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 Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]

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conscience vouée à l'errance
Bermuda
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MessageSujet: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaSam 24 Jan - 0:25

Un pas. Puis deux. Mes jambes initient le mouvement avant même que je n'ai le temps de l'esquisser dans mon esprit. Étrange. Savent-elles déjà où mon inconscient souhaite se rendre? Je ne puis dire que je ne le sache véritablement. Ma curiosité me guide arbitrairement depuis quelques temps déjà. Pendant mon temps libre. Ah... ce fameux temps on y revient souvent, mais puisqu'il est éternel à quoi bon? Je comble l'ennui en essayant de comprendre mais cela fait longtemps en vérité que je n'y comprends plus grand chose.  Ah. Encore cette notion étrange. La raison l'emporte toujours. Cette raison typiquement humaine qui ne semble jamais quitter l'esprit des pensants dont j'en aurai hérité quelques mimiques à force de les côtoyer. Damnés ou sauvés. Blanc bonnet. Bonnet blanc. Le palais de la justice Thémisienne s'élève devant mes yeux. Mes jolies bottes avalent la distance et bientôt je pousse les lourdes portes.

Ah... Thémis. Je me demande bien ce qui te tourmentait le jour où tu as créé cet havre faussement paradisiaque. Je longe un couloir et salue poliment quelques hommes de ta loi. Quand tu as foulé du pied cette terre promise. T'es-tu sentie seule? As-tu seulement éprouvé de l'ennui en comprenant qu'un royaume dépourvu d'un peuple à gouverner était tout simplement vide de sens? Un peu comme ton existence. J'aime à penser que tu subis justement ta solitude. Que le soir quand tu fais mine de t'endormir pour tromper l'ennui de ton immortelle punition tu souffres, tu suffoques, la gorge nouée, en rêvant de mortalité.

Ça me permet d'imaginer. De comprendre ce qui t'as poussé à ouvrir les portes de ton monde fantasmagorique. Tu y a envoyé ceux que tu pensais digne d'y résider. Tu as côtoyé ce qu'il y a de meilleur et de pire chez l'homme. C'est ainsi que ta meilleure amie est née. Cette balance qui s'est octroyée le pouvoir divin du jugement. Manichéenne et fourbe. Comme ta pensée tronquée.

On me dit aujourd'hui que tu pleures de t'être faites dupée. Ah. Je ris. Je ris si fort si tu savais. Mais je suis certain que tu le sais. Je ne suis pas Moquerie, mais il faut bien avouer que ta naïveté et ton hypocrisie me font rire. Si fort. De cette tromperie tu en ressors perturbée. Tu t'exiles. Tu abandonnes ta fidèle amie pour pleurer ton sort. Tu laisses entrer le chaos sur ton paradis.

Et de ce grand chambardement je suis né. Comme mes comparses. Personnifications cruelles représentants des idées. Des mots. Des maux. Communs à tous mais à toi aussi. Je suis un peu toi. Un peu eux. Tu comprends? Tu saisis?

Je m'arrête. Ma pensée se fige dans l'instant. Mes jambes se courbent, moqueuses et je caricature, tricorne en main, une révérence devant ce trône désespérément vide. Il trône injustement, glacial, au milieu de la salle de vérité. Ou des vérités. Ma mémoire ne retient pas facilement ce genre de détails inutiles. Et cet endroit doit être l'incarnation de ton orgueil, Thémis. On ne préside pas la vérité et on ne prétend pas non plus la proclamer. Tu es habiles pour habiller le mensonge. Je me redresse pour arpenter le tapis, un air conquérant accroché au visage. Qui viendrait m'empêcher de me proclamer Roi de Sabbat? Je m'installe sur ton fardeau. Méprisant. Le coude soutenant ma tête. Si j'étais Mensonge il y a longtemps déjà que ma duplicité m'aurait poussé à prétendre être ton porte-parole. Si j'étais Pouvoir, que tu me nommais Roi divin et absolu. Seulement je n'ai pas de temps à t'accorder. Ni même à sacrifier pour autrui. Je suis Cupidité. C'est pour cela que je me lève. Que je me faufile dans le dos de ce pauvre trône de solitude. Je tire avec précaution un couteau de ma botte pour attaquer les dorures et subtiliser une jolie perle. Gloire à ton absence Thémis. Tes adorateurs vont s'indigner et s'arracher ce trésor.

- Yo-ho-oh-oh et une bouteille de rhum.


Je pince de mes lèvres la flasque qui se trouvait quelques instants à peine dans ma poche. Amen.


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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaDim 8 Fév - 20:45

Thémis.
L'abomination chantait tes louanges.

Qui a trempé son venin sur tes lèvres douces, dont le fruit entrave ta gorge, et ton râle résonne, te laissant, seule inerte ? Les grappes d'or gangrenées contre ton sein, orchestrant ta sinistre et pitoyable chute, lente et misérable, tu t'affales sur les dalles et le carrelage sublimes de ta déchéance en ton palais. Ton courage s'étiole t-il, comme ta sagesse qui s’enlise dans la folie irradiante ?

Et lui, petit éclat de tes cheveux d'argent, de ta couronne décrochée aux astres, pleure ton absence, ton corps alité. Le fléau dans tes veines porte son nom. Son sourire s'élargit à tes souffles altérés, maladroits, ton agonie allant crescendo, portée par les murmures dont la peur s'habille pour dessiner l'effroi sur les faciès autrefois sereins de tes oisillons tombés du nid.

Laisse entrer dans ta demeure, les toxines de son corps, afin d'encrasser tes colonnes de marbres, les frontons de tes temples impériaux, effriter tes tapisseries jusqu'aux tableaux, effleurer de ses ongles tes candélabres lumineux pour les tirer dans les ténèbres. Redessiner les toiles tortueuses dans ton esprit puis sur les vitres glacées de ton somptueux domaine, le ruiner de sa pureté, tuer les rois, les seigneurs que tu as mis au monde, te déposséder de tes richesses, dépouillée de ta vanité, minable créatrice, ton trône n'est plus qu'un leurre futile et dérisoire.  

L'immortalité se paye, un jour.

Qui viendra te sauver, Thémis ? Sûrement plus les gardes endormis, les derniers résistants agonisants devant les portes de ta chambre. La ligne ennemie avançait menaçante chantant ses refrains guerriers. Ils entonnaient des vrombissements infernaux pour abréger tes muettes souffrantes. Pauvre déesse. Ils avaient déjà triomphé.

Thémis.
Il continuera à hurler ton nom.

Le jugement de la balance s'effritait sous ses paupières closes. Les croyances avaient éclaté brutalement, comme des promesses décousues. Il gémit en silence, des protestations incessantes, lui qui n'aurait jamais dû poser sur le bout rance de sa langue la haine et les ressentiments survolant les cœurs humains.

Thémis abandonneras-tu peuple et enfants pour agonir loin des regards, derrière le rideau pourpre, dans ces coulisses d'où tu tirais amusée les ficelles ? Pour un nouveau souffle dans des vies insipides ?

Il ouvre les yeux Syndrome. Admire le trône abandonné de sa reine affaiblie. Des pieds, des mains qu'il ne pourra jamais étreindre avec affection pour y jurer fidélité. L'humanité toute entière, moqueuse se rit de sa personne immonde et dérangeante. Il aurait voulu, en ce jour demander, pourquoi la maladie subsistait ainsi dans l'Eden, l'imprégner de ses mots si naïfs.  Pourquoi à Libra et pourquoi, lui ? Pourquoi devrait-il endurer ce fardeau ? Pourquoi comme d'autres vagabonds naître des bavures humaines ?

Colère muette et rage sourde, qui font serrer les poings.
Il se surprend à avoir peur, à la voix indésirable qui jaillit de derrière ses pensées, ressentiments amers.

« Bermuda... »

Ses sens se figent, son corps se glace, pétrifié lorsque son regard opaque dépose son étonnement sur  lui. Bermuda. Enfant de la cupidité humaine. La contagion garde cette immobilité impérieuse que l'animal méfiant lui octroie. Il dévisage l'énergumène, intrigué par sa présence, leur vacuité enchanteresse faite de maux humains. L'excès et les railleries qu'il incarne, le dérange.  Tu ne devrais pas être là, Bermuda, tu ne devrais pas obéir à ta curiosité malsaine, ni à ta soif de pouvoir, vers tes conquêtes infinies.

Ni la contagion, encore moins la cupidité intriguées n'auraient dû s’immiscer entre ces murs et bafouer le sanctuaire de la déité déchue. Rejets du monde idyllique.

« Encore perdu ? »

De sa gorge, il peint toujours la douceur, mais d'une force dangereusement dissimulée. Comme si son propre virus tentait de transpercer par le métal ardent la peau impudique de l'autre vagabond, lui dérober son masque, et témoigner de sa duplicité injurieuse.  Sous le plat et le recouvrement limpide de sa posture, l'étincelle crépite, comme désireuse de savourer leur altercation. Les traits de la contagion se font méfiants, sévères,  malgré la zone neutre où aucun n'a encore étendu son emprise sur les privilèges divins.

