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 Entre deux bouchées. (Vox)

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MessageSujet: Entre deux bouchées. (Vox)
Entre deux bouchées. (Vox) RxkgjUaVen 16 Jan - 22:00

Vous connaissez la dernière nouvelle du jour ? Le truc totalement improbable que vous n'auriez probablement jamais imaginé, et que le principal intéressé lui-même n'aurait pas envisagé. Il va y avoir de l'animation, ce soir, chez Zohar. Monsieur vient d'avoir une idée géniale. Diabolique. En fait, diaboliquement géniale. Typiquement le gens de plan foireux qui ne peut que mal tourner - c'est précisément pour cette raison que Zohar l'a eue. Après tout, si vous n'arrivez pas à toucher quelqu'un avec des mots, pourquoi ne pas passer par son estomac ? Ce constat a frappé Zohar alors qu'il était en train de réaliser une coupe de cheveux. Il est resté quelques secondes immobiles, bouche bée, les ciseaux figés au dessus d'une boucle de cheveux blonds, quand elle lui est venue. Bien sûr. Ce soir, il va préparer un dîner.
Et son invité s'en souviendra très certainement tout le reste de son existence.

Le hic ? C'est que Zohar ne cuisine pas. Il serait capable de louper un plat de pâtes, c'est dire à quel point il est peu doué. Toutefois, son manque de talent ne le dérange pas, pour une fois. En effet, quoi de mieux que de servir quelque chose de cramé à un invité tout en ayant fait tous les efforts possibles pour l'éviter ? Ce plan est tout simplement magnifique. Zohar ne pourra pas réussir ses plats, peu importe ce qu'il tentera de faire. Il est trop peu doué pour cela. En revanche, il y mettra tout son cœur, comme s'il voulait réussir. Cela partirait d'une bonne intention, ce serait donc très gentil... et donc irréprochable. La perspective de faire cela à Vox l'amuse. Un peu. Il faut dire que Zohar ne s'amuse guère, il est tellement blasé qu'il est obligé d'en arriver à de telles extrémités pour se divertir. Aller jusqu'à jouer avec les autres, tout en endossant le rôle du type bien. Vox a accepté l'invitation, à sa grande surprise d'ailleurs. Le sauvé aurait pensé qu'il trouverait une excuse de se défiler : il doit bien voir que Zohar le déteste. Pourquoi accepter, dans ce cas ? Parce que Zohar s'est toujours comporté de façon correcte avec lui ? Peu importe, au fond, du moment qu'il vienne. Cette soirée sera un massacre ; et Zohar a déjà hâte.

Après des heures passées en cuisine, Zohar observe son chef d'œuvre - pour qualifier poliment son joli massacre. Une chose est sûre : on ne devient pas cuisinier en un jour. Et c'est tant mieux, car là n'est pas son objectif. Zohar vient de terminer de dresser la table quand il entend Vox arriver. Il lui ouvre la porte, tout sourire mais le regard froid, portant toujours son tablier maculé de taches qu'il a faites en préparant les réjouissances du jour. « Oh, c'est toi, je t'en prie, entre, ne reste pas dehors. » : déclare-t-il en s'effaçant devant lui. Une fois que celui-ci est entré, Zohar le guide jusqu'à son salon et l'invite à s'installer. « Est-ce que tu as soif ? Tu veux boire quelque chose ? » : propose-t-il en s'asseyant en face de lui. Pour l'instant, rien de bien méchant, ce n'est pas à ce niveau-là que Zohar va se planter. Le pire est à venir.
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MessageSujet: Re: Entre deux bouchées. (Vox)
Entre deux bouchées. (Vox) RxkgjUaMer 21 Jan - 13:56


J'ai pas dormis.

C'est un fait la nuit c'est un couperet pour ma vie ça va et vient et toujours me punis. D'une différence de naissance que puis-je faire pour me racheter ? Je n'ai rien bu, je n'ai pas d'argent, j'ai été viré du dernier marchand. Je sais plus, plus ce que je dois faire. Je suis resté toute la journée affalé dans mon canapé, à regarder mon toit percé. Pas qu'il fut comme ça de tout temps mais lorsque j'étouffe parfois, lorsque je sens le monde m'engloutir : j'ai besoin de cette vue sur le ciel. Un marteau, deux mains et beaucoup de haine. C'est tout ce qu'il m'a fallu pour rendre mes nuits étoilées. Je suis le type de personnes qui dort ou ne dort pas. En plein voile noir, lorsque ma carcasse ne me porte plus, je puis au moins d'ici me sentir sans dérangement. Tout petit -pour peu que je le suis- parmi un morceau d'étoiles factices.

