« i've got a war in my mind. »
Suiren est un jeune homme au caractère enfantin, même si sa psychologie est plus profonde que cela. Il aime se divertir, s'amuser, et transformer tout problème futile en un jeu. Il est insouciant, bavard, malin, légèrement ennuyant, et se laisse rarement prendre au dépourvu. Lorsque il y a un problème sérieux ou quelque chose qui le touche personnellement, on peut voir une transformation psychologique impressionnante, voir même effrayante : il devient l'exact opposé des adjectifs énumérés ci-dessus. Il semble tenace mais ce n'est qu'une facette. Il est sincère, plein de bons sens, optimiste et il a beaucoup d'humour. Il est sensible à la moindre critique ou remarque désobligeante. Il s’énerve assez rapidement, quand on l’embête un peu trop. Ce fort contrôle qu’il a sur lui-même et sur ses émotions, lui cause parfois du tort. C'est là qu'est dévoilée toute sa faiblesse, celle qu’il a tant de mal à cacher. Il est sympathique, affectueux, sensible, pervers sur les bords, et taquin une fois qu'on a a gagné sa confiance. Il semble peu enclin à se faire beaucoup d’amis, étant donné une certaine timidité, ce sont plutôt les autres qui viennent vers lui.
SPARKLY - the writings of the past
Il y a très peu de choses qui comptent vraiment pour moi. Ma tranquillité en fait partie, ainsi que mon aptitude à survivre. Le reste n’a pas d’importance.
On dit qu’un enfant a besoin d’une famille pour s’épanouir mais… qu’est-ce que c’est qu’une famille ? Moi, je n’en connais que la définition. Ma famille est détruite. La famille Nobutsuna est détruite. Quand j'y repense, je vivais une vie banale jusqu'à ce qu'un groupe de cambrioleurs pénètre le toit familial. Mon père et ma mère ont été tués sur place.
Je m'étais caché en espérant qu'ils ne me retrouvent pas. Mais lorsqu’ils furent partis, je fus pris d’un tel excès de folie que je me mis à pleurer et hurler ma haine, toute une nuit. Mais je revins vite à la réalité : j'étais seul à présent. Plus personne ne pourra me protéger, me réconforter ou même me loger. Après avoir creusé la tombe de mes défunts parents, je me mis à errer dans les rues sans savoir vraiment où j'allais. J'avançais et je continuais d'avancer, le regard vide.
Sous une pluie de fin novembre, glaciale, à regarder le ciel en se posant des questions sur moi-même… Je ne sais pas si c’est ma fièvre qui contrôle mes pensées, mais en voyant les autres du fond de ma petite ruelle, j’ai envie d’en finir… Je ne compte pour personne et rien ne compte pour moi : juste équivalence, n’est-ce pas ?
Je ne sais pas ce qui m’a pris. Encore cette fièvre ? Celle que j’éprouve quand je veux survivre, oui.
A se faufiler entre les passants immenses pour ma petite taille, j’en viens à me répéter que ce monde me domine. Il me tient entre ses griffes et me garde captive de cet enfer qui est ma réalité.
Je suis faible, et insignifiant. Comment ai-je pu en arriver à une si piètre image de moi-même ? Vous vous le demandez, n’est-ce pas ?
Je n’ai même pas de quoi vous répondre.
Ma main s’agrippe, sans que je m’en rende compte, à une veste. Ce doit être l’habitude ; un instinct primitif retenu jusque-là par ce qu’on appelle les lois et le savoir-vivre. Quelle ineptie. Il n’y a ici qu’une loi qui règne : celle du plus fort. Et ceux qui se targuent de vouloir la changer sont ceux qui en profitent le plus. On ne peut pas changer un système durant depuis la genèse du monde…
Revenons-en à cette veste : mes doigts glissent machinalement jusqu’à une poche boutonnée que je défaits rapidement et dont je saisis le contenu. Un geste de ma victime et me voilà disparu dans les profondeurs abyssales de ce qui est ma maison : le nul-part.
Un rictus effaré plisse mes lèvres sèches, mes yeux sont écarquillés par ce que je viens d’accomplir et mon cœur a doublé ses battements.
Cette vie me rend fou ; la mort, en quelque sorte, m’offrirait la raison.
Soudainement, je tourne, et aperçois une forme au bout de la ruelle : d’habitude, personne ne s’aventure dans ce dédale obscur… J’entreprends de faire demi-tour, mais la douleur me rappelle à l’ordre et je prends conscience que mon esprit s’était évadé pendant ma course effrénée : mes pieds sont couverts de plaies d’où s’échappe mon sang et sont englués dans la boue noire et glacée. Il m’est impossible de m’échapper.
Ma vue est très mauvaise, et je ne distingue que les formes de cette personne, à une bonne dizaine de mètres de moi ; elle semble s’approcher lentement, et me parle. Une voix dont les paroles me semblent bien dérisoires, mais dont la chaleur me réconforte un peu. Je me surprends à vouloir fermer les yeux : je suis réveillé par des grandes mains me saisissant fermement par les épaules. Une certaine clarté me revient, et je parviens à comprendre ce qu’on me dit :
« Tu ne dois pas mourir comme ça ! »Un frisson parcoure nerveusement mes jambes : bien au-delà du froid glacial qui me fait frissonner, une étincelle a embrasé mon corps.
Mon existence a-t-elle une quelconque valeur ?
Cette phrase résonne en moi jusqu’à ce que l’étincelle s’éteigne.
Parfois, on se dit que nos tourments nous mènent quelque part : quelque part où tout ira mieux. On l’espère, on le rêve, même si cela semble irréalisable. Et parfois, quand on ouvre les yeux, on voit quelqu’un…
Les existences effacées ont leur utilité : elles embellissent celles des autres. Même si parfois elles font souffrir, même si parfois elles semblent inutiles, les rencontres sont l’essence d’une vie. La joie, la peine, la colère, le désespoir, n’est-ce pas là ce qui nous fait vivre ?
Une vie monotone peut s’éclairer, soudainement, de la plus douce des lumières, et s’éloigner progressivement des ténèbres où elle était plongée. Car il n’y a qu’un pas entre la vie que je termine et celle que je commence aujourd’hui. Je suis arrivé ici, je me suis construis une identité ici sans me poser de questions. On m'a montré le chemin et je l'ai suivi. Ce monde m'a offert une deuxième chance : celle d'être ce que j'ai envie d'être et non d'être ce que les autres veulent que je sois. Ma devise :
Mon âme est mon seul pouvoir : c’est mon unique loi.