On t'appelle
amaranthe, comme la plante immortelle qui ne flétrit pas. On te surnomme
watt, la survoltée. Tu es une petite
acrobate des rues, et on te donnerait
quatorze ans. Tu habites à
libra, avec la foule et les gens. Petite
vagabonde qui jamais ne s'arrête, tu es l'éclat de rire sonore et le hurlement furieux. Tu vis plus que de raison, tu ressens jusque dans tes tripes, et tu exploses en un bouquet d'émotions et de sensations, tel un feu d'artifice. Violente et passionnée, avec toi c'est toujours trop ; pour toi, jamais assez. Sans jamais prendre le temps de respirer ; tu es
frénésie.
★ ★ ★ | Amaranthe, c'est un feu-follet étrange tout en rose et noir. Un carré de cheveux vert d'eau, fourrés en bataille sous une capuche avec de longues oreilles de lapin. Ce sont deux pupilles hétérochromiques, intenses et étranges, qui échangent leur noir et leur jaune à leur guise. C'est de l'extravagance jusque dans le manteau à fourrure ou les bas rayés de noir et de rose. Mais, au fond, ce n'est rien qu'une gamine. |
★ ★ ★Elle court les rues sur un air de fête. Elle danse sans lendemain, virevoltant dans son grand manteau, avec un sourire prêt à croquer la lune. Elle ne vit que pour vivre. Elle vous emporte comme un petit ouragan, elle est extrême, tant dans la joie que dans la douleur. Amaranthe, elle a souvent le sourire, et de grands éclats de rire. Et puis parfois, comme un orage en été, elle se met à gronder sans prévenir. Ses larmes et sa colère sont aussi puissants que peut l'être sa joie. Amaranthe ne s'arrête jamais, toujours haletante, toujours en mouvement. C'est le sang furieux qui monte à la tête et qui bat dans vos tempes. C'est une petite pile électrique pour qui le monde est un tourbillon. Amaranthe est frénésie.
Quoi qu'elle fasse, Amaranthe, et quoi qu'elle vive, c'est toujours à fond. Et elle est butée, la coquine. Têtue comme une mule, prête à tout pour vous entraîner à son idée. Elle est franche, franche à vous en blesser, sans vraiment le réaliser. C'est une enfant bizarre, Amaranthe, déstabilisante — parfois effrayante. Mais en fin de compte, elle est attachante. Avec sa folie et sa furie, et ses émotions à fleur de peau, et toute la tendresse un peu brute dans laquelle elle vous noie. Parce qu'Amaranthe s'attache très vite aux gens qu'elle fréquente. Elle en devient collante, elle vous monopolise comme un petit enfant, elle vous court après et s'accroche à vous, elle vous baigne de son amour de gosse. Elle ne se rend pas compte qu'elle est pénible, et c'est ce qui fait tout son charme. Elle vous pardonne vos gestes exaspérés et vos mots un peu durs, elle se heurte à vous de plein fouet dans tout ce que ça a de positif et de négatif. Elle voit le monde en couleurs criardes, sans camaïeu, de façon très manichéenne. Elle passe d'un extrême à un autre en un battement de cils. Imprévisible, elle est comme une averse capricieuse qui embrasse tout sans distinction.
Toujours, toujours plus fort.
Tant que son coeur bat.sometimes i’m terrified of my heart; of its constant hunger for whatever it is it wants. the way it stops and starts.Amaranthe est née comme le feu qui prend. Cette étincelle déjà frétillante, et puis soudain, tout qui s'enflamme et se consume. D'un instant à l'autre, Amaranthe était là. Et à peine née, déjà la vie la happait, et elle se mettait à danser. De joie. De la joie d'exister.
Frénétique.Elle était de toute beauté, dans son existence endiablée. Consciente depuis quelques secondes à peine, et déjà résistante comme une mauvaise graine. Elle courait vers les âmes de Libra pour leur dire qu'elle existait. Elle s'appelait Amaranthe. Elle saluait les passants de quelques cabrioles, incontrôlable. Vagabonde de nature, elle est née en plein milieu d'une rue passante. Elle est née dans la foule, au milieu du mouvement perpétuel, dans un flot d'émotions entremêlées. Elle n'a pas été difficile à repérer, Amaranthe. Moins de dix minutes après sa naissance, une raffleuse l'arrachait à sa course effrénée pour la mener devant l'hôtel l'Absinthal. Les formalités furent vite expédiées, et la petite fille s'en retourna cabrioler dans les rues de la citadelle.
Elle n'est pas née depuis longtemps, mais elle a déjà vécu bon nombre d'aventures. Elle chérit chaque rencontre, toujours prête à bondir vers l'inconnu. Elle vit sa curiosité pleinement, comme tout le reste, maladive, dévorante. Collée aux uns et aux autres — et surtout à Crescent. Son petit Crescent, adorable tête blonde. Elle s'est prise d'affection pour lui sans crier gare, sans raison, et lui a collé aux basques jusqu'à ce que ça en devienne naturel. Elle l'entraîne dans sa farandole et l'accompagne souvent dans ses tournées, prête à tout pour lui arracher un sourire, un éclat de rire, toujours plus vrais les uns que les autres. Le pauvre petit facteur a parfois du mal à la suivre, avec toute son énergie et la puissance de ses émotions. Elle le couve parfois d'un oeil protecteur, prête à en découdre avec quiconque tenterait de l'influencer, toujours prête à lui remonter le moral. Combien de fois l'a-t-elle trouvé avec des larmes dans les yeux, sans même savoir pourquoi ? Crescent, c'est son petit trésor, son oisillon fragile qu'elle tente tant bien que mal de protéger.
Malgré cette petite voix dans sa tête
qui lui chuchote
à lui en donner la nausée
qu'elle finira par le briser.