Vox a piétiné le sol, chacun de ses pas est le son de son impatience face à ce monde, il a oublié d'en profiter, il a oublié ce que cela signifie de vivre. Une survie ne vaut rien, pas trois kopecks chez le revendeur du coin. Et s'il balance sa tête de droite à gauche c'est parce qu'il ne sait plus ce qui est bon et mauvais, ce qui est juste et ne l'est plus. Il ne sait plus car voilà trois soirées qu'il n'a pas fermé ne serait-ce qu'un œil de la nuit. Il s'est fait rapace face à sa somnolence. Mais d'un vol mal tourné le revoilà ici, là, alors qu'il avait déjà oublié. Et il fait comme s'il se souviens de tout. Même lorsqu'il n'y a que le rien qui constitue sa mémoire. Pas de places pour le passé lorsque chaque seconde du présent est un hymne à la colère de l'enfer.

Je suis le genre de type qui surtout ne dors pas. Trois yeux ouverts. J'ai pris la pluie sur le canapé éméché par celle-ci. De torrent, d'eau saline, de pleurs du ciel, je n'ai que faire. J'ai laissé le tissu de la housse pourrir dessous et dessus, répandre une odeur infâme entre les murs. La sensation plutôt, l'humidité. Ce mot qui fait goutter mes cheveux le long de ma nuque sans averses. La forme de dires que j'abhorre jusqu'à la moelle de leur orthographie. C'est lorsque j'ai écrasé ma carcasse tout du long, me laissant glisser d'une manière théâtrale contre l'éponge, que la porte a vibré.

Mais il n'a pas réagi, il a juste épié d'un regard exorbité, comme si à force de fixer le bois lourd celui-ci finirait par arrêter de trembler sous les faibles coups. Qui essaie de pénétrer dans son domaine ? Ce n'est que misère ici, misère jusqu'au fond de sa charogne. Qui pour ne pas s'en rappeler ? Lui qui le hurle à tue-tête toute la sainte journée. Dès l'aube parfois. Avouons qu'il ne le fait pas souvent, à cause des pavés qui volent. Quitte à mourir autant que se soit en martyre, et non en Judas.

Ahahah, c'est mon expression inexpressive qui s'est flattée de ne pas sourciller lorsque j'ai dû me relever, enroulant pour mieux la tendre cette colonne sèche qui saillit d'entre mes omoplates lorsque d'un gros dos je me pare. C'est la poignée qui a claqué entre mes doigts lorsque j'ai fait tomber le loquet, rien de plus, rien de moins, mais il faut croire que mon système enjoué d'avoir de quoi causer sous mes mouvements ai trouvé cela suffisant pour une Sonatine de trompettes. Désaccordées. Est-ce encore utile de le préciser ?

Z machin, Monsieur le Voisin. Monsieur avec un grand M car il croit que j'ai pas vu ses grands airs mais en fait, c'est lui qui n'a pas vu les miens.

Je m'en branle Z trucmuche, de tes petits discours mielleux de péteux qui en peut plus parce que j'ai crié toute cette nuit ou l'autre. Tu crois que je m'en souviens ?! Tu crois que ça me fait sursauter d'abîmer la cire d'abeilles qui repose contre tes parois ? J'en ai rien à cirer, ouai, complet. Moi je crie si je veux moi Monsieur. Il m'a sorti son plus grand sourire de focu, ça fait un paquet de dents. Moi je lui ai offert mon plus beau froncement de sourcils.Dégage dégage dégage...

Zohar n'est pas parti, cela aurait été trop simple, bonjour au revoir, la forme ? Non comme d'habitude tout le monde s'en fout. Tout le monde se fout du crieur de la jetée. Tout le monde rêve de le voir se noyer sous ses mots, là, comme ça tout d'un coup, s'étouffer sur place. Vous savez le pire c'est que cela s'est déjà produit. D'ailleurs il n'a pas dit bonjour, il n'a pas sorti un son. De son il n'aurait eu que sa grosse voix, alors il a resserré ses lèvres, juste dans l'espoir, dans le mince espoir que Zohar l'ouvre plus que de coutume, Vox est plus que prêt à le recevoir. Sauf que cela ne se passe jamais comme prévue.

