daybreak's bell #glamor

DAYBREAK'S BELL

Quiconque aurait la force de jeter un œil à l’extérieur à une heure aussi hâtive aurait le plaisir – ou le malchance, chacun son avis – d’apercevoir une grande silhouette avançant à un rythme presque inquiétant. Des habits trainants au sol, un sourire indescriptible à cause d’une source de lumière inexistante, on pourrait croire à la faucheuse visitant Eraclae, la mort venue faire sa récolte de vies. Pourtant, on fait glisser le rideau, jette un œil dehors, aperçoit cette silhouette et retourne aux bras de Morphée, parce qu’on sait qu’il n’y a que le gouverneur d’Eraclae pour se lever avant même le jour.

Peut-être que j’avais mal calculé la veille, mais même après avoir terminé mon tour de la ville, l’astre solaire se faisait toujours attendre. Je n’avais habituellement pas le temps de terminer ma ronde quotidienne avant le lever du soleil, mais voilà qu’aujourd’hui j’entame la seconde et les étoiles sont toujours aussi visibles dans la nuit. Peut-être que c’est simplement mon corps, conscient qu’il quitterait les murs de la ville aujourd’hui, qui s’était réveillé plus tôt par anticipation. Soit, j’étais éveillé et en forme, presque excité même, dans l’incapacité d’ôter ce sourire étiré sur mes lèvres. Un jour de congé m’avait été autorisé par ma propre personne pour la première fois depuis quelques mois surement. Mon métier de gouverneur ne m’avait jamais épuisé au point où je puisse souhaiter du repos loin de la ville, jamais je n’avais voulu abandonner les habitants pour satisfaire mes désirs personnels. Pourtant, Glamor avait réussi à attiser ma curiosité à la mention d’une journée aux sources thermales.

Je n'ai jamais eu de grande attirance pour cet endroit ou tout ce qui est lac, mer ou tout autre étendue d'eau. Loin d'être une peur, le simple fait de sentir un liquide glisser sur ma peau me rebute et nager est probablement la pire des choses que je puisse faire dans ce corps faiblit. Etrange, mais je vis avec. Pourtant, c'est avec des scintillements dans les yeux que j'apprécie le paysage presque artistique qui se dresse devant moi. L'air est épais, prit dans une vapeur agréable qui rendait l'endroit plus intime encore. J'ai marché pendant une, peut-être deux heures, et pourtant l'aube ne fait que commencer, la rosée du matin visible sur la végétation omniprésente.

Je me pose sur une roche éloignée de la principale source d'eau - qui sait quel genre de sot pourrait me jeter à l'eau - et me sens rapidement à l'aise, bercé par les merveilles sonores de Dame Nature. Peut-être que c'était le moment parfait pour me laisser fondre dans un court sommeil, peut-être que j'avais dis à mon cher Glamor que je passerai à Libra pour que l'on fasse le chemin ensemble et peut-être que je me suis réellement endormit au beau milieu de la nature, exposé a tout danger et à quiconque qui eu toujours voulu assassiner le gouverneur d'Eraclae.

ft. bis (g mal)

Somme toute tu es plutôt ravi d’habiter à Libra, quand tu y penses. Cette immense ville élégante est près de tout, c’est le centre du monde! C’est si facile pour toi de te rendre autre part et ce sans même devoir te dématérialiser. De toute façon, tu n’as jamais été très friand de ce genre de pratiques barbares : tu préfères marcher jusqu’où bon te semble plutôt que d’avoir l’estomac tout retourné. Puis, aujourd’hui n’est pas une journée pour être malade et avoir envie de rendre ton petit déjeuner, oh que non. Aujourd’hui, tu t’es mis sur ton trente-six. Si si ton trente-six, parce que le trente-et-un c’est démodé et tout le monde le sait.

Même si le but de la journée est de ne pas garder tes vêtements sur ton superbe corps, tu as tout de même pris la peine de sélectionner ta chemise la plus belle et tu as coiffé tes cheveux avec cette superbe courbe qui fait des jaloux. Pour ce délicieux Gouverneur qu’est Bis, tu as sorti le grand jeu. Après, ce n’est qu’une journée banale aux sources chaudes, mais tu ne fais jamais dans la demi-mesure alors bon. Tu es quand même de sortie et ça te rend tout fébrile d’aller rejoindre quelqu’un à l’extérieur de la ville, en région. Mais bon soit, qu’est-ce que tu ne ferais pas pour Bis de toute façon. Tu as même mis tes tongs roses avec la petite attache en forme de fraise, tout ça rien que pour bien paraitre auprès du Gouverneur. D’ailleurs elles vont plutôt bien avec ta chemise orange colorée de losanges verts néons. Ton sens de la mode ne trompe personne, ça c’est clair.

Tu préfères quand même la belle ville de Libra à tout ce qui l’entoure, tu te sens en sécurité en ville, plus à l’aise. Tu as plus de repères et tu connais les raccourcis et allées à éviter. Mais à l’extérieur c’est plutôt confus, tu aurais peut-être mieux fait de te dématérialiser finalement. Tu ne t’aventures pas très souvent à l’Est, ou tout du moins pas quand Bis n’est pas là. C’est d’ailleurs tout un hasard que vous vous y soyez rencontré puisque tu n’y voyages presque jamais. Mais bon, ce ne sont que de lointaines histoires auxquelles tu repenses en souriant stupidement.

Tu ne sais pas trop pourquoi tu as proposé les sources chaudes : peut-être qu’au moment où tu l’as proposé tu avais si peur que Bis refuse de s’éloigner d’Eraclae que tu as proposé l’activité la plus près de chez lui, sans trop te soucier du fait que tu allais devoir te déplacer toi-même. Pas que tu regrettes, Thémis non, mais tu aurais peut-être pu trouver quelque chose de plus accessible. M’enfin, ça ne servait à rien de te lamenter puisque tu avais atteint les Sources sans tracas. T’étais un peu princesse en vrai, mais c’était un secret que même tes tongs roses avec des fraises ne pouvaient trahir, pas vrai?

Pourquoi Bis t’inspire autant d’affection est un mystère auquel tu ne pourras probablement jamais répondre. Il faut dire qu’il est plutôt beau garçon et que ton tribut n’a pas affecté ton jugement sur le corps des hommes et des femmes – tu n’es pas particulièrement sélectif sur un genre ou sur un autre, même si d’emblée on te colle sur le front une étiquette d’homosexuel – du coup il y a au moins un domaine dans lequel tu as du goût. Tout ça pour dire que quand tu le trouves étendu sur une roche à dormir comme un chaton – il n’y a pas de bébé à Libra alors tu ne peux pas vraiment utiliser l’expression dormir comme un bébé – ton kokoro fait doki doki et tu as envie de faire des couinements de petites filles. Là c’est peut-être la faute aux tongs. Tu te sens presque mal de secouer doucement son épaule pour le réveiller, mais c’est pour la bonne cause.

△ Bis? Bis réveilles toi, ton prince charmant est enfin arrivé.

Tu lui aurais lancé un magnifique clin d’œil s’il n’avait pas eu les yeux fermé, ohlala.

DAYBREAK'S BELL

Je n’étais pas sûr de la durée exact de ma sieste, ou plutôt ce moment honteux où je m’étais vulnérablement endormit sur un rocher. L’air était trop bon, trop pur, trop doux pour que je me puisse me réveiller. Même les piaillements des volatiles paraissaient agréables dans le monde des rêves. Toujours plongé dans ce dernier, j’avais des sensations bizarres, un plaisir lucide qui faisait frétiller mon corps qui se trouvait aux sources et non dans mon rêve, sur un lit qui ne paraissait pas le mien. Je ne sais plus différencier le rêve de la réalité. Une chaleur étrange me parcours, mon poil se dresse, mon souffle reste coincé quelque part dans ma gorge. Ca se secoue, c’est flou ; entre ce monde fictif et le monde réel, j’arrive à faire sortir quelques mots : « G-Glam… j-j’ai mal… »

Le son même de ma voix résonnant dans mon esprit me sort de cette douleur, pourtant plaisir. Je ne sais plus trop où donner de la tête ; sur ce qui venait de sortir de ma bouche, ou sur les jolis souliers roses bonbons que j’aperçois dès que je tourne la tête. Mes paupières sont affaiblies pour une joyeuse lumière qui vient soit du soleil enfin levé, soit de l’homme à mes côtés. Un inconscient sourire se dresse sur les coins de mes lèvres alors que je me redresse. « O-Oh… Bonjour Glamor. » J’essaye de chasser la gêne dans ma voix et le rose sur mon visage, mais surtout les souvenirs flous de ce rêve que je venais de faire dont le protagoniste n’était personne d’autre que l’homme face à moi. « D’après mes piètres connaissance en fiction romantique, le prince charmant est tout de même censé réveiller sa princesse grâce à un baiser. A moins que le rôle de princesse ne soit déjà occupé ? » Ma voix est toujours basse, presque fragile, et mes pensées emmêlées. Jusqu’ici, le ridicule de mes propres paroles dépassait le respect que j’avais pour moi-même.