Il y aurait eu de meilleure circonstance pour une rencontre que de gémir pour une entité majestueuse au seuil de sa ruine. De son royaume émietté dégringolant.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaDim 8 Fév - 22:31

Je referme silencieusement la flasque et la range dans ma poche. J'examine de l'index les dorures. Je retrace les arabesques. Compte silencieusement les pierres précieuses. Tant d'opulence. De prestances. Et cette salle gigantesque, construite pour accueillir ta cours me file gentiment la nausée. Littéralement.

Une voix m'arrache à mon indignation et mon envie silencieuse. Je change de perspective maintenant et me concentre sur toi. À présent. Inconnu à la voix fluette. Je m'écarte du trône pour mieux te voir. Et te reconnaître. Et comme tu dis mon nom je devine qu'il est inutile de te le rappeler, faux frère.

- Syndrome. Quel plaisir de te voir.

Un demi-mensonge. Seulement. Parce que je t'appréciais. Malgré nos divergences. Nos déchirures. Cependant je n'aimais pas être pris sur le fait. Je ne craignais pas que me dénonces. Ou que tu me désapprouves. C'était une question de principe. Je préférais rester discret. Voler à l'abri des regards pour mieux feindre l'ignorance et l'innocence. Ne pas exposer mes défauts et ma faiblesse pour l'or et ce qui s'y rapporte. Je ne voulais pas que l'on me confonde avec ces vulgaires tires-laines qui hantent les rues des grandes villes. Tombés dans la misère.

J'esquisse un pas dans un direction. Un autre pour m'affaler sur le sol. Devant le trône. Les jambes en tailleurs. Nul besoin de prendre de la hauteur pour converser avec toi. Je te fixe. Des pieds jusqu'à la tête. Je sais que tu es vagabond, mais je ne connais pas ta naissance. Tu n'es ni Amour, Compassion ou Bonté. Je ne devine aucun de ces traits en toi sauf peut-être quand tu me contes ta blonde fleurie. Je suis curieux, je dois bien l'avouer, mais qu'importe. Tu n'es pas réduit à ta naissance et je te reconnais comme un être entier mais imparfait.

- J'ose espérer que tu n'es pas là pour quémander une audience. Cet ange drapé de rouge ne semble plus disposé à recevoir qui que soit. Et. Entre nous je suis certain qu'elle ne voudrait pas nous recevoir. Elle ne nous a pas invité à naître, après tout.
Je ris. Léger. Ce n'étais pas comme si je venais de blasphémer. Non. Pas tout à fait. Si je l'avais vraiment voulu ce serait au temple que je me serai rendu. Et même dans bouche ces boniments me donnaient la nausée. Décidément. Quand il s'agissait de la créatrice de ce monde je n'arrivais pas à être... Tendre. Je soupire et reprends. - Et non. Je ne suis pas perdu. Même pas poursuivit. J'ai progressé depuis notre dernière rencontre.

Je m'étire doucement et pose ma tête sur le siège vide de cette fausse reine qui te fait tant horreur. Je m'installe confortablement et j'expire un sourire indolent. Te montre un visage amical. Pour mieux satisfaire ma curiosité. Pour mieux comprendre les enjeux de cette rencontre fortuite.

- Tes moutons ne se sentent-ils pas seuls, à Rhode?

Et peut-être m'avoueras-tu entre deux phrases ce qui t'as incité à venir te perdre ici. Parce qu'aujourd'hui c'était sans doute toi qui ne collait pas au paysage. Et surtout, je n'imaginais pas un seul instant que tu sois devenu un fervent admirateur de cette Justice fourbe.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaMer 11 Fév - 2:50

« Je ne dormais pas. »

Le sommeil manquait, aux grains de sable tombés, pour ne pas happer ses membres, les tirer vers les songes encombrants, inesquivables. Il souffrait de ses défaillances, cette faiblesse corporelle, boulet traînant derrière lui, le faisant défaillir par intermittence.

Ariès essaye, entre ses pensées brumeuses, ses imbrications d'argile et de glaise, enclavées dans sa mémoire, d'obtenir réponse aux sentiments malléables qui le reliait à cet homme. Bermuda, ses résonances assourdissantes de réminiscences déliées, enclenchant le mécanisme habile de la parole débridée, moqueuse. Il a gardé ce bagout indéfectible, collé au faciès tel un fard parfait enduit lisse, un stuc, pour les rares occasions.

Aujourd'hui. La défaite d'une déesse humiliée, trompée.

Sur la chaux muette de sa physionomie incomparable aux divinités marbrées jalonnant les allées des jardins du palais, les échos s'alimentent des sarcasmes tumultueux de la cupidité, le mince sourire de la contagion n'est pas simulacre outrageant, mais invitation amusée.

Tes moutons ne se sentent-ils pas seuls, à Rhode? Hélas, Bermuda, les mots n'émettent aucune résonance et seul un battement de cils minces s'esquisse en guise de réponse. La connivence aux lèvres. Les piques ricochent, s'éparpillent quelque part entre l'étoffe et la soie de leur souveraineté. Des pointes sarcastiques aux parements habiles, dont il se couvre, se masque, dessin invisible par-dessus la pigmentation. Syndrome demeure imperturbable, insensible aux provocations.

« Thémis n'a jamais rien dit sur notre naissance, elle n'a jamais dit si cela lui déplaisait. »

Et pourtant, se creusait dans le pli crispant de ses opinions, des apophtegmes, si tôt énoncés. Ses orbes trempent dans l'arrogance ostensible et sulfureuse, s'y baignent avant de revenir sur les ornementations puis sentir l'immensité du vide qui ploie sur son corps, son impuissance dissimulée. Comme si Bermuda avait juré tout haut, une évidence douloureuse.

Elle ne nous a pas invité à naître, après tout. 

« Sommes-nous...enfants de ses protégés ? C'est ce qu'on m'a raconté autrefois. »

La pupille lisse se ravisa, palpant la tête blonde assise sur le prestige défaussé. Le tintement naïf et incertain de la contagion ont dû lui percer les tympans. Bermuda. Rien ne le distinguait clairement des sauvés et des damnés, mélange harmonieux de leur zéphyr. La liberté soupire d'aise et se mue, sans feinte sur ses expressions à dévorer pour une pandémie désireuse de trop d'élégantes esquives, de tempêtes déployées, dans l'orage du discours devant l'autorité étouffante des règles ancestrales, élaboré du monde, et de l'univers tout entier. La maladie cherche ses créateurs, en une supplique minuscule prière, déraisonnable, et se ment éternellement en guise de salut.

De qui suis-je l'immonde progéniture ?

Alors un rire rauque, inaudible en trombe écarte ses poumons et cogne aux commissures de ses excavations sordides. Une espèce abjecte de fœtus atrophié de la pensée, dégoulinant de leur fantasme, rêverie, parallèle relief, ou encore, fiction impulsive, oppressante apocalyptique, virtuelle, confrontation. Qui-je-suis. Qui-je-suis. Qui-je-suis. Qui-je-suis. Qui-je-suis. Qui-je-suis.
Qui-je-suis.
Qui-je-suis.
Qui-je-suis...
QUI JE...


SILENCE.

Aux moments où la folie oppresse la gorge et l'encercle de ses faucilles, un parfum d'asphyxie pesant sur la raison.

« Nous n'aurions jamais dû naître... »

Il suffirait d'un rien, pour mettre le feu aux poudres.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaJeu 12 Fév - 13:11


J'esquisse un sourire et je ferme l'oeil. J'attends tes réponses avec l'impatience qui me caractérise habituellement. Mes doigts tapotent le cuir de mes bottes, lentement. J'essaie de temporiser. De calmer les divagations de mon esprit car j'aimerai t'accorder toute mon attention. Mais cette perle dans le creux de ma paume me susurre de tendres promesses. Si bien que le silence dans lequel tu nous installe provoque une lutte interne. Je suis si prompt à compter d'or et convertir le temps en argent. L'objet nacré pèse si lourd dans mon être que lorsque ta voix revient tinter à mes oreilles je manque d'être surpris. J'inspire doucement alors que tu me glisses tes insomnies. Ce mal commun aux vagabonds. Car il n'y a bien que Sommeil qui puisse fermer les yeux sans abuser de somnifère ou de rhum. Je ne sais s'il existe du reste. Mais j'imagine que oui. Car si la Cupidité existait alors je ne doute pas un seul instant que celui-là et bien d'autres, existent...

- Es-tu Insomnie, mon ami?

Car si tu me l'avouais dans la seconde je n'aurai du mal à le croire. Les jolies balises sur ta peau anthracite me racontent des histoires. Ces cornes qui sortent de sous tes cheveux avec fourberie aussi. Je ne serai pas surpris si tu m'apprenais que tu sortais des Cauchemars. Cependant. Ton être ne m'insuffle nulle crainte. Nul chagrin. J'expire un soupire discret. Qu'importe le Syndrome. J'en connais la douleur.

Ta voix a des accents innocents lorsque tu rétorques que Thémis n'a rien dit. Ne sait pas. J'incline la tête et j'accroche mon regard au tien dont j'ai dû mal à voir les iris. J'ignore pourquoi, mais ta remarque égratignes plus encore ma pensée. Cette rancoeur étrange que je ressens en entendant son nom se fait plus viscéral... Je ne sais d'où je puise ma haine. D'où j'inspire la douleur. Plus que je ne tiens responsable mon géniteur de mes maux. Je frémis des insultes. Tremble mon indignation. C'est comme un serpent qui me secoue les entrailles. Je pince fort les lèvres pour ne pas déverser ma fureur. Je fais le choix d'attendre. D'écouter. Car je sens un peu d'égarement en toi et je veux bien te prêter mon oreille.