Tu vois ce que je ne supporte pas chez toi, ce qui fait que tu ne vaux rien de mieux que l'ignorance. C'est que tu portes rien, tu es creux. Tout autant que ceux qui ne jettent pas la première pierre. Tu es, tu es....l'homme sans risque, l'homme aux petites violences banales. Tout ce qui est faux avec Thémis, tout ce qui me donne envie de brûler un cierge à l'hôtel le plus proche pour paradoxalement souhaiter son recouvrement sous la prochaine crue. J'ai dû retenir ma voix, tu vois, pendant que tu causais pendant que tu me servais ton regard froid qui contraste tellement avec le reste de ton visage qu'on a envie de le décoller et presque de le repeindre sur un autre. Pendant ce temps donc, moi je devais supporter de te regarder dans les yeux, même lorsque le bruit vint recouvrir partiellement ma vue, même lorsque celui-ci m'a planté ses aiguilles de crissement dans chacune de mes pupilles. Parce que je suis un homme aimable.

Et qu'il a faim aussi, il n'a rien mangé depuis tellement longtemps, et voilà que l'ineffable voisin ramène sa pomme pour lui demander s'il ne veut pas venir croquer un bout à sa table. Quel fou pour dire non ? Quelle folie plutôt, sachant que du premier il devient chaque jour plus convaincu qu'il n'en dessert pas le titre, mais bien la couronne. Il a hoché ou plutôt dodeliné comme d'usage du bout de son nez pour approuver. Il s'est fait sage, Vox, il s'est cloîtré dans un mutisme inusuel qui n'avait rien que de plus commun que son désintérêt pour la personne face à lui.

Le reste du temps ? Il l'a passé à dévaler les ruelles vrombissants sous les clameurs du monde, des siennes mêlées au monde. Il a couru jusqu'à ce que l'horizon noircisse, jusqu'à ce que le souffle lui manque, jusqu'à ce que, de ses premiers pas chez Zohar, c'est sûr le canapé qu'il va s'échouer. Une chiffe molle. Il s'est lessivé dans l'espoir d'engloutir tout ce qu'il puisse sans l'ouvrir, sans se faire de suite bouter.

[ J'ai déjà bu toute une vie.....dehors. ]

C'est tout ce qu'il prononce sur le coup, sans pouvoir pour autant entendre autre chose que « soif » car des basses sourdes, de l'acier qui se déchire, vinrent habiter ses entrailles, se mêler à une berceuse inconnue à laquelle quelques redistributions de notes n'aurait fait que le plus grand bien.


J'AI BU AUX GOUTTIÈRES DE CHAQUE MAISON J'AI TOQUÉ LORSQU'IL Y AVAIT DES TORRENTS MAIS LES PORTES CLOSES ONT ÉMIS UN SON MAT JE SUIS LA PLUIE QUI BAT SI FORT CONTRE VOS TYMPANS QU'ELLE NE VAUT MÊME PAS VOTRE REGARD DE PITIÉ FACE AUX POINTES AIGUISÉES DE VOS PARAPLUIES SILENCIEUX.


Parce que vous croyez que je n'avais pas remarqué hein ? Chien chien chien c'est tout ce que je vois dans la rue, point de loups, quelques coyotes...
Mais au fond, vous êtes tous les enfants à Pavlov.
Je crois avoir murmuré du bout des lèvres, parlant pour imager l'impression soudaine qui tordit le cartilage de mon nez. //Il continue sur le même ton, sans se rendre compte que seul son bruit interne a amplifié.