D’un mouvement rapide de main, j’essuie toute poussière qui aurait pu s’accumuler sur mon kimono bleu marine pendant mon sommeil. J’ai d’ailleurs un sourcil qui se hausse en jetant un œil au revêtement de Glamor. Je ne pourrais jamais lui en vouloir de ne pas savoir accorder les couleurs mais j’ai comme des remontées gastriques alors que je glisse le regard sur ses pieds. « Sympathiques les tongs roses… Tu n’aurais quand même pas fait cet effort pour moi ? » En toute honnête, je ne l’espère pas, je me sentirais presque blessé si la réponse est positive. Voyons, Glamor, ce sont des chaussures pour fillette, comment as-tu réussit à faire le chemin de Libra jusqu’ici sans te faire égorger. Je garde ces pensées pour moi alors que je me console à la vue de son visage étincelant, à croire qu’il utilise un genre d’élixir directement fait à partir d’étoiles. Sa peau est nette et sa coiffure tellement précise que j’aurais presque envie d’adopter ce style. Mon ressenti envers Glamor, c’est tout un mélange étrange de sentiments d’admiration, de léger mépris et d’envie – j’ai pourtant encore du mal à limiter cette admiration et cette envie.

ft. bis (g mal)

Tes deux sourcils se haussent et ta mâchoire manque de se décrocher : si tu n’avais pas ce self-control de gentleman, tu aurais perdu ton sang-froid et tu te serais probablement jeté sur Bis sans rien demander de plus. Mais non, non bien sûr que non. Tu dois rester planté là à l’écouter marmonner ton nom dans son sommeil. Tu passes une main sur ton visage en essayant de te convaincre que ce n’est pas ce que tu penses et qu’il doit rêver de toi parce que vous avez décidé de vous rencontrer aujourd'hui. C’est seulement son inconscient qui le prépare à votre journée, rien de plus. Oh, tu ne pourrais pas avoir plus raison. Mais bon, la raison pour laquelle tu lui ferais mal dans ses rêves te laisse perplexe : tu es plutôt doux comme homme, tu te demandes bien ce qu’il se passe dans sa tête. Oh, tu ne l’avouerais pas, mais tu irais décrocher la lune pour savoir à quoi il rêve. Mais tu n’as pas le temps de te rendre à la Lune et voilà qu’il se réveille. Tes interrogations n’auront duré que quelques instants.

Tu te sens faible face à Bis, il te brouille l’estomac un peu et jette des sparkles dans tes yeux. Tu aimes bien ce qu’il porte, ça manque un peu de couleur mais tu aimes bien ce style : et puis le modèle à l’intérieur est plutôt pas mal dans son genre aussi. Tu te mordille le coin de la lèvre en essayant de ne pas t’agiter, tu te sens comme un petit garçon à qui on a promis un jouet et qui essaie d’être sage pour qu’on ne le lui retire pas.

△ Qui a dit que mes lèvres princières ne se sont pas posées sur les tiennes? Tu avais l’air de dormir plutôt… profondément.

Tu ne peux pas t’empêcher de sourire, c’est beaucoup plus fort que toi. Mais tu fais de gros efforts pour ne pas paraître trop démesuré. Les apparences toujours les apparences : surtout avec Bis, il n’est pas question que tu passes pour un bougre avec une personne si raffinée. Bis mérite le meilleur de ta personne, et c’est ce que tu essaie de lui offrir sur un plateau d’argent.

△ Si? Tu ne les trouves pas jolies?

Tu ne sais pas trop si tu dois avoir un pincement au cœur ou non : est-ce que Bis dit ça parce qu’il ne les aime pas, ou parce que ça le mets mal à l’aise que tu aies pu penser à lui en t’habillant? Tu espères que ce n’est pas la première option, toi qui t’es forcé rien que pour lui. Tu lui lances enfin ce clin d’œil qui te démangeait et tu lui fais un sourire à lui en faire chavirer le kokoro.

△ De toute façon, je ne vais pas les garder bien longtemps. On est venu pour se baigner, si tu te souviens bien.

D’ailleurs, tu te diriges vers l’eau doucement. L'eau n’est pas bien profonde en réalité, lorsque tu le regardes tu es capable d’en distinguer le fond. Ça aurait été plutôt ennuyeux de ne pas pouvoir se poser sur le bord des rochers, mais il y en a quelques un qui sur lesquels vous pourriez vous asseoir sans trop vous éloigner des sources. Thémis sait que l’eau se refroidit assez rapidement lorsqu'on s’éloigne un peu trop des sources. Tu défais déjà tes sandales et tu comme tu as mis un bermuda brun-beige, tu peux t’asseoir au bord de l’eau chaude et y tremper tes jambes jusqu'au mollet. Tu les retireras complètement un peu plus tard, vous n’êtes pas pressé, et puis il faut bien commencer quelque part.

△ Tu viens? L'eau est plutôt bonne!

DAYBREAK'S BELL

J’ai une soudaine sensation étrange dans mon visage ; il tremblote et mes pommettes sont probablement aussi roses que les souliers de Glamor. J’avais espéré qu’il ne fasse pas attention à mes premières paroles mais il a fallu qu’il combine embarras et honte dans la même phrase. J’ai envie de me cacher derrière mes mains, ou sous l’eau carrément, mais je suis encore engourdit de mon sommeil. Mon subconscient voulait probablement qu’il l’ait fait, que ses lèvres rosées se soient posées sur les miennes, mais pour ma propre santé mentale je préférais que ça soit un sanglier qui l’ait fait.

« C’est particulier… mais tu auras toujours mon admiration pour ton style Glamor, tu le sais. » Oh, admiration ne voulait probablement pas dire approbation à chaque fois, mais je suis toujours fasciné qu’il ait pu recevoir un tribut comme tel. Ca me faisait toujours un peu rire au fond, mais peut-être que pour lui c’était aussi essentiel que les damnés qui perdent un de leurs sens. Du coup, je me demande souvent à quoi Glamor ressemblerai si Thémis avait décidé de lui gracier son sens de la mode. Son clin d’œil me fait sortir de mes esprits et fait également sortir un ricanement de ma voie orale. C’est loin d’être de la moquerie, mais peut-être juste mon côté un peu hystérique qui ressort face à ce bel homme.

Oh, la baignade, c’est vrai. Je suis Glamor du regard, une grande paresse ressentit dans mon corps – je repartirai bien au monde des rêves pour une autre poignée d’heure pour peut-être essayer de continuer ce rêve. Ou non, il est préférable de l’oublier. Je me lève doucement lorsqu’il m’appelle et je me dépêche un peu, ne voulant attiser aucune impatience. J’arrive aux côtés de Glamor, essoufflé d’avoir même marché deux mètres et me rassoit à ses côtés, douloureusement, soupirant. Je me débarrasse de mes geta et des chaussettes qui vont avec pour les déposer aux côtés des tongs roses – allez faire ami-ami, tient. Je plonge délicatement mes jambes dans l’eau, remontant mon kimono à mes genoux en même temps. « Pas mal… » Je dis avec un doute sur mon visage alors que je balance doucement mes jambes sous l’eau. « Pour ce qui est de la baignade… je te laisserai nager seul avec les créatures marines, je n’ai pas la meilleure des relations avec l’eau. » Je me gratte la joue de mon index, me sentant comme honteux de dire ça alors que l’on s’était déplacé ici pour une baignade plaisante entre amis (AHEM). Je regarderai Glam de loin et apprécierai les courbes de son joli corps se refléter à la surface de l’eau, j’apprécierai un peu trop. « A moins que tu veuilles me servir de support ? Et par ça je veux dire… moi sur ton dos. » Quiconque s’associe avec moi devrait avoir à vivre se calvaire que de me porter sur leur dos.

ft. bis (g mal)

△ Oh Bis, je sais que tu veux désespérément coller ta peau à la mienne, mais malheureusement l’eau est si peu profonde près des du bord ça ne servirait à rien. Il a des roches sur lesquelles tu peux t’asseoir si tu as les jambes lourdes, en plus.