Je m'installe plus confortablement sur le sol et je ressors ma flasque pour la porter à mes lèvres. J'ai la gorge sèche à force de jurer dans mon gosier des insultes irrévérencieuses qui pourraient, si elles s'exprimaient rougir ton visage de granit. Je ne te quitte pourtant pas des yeux et, t'accorde repos et silence pour que tu puisses déverser tes inquiétudes, tes véhémences, tes questions, qu'en sais-je. Je connais pas assez les maux qui se cachent derrière tes lèvres zébrées de noir.

Je recueille ta question et mon visage expire un sourire indolent. Presque contrit. Presque. Parce que je ne connais pas assez la différence entre la compassion et la pitié pour m'y risquer. J'oubliais souvent que certaines naissances sont plus floues que d'autres. Toutes douloureuses. À différent degré.

- Je doute que ces autres soient ses enfants. Je me dis parfois que nous sommes tous né de sa confusion. Ou peut-être. Peut-être est-elle comme nous. Une mère. Une soeur. Une aïeule. Je n'ai pas la réponse. Je plisse mes lèvres et m'accorde une pause. Car j'ai besoin d'organiser mes pensées. Et cette perle pèse si lourd dans mes priorités qu'elle menace de tout emporter. Mon attention. Mes bottes. Mon être. - Je crois avoir aperçu mon créateur. Car j'en ai eu la sensation quand mon regard s'est posé sur lui. Mais je sais que sa pensée seule n'aurait pu engendrer ma dualité. Quelqu'un a donné de la force aux mots. Aux idées. Et nous sommes nés. Et c'était tout. Tout ce que je savais. Je me perds dans mes réflexions. Je sombre dans les méandres de mes propres interrogations. Je ne préférais pas m'y aventurer les autres jours car je sais l'inutilité d'un esprit coincé contre un mur d'incompréhension. J'acceptais bon gré malgré de ne pas tout comprendre. Pour pouvoir avancer et vivre debout. Sans ramper. Larve douloureuse qui n'en peut plus de convoiter les trésors du monde. Car. Je suis resté dans cet état bien trop longtemps. Quand la tempête vénale d'un homme m'avait recraché tout entier dans une cale sale remplies de richesses. Si je n'avais pas appris la dignité il est plus que probable que je serai aujourd'hui qu'un vulgaire homme à la vertu facile. Un tire-laine rachitique dont les doigts s'emmêlent dans des bourses. Un frisson me parcourt l'échine et je me promets de ne jamais m'abaisser à cela. Pourtant. Pourtant. Je sais que ce qui palpite et me perd m'y fera tomber un jour. Je ferme le poing. Blesse mes phalanges. J'ai l'injustice qui palpite. Mais cette perle pèse si lourd que je crève d'en désincruster d'autres...

Sous mon oeil clot je n'imagine pas un seul instant la démence qui passagère qui t'habite. Le sourire qui flotte sur ton visage. Tes questionnements me passent au-dessus. Seule ta nouvelle interrogation me force à rouvrir mon esprit au tien. Et mon regard se pose. Plus froid et brillant que l'émeraude.

- Combien même quelqu'un venait à dire que nous sommes des erreurs, Berger, cela ne nous enlève pas le droit de fouler cette terre. Même s'il n'y a pas de logique à notre naissance il y en a sans doute à notre existence. Et. Ne penses-tu pas que ta seule réflexion n'enflamme plus ta rébellion? Ton désir de vivre? Moi je sais que quand tu parles de ta blonde et que tu rêves d'accrocher ses pas et son coeur tu te permets de rêver. D'oublier ta naissance. J'esquisse un sourire insolent et je murmure, féroce. - Qu'importe. Ce que nous aurions dû ou pas. Moi j'ai le besoin impérieux de marcher. Si quelqu'un s'essaie à m'arrêter alors je lui planterai tendrement ma dague dans son poitrail et repartirai après lui avoir fait les poches. Et c'est peut-être vain. Insensé mais c'est ainsi que je vie. Que j'inspire. Que j'expire. Que je souffre ma cupidité.

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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaVen 13 Fév - 3:14

Son esprit est aussi perdu, égaré, confus que la propagation intrinsèque des corps en mouvement grouillants, fourmis affairées, têtes repliées sur elles-mêmes, à travers les segments et les ogives de Libra. Une peur au ventre en grimpant sur les estrades, à chaque représentation, là où Bermuda irradie et progresse en toute liberté.

Malgré cette liberté, Bermuda, il te manquait quelque chose à la place du cœur.
Peut-être aujourd'hui, un jour si particulier, leurs intentions s'uniront, sans aucune pierre pour protester devant chaque réflexion., des escarbilles sorties de leur gorge infecte en valeurs contradictoires.

« Tu as toujours de jolis mots... »

Il n'aime pas se sentir proche de Bermuda, Syndrome, l'enfant qui prie de merveilleuses émotions, sincères et puériles sur ses autels cinabres. Ses puits se sont asséchés, tant les larmes ne coulaient jamais de ses écrins fibreux, de métal et d'acier féroce.
Néanmoins, les mots de Bermuda, percutent de sa force détonante, ses canons vertigineux et explosent cette plénitude qui demeure sur ses tissus vaporeux. Il perfore chaque pêne de son esprit et se répercute en joute excessive, sans fin pour mieux chasser l'ennui, le voir disparaître un court instant.

Des protestations à revendre, des réclamations interminables. Bermuda a des mots rebelles, assassins, qu'il taisait autrefois, des intentions désormais qui s'éveillent à ses répliques.  Et une contagion qui s'immole, à ses intentions inavouables, imprenables et mortifères. Syndrome, ses envies de mettre en ruine, et d'assaillir de son vice, Libra dans son intégralité, jusqu'à nuire aux petits protégés, les chanceux, les élus. Il n'ose pas imaginer Thémis, comme une compatriote, une malchanceuse.

« Je ne veux haïr personne. »

Ils répétaient sans cesse que tout irait bien.
Il répétait comme un refrain. Tout irait bien.
Amour défaillait, sentait la moisissure, le venin.

Violet. Ses yeux scintillent, s'illuminent soudainement. Son nom jusqu'à son parfum est comme un baume, son sourire le cataplasme de ses fêlures. Antidote, des poignets laiteux qu'il rêve d'enlacer. De sa main attentionnée, elle a recousu les morceaux étiolés de son âme, de son cœur. On meurt sous diverses coutures, celle de la conscience bousculée par les échecs redondants plus irradiante encore dans les défaites qui sont unanimes.

« Mais je ne pourrais jamais aimé mon créateur. »

Ariès s’emmêle dans ses souvenirs. Il sent les sillons ardents, ces morceaux de verres plongés brûlants dans sa peau. Les cris d'Opium, coulant sur son épiderme, ses ongles acérés le lacérant, écumant sa rage le long de son échine. Les suppliques intérieures, gueulées de Vox, ce charivari  parsemant la folie commune. Il avait peur comme son Amour, que Thémis lui jette son mépris en plein  visage, le laissant seul, dépossédé de ses passions. Thémis devait bénir à son tour sa tête, son cou. Les aimer. L'aimer.

Comme son sommeil profond, il aimerait voir les pages se noircirent, s’obscurcirent, puis se teindre de blanc duveteux comme les parements splendides de sa belle. Oublier les draps consacrés aux cruros, les caillots sanguins. Pour tout recommencer, comme si l'Eden lavait ses souillures. La promesse d'une éternel recommencement pour annihiler tout pêché devenu meurtrissure.

« Ce que je veux dire, c'est...si Thémis n'avait pas...s'il elle avait pris un peu plus soin d'eux... »

Il porte leur douleur, chagrins à bras le corps. Son regard chrome se ternit, entiché de corrosion.

« C'est sa faute ? Tout ça c'est sa faute, Bermuda...c'est sa faute ?
C'est leur faute Bermuda, leur faute s'ils sont...faibles...
 »

L'engrenage craque, déjà détraqué, il devient nausée à son tour. L'intonation déraille fracassée. Il n'est plus entier, brisé, sa sérénité s’éparpille miséreuse. Ariès voudrait hurler des mots fusillés au goût d'étain broyé de confusion. Son cœur détonne en proie à la colère. Il devrait se montrer plus fort, par orgueil, se faire davantage violence et ne jamais céder au pernicieux appel ; aux résonances guerrières des anéantissements faméliques. Sa vue se pare de rouge et sa gueule claque, déchirante, ses misérables complaintes :  

« Je suis désolé. Je ne devrais pas dire tout cela. »

Entre haine et amour, la frontière est mince.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaLun 16 Fév - 19:54


Je regarde fixement ton visage. Ton corps n'exprime rien. Ou peu. Et le mien non plus. L'immobilité de nos sentences me frappe. Plus sûrement que n'importe quel geste rageur. Mes mots sont jolis. J'en conviens, j'aime le raffinement et la richesse. Même mes soupirs je les habille d'or. Et peut-être est-ce à cause de ma naissance que j'exècre tant la vulgarité. Ce n'était pas important. Tu ne t'étais pas insurgé devant ma verve et mes insolences. Et cela me suffisait.

