Je suis une abjecte créature se nourrissant de la peur des gens. Je ne ressens ni amour, ni peine, ni bonheur. Mon âme est morte. Je suis froid tel l'hiver rude qui s'est soudainement abattus dans ton pays. Je n'aime personne, je ne sers que mes propres intérêts. Je suis détestable. Je suis solitaire, je reste à l'écart des autres. Je erre sur les différentes terres à la recherche de victime. Je bouillonne de plaisir au son du crie. Je ne peux vivre sans cela. Tapis dans l'ombre j'attends qu'une brebis s'égare du troupeau. Je suis ton sauveur avant d'être ton assassin. Je t'attire dans mes filets prétendant vouloir t'aider. Tu me fais confiance, rassuré par mes douces paroles qui ne sont pourtant que des illusions. Nous discutons, tu te confies en être naïf que tu es. Une fois que j'en sais suffisamment sur toi, je fais naitre tes peurs les plus horribles. Tu me supplies de t'aider. J'affiche un sourire carnassier, je t'abandonne à ton propre sort, à ta propre peur. Je te tourne le dos partant comme un voleur. On n'entend que tes cries de douleur, de souffrance, d'agonie. Puis le silence, le silence d'une victoire. J'existe grâce à toi, à vous tous. Hais-moi, je t'en prie. Cela me fait tant plaisir de voir danser les flammes de la vengeance, de la haine dans tes yeux. Ne résiste pas, effondre-toi sur le sol froid. Laisse-toi mourir. Rejoins-moi dans l'horrible noirceur de mon paradis. Devient comme moi ; un être détestable sans foi ni loin. Devient mon pantin, mon jouet. Je suis un monstre, celui de ton enfance. Tes parents t'ont souvent dit que je me cache dans ton placard, sous ton lit, prêt des lacs et rivières. Je suis partout. Crois-en moi et je ne deviens que plus fort. Aime-moi, je disparait dans un nuage d'étoiles sombres. Les ténèbres ne peuvent être aimé. Oh douce lumière où te cache-tu ? As-tu disparu ? L’espoir s'est éteint. Les anges sont morts. Il ne reste que toi et que moi ainsi que ton frêle courage. Penses-tu pouvoir me vaincre ? Penses-tu être prêt à vaincre tes peurs ? Nous allons voir cela. Mais si tu perds, tu seras mien. Mon jouet, ma lubie, mon chien.

Je suis née dans tes songes avant de finalement me matérialiser dans ce monde, ce soit disant paradis. Je m'en souviens comme si c'était hier. Tu es en train de rêver de licornes, de princesses. Que sais-je. Puis là, ton imagination à créer un monstre, terrifiant, sans pitié, assoiffé de sang. Un dragon sauvage aux écailles sombres comme la nuit. Il rugit, bat des ailes furieusement, réclamant son dû. Toi, tu es là, pauvre sauveur de pacotille, tu trembles de tous tes membres, j'entends tes dents claquer. C'est à ce moment là que je suis apparus. Je suis le dragon. Tu es la pauvre brebis égaré. Au moment où mon souffle ardent compte consumer ton corps, tu disparait. Je disparait en même temps. Je suis propulsé au-delà de ton pitoyable rêve. Je suis parmi vous, désormais. Je ris tapis dans l'ombre en te voyant dégoulinant de sueur. As-tu eu peur ?

Depuis, j'arpente ce fameux paradis. Je suis le grand méchant loup cherchant une proie. Je me suis fais malin au fils des années. Les peurs, il y en a toujours eu. Même de l'autre côté du miroir. Même ceux qui prétendent ne pas en avoir ne pourront échapper à mon gourou. J'ai faim, tellement faim. Je veux caresser ta peau en sueur, essayer tes larmes de douleurs, être à l’origine de tes plus effroyables cris. Je ne suis pas la mort, je suis bien plus pire qu'elle. Personne ne m'échappe. Je suis partout et nulle part à la fois. Tantôt tu me vois, tantôt tu ne me vois plus. Ne t'en fait pas, je veille sur toi. Je fais partie de ta vie, tu as besoin de moi. Ne te refuse pas à ce pêché, nous accomplirons de belles choses ensembles. Vient suis-moi, ne me crains pas. Je ne te veux aucun mal. Ferme-les yeux et appartiens-moi !