Tu aurais pu jouer le jeu et le garder sur ton dos, mais vous auriez eu l’air un peu stupide dans cinq pieds d’eau. C’est probablement toi qui aurais le plus apprécié d’avoir Bis de lové tout contre toi, apeuré par l’idée de se noyer dans les sources, mais c’est beaucoup plus facile de pointer du doigt les autres. Surtout quand c’est Bis, il est si amusant à taquiner, toujours sérieux toujours droit toujours poli, il a tout pour te plaire. Et puis, quand il complimente tes goûts tu as envie te l’attraper par la taille pour lui faire un tas de baisers langoureux. Ahem, c’est beau rêver Glamor. Mais Bis, Bis est tellement formidable, c’est un des seul à aimer tes goûts. Il est tellement génial, ça te saute aux yeux à chaque fois que tu le rencontre.

Il est probablement encore plus génial lorsqu’il remonte son kimono, tu le regardes faire du coin de l’œil et tu maudis Thémis qu’il ne l’ait pas remonté un peu plus haut. T’as presque chaud et ce n’est pas rien qu’à cause des sources, oh non. Tu décides donc de déboutonner ta chemise, si si, comme ça comme si de rien était. Tu la plies soigneusement et tu la pose derrière toi, au sec. Tu te mets à l’aise au soleil et tu espères secrètement que ça va inspirer Bis à faire de même. Tu fais toujours dans la subtilité Glamor, ohlala. Tu étires tes bras vers l’arrière et tu prends la pose rien que pour le soleil : ta peau est quand même plutôt claire, mais elle ne l’est pas du tout comparé à cette de Bis. Oh Bis et sa jolie peau de lait, Bis et ses jolis cheveux bleutés comme les tiens. Tu soupires et tu enfonces un peu plus tes jambes dans l’eau, mais pas trop. Tu ne voudrais pas abimer tes jolis vêtements.

△ Mais si tu veux vraiment faire le koala sur mon dos, je me vois mal te le refuser. Enfin, je me vois mal te refuser quoi que ce soit.

Tu essaie à peine de lui faire du gringue, avec ton petit sourire en coin lorsque tu lui dis ça. Tu pourrais bien dire que tu es comme ça avec tout le monde, mais ce n’est pas tout à fait vrai. C’est vrai que tu es charmeur en général, mais avec Bis c’est différent. Tu le piques, tu essaie de l’embêter et d’attirer son attention, de le faire craquer. Rien que de l’avoir entendu soupirer ton nom dans ses rêves te prouve que tu te débrouille plutôt pas mal. Tu vas le pousser à bout, tu attends sagement que ça soit lui qui craque pour toi, pas l’inverse. Même si en réalité tu as totalement flashé sur lui. Mais c’est encore un secret oui oui, il doit simplement penser que tu es un petit con qui le drague ouvertement.

DAYBREAK'S BELL

Les allusions de Glamor me donnent la soudaine envie de tomber dans l’eau tel un piquet et ne plus jamais remonter à la surface, ainsi, je n’aurais pas à me cacher de l’embarras qui prend place sur mon visage sous forme de rougeur sur mes pommettes. Des allusions ? Il est plutôt explicite sur tout ce qu’il dit et ça n’arrange rien. Glamor comme cheval, ça aurait pu être drôle ma foi, tant pis pour toi.

J’aurais pu rester à faire trempette pendant des heures, à regarder le courant contourner mes jambes avec pour fond sonore simplement la nature de Thémis. Mais mon regarde se tourne automatiquement aux mouvements de Glamor. Doucement, il expose la peau de son buste à l’air libre et dépose sa chemise proprement pliée plus loin. Mon cœur s’accélère brusquement alors que mes yeux restent rivés sur sa peau qui m’a l’air si douce. Les bouts de mes doigts me chatouillent alors que j’ai besoin d’énormément de concentration pour ne pas m’avancer inconsciemment vers le torse de Glamor et commencer à le toucher salement.

Je bascule mon regard vers le sien en espérant qu’il ne m’a pas vu le dévorer plus tôt. Ses paroles sont plutôt alléchantes, tout du moins la partie où il m’offre tous ses services. J’ai un moment de réflexion et un sourire taquin qui se dessine sur mes lèvres. « Tu ferais tout ? Vraiment tout ? » Et puis, j’ai l’esprit comblé d’idées farfelues. « Je te refiles mon rôle de gouverneur alors. Se lever avant même le soleil et faire des rondes pour faire fuir les prospecteurs, courir entre Libra et Canaan pour assister à des réunions qui veulent l'abolissement d'Eraclae, écouter toutes les requêtes des habitants et aller cueillir les pommes de Mamie qui habite au sud de la ville alors que les seuls pommiers sont au nord. » Un soupir m’échappe alors que je décris mes longues journées de travail. Longues ne serait pas le terme approprié pour n'importe qui d'autre, mais sachant que le parcours d'Eraclae du nord vers le sud me prend une demie journée à pieds, alors je me permets de les appeler extrêmement longues, même.

« Ca faisait vraiment longtemps que je ne m’étais pas accordé du repos digne de ce nom. Merci de m’avoir sorti de ma sphère, Glamor. » J’adresse un sourire reconnaissant à mon camarade. S’il ne m’avait pas proposé de venir aux sources, je n’y aurais jamais songé alors que même ces quelques heures ici m’ont déjà pleinement reforgé. J’inspire l’air pur, profitant de ces moments de calme absolu. Faiblement, j’appuie mes mains sur le rocher et me rapproche de Glamor, jusqu’à ce que nos hanches se collent. Je me tourne légèrement et met une main dans mon dos, pointant le nœud de la ceinture de tissu fixée au niveau de ma taille. « Pour l’instant, je te demanderai juste de me défaire la ceinture de kimono, s’il te plait. » Je me penche légèrement et pose les coudes sur mes genoux pour laisser à Glamor un meilleur accès au dit nœud. J’ai amplement la force de défaire le nœud – la preuve, je l’ai fait moi-même – mais j’ai juste envie de laisser à Glam l’honneur de me déshabiller, pour répondre à ses séductions d’il y a quelques instants.

ft. bis (g mal)
hrp: cette réponse est tout sauf sérieuse

Ça aurait été tout aussi amusant si Bis s’était permis de faire des allusions dans le même genre que les tiennes. Voir même plus : parce qu’il faut dire que ça te ferait bien kiffer ta maman que Bis t’envoie des signaux cachés dans ses propos. Sauf que voilà c’est bien triste mais Bis n’est pas comme ça, eh non. Enfin, tu ne crois pas. Puis après, ça fait un peu parti de son charme qu’il ne se laisse pas embobiner par tes tournures de phrases langoureuses. Il se fait désirer ce coquinou et t’aime plutôt ça, ça t’en es certain.

Mais voilà qu’il se lamente et oh, oh si ce n’était pas Bis tu aurais fait la sourde oreille. Écouter les autres parler de leur pauvre petite vie ennuyeuse n’est pas l’une de tes activités préférées : mais c’est Bis et les paroles de Bis sont sacrée, si si. Tu préfères bien plus lorsque les gens ont des potins à te raconter, ou des secrets, ou des trucs comme ça. M’enfin, Bis est trop mignon pour que tu puisses dire quoique ce soit. Même si il dit un peu des bêtises là : toi en Gouverneur d’Eraclae? C’était l’univers entier qui risquait de se désagréger si ça venait à se produire, il en avait de drôles d’idées ce petit chou à la crème. Mais tu retrouves vite l’envie de lui faire des petits bisous tout doux – ahem, tu te reprends – quand il te sourit en te remerciant. Oh, ce sourire il te fait chavirer la tête. T’as envie de le manger tout rond.