Pour toi je décide de me faire prêtre bienveillant. Je veux bien recueillir mille confessions. Mille aveux teintés de violences. Mille révélation. Mes lèvres resteront scellée. Si dans le même temps je peux calmer les errances de nos esprits rendus brumeux c'est encore mieux. J'habille mes lèvres d'élégance et je prépare mes paroles. Je veux bien imiter les mascarades de Silver, mais je refuse de prétendre que Thémis absoudra tout. Je ne veux pas pardonner en clamant que la Justice est bienveillante, mais attiser la colère pour porter ces revendications en étendard. Je ne veux pas penser que je suis seul à souffrir de la haine.

Toi. Tu es comme une brebis égarée jetée sur l'autel de mon égo. Je te sais sensible. Surtout quand tu veux me prouver que la gentillesse et l'amour ne s'achètent aucunement et qu'il n'y a rien de plus précieux. Sais-tu cependant que lorsque je pose mes yeux sur tes cornes quelque chose en moi ne cesse de souffler: Sont-elles en ivoire? Je pourrai les faire tailler pour les transformer en bijoux inestimables. Tes efforts sont vains et je le sais. J'ai de la peine à arrêter mes lèvres moqueuses quand tu parles de ta belle de la citadelle. Car il se murmure qu'elle offre ses faveurs à d'autres. Tu l'apprendras un jour et je serai satisfait de voir ton visage décomposé par la tristesse. Car je sais que j'ai raison de cracher sur la tendresse et la compassion. Et puis. Je ne suis pas chien. Je te proposerai quelques unes de mes acquisition pour te remonter le moral.

J'attrape ta nouvelle confession. Ta naïveté me percute. Me coupe le souffle. J'ouvre l'oeil. Je me demande comment ton coeur fait pour supporter. Les regards inquisiteurs. Ceux plus effrayés. N'es-tu donc jamais blessé? Sais-tu le regard que certains posent sur les notre quand, effrayés par notre présence ils nous rejettent férocement? Et toi même ne les as-tu jamais peiné ou souffert? Je garde mes interrogations. Tempère mes outrages qui menacent franchir mes lèvres scellées. Tu n'es certes pas responsable des maux et je ne veux pas l'oublier. Je veux juste partager mes opinions. Te faire comprendre. Ranimer tes braises éteintes.
- Penses- y, Syndrome. Crois-tu que la Justice viendrait déposer ses lèvres chastes sur toi? Je ne veux pas y croire. Je sais qu'elle n'embrassera pas le mien, car si elle le faisait c'est en plein coeur que je frapperai.
Je ponctue ma menace par un regard de nouveau féroce. Je ne répondrai pourtant pas à ta seconde déclaration car je ne sais pas moi-même si je veux acquiescer ou hocher en signe de désaccord. Je ne sais si j'aime mon créateur. Je lui suis reconnaissant d'être. Mais je déteste aussi n'être qu'un pantin articulé autour du désir. S'il fallait que je naisse maudit j'aurai sans nul doute voulu ne pas être aussi fier et arrogant. Ma naissance m'épuise. Et la perle. Toujours la perle. Mais aussi tes cornes et ta naïveté. Je pourrai les vendre si cher. Si cher. Tellement que mes doigts pianotent sur ma cuisse quelques calculs savants. Muets mais assourdissants.

Je me presse contre le cadre de la chaise. Incertain de la direction que prendrait la discussion à partir de maintenant. Voulais-je me faire l'instigateur d'une révolution? À vrai dire. Je n'ai rien à faire des damnés ou des sauvés. Ou si peu. Je voulais juste que nous puissions nous lever fièrement. Que. Certains de mes comparses n'aient plus honte d'être. Je voulais que Fétide se sente belle. Que le mal-être des autres arrêtent de les consumer. Et si un gros de colère pouvait y arriver alors pourquoi pas? Je voulais aussi causer autant de peine à la maîtresse de ces lieux. La chasser du plat de ma botte. Lui mettre le nez dans la boue. Pour qu'elle finisse par comprendre. Pour me prouver que j'ai raison.de rêver de satiété. Et finalement. Je ne sais ce que j'espère et je redoute. Tous mes doutes me crèvent. Finalement. Il ne reste plus qu'un être à accabler de tout nos maux. Surtout des miens, car si je suis compatissant avec les miens je suis aussi et surtout égoïste et immature.

J'attends. Fébrile. Je trouve même dans le silence qui suit ta nouvelle déclaration véhémente le courage de ranger ma perle dans ma bourse. Je suis ébranlé. Cette tempête qui souffle de tes lèvres est inattendue. Elle contraste tant et si fort avec ton calme coutumier que cela m'arrache un sourire. Je l'avoue. J'aime voir les autres se consumer. De haine ou de colère. D'amour ou de tendresse. Et c'est d'autant plus beau quand cela vient d'un être si peu enclin à l'emportement.

Je me lève sur le champ et pour réduire en trois enjambées la distance entre nous. Je m'approche pour embrasser ton front douloureux.

- Il n'y a rien de honteux à la haine. J'accepterai toujours tes colères si cela peut te libérer de tes peurs.
Je le dis. Confiant. Car je ne suis qu'un rat et s'il fallait que j'offre de temps à autre un peu de candeur pour rassurer les miens je ne veux pas hésiter. Je titube gauchement vers l'arrière. Je m'écarte pour te montrer le trône majestueux de la justice.

- Je ne sais de qui tout cela est la faute. Je ne veux sans doute plus attendre pour le savoir. Je passe derrière toi pour disparaître de ton champ de vision. Je reste suspendu à tes épaules et je susurre pernicieusement. - Il n'y a personne ici qui daigne nous apporter les réponses. Tu es libre d'interpréter comme tu veux... Mais... Ne voudrais-tu pas... Faire sortir Thémis et lui demander? Si les vagabonds s'insurgeaient... Ne crois-tu pas que le bruit de la révolte finirait par l'attirer?

Je termine d'expirer mes mauvaises idées et je titube vers l'arrière. Et j'attends. C'est ce qu'il me restait de mieux à faire. Maintenant.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaJeu 19 Fév - 1:08

De la chaleur sur son front.
C'est répugnant.
Bermuda c'est immonde, de sentir un ver grouiller sur ses tempes et remonter lentement. Sculpter dans les mots pour mieux perforer les veines. Creuser dans un corps, creuser encore, en récupérer les restes, insuffler dans la haine des attentions exacerbées. Des kilomètres églantines, égarés à jamais.

Perdu et sans raison, il échoue au coin des berges endormies et des ponts ombrageux.

Mensonge. Bermuda. Tu n'as rien d'attentionné et son âme broie le stratagème de ta candeur factice. Une seconde supplémentaire et ses doigts accrochés à ta gorge, l'aurait délicieusement enlacée, égorgée.  Tu aimes rafler des préciosités, tu n'es pas le seul hélas à succomber devant des beautés, des vénus.

« Bermuda... »


Il prononce ton nom, avec délice. La signification l'importe peu. Lui qui haït son nom descendu du ciel, un jour trouvé à la commissure de ses dialogues naissants. Annonciateur de futures misères. L'ambition arme des tyrans, hallebardes et poings déliés, dans le thorax s'enfoncent, aveuglant de trahison. Il n'est qu'un faible, dépréciateur, parasite. Une créature subsistant dans l'abnégation de sa monstruosité, la chair métallique oppressant les sternums. Pourquoi, devrait-il s'armer au lieu d'attendre, par mécanisme régulier, toutes âmes vulnérables dans ses filets, les couvrir d'affection et de germes à crever leur magnificence ?

« Est-ce un contrat ? »

Ou un pacte à signer avec un démon ?

En proposant son désarroi dans la fièvre des autres. Des éclaboussures sur les vestes. Une œuvre à peindre.  Des horreurs splendeurs.  Des empires construits sur leurs cadavres avachis, glacés. Impossible pour la contagion d'arracher à ce monde de merveilles ses écailles et plumes mythiques, mais pour ces élus, il poignardera leur maudite utopie. Autrefois, il n'aurait jamais perdu devant la cupidité, ne se serait jamais laissé tenter par les excès, amadoué par la basse besogne, encore moins séduire par ton propre fléau, mais le désir planant qui engourdit ses sens marque son esprit aux récifs vengeurs d'un rêve inhumé. Il était trop fatigué d'attendre, d'espérer des promesses de printemps, prisonnier des murs hivernaux, des portes fermées.
Ne le retiens pas dans sa patience abîmée, Bermuda. Annonce la sentence qui lui lacère la langue et les lèvres fatiguées. Syndrome ne hurlera pas sur ton visage, mais profanera de ses répliques, la plus insolente des déités.

 

Scandale.
Son souffle empathique pulvérisé.
Naissance destructrice.

Le teint grisâtre paraissait si paisible, malgré la souffrance de ses os et de ses fibres secoués par le flot sanglant, l'impulsion et la soif d'anéantir cette promesse de renaissance. La maladie de son être exprimait une immonde satisfaction étrangère à la bonté.

