Aux bras ouverts sur les peines et leurs blessures usées - Syndrome
Caelestis
conscience vouée à l'errance
MESSAGES ▲ : 31 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 20/02/2015 AVATAR ▲ : Dark Sun Gwyndolin 【Dark Souls】 DIT ▲ : La Divine Rampante ANECDOTE ▲ : Est une femme aux yeux de tous et de lui-même FICHE RS ▲ : Charme écoeurant
Sujet: Aux bras ouverts sur les peines et leurs blessures usées - Syndrome Sam 21 Mar - 16:54
Feat Syndrome
• Lorsque le récipient fut reposé précautionneusement, la goutte perlant à son rebord entama son précieux et dernier périple. Une lente chute tempérée le long de la translucide surface. Larme de blanc, s'écoulant avec silence. Elle meurt dans l'anonymat tandis qu'elle s'écrasait contre le bois qui ne tarda pas à la boire. Aucune chance ne lui était proposée, et le meuble avide s'empara de son existence négligeable, ne laissant qu'une minuscule marque humide qui deviendrait bien vite invisible, même envers les yeux les plus circonspects.
Le Vagabond se détourna de la pauvre table et ne s'attarda pas en ces lieux. Il n'y demeurait jamais plus que nécessaire, quand il préparait le thé pour des convives, ses confrères, ou quand il ressentait le besoin de boire du lait, comme à cet instant. Caelestis était un piètre cuisinier, sûrement parce qu'il ne désirait pas y mettre du sien, ainsi, il ne voyait pour quelle raison il aurait pu rester plus longtemps qu'à l'accoutumée. Rien n'était moins majestueux qu'une cuisine à ses yeux. Souvent occupée, bardée de teintes et d'objets, des rangements qui lui apparaissaient à la manière d'un fouillis désagréable. Même vide, il avait cette sensation de brouhaha latent, comme un écho lointain. En revanche, une salle d'eau pouvait revêtir des atours spirituels. Propre, bien plus immaculée que sa consœur, le choix de la pièce d'utilité où il préférait se trouver n'était pas bien difficile.
Cependant, un autre type d'endroit savait se placer bien au-dessus de tout ceci. Caelestis aimait les grands espaces éthérés. Ceux qui inspirent à la fois l'émerveillement et la méditation. Dans ces critères, son cœur chavire entre le Palais de Justice et le Temple de la Création. Peut-être possédait-il une affection plus prononcée pour ce dernier. Il s'agissait, après tout, de l'emplacement qui l'avait vu naître. Là où il avait ressenti tout l'ampleur de sa Foi. Là où sa passion palpite, brûlante, sous sa peau pourtant si froide. Caelestis se fondait dans le paysage vertueux. Blanc sur blanc, le pas silencieux, le Vagabond aurait pu faire corps avec le décor. Ici-bas, il n'avait jamais à se soucier des craintes humaines vis-à-vis de sa nature. Il faisait partie de ce qui avait conduit à la construction de ces murs et, en son sein, il affirmait une assurance et une sécurité inégalée. Il s'agissait en grande partie de la raison pour laquelle il quittait peu le Temple. Sa maison. Son domaine. Les toits et les extérieurs verts, mais austère, rappelaient les cultures asiatiques, tandis que l'immensité des plafonds, les colonnes et les statues dansaient avec les souvenirs de la majesté grecque et romaine. Un mélange des genres compréhensible pour l'Eden qui accueillait des âmes de tous horizons. La sobriété mêlée au grandiose. Un mysticisme vaporeux pourtant tangible. La dualité formait un tout. Une entité.
La Perfection.