[ Ça pue ]
[ Ça pue...mais pas seulement...]
C'est vrai tout est vide ici, aussi vide que toi.
[ Il y a un soucis je crois chez toi.....chez toi.]
Je ne me souviens plus de ton prénom, tu peux bien penser que c'est impoli, pour ce que ça vaut, la politesse envers un hypocrite.
[ Il manque quelque chose ? ]

C'est de mes gestes que vint la réponse, suivant mes dires. J'ai quitté sans me retourner le moelleux de ma posture pour approcher en quelques pas de l'étagère bien rangée. Pour une seconde je me suis senti seul, alors que le volume s'est soudain mis à frémir, telle une bouilloire en fin de vie. De l'écume qui se retire, en raclant tout le sable et ses frottements avec. J'ai crissé des dents et attrapé sans le ménager le premier bouquin. Rien ne fut lisible sur le coup, j'ai bien dû, oui, essayer au moins trois fois, mais les coups de râteau en moi, le ratissage et sa pression effectués contre mes organes ont arraché les pages de mes doigts.

Ce n'est pas lui effectivement, de son point de vue, qui tout d'un coup a ouvert le volume et sans préavis, y déchire le papier en morceaux, fronçant de plus en plus ses sourcils laiteux sans comprendre, sans voir, sans plus pouvoir entendre et faire le lien de ses doigts aux papiers. Ils se sont transformés en griffes et on répandu le contenu au sol. Sa voix est sortie, dans des demi-mots coupés, des HEY, des M'Mais ?! De l'incompréhension face à ce qui se produit, et de la frustration, ainsi qu'un livre éventré sous les yeux. Qu'il referme après avoir soufflé dessus, puis repose en biais comparé aux autres.

[Clamé] Ce n'est pas personnel tout ça HEIN. C'est moche Monsieur...très....votre livre est illisible, je n'en ai pas compris un traître mot. [Clamé]

Mais je l'ai mis bancale tu vois tout vas mieux maintenant, j'ai apporté un peu de chaleur dans la pièce, puis j'ai baissé les yeux et remarqué des lambeaux de papier de partout. Sur le coup je me suis demandé ce que ce fût mais, eh, ce n'est pas mes oignons tes saletés.

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MessageSujet: Re: Entre deux bouchées. (Vox)
Entre deux bouchées. (Vox) RxkgjUaJeu 22 Jan - 12:56

Il ne l'écoute pas, il ne l'écoute jamais, il est là sans l'être réellement physique ; une présence physique mais une absence mentale. Un être qui ne semble pas vivre dans le monde réel - pour Zohar, il est encore plus vide que lui. Pourtant, il semble bien qu'il doit y avoir quelque chose, en lui ; sinon, il le regarderait, il lui parlerait. Il serait véritablement un camarade - quelqu'un que Zohar pourrait apprécier. Au lieu de cela, il n'y a rien dans son regard. Son monde intérieur monopolise toute son attention, et le sauvé n'est rien. Rien qu'une ombre au coin du regard : quelque chose d'insignifiant.

Vox le rend vide, encore plus vide qu'il ne l'est déjà.

Pourtant, il ne se départit pas de son sourire. Il continue de l'observer avec sa fausse bienveillance, faisant taire la haine qui ravage son cœur. Sors de chez moi, sors de ma vie ; des mots qu'il rêve de prononcer, mais qui lui sont impossibles. Un voisin ne sort pas de son existence aussi facilement. A moins de déménager, toutefois, il lui faudrait aussi déménager son salon - chose qu'il ne désire pas faire. Où l'installer, après ?

Zohar attend. Et observe le manège sans rien dire. Soi disant, pour se montrer tolérant. En réalité, parce qu'il ne peut pas se permettre de se montrer désagréable. Il le voit se lever, s'approcher d'une étagère pleine de livres ; et il grince des dents. Parce qu'il ne désire pas le voir faire cela. Son appartement est presque vide : il n'y a à peine que quelques meubles utilitaires, des objets qui ont une raison bien précise d'être là, et pas la moindre décoration. Les livres sont très certainement les moins justifiés, dans ce temple de l'utile. Des éléments discordants, sans raison particulière ; des fins en soi, dirons-nous. Zohar les a tous lus, ils traitent de sujets fort variés. Des légendes surtout, que Zohar a détestées sans qu'il puisse savoir pourquoi ; sans doute parce qu'il espérait y trouver une forme de divertissement, et qu'il n'y a rencontré que de l'ennui. Pourtant, ces fichus bouquins, il y est attaché. Juste parce qu'il a eu de l'espoir. Juste parce que, d'une certaine façon, ils l'ont quand même comblé. Quand bien même ils ne l'ont pas passionné, ils ont occupé une place non négligeable dans sa vie. Zohar n'a pas cessé de lire. Celui qu'il est en train de dévorer se trouve près de son lit. Et il l'intéresse tout aussi peu que les autres ; simplement, il emplit son temps. Il s'ennuie en s'occupant, ce qui vaut toujours mieux que de s'ennuyer à ne rien faire.