Des illustrations funestes et des promesses de morts. Incitateur du chaos.

Ce serait le début de notre ère.

Éteindre le paradis.
Le rictus amochant la douceur et la gentillesse.
Monstre.

Je suis désolé.
Sans réellement conviction désormais.
Les dieux aussi ont le droit d'être jugés.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaVen 20 Fév - 15:51

Je retiens le pas de mes bottes pour ne plus fixer que ton dos. Tes épaules qui se soulèvent. Régulières. Je ne peux voir ton souffle. Comprendre les errances de ton esprit. Je ne peux regarder ce combat interne qui doit palpiter douloureusement dans le creux de ton estomac. Et moi je me rhabille de compréhension. De contrition. Je ne veux plus déguiser mes intentions. C'est bien la perdition que je t'offre. La colère sourde que je te chante. Des horreurs que je déclame de la pointe de ma langue acérée. Poétiques et implacables. Je veux promettre de nouveau. Je veux réitérer mes serments. Je veux supporter tes fureurs. Tes coups de sang à jamais... À jamais. Pour qu'implicitement tu supportes les miennes. Que tu acceptes avec résignation la terrible pourriture de mon être. Je serai le messager. Sournois. Je rependrai toutes nos menaces terribles en riant. Et dans le chaos. Dans la cohue je me faufilerai dans les salles les plus inaccessibles pour tout dérober. Tout. Recueillir les larmes de l'ange et les revendre.

Je modère mon impatience. Je me fait silencieux. Tu prononces mon nom avec tant de délice que je pourrai. Maintenant. T'étreindre et te crever le coeur d'un coup furtif de ma dague. Pour y extraire tes peines entières et les faire taire à jamais. J'ai plus de compassion pour toi et les nôtres que je n'en ressentirai jamais pour ces humains capricieux. Ces êtres dont j'avoue parfois jalouser la tangibilité. J'ai peur que. Lassé de nous avoir créé ils se mettent à nous effacer. D'un battement de cil. Et cette peur irrationnel m'étreint toute entière.

De nouveau tu t'exprimes et me sauves de mes craintes pour me ramener à un sujet plus terre à terre. J'étouffe un rire discret.
- Je ne sais pas. Veux-tu que je le grave dans la pierre pour que tu puisses y signer de ton âme?

Je reviens devant toi en trois enjambées légère. L'allégresse que tes sentences me confient fait polir l'éclat de mes sourires furieux. Je fais de grand gestes. J'ouvre les bras t'adresse à toi une révérence, mon tricorne appuyé dans le bas de mon dos. Avec grâce.

- Commande et j'écrirai. À même le marbre. De la pointe de mon couteau. J'écrirai toutes tes menaces. Contre mon soutient indéfectible. Pour que tous voient... Qu'ils voient que ce qu'ils considèrent golem de chiffons ont mille violences à offrir. Du chaos à partager.

Je sors ma dague et je m'accroupis pour déchirer les soies rouges qui, jusqu'alors protégeaient le sol de toute profanation. Et je le fais avec plaisir et méthode. Comme s'il s'agissait de la peau la plus douce. La plus délicate. La plus insoutenable. J'écorche savamment les étoffes et le bruit du tissus qu'on déchire est une confession. Une bien sombre promesse. Que toi. Tu viens prononcer. J'esquisse le sourire le plus tendre et te couve du regard. Pauvre brebis.

- On pourrait lui arracher des larmes. Lui faire connaître le tourment. La darder de questions avec mille dagues acérées... On pourrait. Tu pourrais. Je te soutiendrai.

J'inspire doucement et lui tend ma main. Je me fais carnassier.

- Marcheras-tu avec moi, frère?

Je susurre tendrement, un baiser caché dans le creux de mes lèvres et de la souffrance à la commissure. Je promets la tempête. J'assure le séisme. Le raz-de-marée. Nous serons bientôt des plaies. Des maux. Des tourments. Qui s'abattront assurément. Je promets l'enfer.

Et moi. Je volerai toutes les perles nacrées de ta détresse. Thémis.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaVen 20 Fév - 19:22


Il peut se permettre la cruauté à ton égard. Car Bermuda, entre la différence et le caractère semblable de vos naissances, tu n'es rien. Rien qu'une vulgaire extension de leur impureté.  Il cesse de trembler, l'humanité au creux de ses mains suffoquent. D'un chef d'orchestre qu'il observe et suit les mouvement ordonnés, il froisse la partition, achevant l'harmonie des cuivres et des cordes. Lui arrache se baguette pour la tordre et et interrompre la prestation.

« Je plaisantais. »

Il regarda Bermuda.
La coutumière apparence des bourreaux. Mais Bermuda était-il seulement pirate et marchand incessant en quête de trésors ?  Avait-il exercé ses sentences au point de devenir tortionnaire, de s'attacher à toute forme de violence ? Les idées et les songes crénelés plissèrent ses paupières sages et soumises. Cette apparence indécise manquait de cruauté, d'une corpulence digne de la terreur, là où les esprits s'inquiètent et tremblent. Des doigts corrompus par la chair des victimes pourchassées, posées en trophée quelque part dans les cales grinçantes de son navire. Il le savait rusé et insidieux pour palper parfaitement les veines et percevoir l'inquiétante rage d'un agneau en perdition. Mais pas suffisamment assassin, dévoreur d'ambition, de liberté murmurée.  

Son cœur fanerait sous des sourires.
Il avait hâte de voir ses gestes s'affaiblir, cette aisance diminuer et restreindre l'étreinte de cette complicité rompue. Le pacte redevenir poussière et le masque craqueler, dévoiler des failles, que les gestes triviaux intimes. L'envie dévore leurs âmes, les dépossèdent du soupçon fébrile d'humanité incrustée aux faciès impertinents.

Il sourit Syndrome, se doute que sa folie fait des ravages. Il a soufflé sur le feu des premières révolutions, il a écrasé quelques querelles préconçues, éclabousser de son revers négligeant, excessif, ce vin délectable rependu sur la soie de leur accord. L'espoir de vivre, le souffle vainqueur, il le réduit en défaite, aidé de son essence. Il ne peut concéder à aucun bonheur chez ces immondes affranchis quand le sien se terre incontinent.

« Ils sont futiles. Avec des désirs étranges. Tu as peut-être de la chance de leur ressembler. »

Il n'a plus l'habitude de déverser ses amères vérités. Il tend un regard reconnaissait sur cet homme conquérant, qui voudrait le rendre complice d'obscures intentions, de présages maudits. Il sent les doigts se rétracter et fuir. Puis susurrer dans son oreille, crier au premier qui part au galop et s'emballe dans ses désirs meurtriers, ses goûts douteux de rafler les possessions d'autrui, des reines abattues.

«  Vivre, disparaître, guérir... »

Il est déjà dans un ailleurs, dans de drôles d'espérances. Syndrome avait souhaité mourir pour renaître et savourer une nouvelle chance. Il avait tenté de demander à Thémis d’annihiler maladies et virus. Il avait tenté de disparaître. Mais il n'oubliait pas. Ses yeux rivés avec mépris sur la tête blonde de Bermuda. Lui qui n'était qu'un vulgaire vice humain, tandis que lui était courroux qui détruisait les corps, les remettait à leur juste place de créature mortelle, vulnérable devant le monde. Sauvés, damnés, cette naissance rendait obligatoire cette piqûre de rappel. Et sûrement, leur apprenait-il à apprécier la vie, à trouver plus exquise cette nouvelle occasion de vivre pleinement dans l'Eden.

Cette lame entre ses doigts. Il mourrait d'envie de la lui arracher. Le sang remontait à la pointe de ses souvenirs, les coups et la violence qu'il n'avait qu'endurer en spectateur. La mort et l'oubli, des échanges, conversations effacés. Trahison. Ils étaient semblables. La contagion préférait voir les protégés opérés eux-même la destruction de ce monde. Trahir leur protectrice, ce serait un spectacle plus délectable que de les voir sombrer dans leur propre déraison.

Il n'a fait qu'extraire cette douleur réprimée dans sa poitrine, réduire le fardeau étouffant de ses épaules.

« Je pourrais déjà tout oublier de ces mots, ça serait facile, et tu le sais. Je pourrais oublier comme on cherche à nous oublier. »

Il s'accroupit, attrape cette chair corrompue et purulente dans le dos de sa main, un vulgaire effleurement sur la joue lisse du pirate. Ces mots sont souffres et se délient allègrement. Syndrome n'a pour seule richesse que le cœur d'une dame ignorante de ses tourments, vaniteuse humaine, que sa voracité contemple. Son unique richesse.

« Et te décevoir. Frère. »
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaDim 22 Fév - 15:06

Je ne suis que vanité. Qu'arrogance pure. Qu'un être empli de fierté. Et alors que tu souffles sur mes étincelles je ne peux qu'expirer ma déception. Je nous voyais déjà marcher. Main dans la main. Avec tant d'autres. Mais je mentirai si je glissais que je ne voulais la rébellion par pur altruisme. Je me sais changeant mais ma fidélité est indéfectible quand il s'agit de joyeux et de métaux précieux. Alors oui. La déception me gangrène le corps. Mes jolis plans s'étiolent. Entier. Il aurait été si doux d'inspirer un peu de chaos à ce monde étrange et détraqué. Car si notre naissance peut s'apparenter au chaos lui même alors je voulais perturber encore plus l'ordre des choses. Et qui sait peut-être que j'y trouverai une réponse à mes interrogations. Je soupire encore et assène.

