don't disturb.

La routine. Un client ou une cliente. Les nuits à Libra, Thresh c'était son terrain de jeu. Il connaissait tout de ces nuits. Au début c'était marrant maintenant, il avait perdu un peu le goût de cette joie. La raison ? Il n'en sait rien. Au début, à sa naissance, il ne recherchait que ça. Maintenant, il essaie de trouver quelque chose d'autre. Il ne sait pas quoi mais, ça le ronge. « Thresh ? Il serait peut-être temps de commencer ce qu'on avait prévu tu sais... » Son mental n'était pas présent ce soir. Il ne prêtait pas attention à sa cliente alors, que c'était son boulot, lui faire croire que pour une nuit, il était son petit ami. Alors ne pas lui porter d'intérêt le rendait inutile et surtout même si sa beauté pouvait ensorceler les gens, cela ne faisait pas tout. Soupirant légèrement, il fait le premier pas. Il faisait ce qu'il devait faire mais, ce soir, il n'était pas d'humeur. « Ahhh, pardon... J'avais oublié que j'avais une magnifique demoiselle avec moi ce soir. » Mais oui c'est ça. Un beau baratineur. La demoiselle n'était pas d'une beauté rare et il savait bien qu'il y avait des personnes bien plus précieuses et magnifiques qu'elle. Mais c'était son gagne pain, c'était son domaine, il aimera toujours faire ça mais, l'hypocrisie hebdomadaire commençait à l'ennuyer.

Thresh, possède.
Thresh, consume.
Thresh, dévore.

Les affaires avaient débutées. Le manège nocturne était en marche. Les soupirs se perdant dans le silence de la pièce. L'odeur masculine de Thresh se faisant de plus en plus présente. Des mains baladeuses, des morsures peu profondes, une ambiance brûlante prenant place plus les minutes avançaient. Puis vint les chuchotements timides, le premier prénom qui s'échappe des lèvres de la jeune femme. Celui de Thresh, bien évidement, comme-ci cela allait être une surprise. Il fait son travail mais, rien qu'à l'expression qu'offre son visage, il n'est même pas un temps soit peu content de sa prestation. Pour lui, le domaine nocturne était un art et ce soir, ce qu'il faisait n'était qu'un échec. Mais en temps que cliente, elle n'avait d'yeux que pour lui, qu'il soit nul ou pas, elle n'y prêtait pas attention. Puis un bruit strident se fait entendre contre sa porte d'entré. De quoi couper court à cette mascarade qui avait eu lieu. Un sourire hypocrite, un baiser trompeur et une excuse voilà ce qui servit à mettre fin le temps d'un instant leur moment. S'emparant de son kimono il se dirige vers la porte. Un visage sévère prenait place sur son visage. Il ne supportait pas se faire déranger lorsqu'il arrangeait ses rendez-vous. Il ne prend même pas le temps de regarder à travers le petit orifice de sa porte, il l'ouvre simplement sous l'effet de la frustration. Puis, tout s'adoucit d'un coup.

Bis, le magnifique.
Bis, le gouverneur.

Une chevelure qui pourrait presque faire envier Thresh, un visage angélique et une voix calme. La frustration et l'énervement avaient simplement disparut. Puis une odeur. Celle de l'alcool. Cet idiot avait du boire, de quoi rendre Thresh stressé. « Bis ? Ça va ? Pourquoi as-tu bu ? » Fait-il alors qu'il s'avance vers le damné, passant légèrement sa main sur la joue brûlante de ce dernier. Un regard inquiet. Bien trop inquiet. Tellement inquiet qu'il en avait oublié sa cliente. Parce que devant lui, c'était Bis, c'était un homme frêle. Thresh, il adorait les choses frêle et cela un peu trop.

don't disturb.

Un mec un peu trop fragile. A croire que Thresh ne s'entourait que de personnes ayant un handicap, histoire d'se sentir supérieur. Pourtant ce n'était pas le cas, déjà parce qu'il savait qu'il était supérieur à tout le monde et ensuite parce qu'il se trouve que la Luxure, est un individu avec une logique affreuse. Il vous dira qu'il déteste tout c'qui est mignon, pure et fragile mais, en réalité ce n'est pas le cas. Il ne peut juste pas encadrer le fait qu'il puisse adorer ce genre de choses si différentes de lui. Il est beau, il n'est pas pur et encore moins fragile, la Luxure est imposante, intimidante et fourbe. Pourquoi il serait attiré par la faiblesse ? Lui-même ne comprend pas mais, pourtant, tout cela se déroule sous ses yeux sans qu'il puisse se donner le luxe d'y mettre fin. Il se retrouvait donc absorbé par les paroles, le visage ainsi que par le faible corps du gouverneur. « T-Threeeeeeeee~eeeeesh ! » Il était définitivement bourré, se mit à penser Thresh. Un regard un peu ennuyé mais, chaleureux prend place sur son visage. Bis était un idiot et Bis était le gouverneur. A croire que la logique de chaque hommes était comme Thémis, bourré.

