Dans sa superbe, le simple fait qu'il soit une caractéristique oisive le pousse à l'extravagance. Plusieurs facteurs réfèrent à cela. Les branches d'un arbre sont racolées à son tronc, il y a une unicité certaine. Son insouciance est le tronc d'un chêne – dans la fleur de l'âge, au buste fragile mais à l'écorce rugueuse. Depuis cette base explose la diversité qui fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Un désintérêt maladif, une indifférence consternante, une honnêteté sans conséquence quant à sa condition sans parler d'un calme pestant. Alors il doit le faire inconsciemment, ces mélanges coordonnés de tissus sur sa peau, cet air approbateur à tout ce qui semble lui ravir un coup d’œil, un monothéisme d'excentricité vestimentaire s'alliant parfaitement au moral qui le ronge. On ne pourrait imaginer qu'un être sûr de ses choix sois aussi soigneusement différent que lui. C'était comme si cette divergence lui était propre, et qu'il s'aimait à la marquer.
En plus des bizarreries qu'il engrange, que ce soient des anneaux lui trouant la peau et l'extrémité de sa queue taillée en flèche, ou à sa manière d'arranger sa crinière de pois, il le fait avec aplomb sans se soucier du reste.
Comme si, fier de son apparence, il ne comptait passer le restant de ses jours qu'à s'ennuyer à être remarqué. Bien que tout soucis soit hors de sa conscience, il agit avec son physique comme la plus habituelle des personnes. On ne lui aucune rigueur envers sa taille excessivement grande, ni ses yeux tirés, perçants, en rubis sanglant, encore moins pour ses oreilles pointant à l'horizon du ciel, ses cornes charnues, sa langue aussi décolorée que le reste de son épiderme comme enduit d'une mosaïque d'écailles ou encore de l'absurdité d'une anatomie telle pour le rejet d'un sentiment aussi bénin. Il a vécu en son hôte, il l'a su sans doute, a une période. Fut prévalant en un sens. Peut-être s'était-il emparé de lui. Ou alors il avait ordonné à « sortir. » Il l'avait rongé de l'intérieur, d'où son physique démoniaque. Lui susurrait le plus insupportable. Il n'en peut déjà plus d’inhaler depuis son nez aquilin un air auquel il ne prête pas attention. Tout lui paraît plus simple quand il ne pense à rien... donc il enfonce ses mains aux ongles sombres, crochus, dans ses poches tombantes. Jette une œillade vive de ses fines pupilles sur ses pieds nus, hausse les épaules, se débarrasse d'une mèche humide, touffue en un souffle puis laisse le regard des autres l'assaillir. Sans s'embêter. À quoi bon, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.