Alors il souffre - curieusement, peut-il encore souffrir pour quelque chose d'aussi insignifiant ? - quand il voit les précieuses s'envoler, se détacher les unes des autres, pour finir en petits fragments aux pieds du vagabond. Mais il ne dit rien. Il le laisse faire, fait comme si ce n'était rien. Ce n'est pas comme si ces livres l'intéressaient vraiment, de toute façon. Peut-être souffre-t-il autant parce que c'est Vox. Inculte. Tu n'as peut-être aucun respect pour ces livres, et moi non plus, leur contenu me laisse de marbre ; mais respecte le support de la connaissance. C'est avec des gens comme toi que le monde se porte mal et qu'on est envahis par des idiots. Rien de tout cela ne transparaît sur le visage de Zohar. Au contraire, il affiche une expression douce. Et, pendant que Vox regarde sans comprendre les lambeaux de papier, Zohar se baisse à ses pieds et les ramasse dans le plus complet silence. Ce n'est pas grave.

Cela exacerbe simplement sa haine. Zohar va jeter les morceaux de papier en se disant qu'il a bien fait de l'inviter à dîner. Voilà qui lui donnera l'occasion de venger le pauvre ouvrage. Il en profite pour aller chercher de quoi boire dans la cuisine : deux verres, une bouteille et de quoi grignoter, le tout sur un grand plateau de bois. Il revient, tournant le regard vers Vox avec un brin d'angoisse. Toutefois, tout semble en ordre, il n'a pas dévasté son salon - le sauvé ne peut donc se plaindre. Zohar pose son plateau sur la table et commence à servir les verres. Il en tend un à Vox, mais comme celui-ci ne le prend pas tout de suite, il le repose dans sa direction et trempe les lèvres dans le sien. Zohar croise les bras et appelle le vagabond. « Vox ? je t'ai servi à boire, si tu veux. » En vérité, c'est plutôt amusant de le voir ainsi, et Zohar le laisserait faire s'il n'avait pas peur de le voir ravager son domicile. Il tend la main vers les bouchées apéritifs, et se permet un sourire véritablement sincère. Cette fois, il en est sûr, il va se venger.
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MessageSujet: Re: Entre deux bouchées. (Vox)
Entre deux bouchées. (Vox) RxkgjUaSam 28 Fév - 4:20


Mains dans les poches. Un doigt qui astique celle percée de l’intérieur, gratte un peu la peau de la cuisse qui se fait sentir par-dessous. Il ne regarde pas le corps à ses pieds, qui ramasse ses déboires qu’il a déjà enfouis et dispersés aux quatre vents de ses pensées. Son regard est concentré toujours sur l’étagère où s’entasse les bibelots dans un alignement brisé uniquement par sa propre touche. Il tordit ses lèvres en une moue de dégoût. Peut-être même de jalousie. Il y a une telle beauté dans les livres, inaccessible pour notre vagabond. C’est tout un monde et même plusieurs qui reposent entre les épaisses couvertures, mais jamais au grand jamais n’a-t-il réussit ne serait-ce qu’à en lire un seul chapitre. En plus de le priver de liens sociaux stables, Thémis a eut le bonheur de le priver de culture, liant ses communications difficiles à une idiotie et ignorance renforcées. C’est risible. Tout ce cercle de morts répétées et de vies non souhaitées se trouvent être la plus horrible blague que cet endroit ait pu lui offrir. Il n'y a rien de pire que de se sentir déchet, et de n’avoir rien auquel se raccrocher pour nous prouver le contraire. Il ne remarque même pas Zohar s’en aller dans une autre pièce. Il s’est détaché d’un des renflements de son tissu pour faire glisser deux ongles le long des reliures, mimant du bout des lèvres leur titre, sourcils froncés, le visage s’épanchant de quelques centimètres sur le côté. Il profite de cet instant. Il profite de pouvoir rajouter quelques pierres à sa frustration et ses sentiments d’injustices. Ce n’est qu’une étagère, pas très large, et pourtant tant d’objets inaccessibles l'y narguent tout en prenant la poussière. Comme s’ils valent mieux, comme si tout vaux mieux.