Thresh est sans logique.
Bis est sans logique.
Fuck la logique.

Le gouverneur s'écrase sur le renard. Il avait l'habitude de ces contacts soudain avec Bis, ce n'était pas nouveau et cela ne le dérangeait pas plus que ça. Le gouverneur était un gamin vicieux que Thresh adorait un peu trop. Peut-être qu'au final, Bis se trouvait être comme Thresh. Peut-être que le Damné n'était pas aussi pur et innocent qu'il le pensait. Mais son tribut lui faisait défaut, ce qui faisait pencher la balance dans l'autre sens pour Thresh. « Pourquoiiii ? Pourquoi paaaas ? » Définitivement bourré ainsi que têtu. Définitivement un enfant. Au même moment que le gouverneur se mit à ricaner, Thresh soupire doucement, passant délicatement sa main dans le dos de ce dernier. Il allait devoir le gérer et certainement le ramener chez lui, au moins quelque chose de bien lui était arrivé ce soir. Il allait éviter son rendez-vous du soir. « Thresh !! Tu pues l’sexe ! Je dérange ? Huhu c’est bête. » Le vagabond rigole doucement. Ce n'est pas comme-ci c'était quelque chose de nouveau. Même si vous éviteriez le regard de Thresh, il y avait toujours cette atmosphère avec lui. C'est simplement lui. C'est sa naissance, c'est ce qu'il est. Des fois il était content et il pouvait s'en venter. Des fois, il en avait marre et voulait apprendre, comprendre et imaginer ce que cela pourrait être, d'obtenir l'identité de quelqu'un d'autre. Nous savons tous que c'est impossible mais, il pouvait bien rêver secrètement, non ?

Thresh est Luxure.
Mais est-ce que Thresh le sera pour toujours ?

« Pourquoi ? Parce que te voir ainsi dans mes bras, bourré et sans défense fait ressortir en moi l'animal. J'aimerais que tu n'oublies pas ma naissance, Bis. Tu peux agir comme un enfant des fois, tu le sais ça ? » Fait gentiment Thresh alors que le gouverneur se trouvait dans ses bras. Il ne pensait pas vraiment ce qu'il disait, c'était simplement sur le moment, du moins c'est ce qu'il voulait croire ; Car non en réalité, il le pensait réellement. Parce que Thresh consume. Thresh dévore. « Oui tu déranges mais, dans tout les cas, tu t'en fous. Sinon tu ne serais pas venu, n'est-ce pas Monsieur le Gouverneur ? » Fait la Luxure alors qu'il part gentiment lever le menton du Damné vers lui. Plongeant son regard perçant dans celui faible et somnolent du Gouverneur. Illumination. Voilà ce qu'il lui manquait avec ses clients. C'était le regard. « Ahhhh, comment je vais faire ? Entre toi et une cliente, entre prendre soin d'un enfant ou recevoir de l'argent, qu'est-ce que je devrais choisir à ton avis, Bis ? » Il était sans logique parce que dans le fond. Son corps lui criait doucement :

Fait le bon choix Bis,
Soit égoïste et demande moi de faire attention à toi.
Ahhh... Qu'est-ce que j'raconte.
Dans tout les cas, je le ferais.
Et tu le sais déjà ça, non ?

don't disturb.

L'alcool déliait les langues, l'alcool pouvait vous faire dire des choses. Gentilles ou méchante, la plupart du temps vous pouviez vous retrouvez gênés et même en avoir honte le lendemain. Thresh espérait que Bis n'oublie cette soirée, parce que le Vagabond allait se donner un plaisir de lui en rappeler pour un bon moment. « Comment est-ce que tu peux même hésiter entre moi et une poignée d’argent sale ?!  » Le Vagabond se met à glousser. Si seulement Bis n'avait pas eu un impact aussi important sur la Luxure, ce dernier aurait choisi l'argent sans hésiter une seconde. Il n'aurait sûrement même pas daigné lui ouvrir la porte. C'était sûrement ça le problème, il ne souhaitait pas l'argent en ce moment même, il souhaitait Bis, encore une fois et comme toujours. Pourquoi ? Thresh n'en savait rien. La seule chose dont il était sûr, c'était que si ce dernier n'était pas aussi faible et qu'il voulait reprendre son statut de client, Thresh aurait dégagé cette greluche qui se trouvait chez lui pour parcourir le corps de Gouverneur et cela sans une once de retenu.