△ Tu m’imagines sérieusement en Gouverneur? Tu risques de revenir et il n’y aura même plus d’Eraclae, quelle idée. Puis pour l’invitation, tout le plaisir est pour moi tu sais.

Et puis et puis et puis il fait ce truc, là. Tu ne comprends pas trop sur le coup en vrai, tes neurones ont grillé, c’est court-circuit général dans ta tête. Il se penche en avant comme ça et dans ta tête tu te dis que ça ferait une jolie pose de pin-up, ou de mannequin tiens. Avec ses petits coudes de plantés dans ses genoux, ohlala mais il essaie de t’aguicher ou? En plus il te demande de détacher son nœud : tu es tout disposé à le faire évidemment mais tu ne veux pas trop te hâter tu veux faire durer le plaisir oh. Quand tes doigts se posent timidement sur un pan de la boucle, tu crois mourir de « ghuiahgoiewjgnw » - il n’y a pas de mots qui puissent décrire l’état dans lequel tu es malheureusement – et tu tires tout doucement dessus pour que le moment ne passe pas trop vite.

T’es salement timbré, Glam.

Ta gorge fait « gloup » et tu lui retire la bande de tissu qui formait la boucle en allant la poser avec ta chemise colorée. Bis risque d’être la cause de ton décès, ça te parait plutôt clair vu tous les sauts périlleux qu’il fait faire à ton pauvre petit kokoro. Tu te demandes sincèrement s’il a conscience de l’effet qu’il te fait : tu hésites entre espérer qu’il le sait et qu’il se joue de toi pour te pousser à bout et espérer qu’il ne le sait pas comme ça tu ne passeras pas pour un gros pervers dégouttant. Quand même, tu prends ton pied à lui retirer sa ceinture, c’est pour dire.

△ Tu as autres chose à me faire détacher? Si ça peut t’aider bien sûr, je ne voudrais pas que tu te fatigues inutilement.

Mais oui c’est ça, bien sûr Glamor.

DAYBREAK'S BELL

Sérieusement ? Non, bon, d’accord, Glamor ne pourrait pas être gouverneur, pour la simple et bonne raison que je ne lâcherai jamais mon poste au sein d’Eraclae – il faudrait me tuer pour me faire perdre le pouvoir, mais c’est plutôt dramatique disons. Mais Glamor en assistant me plairait peut-être, ça me donnerait au moins une raison de le voir plus souvent et ne pas avoir à trainer mes jambes de plombs jusqu’à Libra pour sa belle gueule. Dans ses costumes toujours bien repassés, soignés, carrés, il aurait une belle allure avec juste un peu de pouvoir. C’est un fantasme qui grandissait doucement en moi.

Je remonte à la surface de mon esprit lorsque je sens mon corps se relâcher quelque peu au desserrement de la ceinture qui me nouait la taille de trop près. J’expire lourdement, maintenant plus à l’aise dans mon vêtement.

Glamor, si aguicheur, si charmant, si séduisant. Chacune de ses paroles résonne dans ma boîte crânienne, quelque part à chercher la vraie signification de ses mots. J’ai envie de lui répondre de manière convenable, de me sortir de cette personne trop droite et trop douce, presque innocente et niaise qu’est Bis le Gouverneur. Maintenant en convalescence hors de mes frontières, détaché de mes propres formalités, j’ai ce besoin de jouer. Jouer à un jeu que Glamor cherchait surement à provoquer depuis son arrivé ici. Oh, c’est vraiment son état naturel, mais en tête à tête, j’ai le droit de prendre une toute nouvelle approche face à ses avances dissimulées.

« Oh il y aurait tant de choses que j’aimerais que tu me fasses, mais restons-en là pour le moment. J’aimerais te servir, moi aussi. » A peine subjectif, à peine. Je me redresse lentement et, d’un roulement d’épaule, laisse mon kimono glisser le long de mes bras que je sors immédiatement des manches. Je laisse le vêtement à ma taille, buste exposé tout comme mon camarade. Je me mets d’ailleurs dans la même position que lui, à ses côtés. « Donnant donnant. Mais ma musculature fond à cause de mon manque d’activité physique. Bientôt, je ressemblerais probablement à un vieillard courbé sur lui-même, la peau flasque et pleine de rides… Qui est-ce que je suis censé séduire avec ça ? » J’agite un peu mes jambes dans l’eau, chassant l’embarras qui risquait de m’envahir si je continuais sur cette lignée. Tant pis, je dirige tout de même mon regard vers Glamor, un sourcil arqué, un seul. Tient, depuis quand est-ce que je sais faire ça ? « Et toi, tu pratiques? Tu bouges? » Inconsciemment, j'ai mon doigt qui vient poker la peau de Glamor, juste autour de son nombril. C'est doux, un peu mou, agréable. Une larme invisible me coule sur la joue. Ah, mon cher Glamor.

ft. bis (g mal)

Tu n’aurais jamais cru Bis capable de tant de séduction. Tu en aurais eu la mâchoire décrochée si tu n’étais pas un expert en matière d’apparence. Oh tu ton visage est composé, tu as réussi à garder le filet de bave qui avait failli dévaler ton menton sagement dans ta bouche, pas question de passer pour un gros dégoûtant alors que tu étais avec Bis. Tu en aurais presque saigné du nez tant Bis était séduisant, ohlala ce petit mouvement d’épaule ce dos qui te fait pâlir et se torse qui te donne envie de te plonger la tête sous l’eau pour te noyer tellement il te parait exquis. Et puis il te dit qu’il y a des choses qu’il aimerait que tu lui fasses et tu ne fais pas l’innocent, là, tu as bien compris son sous-entendu et même que ça te surprend un peu de la part de Bis. Mais c’est une bonne surprise, une douce surprise.

Toi, tu trouves qu’il n’a pas l’air trop « fondu » et tu es prêt à te porter volontaire s’il a besoin de quelqu’un pour le tâter et lui prouver qu’il a tout faut. Bis il a un corps qui te fais pâlir, alors c’est plutôt des bêtises ce qu’il raconte. Il doit être comme certaines filles, il a besoin qu’on le rassure même s’il sait qu’il est canon. Mais bon c’est Bis alors c’est pas grave, ça ne te gênera jamais de lui dire que tu l’embarquerais dans ton lit n’importe quand. Mais il faut jouer ce coup-là en finesse, Glam, parce que si tu le lui dis comme un gros porc tu risques de te retrouver tout seul aux sources avec une main d’étampée sur la joue.

△ Tu sais fort bien que je suis disposé à te faire tout un tas de choses, si c’est ce que tu veux. Tes désirs sont les mien.

Tu devrais aller te cacher Glamor, oui oui te cacher loin loin loin très loin pour qu’on ne revoie plus jamais ta sale tronche de mec en manque. Tu fais presque pitié, à essayer d’être poli et courtois en lui faisant carrément du rentre dedans. Bis doit avoir envie de se facepalm assez solidement lorsqu'il t’entend lui dire ce genre d’insanité. Quoique Bis n’a jamais critiqué quoi que ce soit venant de chez toi. Il est beaucoup trop bien élevé pour ça, tu devrais essayer de faire comme lui et arrêter de dire des stupidités.

Tu fais sauter l’attache de ta ceinture dans un mouvement qui se veut théâtral, tu plantes tes yeux dans les siens en le faisant et tu la sort des ganses d’un coup en l’envoyant avec ta chemise et tes tongs beaucoup trop moches. Tu t’appuies sur une main en te penchant vers Bis, tu poses ton menton sur son épaule et tu lui souffle deux ou trois mots à l’oreille, comme si ça te rendait plus désirable. T’es con Glam.

△ Moi je suis déjà séduit, alors on pourrait s’entrainer tous les deux. Les sports de lit, est ce que ça compte? Je crois pouvoir dire que je suis plutôt doué dans ce domaine.