Peut-être que c’est le cas. Peut-être que ça lui fait plaisir. Il n’y a aucune raison qui justifie la fausse amabilité de ce voisin à mon égard, rien si ce n’est de pouvoir rire de moi. Est-ce que les pages au sol un instant plus tôt sont extraites de ma personne, de ma propre rage envers…envers quoi… ? J’ai juste envie de te transformer en papier mâché, de te rendre aussi mou que tu le laisses paraître. Je suppose en réalité que tu es juste un paquet de nerfs dont personnes ne veut. Il y a quelque chose de profondément triste à te regarder Machin, de te savoir si seul dans tes mesquineries passagères et ta gentillesse accommodante. J’ai attrapé un autre roman sans rien en faire, je souhaite soupeser son poids, le long de mon corps, comme une extension à mon bras. Le poids de la culture. Mon visage se pointe un peu en l’air pour épier par la fenêtre qui se trouve plus loin, mon corps se détournant de la minime bibliothèque pour s’en approcher par automatisme –il a tendance à suivre sans se rendre compte lui-même, sans que je le retienne. Au fond je me fiche de mon propre corps, je me fiche de ma propre tête, je me fiche d’être un idiot.

Je rêve d’être tellement pire Zzoz…..

Il n’entend pas non plus le service rendu, il ne regarde même pas dans sa direction. Il observe plutôt la jetée au loin et l’eau qui s’étale à perte de vue encore bien plus, jusqu’à l’horizon. Il ouvre la fenêtre, machine, balance le livre par elle, le dévisage retomber sur la tête d’une personne qui s’évanouit au sol. Ça ne le fait pas rire, ça ne lui fait rien du tout. Il regarde juste, ne s’étant pas départi de ses sourcils brusqués depuis tout à l’heure. Les gens ne s’amassent pas autour de la jeune femme étalée, ils évitent le coin en regardant un peu en l’air. Il ne faudrait pas qu’ils s’en ramassent un à leur tour. Il a un rictus mauvais, puis claque la vitre en soupirant sans pudeur. Tout le monde se fiche de vivre, tout le monde se fiche de mourir, tout le monde se fiche de tout.

Je pourrai hurler pour l’éternité que mes cris ne résonneraient dans aucunes oreilles. Tout cela pourrait être un simple manque de foi si j’étais muet. Le monde a décidé de ne pas tendre l’oreille. Amour comme haine m’ignorent royalement, sympathie comme….non heureusement il y a toi, très cher voisin pour ce second-là. Mes jambes se mettent en branlent pour se retourner, se rapprochant de la table. Il a toi et tes messes-basses invisibles, ton sourire si putride, il y a toi et ta maison bien rangée et simple. Tu ne trompes personnes, tu entends tu ne trompes personnes tu ne

[Hurlé] TROMPES PERSONNES [Hurlé, pointant un doigt tremblant et accusateur au-dessus de la table dans sa direction]

Mon autre main enfouie jusqu'alors sort furtivement du renfoncement pour aller attraper les apéritifs. J’ai étendu comme des serres mes doigts dessus, peu dégourdis, qui ont tôt fait de les écraser un peu entre eux alors que je les ramène à ma gueule pour en avoir une portion de goût, fourrant complètement cette cavité avide et affamée jusqu’à l’étirement comique de mes joues. Rien à battre de toi, rien à battre des conventions. Des mercis pour ta trogne je n’en ai pas. Je n’ai rien, à part la langue qui vrombit contre les textures irritantes, la gorge qui se resserre sous les papilles titillés dans le plus mauvais sens du terme. J’ai faim, tellement.

Tellement…

D’un regard un peu choqué il regarde Zohar sans plus bouger, ni même mâcher, il jauge, à l’intérieur de sa caboche détraquée et en pleine débandade musicale ce qu’il doit faire dans une pareille situation. C’est immonde, rien ne va ensemble, c’est aussi désaccordé que lui l’est. Mais un homme affamé est capable de tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi. Vox n’est pas très reconnu pour son courage, oh mais pour sa sottise il n’y a pas de soucis à se faire. Ses dents commencent à se mettre en mouvements à contre cœur. Il ne quitte pas l’homme en face de ses quatre pupilles, tente de l’assassiner avec. Il se demande toujours, son cerveau ne veut plus arrêter de cogiter.