Puis le grand Gouverneur, dans toute sa splendeur du moment, brise le contact. Cela faisait doucement rire le Vagabond, ce dernier pariait déjà sur le nombre de minutes que le damné pouvait tenir sur ses deux jambes avant de s'écrouler. « J-J-Je suis en train de souffrir ! Gravement ! Et ! Et tu préférerais copuler avec cette CATIN, » Souffrir ? La belle arnaque. « T'es juste bourré pauvre con, tu souffres pas. » Se mit à penser le Vagabond, laissant le Gouverneur s'élancer dans son monologue. Il était sûrement très bavard ce soir. L'alcool et ses dommages. Heureusement que c'était Thresh qui le voyait ainsi, imaginez la gueule de la population de Libra après avoir vu leurs Gouverneurs ainsi, et ce dernier n'éprouvait même pas une once de gratitude à l'envers de la Luxure. Thresh était réellement devenu son putain d'animal de compagnie. « Non en fait ! En fait ! C’est toi la catin Thresh ! T’es une catin, une putain de catin de merde ! » Il avait été souvent insulté par les gens mais, après tout, c'était la vérité. Il était une catin, il en était fier. La seule chose qu'il trouvait à faire, c'était de simplement fixé le gouverneur tout en gloussant de temps à autre. Peut-être qu'il pensait ce qu'il disait, peut-être non, quand bien même, c'était son avis sur lui, il n'avait pas dans l'optique de se faire passer pour quelqu'un d'autre pour être apprécié par le Damné. Il vomissait dans la soupe à l'heure actuelle, fût un temps, il était comme la jeune femme dans son lit, un client.

« C-Comment c’est possible d’avoir une naissance aussi pourrie que la tienne, Thresh ? T’y pense d-des fois ? La luxure ? H-hehe, pénis sur pattes ! Et puis et puis, tu pues Thresh ! Thresh, tu pues vraiment, tu te rends compte de ça ? Merde alors. Ca, et puis ta sale gueule d’albinos et tes oreilles débiles, » Pour la première fois de sa vie, le Vagabond voulait se retourner et laisser Bis seul. Pour la première fois de sa vie, il voulait ne pas s'engager dans un différent avec quelqu'un, Bis l'énervait en ce moment même. Thresh voulait simplement lui fermer la porte au nez, ne pas se retourner, même si des larmes se formait dans les yeux de ce dernier. Thresh n'en avait rien à faire, peu à peu, Bis commençait à faire revenir à la surface ce que Thresh avait gardé enfouit en lui. L’indifférence envers les autres. « e-et tes cheveux ! Tes cheveux Thresh ! Pourquoi ils sont longs, hein ?! T’es pas une femme ! Une catin, mais pas une femme bordel !  » Plus il débitait des paroles, plus les gloussements joyeux et moqueur se mirent à ne plus se faire entendre. Son sourire commençait à s’effacer. Alors quand se dernier vint lui prendre une mèche de cheveux, il ne daigne même pas regarder, continuant de fixer le Damné. « Tout ça, en-ensemble, sur la même personne, sur toi, T-Th-Thr… Même ton nom il est con ! Ouais bah, tout ça, tout ça ça me donne envie de te vomir dessus ! Sur ta gueule et sur tes épaules, p-puis sur tes cuisses aussi ! Haha, T-Thr… P-PUTAIN, mais merde il est vraiment con ce nom. Ouais bah hein, sale bête, vagabond débile, je hais tes cuisses ! Je vais vomir dessus et partout sur ton gros sexe !»

Puis ce qui devait arriver, arriva. Plus rien. Un regard froid, lointain. Dégageant la main de Bis qui avait prit en otage une mèche de cheveux, il ne veut plus essayer, il ne veut plus l'aider, il ne veut plus faire quoi que ce soit pour ce qu'était la sorte de Gouverneur devant ses yeux. Il n'était pas lui-même, Thresh était ce qu'il était à sa naissance. Rien. Le regard baissé du Gouverneur ne faisait strictement ni chaud, ni froid au Vagabond. En temps normal ce dernier aurait simplement rigolé mais, ce soir... Ce soir, le Vagabond en avait marre, ce soir le Vagabond voulait tout envoyer péter. « Heeeee... Fait la Luxure de manière presque moqueuse. Simplement pour faire comprendre au Gouverneur qu'il venait de faire une découverte. Alors, dit moi Bis, t'as terminé d'parler ? T'as plus rien à ajouter ? Si c'est le cas laisse moi te poser une question veux-tu ? Fait-il tout en s'approchant de son interlocuteur, dirigeant sa main vers le menton du faiblard, relevant son visage. Qu'est c'que tu fous là ? Hein ? J'suis curieux de savoir, vraiment. » Et de manière vive et presque violente, il relâche le menton du Gouverneur. Abordant cette fois-ci son regard autant, celui qu'on adorait tant. Il n'était plus joyeux, il n'était plus docile, il n'était plus un animal de compagnie, ce n'était plus le gentil renard qu'on adorait câliner. A l'heure actuelle, il n'était plus Luxure, il était arrogance, indifférence et froideur. « J'ai été patient Bis, beaucoup trop même, si tu désires quelque chose dit le moi maintenant, avant que j'te ferme la porte au nez et retourne faire mon métier si dégoûtant. » Finit-il par dire tout en gloussant. Il avait choisi. Il avait décidé. Il ferait ce qu'il a à faire ce soir. Il voulait faire comprendre à Bis, que lui, la Luxure, n'était pas toujours gentil et compréhensif. Thresh n'était pas un animal de compagnie et encore moins le sien.

Dégoûtant ?
Alors que toi même Bis,
tu as goûté à cette dépravation.
Tu te permets de juger maintenant ?