Glam s’il te plait arrête, tu t’enfonces. Bis il doit en avoir marre de tes sous-entendus bizarres, il doit avoir juste envie que tu lui roules un patin pour qu’on en finisse. Mais non, mais non! Tu continues de te comporter comme une Drama Queen et tu défais le bouton de ton pantalon comme si tu étais une Pornstar : je te dis Glam, tu devrais arrêter de te comporter comme ça, c’est mal là.

Tu fais comme lui et tu vas poker son ventre d’un doigt : sauf que toi tu fais plus que simplement tripoter son ventre, tu glisses ton doigts sur sa taille sur son bras et tu vas même t’amuser avec son kimono qu’il a laissé attaché à sa taille. Ton sourire ne pourrait pas être plus lubrique ni plus amusé, va te perdre en forêt Glamor s’il te plait.

△ Je trouve que tu as un corps ravissant pourtant, Bis. Mais je me propose quand même pour t’aider à faire des choses si jamais tu es complexé.

Tu es une bête en manque ma parole. M’enfin, c’est Bis faut pas chercher d’explications plus longtemps.

DAYBREAK'S BELL

Il n’y avait ni bon ni mauvais dans les paroles de Glamor, mais j’avais principalement l’impression qu’il allait me sauter à la gorge d’une seconde à l’autre pour faire Thémis ne sait quoi. J’ai un minimum d’honneur, et faire ces choses dans un endroit aussi ouvert et public n’allait pas remplir cette jauge d’honneur, bien au contraire. J’avais déjà peur qu’un individu arrive de nulle part et crie au Gouverneur homosexuel. Brrh.

Mais je ne peux pas dire que Glamor me déplaît. Je prends un plaisir fou à le regarder ôter ses vêtements un par un, lentement, cherchant toute mon attention. Je suis son regard qui s’approche dangereusement du mien alors qu’il pose sa tête sur mon épaule. Je détourne un peu la tête, une mauvaise chaleur me prenant alors que son souffle caresse mes oreilles. Je suis divisé entre l’envie de l’étrangler, de le pousser dans l’eau en espérant qu’il se cogne la tête contre une roche et de rentrer dans des actes inappropriés. Ceci dit, ses paroles me font lâcher un ricanement. Il est si sûr de lui. « Tu es si sûr de toi, Glamor. Dommage pour nous, je ne vois aucun lit à l’horizon~ » J’essaye un peu de m’échapper de ses avances, j’avoue.

Un frisson me parcours et mes poils se dressent alors que son doigt se pose sur ma peau. Je repose son regard sur le sien et j’avale ses paroles, une gêne immense s’emparant de moi. J’ai tout de même réussit à tenir un bon bout de temps dans son jeu de séduction mais rien ne peux aller à l’encontre de mon côté facilement embarrassé. Je n’arrive pas à cacher mes émotions cela dit et je n’arrive pas non plus à détacher mon regard de celui de Glamor. Mon expression perplexe se complète d’un joli rougissement.

Plutôt que d’exploser, j’avais décidé de faire souffrir Glamor. D’un mouvement brusque pour rassembler toute la force que j’ai dans les bras, je plaque mes mains contre son dos – le bruit qui s’échappe de l’action me surprend un peu – et prie Thémis et toutes autres divinités inconnues qui nous entoure que mes muscles ne me lâchent pas à ce moment-là, sinon ça risquait probablement de ressembler à un attouchement bizarre. Alors, je le pousse et le fait glisser du rocher. Plouf. Un sourire s’esquisse sur mon visage alors que j’admire Glamor à l’eau. Un sourire différent de celui de gouverneur qui arbore toujours mes lèvres, cette fois il penche quelque peu vers le sadisme.

« Ne me dis pas que tu pensais mettre le gouverneur dans ta poche aussi facilement ? » J’y suis déjà pourtant, j’y suis entré par moi-même. J’agite les jambes dans l’eau, amusé à la vue de mon cher ami à l’eau. « Tu n’es pas la seule personne à me désirer. Oh, je devrais même dire que tu n’es pas le seul homme ! J’ai plutôt la cote. Tu pars avec des points d’avances ceci dit mon cher Glamor – après tout c’est sur ton joli minois que mes yeux se sont posés en premier à mon arrivée sur Libra. Mais est-ce que tu penses pouvoir gagner cette bataille pour mon corps ? Tu imagines, cette fierté de pouvoir pénétrer le gouverneur ? » Oh. Flûte, merde. « Oups… » Le bout de mes doigts vient se poser sur le bout de mes lèvres - toujours tout sourire - à cause de deux conneries ; d’abord, j’avais laissé mes paroles s’étendre sur des blablas inutiles alors que je me contrôlais toujours devant Glamor, second, ce dernier bout de phrase. Il m’avait carrément influencé, et voilà que je me mets à penser à ces choses que Glam dit si bien en italique, puis ça me rappel mon rêve.

Un rêve si lucide, si érotique.

ft. bis (g mal)

Tu n’as pas besoin d’un lit pour faire ce que tu as envie de faire à Bis, tu as envie de dire. Mais ça serait bien trop déplacé alors tu le penses, simplement. Tu le penses très fort, mais ça ne franchit pas la frontière de tes lèvres : tu risques la peine de mort si tu lui dis ce genre de chose, oh oui. Tu es prêt à parier tes deux jambes que Bis il va succomber là maintenant quand vos regards se croisent, tu sens la tension sexuelle tu sens que tu vas bientôt le faire flancher : mais en fait non. Si tu avais parié tes deux jambes t’aurais eu l’air brillant à ramper dans ton Libra, parce que Bis en vrai il en a rien à foutre de toi.

Tu te retrouves comme un con dans l’eau, alors que tu es encore à demi habillé et sur le coup tu ne comprends pas tout à fait ce qu’il vient de se passer. Mais tu sais que la sensation des vêtements mouillés sur toi est inconfortable et que tu n’aurais pas dû inviter Bis ici, puisqu’il est si malpoli. Il y a bien d’autres manières de dire à quelqu'un qu’on est pas intéressé sans pour autant ruiner ses vêtements. Tu grondes et tu retires ce qu’il te reste de vêtements et tu les balances à la figure de Bis : ils sont déjà ruinés de toute façon.

△ Tant mieux pour toi Bis si tu es populaire auprès de ces messieurs. Tu n’es malheureusement pas le seul avec de jolies fesses ici à Libra toi non plus : puis je suis trop raffiné pour participer à une quelconque guerre. Je survivrai avec ou sans ton corps, sois en certain.

Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. Que Bis laisse échapper qu’il est en dessous ne te fait même pas tiquer, pas même de sourcils qui se haussent. C’était déjà une évidence pour toi que c’était ce cher Bis qui pliait l’échine, alors qu’il fasse mine d’échapper une information aussi précieuse te donne plutôt envie de rire. Oh, si tu n’étais pas aussi attaché à Bis et que tu n’avais aucun respect pour lui tu aurais partagé cette information avec ton entourage pour le discréditer probablement. Mais tu n’es pas ce genre de personne, non. Puis tout le monde doit s’en douter un peu de toute façon.

△ C’est toi qui es perdant en bout de ligne, de toute façon.

Tu enfonces ta tête dans l’eau un instant pour mouiller tes cheveux et tu les envoie vers l’arrière pour dégager tes yeux. L’eau est chaude et c’est plaisant : ça donne une petite couleur rouge à tes joues et ça relaxe tes muscles. Tu trouves dommages que Bis ne s’en tienne qu’à ses pieds dans l’eau alors que toi tu es si bien totalement immergé. Il fait la princesse, soit. L’eau n’est effectivement pas très creuse comme tu le mentionnais tout à l’heure : elle t’arrive à peu près sous les bras lorsque tu touches le fond. Vous êtes quand même venu aux sources pour vous reposer, même si l’idée de batifoler avec Bis était une charmante idée, vous êtes là histoire de prendre du bon temps. S’il n’avait pas fait ce stupide rêve où il marmonnait ton nom du n’aurait peut-être pas été aussi enclin à te rapprocher de lui.