C'était si triste, déplorable, de ne pas connaitre d'autres lieux où la nature de chacun apparaissait si négligeable. Plus encore, l'inhumanité des vagabonds pouvait s'élever au rang de symbole déifié, le lien entre les humains et leur déesse. Bien évidemment, Caelestis ne doutait pas de s'éloigner des pavés usuels du Temple, surtout lorsqu'il était question de répandre la Foi. Par ailleurs, c'est vers les extérieurs que ses distinguées foulées le portèrent. Progressivement, comme s'il flottait au sein d'un rêve caressant. Aussi tiède que l'air qui vint étreindre ses amples parures, glissant entre les aspérités de son masque imposant, effleurant le peu de peau que la prêtresse daignait laisser apparaitre. Les bras étendus de chaque côté de son corps, l'être d'albâtre ne remua plus. La Foi gardait le Sanctuaire des croyances et de l'espérance, celle qui offre la perspective de voir ses blessures, même les plus douloureuses, pansées avec tendresse. Elle était sa tête de proue, voguant au rythme des vagues et de la direction souhaitée par son capitaine. A la fois guide et guidée, Caelestis demeura statique un long moment, appréciant l'air du jour et ses paroles silencieuses. Beaucoup auraient pu le confondre avec une statue. Certains auraient pu affirmer qu'il somnolait, cependant, si quelqu'un devait apparaitre à la périphérie de son champ de vision, nul doute que le vagabond ne le manquerait pas.
Syndrome
conscience vouée à l'errance
MESSAGES ▲ : 195 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 03/01/2015 AVATAR ▲ : KURLOZ MAKARA de Homestuck || DIT ▲ : Ariès ANECDOTE ▲ : Te contamine affectueusement en courier new ♥ FICHE RS ▲ : Disease & Virus
Sujet: Re: Aux bras ouverts sur les peines et leurs blessures usées - Syndrome Lun 23 Mar - 0:06
Il s'est vidé. De la substance d'espoir, de volonté, nappé par l'être. La douleur, la douleur pourquoi. Les yeux d'étain remplis de fumées, de gazes inodores. Ca sentait bon le monoxyde de carbone. Quelque part. A l'endroit où les veines se percent. Délaissant là ; les fluides. Les effluves porteurs de sa colère. Il s'est vidé sur les carreaux de la justice.
Les bruissements de gestes, il n'entend plus rien. Seulement ce tambour acier, cette cage métallique qui déraille. Il peut crier mais seulement de l'intérieur, entre deux abysses. Entre deux soupirs. Il fuit. Il fuit l'existence et la respiration des pantins de Thémis, des gardes postés en rempart dans cette forteresse dépossédée de son trésor inestimable. Son souffle des rebellions exaltées ne franchira pas les tympans ennemis. Noyé dans le mutisme de leur rage écrasée, il ne peut pas en rire, il n'a jamais su comment manipuler l'ironie.
Il traînait sa carcasse de fer pesante, ses cornes animales sur les parois ombragées, sous les porches inhabités, longeaient les ruelles de Libra. Il ne pouvait regagner son antre tout de suite. Se tapir à l'abri des regards, consolider ses brides humaines décollées de son corps. Alors, bestiole rampante, parasite, figée de tristesse et de dégoût, les portes closes déclinées à sa vue. Il est allé souiller l'édifice de la déité, polluer de son horreur l'architecture de ses fondations; grignoter les prières adressées à sa création.
Quelle prétention Thémis, quelle vanité que ce temple. Il fallait tout saccager. C'était une foi infecte qui lui rongeait les entrailles.
Il n'était qu'une ombre qui se déploie, comme elle se tapisse sur les murs de la conscience humaines. Elle annihile progressivement cette maudite espérance au porche accueillant, mordant les mains dépliées. Cet espoir trop vif, trop tranchant, trop désirable. Le remède, il l'avait oublié. Il ne pouvait guérir de ses blessures irréparables, et la mort le tétanisait. L'oubli pouvait frapper au moment où le sang aurait fini de se répandre sur les marches de marbre, sur la robe immaculée de Thémis.
Elle était là.
Il arqua ses pupilles rocheuses, en granit, sur la divine inconnue. La magnificence de son être. Il se sentit rétrécir. Impuissant. Pas à sa place dans cet univers qui respire d'attention louable pour purger ses pêchés. Il les brandit à boucher pleine de mots irrévérencieux, endormis, couchés sur d'autres bouches plus honnêtes, moins menteuses.