- Et pourtant. Je suis toujours sérieux quand il s'agit de faire affaire.

Je me sais parfois enfantin et capricieux. Et peut-être que c'est ma jeunesse qui me pousse dans ce retranchements. Je n'aime pas qu'on me refuse. Je n'aime pas perdre mes acheteurs. Je n'aime pas ne pas obtenir ce que je désire. Mais peut-être. Peut-être que tu sais déjà que le contrat est fallacieux. Que ce que j'ai à offrir n'a que trop peu de valeur... Je soupire. Encore. Je veux faire la mauvaise tête. De toute façon j'ai bien entendu tes doléances. J'ai reconnu dans les tons métalliques dans la voix. Et notre discussion a déjà un arrière goût ferreux.

Quand tu écartes le sujet et que tu m'assènes une remarque bien déplaisante. J'ai de nouveau l'intention de me jeter sur toi. Pour arracher ta langue et tes mots. Le revers est terrible. Ta franchise acérée. Ma lèvre supérieure s'arque de déplaisir. Tu fissures délicatement mon sourire. Mes phalanges ses serrent. Je les fais blanchir pour ne plus voir rouge. Je n'ai qu'un rire tonitruant dans la gorge et du mépris dans l'oeil. De la chance?! Je ris. Mais je garde les invectives. Je les réserves pour t'achever plus tard. Moi qui suis pétri d'arrogance je sais reconnaitre  la suffisance quand je peux la contempler. Ainsi donc. Je ne peux qu'imaginer ce qui se passe sous cette tête cornu. Et quand tu me regardes de haut, comme le ferait ces âmes chéries, bénies à qui l'on a octroyé une seconde vie. Oui. Quand tu me regardes ainsi, j'ai bien envie de te crever les yeux.  De les extirper à même l'orbite de mes doigts habiles pour mieux les écraser. Et je t'opposes ma fureur et mon dédain. Je prends une grande inspiration. Je me reprends. J'ai bien le goût d'excuser mon emportement, mais je ne suis pas suffisamment désolé. Jamais. Je ne le suis jamais assez.

Ma main reste suspendue entre la terre et le ciel. Le vrai. Et je me dis que ta réponses est implicite. Malgré tes belles paroles. Tes désirs vengeurs que je ne peux qu'imaginer palpiter puissamment dans tes veines. Je ne connais pas tes belles inspirations. Tes sombres desseins. Tu ne connais pas les miens. Et quand tu viens effleurer ma joue avec la tendresse d'un être cher je me raidis tout entier. Et si tu avais eu vent de ma tempête tu ne t'y serais jamais risqué. Jamais car ta main j'aurai pu la couper. Sans sourciller. D'un coup sec. Et peut-être que ma lame se serait coincé dans ton os après avoir sectionné la chair. Les tendons. Et que tes cris de douleurs auraient suffit à balayer l'affront. Que je serai devenu plus... Conciliant. À la place je la repousse du plat de la main et j'avance mes doigts pour saisir délicatement dans une étreinte ta menotte et enfin ton poignet. Je minaude, mielleux. Mais. Je te l'assure. Il n'y a rien de doux dans mes intentions. Dans mes mots à venir.

- Pourquoi ? Es-tu l'oubli, frère?
Je prends une inspiration et je raffermis ma prise. Après cette question somme tout innocente. J'ai des mots rageur sur le bout de ma langue et j'enrobe avec plus de douceur écoeurante le dernier mot. La dernière syllabe. J'esquisse un mince sourire.
- La déception? La trahison? J'ai connu un homme. Autrefois. J'ai connu un homme plus traître que la traîtrise elle-même. Plus répugnant encore que la misère. Et je déclame cette anecdote, les yeux rieurs mais la bouche tordue. - Dis-moi. Frère. Est-ce que tu hais ma ressemblance avec les Hommes? Préférais-tu que j'arbore les même cornes? Dis-moi. Et mon ton est toujours doucereux. Mes sourcils se plissent avec délicatesse. Comme si j'étais vraiment soucieux de savoir. Comme si j'avais de la peine dans la gorge. Un rire discret vient mourir à l'orée de ma bouche. - Voudrais-tu me ressembler? Pour pouvoir courtiser ta belle? Et si j'allais pleurer quelques tourments éhontés pour lui arracher des baisers? Lui conter mille compliments du bout des lèvres pour quérir ses lèvres. Sur ma bouche?  J'aurai pu briser mes phalanges sur ma poigne tant je contenais mes fureurs. Ma véhémence. Et s'il n'y avait pas de bras à dévaster ce serait ma dague qui se serait enfoncée dans ta gorge. De la pointe à la garde. - Que connais tu des Hommes? De leur anatomie pour deviner de mon visage et mon corps une ressemblance? Rien rien je le devine, pauvre frère, J'ai déjà effleuré des peaux et je sais. Hommes et femmes. Ils oscillent en moi. Et je ne suis que la représentation imparfaite de cette dualité. Je m'accorde une pause et j'en profite pour relâcher ton bras. Mes protestations douloureuses. Je m'installe de nouveau sur le sol. Le genou posée à terre. - Quand tu me regardes de toute ta hauteur, je te le dis. Tu ressembles bien plus aux Hommes que tu ne le crois. Ne m'offre pas ta pitié. Ton arrogance. Car je ne t'estime pas inférieur. Ni supérieur. Et que. Je suis prompt à m'emporter, à cause de cette arrogance qui...
J'assène un coup meurtrier sur ton pied. Je l'enfonce. Au travers ta chaussure. En plein milieu du pied. De la garde jusqu'à la pointe. Et si le sol n'était pas si solide, tu t'y serai ancré. Je relâche la dague après un dernier soubresaut de ma lèvre.

- Qui palpite si fort. Tu saisis? Et peut-être que si j'avais été à porté de ta jugulaire ce serait dans ton cou que je serai allé tuer tous tes mots moqueurs? Je soupire. Quel gâchis. De salive. De sang. Mais qu'importe. Qu'importe. Je pose la main sur la garde pour l'y arracher. Je la secoue d'un geste las et l'essuie avec un mouchoir blanc que je laisse choir sur le sol. Si je ne prenais pas soin de la lame elle allait finir par rouiller... Et je tenais aux pierreries incrustées dessus... Je me redresse sur mes deux jambes. Je reprends un sourire élégant. Cynique.

- Dis-moi Syndrome? De quelles souffrances tes rêves sont-ils perclus? Me raconteras-tu tes tourments? Car. Je suis là pour les écouter et que ta chère Thémis et ta blonde ne sont pas là pour le faire. Et. Entre nous. Je doute qu'elles n'aient jamais le temps de le faire...

Je soupire doucement et regagne silencieusement le trône. Je fixe le tapis déchiré. La blessure suintante de ton pied. Ton visage gris. Je me modère de nouveau.

- Ou. Peut-être le feront-elles. Comme elles panseront tes blessures. À moins qu'elles ne soient occupées avec d'autres. Peu importe. Finalement. Ce n'est pas comme si cela pouvait t'affecter. La peine est bien trop humaine et toi. Tu es vagabond.   Simple constat.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaVen 27 Fév - 20:01

Il doit apprendre à aimer le silence s'y vautrer lascivement, comprendre ses moindres nuances, son règne entre deux altercations. Tu te trompes d'ennemi Bermuda. Et pourtant Syndrome n'y ressent dans ce déferlement impérieux aucune colère, aspiré, oscillant sous celle déchaînée de cet homme né cupide.

Il voudrait parler. Il voudrait dire à Bermuda. Mais ses lèvres sont scellées.
Les cris s’arrêtent aux bords des dents.
Dans l'atmosphère oppressante, il chercha à se mouvoir. La poigne acérée céda et pénétra la chair d'une impulsion fatale, humaine, là où il n'attendait pas. De son regard blanc, il regarda Bermuda. Il contempla Bermuda dans ce silence rompu, gorgé d’inepties, de conduites absurdes. Son sourire partit en cendres, les protestations tombèrent dépossédées. Son souffle remua en peine, dévoré dans ses sillons, il perçut ses spasmes lui secouer le corps, le réveiller de sa torpeur. Puis rien. Juste la douleur, l'unique douleur qui grimpa le long de sa colonne, de ses nerfs en une imposante litanie. Sur ses traits impassibles se mua crispation et souffrance. Comme si le poignard lui-même avait été baigné de poison avant d'entailler sa botte, le corps, son cerveau.

Bermuda.
Il ne ressemblait plus au garçon englouti par la ruse. Il était une incarnation. Montreuse. Cette image lui correspondait si bien. Mauvaise.
Égoïste. Il aurait voulu crier.
J'ai mal. Bermuda.
J'ai mal...