△ Je trouve que tu n’es quand même pas très reconnaissant envers celui qui t’as porté jusqu’à chez lui alors que tu n’étais même pas encore capable de marcher. Mais bon, le fait que tu rêves de moi me soulage un peu : je dois être un minimum important pour ce cher monsieur le Gouverneur.

Tu te figures qu’il va essayer de te faire croire que ses rêves étaient tout sauf tendancieux. Mais vu comment il couinait étendu sur ce rocher, tu sais fort bien qu’il y a peu de chances que ça soit autre chose. Tu l’aurais bien arrosé pour l’inciter à venir dans l’eau, mais tu as bien trop peur de ruiner ses beaux vêtements comme lui l’a fait avec les tiens, alors tu te rapproches de ses jambes et tu attrapes une de ses chevilles en tirant légèrement dessus. Pas assez fort pour l’entraîner dans l’eau avec toi, juste assez pour qu’il comprenne que tu veux qu’il te rejoigne.

△ Bon allez viens, je te promets que je ne tenterai plus rien.

Enfin, sauf si ce cher Bis te le demande.

DAYBREAK'S BELL

Je me sens abusé par les vêtements lourds que Glamor m’envoie à la figure. L’eau perle légèrement sur mon visage et le devant de ma chevelure est également affecté. Sans retenue, je balance ses fringues sur le tas pourtant propre qu’il avait fait un peu plus tôt. Est-ce que j’en ai trop dit, comme d’habitude ? Est-ce que mon manque de limites me fait encore défaut ? Il pouvait être bien utile en terme de courage, mais il m’avait couté bien des mauvais jugements à causes de paroles en trop, et peut-être que j’avais senti une pointe d’irritation dans les mots de Glamor.

J’incline ma tête sur un côté d’une manière réflective alors que mon compagnon s’immerge dans les abysses des sources – ou je sais pas trop quoi. Je laisse échapper un « Woah » alors que sa chevelure violine que je n’avais jamais réellement apprécié, prend un tout autre charme avec cette nouvelle coiffure improvisée. Puis, l’effet mouillé en rajoute beaucoup il faut se dire – l’eau qui goutte des différentes extrémités de son visage et de ses cheveux est semblable à la bave qu’on aurait pu apercevoir au coin de mes lèvres si je n’avais pas de retenue. J’essaye de regarder ailleurs, de me détacher de son beau minois, mais mon regard est toujours attiré par le sien quand il m’adresse la parole. Automatiquement. Ou comme une habitude.

« De quel genre de reconnaissance aurais-tu besoin? Si j’ai parlé dans mon sommeil… ça devait être un mauvais rêve. Très certainement. Oui oui, c’est ça. » J’essaye de me convaincre moi-même, mais c’est difficile alors que des images re-pop dans mon esprit. C’est perturbant, tout autant que la chaleur me montant au visage.

Je panique un peu à l’approche de Glamor, mais sa main est délicate sur ma cheville. Je suis peut-être, juste peut-être, un peu déçu par ses mots avant de réaliser que comme tout homme, Glam a un honneur et qu’il ne peut pas être explicite à propos de tout. J’attendrai, sagement. « D’accord, d’accord Glamor. » J’ai un petit sourire sur mes lèvres parce que j’ai fait une rime. Je me racle alors la gorge et agite légèrement la cheville pour me défaire de son emprise. Je me relève et laisse mon kimono glisser le long de mon corps, ne prenant pas la peine de le replier ou quoi qu’est-ce. Aucun respect pour les vêtements, vraiment. J’ôte tout autre accessoire et serre-tête, me retrouvant donc dans mon seul sous-vêtement.

J’évite un peu le regard de Glamor alors que je me plonge lentement, trèèèès lentement dans l’eau. « Ohoh, l’eau est vraiment bonne. Je devrais venir ici plus souvent, ça soulagerai mon petit corps. » J’avais un peu oublié que nous sommes aux sources ardentes, je mettais habitué à la chaleur de l’eau sur mes mollets. Je répète le geste de Glamor en plongeant ma tête sous l’eau et poussant mes cheveux vers l’arrière.

« Je suis là. Heureux ? Je ne serais pas responsable de ma mort si j’ai une soudaine crampe. Et j’ai beaucoup, beaucoup, de crampes. » Je préfère prévenir. Et puis, est-ce qu'on peut mourir sur Libra? « En revanche, si c'est toi qui attrape une crampe... je ne pourrais rien faire pour toi. Alors si tu veux me haïr pour ta mort prochaine, c'est maintenant. »

ft. bis (g mal)

Tu as envie de rire à gorge déployée : un mauvais rêve mais oui bien sûr. Il peut essayer tant qu’il voudra de te faire croire que ce qu’il se passait dans ses songes était déplaisant, mais toi tu n’es pas dupe. Tu sais très bien que ces petits couinements étaient de tout sauf de mécontentement. Mais bon, s’il a envie de se raconter des histoires et de nier, tant mieux pour lui. Tu lache sa jambe et tu nages un peu : l’eau est chaude et tes muscles se relâchent, ça te fait tellement de bien. Tu pourras passer des heures comme ça à faire l’étoile à la surface de l’eau. La vapeur forme des petites gouttes sur ton visage et tu te lèche le coin des lèvres pour ramasser celles qui coulent près de ta bouche. Tu as un peu de peine pour les vêtements de Bis qu’il abandonne sans vergogne, mais ta tristesse est de courte durée lorsque tu lorgnes Bis qui n’a pratiquement plus rien pour le couvrir. Tu te demandes si c’est la chaleur de l’eau ou si c’est cette vue qui te donne le vertige : tu optes pour la deuxième option.

△ Moi aussi je ne viens pas trop souvent. Mais c’est bien tu as raison, c’est comme être dans un bain avec la nature à portée, c’est plaisant.

Tu vas te blottir contre le bord, trouvant un dénivelé dans la pierre sur lequel tu peux t’asseoir. Bis parle parle parle et des fois tu as l’impression qu’il n’a que des bêtises à dire. Il te fait rire, Bis, parfois c’est parce qu’il dit des choses drôles et parfois c’est parce qu’il raconte n’importe quoi et qu’il remplit les blancs avec des mots et des phrases inutiles, comme s’il essayait de se rendre intéressant. Tu parles en connaissance de cause, tu es un pro pour ce qui est de se rendre intéressant ah ça oui. Sauf que toi tu n’es pas très doué : Bis non plus mais il te captive quand même. Tu es faible à ses charmes ce n’est pas de ta faute, pffft.

△ Je ne pense pas me noyer aujourd’hui, chaton. Mais si quelqu’un doit te réanimer je me ferai un plaisir de te faire du bouche-à-bouche.

Tu as promis que tu ne tenterais plus rien mais tu n’as jamais dit que tu arrêterais de faire des sous-entendus. Tu ne serais pas capable de le faire de toute façon, pour toi faire des allusions c’est comme respirer. Ça te vient naturellement et tu bloques quand tu essaie de ne pas en faire. T’es vraiment attardé en vrai, les gens devraient le réaliser plus rapidement. Mais bon, vous vous êtes bien trouvé avec Bis, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Tu vous vois bien vous noyer tous les deux en essayant de sauver l’autre. D’ailleurs, tu as comme la vague impression de t’être déjà noyé une fois et ça te tracasse un peu de ne pas être capable de t’en rappeler. Mais bon, comme ici on oublie les dix heures précédant sa mort tu te dis qu’il n’y a aucune chance que tu te rappelles de t’être noyé ici à Libra.

△ Ohlala, comment pourrais-je te haïr? Je suis bien trop faible face à tes milles-et-uns charme mon petit Bis d’amour. Quoiqu’on dit qu’il n’y a qu’une mince ligne entre l’amour et la haine, non?