Elle était là.
Son pas saccadé, cette apparence repoussante qui contrastait, il tenta de réduire la distance qui les séparait. Il se raidit de la pointe des pieds, jusqu'au haut du corps, lorsqu'elle daigna se retourner sur son insignifiante présence. Indésirable créature. Il n'avait jamais assez poussé les portes de sa demeure, jamais assez joint ses mains pour espérer le repentir, la clémence et le pardon. La foi faisait bondir son âme et cousait sur son visage, un émerveillement sans équivoque.
Sa voix secoua la méditation de la femme, de ses intonations caverneuses enfouies au creux de sa gorge. Si froide et si paisible à la fois. Il surgit de l'ombre pour baigner dans la lumière, se cramponner à son visage dissimulé sous un masque qui pointait vers le ciel. Un astre lumineux aux branches éparpillées autour de ses traits et de sa coiffe mystiques. Elle paraissait si insaisissable, irréprochable dans son habit au blanc immaculé que la simple offense d'un toucher lui égratignait les doigts.
« Caelestis... »
La souffrance se peint, sur les aspérités de sa carnation de feldspath. Elle se mue irradiante, pétrifiant la douceur en une odieuse expression. Son corps menaçait d'avilir la pureté des dalles, du sol. Il oublie la messagère Céleste, l'attention pleine sur sa plaie. Les yeux remontent évasifs, le sourire se déploie jusqu'aux tempes. Il avance, titube, dépossédé.
« J'ai mal Caelestis... »
A l'esprit. Au cœur. A la chair. Son être entier brûle et se consume face aux coups portés, aux questionnements irrésolus. Son bras, ses doigts ignobles comme un appel dans sa direction.
Caelestis
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Sujet: Re: Aux bras ouverts sur les peines et leurs blessures usées - Syndrome Lun 23 Mar - 13:11
Feat Syndrome
• Il s'agissait d'une voix bien connue. Un timbre si particulier qu'il ne pouvait y avoir de toute quant à sa provenance. Elle respirait les miasmes et leurs effluves endémiques, un insidieux poison prêt à ternir l'éthéré, gangrenant sa pureté, sa chair, de l'intérieur. Syndrome et ses symptômes. Le glas des éphémères. La conjonction de ce qui nécrose les corps. Il s'était déjà écoulé un certain temps depuis leur dernière rencontre. Caelestis s'en remémorait subrepticement les tenants et aboutissants. Sûrement avaient-ils conversé, la Foi recueillant les peines de son compagnon au creux de ses bras tendres. Peut-être au sujet de leur nature, probablement à propos de la belle inaccessible, successivement en matière anodine. Et l'entité séraphique s'était tenu présent sans sourciller, empli d'une bienveillance onctueuse, l'air tendre de celui qui ne peut qu'aimer son prochain de tout son être.
D'un lent mouvement, il tourna la tête vers la créature impie, antre de Maladie. Ses paupières s'écarquillèrent sensiblement, cachés sous son masque, tandis que ses traits se figèrent, les lèvres pincées, comme si son faciès était interdit de toute expression visible. Aux yeux de tous, Caelestis n'aura eu aucune réaction, à la façon d'une sainte nonchalance. Rien ne pouvait surprendre un individu divin, puisqu'il se trouvait au-dessus de tous. Pourtant, il s'agit bien de la surprise qui provoqua la sensation désagréable d'une pression sur sa poitrine, écrasant ses poumons sans douleur. Il avait remarqué les traces, cailloux sombres semés en chemin, caillot sanguins. La blessure à son pied était vive, déformait ses traits, sa démarche, pendant qu'il se traînait vers lui. Syndrome ressemblait à un pantin aux fils rongés. Son équilibre ne tenait qu'à un souffle, une perle d'émotion impalpable. Et le cadavre d'apparat progressait, dans la souffrance, dans sa direction, les doigts décrépis tendus en un appel de désespoir.
Répugnant. Il lui aurait donné la nausée.