Tu l’as fait exprès hein tu l’as fait exprès, tu ne peux pas me voir en peinture en vrai, tu peux à peine me piffer j’me disais aussi que c’était bien trop aimable à toi d’inviter le vagabond que tout le monde veut égorger vif. J’ai laissé retomber mes mains sur le bord de la table, appuyant de tout mon poids dessus. J’ai penché mon torse, épaules rentrées. J’ai mâché et dégusté, déglutis et ingurgité. SANS. TE. LÂCHER. De mon petit air accusateur qui veut dire que je sais. Je sais je sais mais tu vois je suis tellement teellleeeement loin de tout cela. Tellement au fond, bien plus au fond que jamais tu ne le seras. J’en tire une certaine fierté à vrai dire. Lorsque ma langue ne râpe plus contre aucune de ses ignominies, je prends le temps de tirer une chaise et de m’installer, dessus, paume à plat contre le bois.

[Il s’est habillé d’un sourire moqueur et un peu attristé. Il n’a pas mal, il n’y a plus grand-chose qui lui fait autant mal que lui-même, sa voix dérape hors de sa gorge plus comme une constatation qu’autre chose, il la déroule et l’étale contre les murs de la pièce, la plaque contre le visage de zohar lorsque il fait claquer langue et palet, entrechoque les dents entre elles dans un fatalisme sans nom. Il n’attend rien de lui, après tout] Heureux ? T’es Heureux là ? J’ai pas soif j’ai dit. Mais toi t’es heureux ? Tu veux d’autres raisons ? Tu veux une bonne raison ? [Bruit de gorge raclée, une glaire qui passe mal.]

Il jette un coup d’œil au verre d’eau puis l’attrape pour le projeter contre le mur tout en accompagnant son geste de son corps entier, se relevant quelque peu de la chaise qui grince en reculant, d'une torsade de son tronc, avant qu’il ne se laisse retomber sur l'osier tressé sans finesse. Il ne rapproche pas de nouveau son siège de la table. Il ne veut pas tenter de recoller les morceaux. Aller vous faire voir. Il ne pense qu'à la propreté de son geste, sans penser aux personnes derrière. Il n'a pas assez de contenance pour diriger plus tout ce qui déborde de lui, mais ne ricoche jamais dans le cœur des autres.


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MessageSujet: Re: Entre deux bouchées. (Vox)
Entre deux bouchées. (Vox) RxkgjUaMar 3 Mar - 22:05

La flamme de la vengeance brûle dans le cœur de Zohar. Il est assez rare qu'il ressente des émotions aussi violentes, mais il est forcé d'admettre que c'est ce qui se passe avec Vox. Il ne peut pas contrôler cet afflux de rage et de déception en le voyant. Rage en voyant à quel point ce type peut se montrer agaçant et irrespectueux - alors que tout va tellement mieux quand on prend la peine de suivre les règles de politesse élémentaire, comme regarder quelqu'un droit dans les yeux quand il vous regarde. Et déception - car il est déçu de ne jamais être au centre de l'attention du vagabond. Zohar n'a pas envie d'être un suppliant. Il veut simplement que sa présence seule suffise. Ce n'est pourtant pas trop demandé. Comme les choses seraient différentes si seulement Vox daignait lui accorder un peu d'importance ! Au lieu de cela, son arrogance et son indifférence apparentes lui ont valu la haine de Zohar - et pourtant, il n'est pas fait pour haïr. Il réfléchit beaucoup trop pour s'abandonner dans une telle relation.

Il ne trompe personne ? Zohar ne réagit pas, même si cela lui fait fichtrement mal. Il ne trompe personne. Eh bien, il n'a pas prétendu être un maître de la tromperie. Il n'est rien qu'un coiffeur dont l'âme a été assez pure pour pénétrer en ce monde sans en avoir à payer le prix. Il ne se sent pas supérieur pour cela, mais il le pourrait. Parce que Vox, lui, ne pourra jamais se targuer d'un tel honneur.