DAYBREAK'S BELL

Seul, cette baignade n’aurait jamais eu le même effet. Je n’aurais pas accepté de mettre plus d’un orteil dans l’eau, tout comme j’ai du mal à mettre les pieds dans ma douche. Je frissonne encore à cause de la sensation de l’eau sur ma peau ; je ne suis pas phobique, mais peut-être que j’ai une réelle réticence pour les grandes étendues d’eau puisque, déjà réduit de mes forces physiques, je suis réduit à un état de loque une fois dans l’eau. Inconsciemment, je me rapproche toujours un peu de Glamor pour me sentir en sécurité. Qui sait, peut-être qu’un sale monstre à six têtes et des tentacules sortira de nulle part et là sera ma seconde mort. Mais bon, je n’aurais pas pu refuser cette sortie à Glamor – non, je ne lui refuse jamais rien. S’il veut prendre mon poste de gouverneur, alors je le lui donnerai, et s’il veut me faire des choses, alors qu’il se fasse plaisir.

Je suis un peu hypnotisé par ses yeux en accord avec sa chevelure violine, et il me faut une minime vague pour me sortir de mes esprits. Je crois que mon rougissement d’embarras n’est plus visible à cause de la chaleur de la source qui m’est monté aux joues, mais je le sens encore. J’ai l’air d’une fillette parlant à son idole, gênée et flattée par chacun de ses gestes et paroles, un sourire niais tiré inconsciemment. « Mais dit donc Glamor, tu excelles dans la flatterie ! Je suis profondément désolé de te faire tant d’effet. » Il devrait plutôt être celui à s’excuser, de me faire souffrir avec ses paroles stupides et son regard stupide et son sourire stupide. « Mais ça ne risque pas de marcher entre nous si on est tous deux faibles. Il en faut bien un dominant, non ? » Et puis, en plus d’être soumis à mon tribut, me voilà soumis à Glamor.

Je me suis un peu rapproché de Glamor, lentement pour ne pas paraître trop collant. La sécurité, je vous dis. Si je pouvais m’accrocher à ses jambes comme un gosse à sa mère, je le ferais probablement, mais je préfère encore mourir d’une crampe plutôt que d’un manque d’oxygène. Je m’accoude alors sur le bord. Mes genoux sont assez courbés pour laisser même mes lèvres immergées dans l’eau pour profiter un maximum de la chaleur de la source. Je fais des bulles, de temps en temps, et remonte le menton hors de l’eau pour prendre la parole – prendre la tasse est encore une mauvaise idée pour mourir. « Alors comme ça tu pratiques les gestes de premiers secours, le bouche-à-bouche tout ça tout ça ? » J'hausse les sourcils, d'un air presque intéressé. Complètement intéressé. « Tu me montres ? Je peux m’évanouir pour de vrai si tu veux. » Aucune idée de comment on fait ça sur commande, mais si c’est pour me réveiller avec un Glamor sur mes lèvres, alors pourquoi pas.

ft. bis (g mal)

Flatteur, ça tu l’as toujours été : mais seulement si tu considères que les gens le méritent. Ou enfin, seulement si ça t’arrange. Ce n’est pas comme si tu allais complimenter qui que ce soit rien que pour le plaisir, non non. Si ça peut t’apporter quelque chose alors là tu n’hésiteras pas : en l’occurrence toi ce que tu veux actuellement, c’est faire du charme à Bis pour remonter un peu dans son estime. Enfin peut-être pas dans son estime puisqu'il semble plutôt bien t’aimer, mais voilà tu essaies de gagner un peu plus de points dans le love-o-meter. Tu te doutes que tu dois avoir passé la moyenne : mais il vaut mieux ne pas prendre de chance avec Bis.

△ Oh Bis, tu me prends vraiment pour un faible? Arrête tu vas me faire pleurer.

Tu n’attends pas vraiment de réponse et c’est pour ça que tu as enchaîné vite fait avec autre chose : tu as déjà bien trop peur qu’il confirme que oui c’est ce qu’il pense. Ton petit cœur se briserait en mille morceaux. Tu as pourtant un corps plutôt pas mal! Il ne fait que le jaloux voilà, c’est décidé. Bis est pire qu’on enfant et toi aussi mine de rien, parce que tu entres dans son jeu. Vous êtes deux beaux imbéciles heureux.

Il a failli te faire faire une crise cardiaque par contre le Bis, à te dire des choses pareilles alors qu’il est tout près de toi. Tu ne savais pas qu’il était ce point intéressé par ta personne : tu le trouves changeant. Tantôt il t’envoie bouler tantôt il veut que tu lui fasses du bouche-à-bouche. Il y a un mot pour ça tu crois, c’est tsundere. Tu ne sais pas d’où tu connais ce mot mais s’il a bien la définition que tu crois – brute mais en fait en quête d’attention – alors tu trouves qu’il colle parfaitement à Bis. C’est les deux côtés d’une même pièce et tu t’imagines déjà qu’il va vivement te repousser si tu lui montres vraiment comment faire du bouche-à-bouche. Puis bon, il ne faut pas croire n’importe quoi : ça ressemblera probablement plus à un baiser langoureux qu’à vraie une technique de réanimation. Mais tu te lances quand même, au risque de te faire rejeter : ça ne peut être que drôle.

△ Pas besoin de t’évanouir, je peux te montrer quand même.

Tu lui lances encore une fois un clin d’œil : il devrait en faire une collection vu combien tu lui en fais à l’heure. Puis ça se fait un peu comme ça sur le coup, sans trop de maladresse. Non je rigole en vrai tu as écrasé ta bouche sur celle de Bis avec empressement parce que tu avais trop peur qu’il change d’avis. Mais si on met à part le crash aérien sur ses lèvres, ce soit disant bouche-à-bouche n’est pas trop mal effectué. Tu t’es juste précipité un peu trop vite mais tu sais effectivement comment embrasser quelqu'un. Tes mains savent où se placer – ah oui parce qu’il ne faut pas oublier une main sur la nuque quelle question – et ça se fait tout naturellement. Enfin, tu te prépares quand même déjà à te faire défigurer : mais bon il faut se dire qu’au moins tu pourras te vanter d’avoir roulé un patin magistral au grand Gouverneur d’Eraclae.

DAYBREAK'S BELL

Peut-être que j’avais fait ce combo de mes gestes et de mes paroles pour réellement recevoir quelque chose de Glamor ? Peut-être que s’il avait refusé au dernier moment, je me serais vu forcé de le faire à sa place parce que cette tentation qui dure depuis que je me suis réveillée bouillie en moi ? Juste peut-être. Puis quand il dit que je n’ai pas besoin de m’évanouir, ça me rassure un peu. En y pensant, j’aurais juste eu à nager pendant trente secondes et je serais devenu qu’un corps flottant inconsciemment à la surface. Mais si je peux le sentir pendant le bouche-à-bouche, alors c’est encore mieux.

C’est quand il me lance un clin d’œil sensuel pour la énième fois – en vrai, si je m’évanouis, c’est probablement à cause d’une overdose de charme – que je comprends la situation. Je n’ai même pas le temps de cligner des yeux que les cils de Glamor frôlent maintenant les miens. Je ne m’attendais pas à ce qu’il pratique ledit bouche-à-bouche - j’espérais secrètement qu’il ne le fasse pas et qu’il comprenne le message – mais la force qu’il a mis dans son action est un peu brutale et me surprend. Si je ne m’étais pas reculer juste un peu par instinct, nos dents frontales se seraient probablement éclaté les unes contre les autres.

Les sourcils haussés, les yeux ouverts, je pourrais tirer son portrait dans les plus fins détails maintenant que je vois son visage de si près. L’angle ne le rend aucunement plus beau, mais ses lèvres sont douces et ça m’envoi dans la plus grande des béatitudes que j’ai pu ressentir depuis que j’ai atterrit sur Libra. Je ricane un peu contre ses lèvres et attrape son visage entre mes deux mains sorties de l’eau. J’éloigne son visage du mien, amusé. « J’ai compris, que tu n’es pas un faible, pas besoin de me violenter ! » Au fond, il voulait peut-être juste me montrer cette passion qu’il a pour moi… Une passion et admiration envers le gouverneur d’Eraclae qui s’est vite transformée en sentiments romantiques, et le voilà qu’il fait maintenant des sales choses au dit gouverneur dans les sources chaudes… Oh, Glamor, quelle émancipation.