Syndrome se plaignait de la douleur, cependant, il endurait un mal plus profond. La Foi le savait, le ressentait, dans sa voix, dans ses lèvres étirées de déséquilibré. Il se demanda un bref instant qui avait pu provoquer cette incident. Peut-être un humain fielleux désirant réparation vis-à-vis de sa Naissance, ou bien un confrère fougueux. Dans tous les cas, il était un affront que de s'attaquer à ses précieux et plus fidèles apôtres. Un frisson imperceptible parcouru ses chairs, à l'orée de son épiderme glacé. Voilà une situation fâcheuse.
Avec plénitude, Caelestis leva le bras dans la direction de l'enfant de contagion, pareillement à une main offerte, alors que son visage venait à rayonner d'un sourire aimant. Comme si la blessure n'existait plus. Comme si la pauvre bête n'avait jamais possédé cette apparence hideuse. Le sourire réconfortant des Saints accueillant les âmes éplorée. L'expression de ceux qui ne craignent pas la Mort et l'étreignent avec chaleur. Les douleurs et malheurs ne sont plus à craindre.
Approche, Syndrome. Je te promets la tendresse et l'apaisement, quand bien-même tu viendrais à rendre ton dernier souffle.
Délicate gestuelle aux allures vaporeuses, le bras se déplaça ensuite avec lenteur, désignant le temple pur du bout de ses doigts gantés. Il ne comptait bien évidemment pas s'emparer de la patte de son précieux prosélyte. Le contact, comme toujours, était proscrit. Limité à son strict essentiel. La distance lui permettait la chasteté, l'élévation à un rang vénéré. En revanche, Caelestis lui offrait l'hospitalité et sa voix s'éleva dans les airs, claire comme le cristal. Un timbre qui ne laissait deviner son genre. Une tonalité inhumainement harmonieuse.
« Entrez, Syndrome, je vous prie. » un mouvement léger, déplacement furtif laissant place au vagabond usé pour qu'il s'avance au-devant de lui. Cependant, il ajouta peu après, ne lui allouant pas le temps de prononcer une parole : « Si vous ressentez la perdition, je vous guiderai. Si vous sentez votre corps fléchir, je vous soutiendrai. » Il marcherai dans ses pas, ombre de la Contagion, susurrant des mots doux pour apaiser son esprit, diffusant autour d'eux une aura de quiétude. Puis, malgré son dégout du toucher avilissant, Caelestis n'hésiterait pas à offrir son épaule pour aider le pauvre être à progresser. Ce dernier paraissait avoir perdu beaucoup de sang, épuisé. La Foi songea qu'il risquait de ne plus tenir sur ses jambes encore longtemps.
« Je vous prodiguerai des soins. Ensuite, nous parlerons. » qu'il ne draine pas plus son énergie en mots vains, bercés par la douleur. Il en aurait besoin pour atteindre les chambres où il pourrait trouver le repos.
Ne me force pas à te toucher.
Syndrome
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Sujet: Re: Aux bras ouverts sur les peines et leurs blessures usées - Syndrome Dim 29 Mar - 0:35
Replié sous l'embarras, il ne peut soupeser seul le fardeau d'une conscience fiévreuse. Ses étaux encore, la poigne acérée sous pression se souvient. Elle se remémore l'outrance des injures. Puis ses yeux alanguis couvrent d'une malsaine affection, la divine rampante. Intenable. Caelestis était l'une de ses seuls créatures dont les touchers désireux souffraient. Du manque de considération, de l'aveuglement divin. Comme Thémis.
Il ne cessait jamais d'être fou, enivré. Captivé dans les égarements, les prières muettes. Une âme, si perdue, délaissé. Criante de vérités, quand les cris, les plaintes inaudibles rongent ses tympans. La colère des innocences bafouées et rompues quand se dressent, les étreintes sommaires, les froids effleurements.
