa paume. Les effluves de fer qui lui dérange le nez qu'il plisse négligemment.
Elle est maladroite à sa façon. Comme lui. Si vif, mais manquant de courage, terrorisé devant l'inconnu comme un enfant. Mais la seule énergumène présente est seule unique fautive de ses actes égoïstes, manqués. Ses mains menaceraient se lier, en se tortillant nerveusement. Il ne peut pas dire, expliquer, pourquoi. Des lubies, des caprices. Dès : parce que j'en avais envie, si infectes, déraisonnables. Pas maintenant. Elle ne lui octroie pas le temps de prononcer bien des mots inconvenants, couverts de givre, de couperets. Ils ne pourront pas communiquer, quand il tente un mouvement pour fuir le contact, quand cela échoue lamentablement. Elle lui dépose un objet dans la paume. A deux mains ses doigts empoignent l'étrange confection qu'elle lui présente. Il y a comme de l'ironie qui pointe le bout de son nez et lui caresse le bout des lèvres. Un mouvement vif va de l'animal sculpté dans le bois jusqu'au visage de la jeune femme.
« Ton doigt. Il est blessé. »
Il ne sait pas comment exprimer sa gratitude, la façon la moins embarrassante, la plus simple qui soit. Sa voix n'est qu'une lame qui claque sans violence, ni force, presque atone et lointaine, comme ses pas qui l'éloignent, effacent sa présence. Ses doigts viennent souffler le capuchon qui reprend forme sur sa tête, dissimule ses attributs aspirés pas les ombres environnantes.
« Soigne-le. »
Mange-coeur. Monstre. Diable. Il ne sait pas.
« En revoir Symphonie. »
Il lui dirait. Une autre fois peut-être. Sous un feu de projecteurs, des astres qui accusent.
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« Si les muets pouvaient parler, ils gueuleraient comme des sourds. » [PV SYM]