Qu’importe. Je profite de mon emprise sur son visage pour reproduire son geste et écraser mes lèvres contre les siennes. Et puis, pour me débarrasser de cette image de faiblard d’il y a quelques instants, même si ce n’est que pour un court instant, je meus mes lèvres contre celles de Glamor, tendrement, presque fragilement. Il y a cette contente percussion, lourde contre ma poitrine et mon corps réagit comme celui d’une adolescente qui embrasse pour la première fois. Mais non non, je suis un bel et grand homme, qui a du pouvoir et qui est admiré, oui oui. Qui se fait tout aussi dominé par un damoiseau aux cheveux violets et au style douteux, mais bon.

Je coupe le contact – avec un peu de regret – avant que quelque chose d’autre ne puisse se passer. Connaissant le dit damoiseau et victime de ses presque harcèlements sexuels depuis longtemps, il serait probablement capable de me prendre là maintenant tout de suite, sous l’eau. Alors j’évite et laisse glisser mes mains de son visage à ses épaules. « Le Gouverneur qui cède aux avances d’un damoiseau à la chevelure violine… ça devrait être le titre de mon autobiographie. L’histoire de mon ascension vers son cœur et de mon merveilleux succès… je suppose ? »

ft. bis (g mal)

Le bon point c’est qu’il ne t’a pas violemment rejeté et qu’il ne s’en est pas pris à ton visage. S’il t’avait planté ses deux doigts dans les yeux pour t’éloigner tu n’aurais eu qu’à aller te noyer au large pour respawn : pas question de rester défiguré trop longtemps. Mais bon ça va Bis n’a pas trop eu la rage et tu es encore en un seul morceau. En plus t’as eu ton baiser, alors maintenant t’es content. T’as eu un bonbon et tu sauras peut-être rester sage pour une quinzaine de minute du coup. Ah bah oui, faut pas rêver tu ne pourras pas te retenir plus longtemps que ça.

Ah non en fait tu seras peut-être contenté pour un peu plus de quinze minutes vu comment il se met à t’embrasser là comme ça, tranquille posé. Si tu n’avais pas eu peur de te faire démembrer tu lui aurais probablement enfoncé ta langue dans le fond de la gorge comme un gros porc. Mais encore une fois t’as bien trop peur des représailles de ce fragile gouverneur pour tenter une telle chose. Mais eh, ça ne veut pas dire que tu n’essaieras pas plus tard. Il faut juste que tu domptes un peu plus la bête avant d’essayer de passer ce level.

△ Ça fait un peu long comme titre, non? Tu devrais plutôt l’appeler « Le Gouverneur Fragile » : je trouve que c’est une représentation un peu plus fidèle.

Tu la sens venir la baffe, oh oui. Mais c’était trop facile de piquer Bis, il est tellement fragile et c’est la vérité. Enfin, c’est dans le sens où il se casse en deux avec un coup de vent et qu’il s’épuise marchant sur deux mètres. Tu te demandes comment ils ont pu choisir un gouverneur pareil mais jamais tu n’oserais le formuler à l’oral : Bis ne te le pardonnerait probablement pas. Il faut dire que ce n’est pas très flatteur. T’as main remonte sa nuque et va s’affoler dans les cheveux de Bis. Tu les ébouriffe en riant et tu t’éloignes avant d’attirer sur toi la colère divine du Gouverneur. Mais bon, tu t’imagines bien que même si Bis essaie de te mettre une raclée il se sera épuisé avant même de t’avoir atteint. Tu trouves que son tribut est une belle plaie.

△ Je crois que j’aime un peu trop t’embêter Bis, c’est mal.

Ça peut porter à confusion ce que tu dis : c’est un peu comme si tu lui disais que tu l’as embrassé simplement pour t’amuser. C’est l’une des raisons certes, mais il n’y a pas que ça. Bis il est désirable et ce n’est pas de ta faute. T’as des pulsions toi aussi et Bis il est tellement faible et tellement disposé à te laisser lui faire des choses que c’est simplement trop facile. Puis tu ne te rappelles pas l’avoir entendu dire « non » alors tu te figures qu’il n’est pas trop contre tes avances. Il a simplement l’air désespéré des fois mais ça, c’est un peu comme avec tout le monde.

△ N’empêche, monsieur le Gouverneur embrasse plutôt bien, si je peux me permettre. On peut recommencer quand tu veux.

Ah ça oui tu es disposé à lui rouler des pelles autant qu’il le veut le beau Bis. Mais Bis il est pire que Bambi et si tu essaie de trop lui en donner d’un coup il va détaler à la vitesse de la lumière. Quoiqu’il risque plutôt de ramper loin de toi après avoir perdu toutes ses forces. Eraclae doit se sentir vachement en sécurité.

DAYBREAK'S BELL

La chaleur qui boue dans ma tête me laisse perplexe. Chaque mouvement d’eau me fait penser que c’est dû à la température naturelle des sources et que mes muscles ne peuvent même pas supporter un changement de température, et chaque échange de regard avec Glamor me confirme que c’est de sa faute. Dans tous les cas, j’en deviens presque essoufflé et je sens l’horrible besoin de sortir mon corps de ce lieu et de cette situation. J’en viens à ne plus réagir à ses remarques – puis, je m’y suis un peu habitué et je pense que j’ai assez succombé pour aujourd’hui.

Je ricane pourtant à la remarque qui me laisse perplexe. C’est probablement la première fois depuis mon arrivée à Libra qu’on me dit bon à quelque chose. Je ne sais pas trop si je suis censé en être fière, pour le peu de fois où embrasser me serait d’utilité à côté des nombreuses choses dans lesquelles je suis censé être bon en tant que gouverneur, mais c’est probablement mieux ainsi pour ma relation avec Glamor. « J’ai déjà très peu de temps libre pour moi-même, je ne sais pas si j’arriverais à te donner ce peu de temps si ce n’est aujourd’hui. Tu pourrais passer chez moi un soir, pour m’aider à me remettre de mes journées, hm ? Le mal par le mal, comme on dit. » Et c’est probablement le pire dicton qui puisse se rattacher à ma vie. Si pour me guérir de mes peines physiques on devait encore plus me violenter, me broyer, me tordre, me triturer le corps, alors je préfèrerai encore faire mon travail en rampant au sol.

Essoufflé après ci peu, je prie mes muscles de coordonner avec mon cerveau lorsque j’appuie mes deux mains sur la roche qui me servait à appuyer mon dos jusque-là, et essaye de m’élever hors de l’eau. J’ai comme l’impression d’avoir le poids de dix-huit planètes sur le dos alors que je me développe de ce drap d’eau étouffant. J’ai une petite larme invisible qui coule sur ma joue, fier de mes muscles qui ont réussies à tenir le coup jusqu’ici. Soulever mon propre poids a toujours été un défi, aujourd’hui je l’aurais rempli. Faire une journée sans gaffe aura aussi été un défi, mais celui-ci est encore loin d’être complété. Comme si Thémis s’amusait de la gravité, ou alors tout simplement parce que l’addition d’un sol presque lisse et de mes pieds mouillés est la chose à laquelle j’aurais dû penser avant même de sortir de l’eau, je suis à terre après qu’un lourd bruit m’ai fait sonner les tympans..
« Nnnghggheriogszgdsekgojp--- » Je vois blanc, flou, un peu de toutes les couleurs, et Douce Thémis, cette impression qu’on me perfore le crâne de l’intérieur pour y accrocher des tableaux d’Ayumi Hamasaki me rend fou.

Je me sens comme coincé dans un corps d’enfant, dans l’incapacité de lever un seul petit doigt et une douleur poignante dans les six cents muscles de mon corps. J’essaye d’imaginer la vue que Glamor doit avoir de moi, loque désespérée et torturée, rampante sur le sol pour sauver la peau de ses fesses. « Aaaaah Glamooooooor, » Je pleure un peu, le désespoir évident dans ma voix. « je vais mouriiiiir. » Je me recroqueville sur moi-même et me lamente sur mon sort dans des phrases telles des incantations d’une langue étrangère. C’est bête, mais on dirait que je vais avoir besoin d’une baby-sitter aujourd’hui encore…

» let's get excited ─ glamor
» walk walk fashion baby ─ glamor

daybreak's bell #glamor

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