«  Que sais-tu de la peine, toi qui n'aimes personne réellement ? »

Au point de commencement, il était retourné. Aux querelles des premiers jours, des premières oppositions rivales. Il récupère le linge taché d'actes virulents. Entre ses doigts maigres qui l'étreignent dans une fureur ineffable.
Quelques claquements, une démarche boiteuse, la contagion avança lentement, traînant ses souffrances comme un poids le long de sa jambe, le pied meurtri. Le sang se rependait à l'intérieur, hors des valons veineux, le long des tissus et du cuir. Elle souleva ce corps de chiffons jusqu'au trône, aux pieds de Bermuda. Ses mains anguleuses se cramponnèrent aux coudes du siège royal, du moins ce qu'il pensait, entamant un rapprochement dangereux. Tout près de sa tête, de son oreille. Murmure malsain, pernicieux.

« Je peux te planter ta lame dans le cœur si tu veux...ca te permettra d'oublier ce que j'ai dit. »

Le pirate avait aussi le droit d'oublier. Comme Thémis les avait oubliés dans son paradis, une négligence dans une équation imprévue.

« Tu ne comprends rien, Bermuda...»

La morte n'était pas loin, elle espérait dans ses abysses. Il n'était jamais mort et le peu de blessures supportées par son corps gonflaient ses artères d'impudence. Il lui manquait cette force brisant la nature indolente à peine coulée dans le bronze de ses mots. Ce déchaînement identique pour abattre son confrère d'un geste déplacé, furieux. Syndrome n'était pas assez puissant dans ses écarts mesquins soumis à la violence, des déferlements pour s'initier aux déplaisantes boucheries.
Il ne craignait pas la mort, seulement le mutisme et le rejet des vivants.
Doucement, attiré par la terre, le velours des tapisseries, dédaignant l'apesanteur, il tomba. Ce ne fut pas une chute sèche et brutale. Il offrit son dos au pirate et longea les rebords de son trône pour s’asseoir à ses côtés.

Autrefois, il aurait crevé de jalousie et tout envié à Bermuda. S'ils étaient en mesure de se désigner comme frères, maintenant, c'était à cause de leur terrible fierté d'être différents de cette masse ordinaire. Mais il ne dirait rien par orgueil. Leur chair physique ne comptait plus. Ce n'était pas l'objet de ses mots brûlants, des tourments incendiaires qui ravageaient la raison et son esprit malléable.

« Si je te le dis...on ne pourra plus jamais parler ensemble de cette façon. Tu ne seras plus comme ça... »

Le poison s'est propagé dans ses mots, supplice.
Ce qu'ils venaient de coucher dans des révélations amères. Il eut un sourire fou que l'autre ne pouvait distinguer, dissimulé dans ses frusques.  Il aurait pu avouer ses mensonges, les viles dissimulations à Bermuda pour rompre la démence qui l’enlaçait depuis tout ce temps. Mais le prix de l'aveux lui sembla excessif. Des réminiscences amères lui perforèrent le coeur, le corps, les pensées, les entrailles.
Ses doigts effleurèrent la faille carmin de sa botte. Une expression grimaçante s'aligna ses traits.
Faible. Cette souffrance intérieure. C'était sa pire peur.

Il eut une pause, un arrêt dans sa réflexion. L'idée d'étreindre Bermuda de ses bras invisibles jusqu'à déformer son faciès.
Tu lui ressemblerais peut-être un peu plus, frère et la perspective perverse lui parut délectable en secret., vengeresse.

Embrasser tendrement ta gorge, la soumettre au joug de son supplice. T’enlacer sur des requiem. Des belladones sur ton cœur, des aconits sur tes lèvres.

Ses grognements se dispersèrent sur les arcades, répondant aux dernières provocations.

« Et laisse Violet en dehors de tout ça. »

Ce combat lui parut déjà loin, inatteignable.
Ses paupières rabattues, il n'aimait pas entendre des vérités.

Dans ses pensées recluses, il s'interroge, s'enterre en peine ;  car, qui lave tes blessures à toi, Bermuda ? Qui soulage ton cœur? Peut-être atrophiée, morte, la pitié est une particule étrangère à ton organisme, au sien. Quelle cruauté Thémis. Comment fais-tu pour rester encore debout Bermuda ? Ta fierté, te perdra. La sienne aussi.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaSam 28 Fév - 21:13

Je me dis que, peut-être nous perdions notre temps. Que. Toutes ces chamailleries ne mènent à rien. À personne. Surtout pas à Thémis. Et pourtant je me délecte de l'absence de ton sourire. De ces petits soubresauts des muscles de ton visage quand tu t'approches. Je me dis que je devrai éprouver plus de compassion. Vraiment. Surtout si je voulais t'avoir en allier. Mais. J'ai beau la chercher dans mes entrailles je ne la trouve pas. Je me demande même si un jour j'en ai ressenti un peu. Juste un peu. Mais c'est vain. Je n'en trouve pas, surtout quand mon orgueil est si blessé. Et. Je me dis que si tu serais amené à agoniser sur ces dalles, à cet instant, je ne me pencherai même pas pour t'achever. Je partirai en de te détroussant. Entièrement. Qu'est-ce qu'une perle quand on peut obtenir aussi l'ivoire?

Et pourtant. Je veux réitérer mon offre. Déposer encore avec assurance mes deux lèvres sur ton front et déclarer que j'accepterai tout. Comprendrai tout. De la haine à la fureur en passant par les regrets. Je soutiendrai sans faillir ces maux. Je me ferai étendard. J'écarterai mes bras et je dirais "Marchons. Puisque tu souffres. Puisque tu éructes. Marchons, frère!" Malgré tout. Et. Je m'habillerai de cynisme quand j'ignorerai avec impudence les coup de sang. Que je nierai ou que je pardonnerai toutes mes propres offenses. Et quand tu me demandes ce que je connais de la peine je ne peux que papillonner avec délicatesse. - Mais. Tu te trompes. Je m'aime. N'est-ce pas suffisant?

Et. Je sais que j'aurais pu mimer milles gestes tendres. Mentir mille mots d'amour. Faire semblant et déclarer que j'éprouvais de l'affection pour toi. J'aurais pu mais je ne sais pas. Je n'ai jamais entendu d'amour et jamais rien entendu aux tendresses des émois. Je les devine. Mais je suis incapable de les imiter. De les susurrer. Alors. J'offre la vérité. Une demie. Car. Je ne suis même pas certain de m'aimer suffisamment. Je ne rêve que d'or et de précieux.

Tu t'avances vers moi. Avec la lenteur d'un spectre. Et. Si je ne t'avais pas entaillé la chair j'aurai pu jurer que tu n'étais plus qu'un fantôme. Ou un reflet. Je ne vois guère plus de vanité dans tes boitillements. Tu as le visage si blanc... Comme tes yeux brumes. Et je jubile. Je suis si heureux et mauvais. Et c'est ainsi que je suis né. Je ne veux rien entendre à la pitié et la peine. Je voudrais pouvoir assumer mes actes entiers sans jamais ressentir le regret. Il est si doux de pouvoir te contempler sans ressentir, souffrir la moindre pitié!

Tu te penches vers moi, je presses mes phalanges sur la garde de ma lame de malheur. Je ne discerne même pas de colère quand tu me proposes de retourner mon arme contre mon coeur. Que tu me proposes avec tendresse l'oublie. L'absolution. Je me pince les lèvres et abîme mes phalanges encore. Je ne veux pas du pardon. De l'oublie. De la fatalité. Je hausse les épaules pourtant. - Si tu t'en sens capable. Alors. Je t'en prie. Un assassinat dans la grande salle de la vérité de Thémis. J'en frémis d'avance. Qu'importe après tout. Que tu sois capable ou non de saisir un couteau. De l'enfoncer dans mon estomac ou le coeur. De me faire saigner jusqu'à oublier. Je n'éprouve pas la peur irrationnel des autres immortels car je n'ai jamais souffert de mort. Jamais.

Tu t'installes à côté de moi, je me mets sur mes deux mains en sifflotant un chanson sur le rhum et les femmes. J'ai la gorge sèche et je sens l'ennuie poindre doucereuse, alors que tu n'as pas saisi l'occasion d'outrager la justice. Que j'ai rangé la lame. Que je ne peux plus observer l'immobilité malsaine que tes traits m'offrent. Car ce manque d'expression me donne l'impression que tu es fais de glaise. Et qu'il me suffirait de tendre la main pour te déformer entier. Et peut-être. Surement que je ne comprenais rien. Mais j'insiste. Je m'enfonce un peu plus dans ma fourberie. J'offre un sourire à tes protestations vaines sur Violet. Tu sais que je finirai par y revenir. Tu sais que je sais qu'elle te tourmente. Et tu connais ma nature un peu mesquine. Alors je continue ma chanson du bout des lèvres.