Il portait la marque des prédateurs. Un sensible écho de leur déchirure. Des têtes se sont courbées avant d'être abattues. Des doigts ont embarrassés leurs frères, envahis d'allégresse sur les bancs, entourées d'autres croyants ou disciples à la gloire de Thémis. Dans un cruel espoir, d'entendre son souffle se réduire dans ses poumons écrasés et souffrants.
Il a tellement craché sur ses dorures, ses robes de soies Caelestis. Il méritait désormais le sort servi à sa naissance répugnante.
Sur ses lits sans satin, sans riche sculpture dans le bois, il s'est assit. Effleurant de sa vue embrunie les épaules de la divine, de sa couronne, majesté brandit comme un soleil. Mais la tristesse raye les forces malicieuses, annihile tant d'innombrables douceurs sur le bout de la langue. Son front est encore chaud. Souffre.
La prêtresse s'affairait, toujours ses paisibles gestes dans son allure souveraine, élève de la déesse, sûrement fruit défendu. Des manifestations fugaces arrachées, coulant sur les formes, les courbes inexistantes drapées de mystère et d'indécence pour les curieux. Son visage dissimulé, où il imagine, une créature unique aux rêves qui esquissent des merveilles aux dormeurs et contemplateurs éveillés. Le teint neigeux et les yeux acérées qui font frisonner la chair de plaisir. Plus glaciale que les statues de marbre gardiennes des jardins du palais de la justice.
« J'ai...j'ai pensé tant de choses Caelestis, j'ai essayé d'écouter, j'ai essayé... »
Entre les mots susurrés. Ses conseils perdus à la lame des souvenirs. Il a échoué dans son rôle. Disciple misérable à la foi éclaboussée par d'autres idéaux ombrageux. Ses mots échoués sur le trône désert, ces mots qui avaient un goût particulier, de revanche et de haine onctueuses. Ses phrases savoureuses mais recouvertes d'acide, garnies des pires suggestions conduisant au soulèvement. Les révoltes aux grains amers.
« Mais lui, il avait tant de mots, il disait tant de choses que...j'ai voulu y croire, j'ai voulu écouter... »
La saveur de la haine sur les papilles à déguster. Il lève son regard pour un jour entendre le masque se fendiller, défiguré des morceaux de colère chutant aux pieds de Caelestis l'imperturbable. Ses mots désormais ont abandonné l'assurance et les provocations qui ont ébranlé son adversaire. Ce faux-frère. Il ne reste rien de cette fierté déchue.
« Mais j'avais peur... j'ai peur de ça...je n'ai pas su dire pourquoi je n'ai pas voulu, ce n'était pas...ce n'était pas... »
La vérité seulement la vérité infâme à énoncer qui vous brûle la gorge, les lèvres et déchire les poumons. Il délire un peu dans ses répliques. Comme un défouloir. Mais quand on était la contagion, on avait tant de choses à cacher. Quand on était vagabond on avait tant d'horreurs à anesthésier sous sa peau, à masquer de sourires bienveillants. Du mensonge forcé par une naissance traître.
Il commence à se déchausser de toute cette perte. Il a assez de souffle pour avouer l'ampleur des malentendus. Retirer le flambeau éteint de sa bravoure, de ses résistances passagères. Il continue de décevoir, de ne pas déroger à cette règle dictée. Et la folie qui rit doucement à l'arrière, bien lovée dans ses abysses. Endormie patiente, elle appuiera un jour sur les failles, pour qu'il explose, que sa rage se disperse dans la cendre de leurs futurs cadavres.
« j'ai blessé trop de personnes. Je ne peux rien faire. »
Il retire cette chaussure, toute cette protection sur le trou béant de son pied. Le sang a séché par endroit, teint ses doigts, comme sa mémoire qui cicatrise lentement en raison d'un oubli lâche.
« Pourquoi... »
C'est une réponse attendue, des solutions. Un silence harmonieux entre leurs corps immobiles . Il lui retourne tout cette défaillance sur les ombres de son masque aux expressions impassibles, mortes. Un sourire affecté se mue, une fois son ouvrage terminé.
« J'aimerai tellement voir ton visage. »
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