Healing & Ymir
Why are you alone ? ♪ Lentement, tu fermes les yeux et tu laisses les flocons de neiges tomber sur ton visage serein. Ton sourire est léger, il est apaisant, tout comme ton état en ce moment. Tu te sens bien ici, dans la neige, n'est-ce pas Healing ? Tu as l'impression de vivre, ou tout simplement d'avoir touché le but infini de la vie. Tu as l'impression d'être libre, bien plus libre que les poissons et les oiseaux, bien plus libre que les chats. Bien sûr, cela change de tes habitudes, cela change de la chaleur de la forêt éternelle et de la cacophonie constante des animaux qui t'entouraient là-bas.
Une douce brise hivernale souffle faisant ainsi s'envoler au vent tes cheveux. Ce simple geste de mère nature suffit pour que tu ouvres à nouveau les yeux et admire sans grande envie la nature qui s'offre à toi. Peu à peu, tu t'habitues à ce paysage, à ce vent froid et à cet environnement d'une pâleur impressionnante en comparaison à ta forêt aux couleurs vives et lumineuses.
Tu repenses à la raison de ta présence ici, en plein hiver. Tu repenses à cette lettre que tu as reçu il y a fort peu de temps, celle de cette fan affirmant haut et fort que tes histoires ne sont qu'incohérences et stupidités. Elle veut du réalisme, elle veut pouvoir s'imaginer vivre de telles moments, mais elle affirme aussi que tu en aies incapable, incapable d'écrire ce genre de récit. Cependant, tu le sais très bien ; ce n'est pas avec tes maigres connaissances que tu vas pouvoir écrire quelque chose de réaliste, et tu commences aussi à être à court d'idée d'avoir. Voilà la raison de ta présence ici, dans cet endroit totalement opposé à celui que tu connais par coeur.
Les traces de tes pas s'enfoncent dans la neige pendant que tu avances de manière tardif. Le poids de ton sac se fait enfin ressentir, pourtant, il n'y a pas tant de choses à l'intérieur ; tes crayons, des feuilles blanches, des vêtements d'hier de rechanges, des vêtements, ta trousse de premiers soins, à manger et à boire. Choses nécessaires pour un tel voyage qui selon toi risque de durer plusieurs jours. Bientôt, la nuit va tomber. Tu le constates rapidement à la couleur du ciel passant de pâle à sombre. Tu devrais peut-être te poser pour la nuit et noter un peu tes découvertes, qui sait ? Peut-être pourras-tu commencer ta grande histoire d'aventure par-là ! Il faut bien commencer quelque part de toute manière.
Alors la fatigue te gagne, elle t'oblige à déposer les armes et à dormir. Malgré le froid, malgré le gèle qui recouvre certains arbres, tu te mets à grimper sur l'un d'eux et tu t'assis sur une branche plus au moins solide. Là tu décides d'y établir ton nid pour la nuit. Tu accroches à une branche ton sac à dos, puis tu viens frotter tes joues à l'aide de tes gants en frissonnant. Il n'y a pas à dire : il fait froid ici, et la preuve que trouve droit devant tes yeux ; ton petit nez gris est devenu tout vert à cause du froid ! Mais il n'est pas le seul, tes joues sont vertes, tes oreilles sont vertes et nul doute que sous cet épais manteau se cachant des épaules et des genoux tout aussi verts. T'as-t-on déjà dis que tu ressembles à une skieuse ainsi ? Avec ton bonnet d'hiver, ton gros pardessus, tes quatre couches de pantalons, tes moufles et tes cache-oreille ? En tout cas, on ne peut nier le fait que tu t'es totalement préparé pour cette épreuve qu'est l'hiver.
Ta queue bleutée qui jusqu'à maintenant se balançait nonchalamment commence à se chauffer, elle chauffe, en fait, elle brûle presque même. Surprise, tu baisses les yeux et note la présence d'un humain, et d'un feu. Sans doute celui qui a failli brûler ta
miagnifique queue comme tu le dis si bien. Tu observes cet humain, commençant déjà à te dire qu'il est sans intérêt. Mais là, une chose t'interpelle, un liquide rougeâtre qui coule des doigts de ce garçon t'interpelle, tel un appel au secours. En tant que vagabond née de la guérison, elle ne peut laisser passer une chose pareille ! Sans hésiter, elle descend de son arbre et saute aux côtés du jeune homme faisant par la même occasion légèrement trembler le garçon. Elle prend ses mains dans les siennes sans même lui demander son avis puis les examine avec de ne se mordre la lèvre inférieure.
- Dis, ton sang est rouge. C'est normial ?
Demandes-tu en relevant tes globes oculaires vers lui et penchant légèrement la tête sur le côté. De toute ta vie, tu n'as jamais vu du sang rouge. Juste le tien, un sang vert semblable à une rivière d'émeraudes fondus qui coulent dans tes veines et tes artères et qui semblent danser de joie et de bonne santé, oui, tu jouis d'une bonne santé, et tu aimes ça plus que tout au monde.