Je fredonne gaiment des chansons malheur sur des marins noyés. Trahis par des sirènes. Perdus, corrompus par la cupidité. Je chante les souffrances car je les connais. Pas toute entières c'est vrai. Mais presque. Presque. Comme si c'était moi qui avait tout donné et tout regretté pour les mille trésors, qui ont tourmenté jusqu'à la mort, définitive, tous ces pauvres bougres. Et. Sur la dernière note je bois le reste de ma flasque joyeusement. Je me drape entier dans mes manières de marchand avide et pressé. Je ferme les yeux et profite des vapeurs du liquide ambré pour susurrer sans plus exprimer de fureur.
- Peu importe tes mots. Je resterai à ton côté. Je ne suis ni effrayé ni dégoûté facilement. Irritable c'est vrai. Mais curieux. Dis-moi. Raconte-moi. Dans le silence de la vérité. Avant que la lourde porte ne s'ouvre. Avant que je ne m'échappe. Car l'ennuie me guète. Ma flasque et vide. Je ne sais vers quel trésor je veux tanguer mais, je ne souffrirai plus longtemps ce petit jeu. Je marque une pause et je me lève. - Je te le dis. Je suis décidé. Et. Un jour. Bientôt. J'embraserai la justice. Et je lui volerai ses plus beaux éclats. Et toi. Que feras-tu?
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaMar 3 Mar - 15:40

Il aurait dû se jeter sur Bermuda. Faire ployer le pirate comme une âme damnée, une créature en détresse, pétrifiée de ses peines. Prendre ce couteau pour l'enfoncer dans leurs cœurs, faire suffoquer les atomes, remplirent les vaisseaux de noyade, tout balayer de la coque au pont.

« Va-t'en ... »

Sa langue meurtrie claqua sur l'acier de son palais, les accents placides déchus, l'argent des palabres rompues. Il sait la tentation, l'emprise sur ses agissements démesurés. La folie alarmante, proclamatrice des désastres exécutoires. Sa dernière tirade avant d'abaisser les paupières déjà de plomb, de sombrer passivement dans une défaite irrespirable.

Il hait ce corps, comme il maudit et crache nerveusement en toute impunité sur ceux de passants inconscients, désavoué par tant de cœurs indifférents. La mort et ses déclinaisons irrationnelles, multiples et convergentes dans une unique emphase, la chute des équinoxes, l'abdication des vernales absolutions.

Il maudit ses pensées que la raison ignore, ces désirs souverains innocents  dépeuplés, conciliants. Si la voix de Bermuda entonne les peines des naufrages épousés par des tempêtes haineuses, c'est sur son faciès imperturbable que l'horreur colorera de ses pinceaux funestes. Des brouillons inachevés, difformes. Comme l'imperfection, la résonance inaudible déjà saillante de son être purulent, exécrable qu'un autre corps aux ressentiments éprouvés, aux résistances d'une aura gercée, admire encore.  

[j'aimerai]

Entre la pulpe glaciale de ses phalanges et l’extrémité ensanglantée de son épiderme, un précipice cendreux, impossible à palper. Ni sanglots, ni remords, juste la vacuité en habits d'apparats, longues  toges  de substitution.

C'était douloureux d'exister.

Un jour, il avait dessiné l'encrassement des mécanismes de l'esprit. Ses enrayements à travers les canaux et les réceptacles.  Et il avait défailli. Embrassant l’orbe des ténèbres, couvrant de dévotion la complainte du néant, des lunes régentes.

Il hait ce corps, cette piteuse amphore, les anses effritées que sont ses membres alourdis. Sa conscience est intacte. Imbibée du flacon ivrogne, aux assertions martelées aux tympans, les brides d'attention. Les minutes passeront, s'écouleront identiques aux segments capiteux de leurs déchirantes divisions. Le vide. Bermuda. L'espérance des somnolences diurnes. Ses chaotiques échappées émotionnelles, ces paralysies tyranniques dont il est la victime.

Cataplexie despote.

[j'ai rêvé]

Bermuda.

On aurait pu marcher ensemble et brandir une autre justice. Dynamiter des palais, faire chavirer des statures majestueuses et divines,  provoquer des autodafés pour nos croyances païennes. Chassant au loin les petites rancunes, en ne gardant que ces chagrins immenses. Et leurs cœurs alourdis n'engloutiraient pour leur apaisement qu'une sobre colère. Conservant la hargne, éloignant la haine. Tendres enfants.

[la fin d'un tout.]

Il n'est rien qu'un silence oppressant. Il n'y a rien à dépouiller sur sa souillure, son existence parasite.

Je n'oublierai rien. Bermuda. Je n'oublierai pas ses mots, comme je ne peux oublier la mémoire des corps que j'ai étreins.
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MessageSujet: Re: Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome]
Des perles pour décorer nos couronnes. [syndrome] RxkgjUaLun 16 Mar - 19:26

Je laisse quelques secondes dorées ponctuer ma dernière déclaration. Je suis tenté de chanter. De nouveau. Avec un sourire et le timbre rieur d'autres chansons des marins. Sans rougir en parlant des femmes de joie qu'ils étreignent sur le port. Dans une ruelle sombre. Misérable. Sans frémir de dégoût en racontant leur pérégrinations désastreuses. Pour conter rêveurs les mille trésors qui regorgent les cales de ces bateaux naufragés. Qui croupissent. Eventrés. Dans le fond des flots azurés de la mer émeraude de Libra.

Bermuda. Mon nom. Fléau. Ravageur. Vénale. Insensible. Terrible. Je connais. Je devine dans les yeux des autres ce qu'ils pensent et craignent de moi. Surtout quand. Aveuglé par mon courroux je découpe des langues. Quand je cueille des hurlements sur des bouches horrifiées quand je châtie les voleurs. Et que j'ai encore l'audace de sourire en jetant la chair. Morte. Arrachée. Sanguinolente. En déposant sur la douleur une caresse métallique et que je laisse en souvenir une dague. Une pitié ou une cruauté. Une dernière pour qu'ils puissent mettre fin à leur peine. Dans un geste. Et que je conseille dans un sourire tendre de l'enfoncer dans l'estomac ou la gorge. Et que je m'en vais. Pour ne pas assister à cette lutte humaine qui les empêche de se blesser. Je pense qu'ils appellent cela l'instinct de conservation. De survie. Que c'est un réflexe primal. Que je le trouve stupide.

Je n'ai pas peur de la mort. Et je crois l'avoir déjà dit. Je n'ai pas peur de la mort. Car je ne suis jamais mort. En revanche. En revanche je n'aime pas ressentir la douleur dont elle est le point d'orgue. Je n'aime pas l'agonie. Je ne voudrais pas être soumis à la souffrance. Celle qui mérite une majuscule et qui fait le quotidien d'Opium. Qu'importe les égratignures. Je parle de celle qu'on ressent quand on nous crève l'oeil. Qu'on nous arrache un membre. Celle qui fait hurler. Qui déchire les entrailles et la gorge. Qui fait vomir des larmes. Qui rend pitoyable et suppliant. Qui emporte et dignité et raison.

Si bien que si quelqu'un venait un jour chercher à me tuer et qu'il y arrive alors. J'espère qu'il aura l'obligeance de m'achever vite ou de me laisser un jour de quoi me tuer. Mais. J'accepterai la mort et je crèverai. Avec le plus de dignité.

Je n'aime pourtant pas la perspective de ne pas pouvoir me souvenir. Même si ma lâcheté dans contenterai sans doute. Je veux pouvoir me souvenir du visage de mon assassin. Pour pouvoir l'écorcher. À mon tour.

-La mort est si mal faite. Je soupire. Et. Finalement vaincu par la lassitude je me redresse. Je tangue un peu et titube vers l'avant. Ma flasque est vide. Ma gorge brûlée. Mon oeil brillant. J'ai encore quelques protestations à la commissure de mes lèvres. Des désirs révolutionnaires sur le bout de ma langue ambrée. Des soupirs tonitruants entre mes deux lèvres plissées. Et je dis. -Quelle pitié. Mais tu y reviendras. Et. Je serai prêt à entendre et à accepter. D'un geste ample je jette ma dague incrustée d'or sur le sol. Et c'est important. C'est important. Parce que je laisse sur les marches du trône hypocrite. Que j'offre au pied écorché, misère et violence. Une promesse ourlée de pierres précieuses. D'acier. De sang. Et je dis. -Tu y reviendras. J'en suis certain. Et. Ce jour là. Je saisirais la garde de cette lame et je graverai l'accord dans le marbre. Celui-là même qui aura souffert mes violences et tes douleurs. Je plis le genou dans une dernière mascarade et je m'éloigne. Tu distilleras et ton sang et tes désirs cataclysmique. Tu souffleras sur les braises que j'ai semé. Dans un jour. Dans une nuit. Dans sept. Dans cent. Dans mille. Et je serai là. J'ai d'autres chansons qui me viennent à la bouche. Elle ne parle ni de marins ni de trésors. Elle est trésor écarlate. Fureurs ardentes. C'est une moquerie.

- N'entends-tu pas le son de la révolte? Ta fureur est un symptôme et moi je connais déjà le syndrome.

Et je sors. Je pousse la lourde porte. Toujours chantant. Je n'ai pas peur de la mort, plutôt de la souffrance. Et je me dis que, si un jour tu devrais agoniser. Je me dis que je finirai par mettre fin à tes peines. Puisque je crois. Je suis même persuadé que je t'envie et t'apprécie suffisamment, sincèrement, pour pouvoir te l'offrir. Et peut-être même que ce jour-là je saisirai ton ultime expiration, la bouche scellée contre ton front.

Je glisse ma main dans ma poche pour enserrer la perle. Sans un regard en arrière. J'ai d'autres trésors à aller déterrer.
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