"Désire-moi."
Se dépose sur votre joue, deux délicats doigts pressant suffisamment votre épiderme pour vous faire réagir. Isaac est là, si près de votre visage, pressé contre votre chair. Vous sentez le cyanure de ses mots suinter au creux de votre oreille, il parle si bassement que cela vous isole du monde extérieur, vous voilà piégé, sans défense face au serpent tentateur. Il s'enroule autour de votre corps, vous vous sentez dépérir à mesure que vos êtres s'entremêlent, pourtant vous en redemandez, oui vous en voulez plus, toujours plus. Les épices qui parfument sa peau embaume la pièce, vous rendant par la même occasion euphorique.

"Deviens-miens."
Ses mots vous parviennent vaguement, en temps normal vous lui auriez rie au nez, mais là non, vous désirez plus que tout réaliser ses rêves les plus fous pourvus qu'il ne vous abandonne pas. Isaac le devine, non Isaac le sait, Isaac est bon , Isaac restera près de vous. Cela vous enchante au plus au point, et la gêne des débuts s'évapore dans la chaleur de vos mouvements coordonnés. Vous réfrénez avec peine le désir qui vous enivre.  Vos mains se hasardent sur ce corps immaculé, sa douceur n'est présente que pour appâter les vices qui vous habitent.

"Isaac consume moi."
Ses lèvres rencontrent les vôtres dans un échange emplis de gourmandise. Comme il est bon de vous sentir écouter. Vos yeux à l'insistance de son regard sortent de leur torpeur. Le vin du Christ a entaché à jamais ses pupilles, ses pupilles qui semblent vouloir vous dévorer dans les plus bref moment. Vous joues rosissent, à la vue de cette beauté insolente qu'il vous force à contempler. Quelle splendeur dans ses traits androgynes, quelle joliesse dans ces parures, quelle magnificence dans ce port altier. Cela vous met mal l'aise, cela est trop, trop criard, trop vulgaire, trop excessif. Vous vous sentez perdre le contrôle de votre être, peut-être vous a-t-il un peu trop écouter.

"Isaac relâche moi."
Votre cœur lui demande ce que votre désir souhaite. Isaac a réveiller l'animalité qui sommeillait en vous. Vous devenez antithétique, ridicule, pathétique. Vous n'êtes plus qu'un captif qui s'accroche à son ravisseur. Perdu, oui vous l'êtes. Cela l'amuse, il se rie de vous, il vous plonge toujours plus profondément dans les limbes de la sauvagerie. Le temps passe, et Isaac joue avec votre cadavre animé. Votre raison n'est plus, il a gagné. Las, il laisse à l'abandon votre carcasse. Vous serez dans l'histoire une victime de plus d'Isaac, tout simplement.