Comme il déteste la façon dont Vox le regarde. La façon dont Vox tourne autour de ses livres - précieux trésor, en grande partie parce qu'ils lui appartiennent, à lui et à nulle autre. La façon dont Vox se fiche de son quotidien bien rangé, de son environnement impeccable, signe d'un esprit carré et qui, peut-être, n'ose pas s'extérioriser. Il voudrait le lui faire payer. Mais il ne veut pas lui faire de mal. Il en serait parfaitement capable. Toutefois, il sent que ce n'est pas la solution à adopter. Que c'est la meilleure façon de prouver son insuffisance. Alors Zohar prend les choses avec le sourire - sourire factice, l'a-t-on déjà vu sourire sincèrement dans une telle situation ? - en proposant un rafraîchissement. Et il l'observe. Dévisage doucement le vagabond pendant que celui-ci s'empiffre - ce n'est pas le terme exact qui conviendrait, mais il ne déguste pas comme le ferait le coiffeur, il y a quelque chose de mécanique et de forcé dans son attitude qui n'échappe guère au sauvé. Puis Vox s'assoit, et on sent que cela lui demande un effort. Le coiffeur conserve son sourire figé, n'ayant pas oublié à qui il a affaire ni la blessure narcissique que celui-ci lui inflige volontairement. Il a raison de lui en vouloir, de chercher à le rabaisser. Parce que Vox fait de même. Il ne cherche pas à apaiser Zohar, non, il semblerait que lui-même soit aveuglé par quelque chose qui l'empêche de raisonner. Ils s'opposent parce que c'est ainsi qu'ils arrivent à communiquer. Zohar ne voit pas d'autres moyens. Peut-être le regrette-t-il. Mais cela ne comble pas vraiment le vide qui lui dévore le cœur. Vox est toujours aussi inaccessible, aussi agaçant.

Est-il heureux ? Peut-on être heureux d'inviter un homme pareil à sa table ? D'avoir dépensé tant d'efforts pour lui (dé)plaire ? Zohar reste un instant songeur, ses yeux glacés contemplant Vox avec un brin d'espoir. Qu'il explose devant lui, qu'il lui prouve qu'il n'est rien qu'un monstre. Et cela ne rate pas. Le verre de Vox vole en direction du mur, et à nul instant, Zohar ne cille. Avec ce qu'il a fait à son livre, il s'attendait à une réaction de ce genre. Il n'est pas déçu. C'est comme si la violence semblait être la seule réponse que le vagabond pouvait donner. Avec une extraordinaire patience, dont il ne saurait faire preuve s'il n'avait pas son idée derrière la tête, Zohar se contente de le regarder d'un air neutre. Aucune lueur d'accusation sur le visage. Il ne bouge pas, ne se lève pas pour ramasser les débris. Il l'a fait pour le livre ; il ne le fera pas pour le verre. Pas cette fois. Il a peut-être eu tort de montrer qu'il donnait de l'importance à ses possessions matérielles - même si leur importance est assez relative, quand on y réfléchit ; il ne fait que défendre ce qui lui appartient, peu importe ce dont il s'agit. Ce verre brisé n'est qu'un dégât collatéral. Et Zohar finit enfin par réagir et répondre. « Non, je ne suis pas heureux. Tu insultes mon hospitalité malgré tous les efforts que j'ai pu fournir pour que tu te sentes bien. » Car des efforts, on peut dire qu'il en a faits, et qu'il continue d'en faire. Bien sûr, s'attendre à ce que Vox le reconnaisse serait trop beau. Mais Zohar savoure la situation. Le fait d'exciter ainsi la haine de Vox, tout en se montrant extérieurement irréprochable - oui, voilà qui lui convient tout à fait. « Je t'ouvre les portes de mon foyer, je t'offre à boire et à manger, et je ne te reproche pas ce que tu casses. Ne crois-tu pas que c'est toi qui te crées tout seul tes problèmes ? Je tenais simplement à entretenir de bonnes relations de voisinage. » Quel menteur. Il est certain que Vox le comprendra parfaitement, même si son intonation, plutôt maîtrisée, est assez convaincante pour persuader quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'état de leurs relations. Ce n'est qu'à ce moment-là que Zohar se lève et s'approche de la porte. « Si tu n'as pas soif, tu as peut-être faim. » Aucune générosité derrière son affirmation, ce n'est là qu'une simple façon d'annoncer la suite de son programme.
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