« En toutes circonstances, j'ai raison. Je sais tout, mais vous n'apprenez rien. Comprenez qu'il faut se nourrir de moi. Je suis la source de la connaissance, la seule qui ait compris Dieu ; alors que son règne tarde, la force seule de mes enseignements pourrait bien le faire revenir. L'autonomie n'existe pas, l'indépendance n'apporte rien. Réunissez vous vers moi et laissez ma voix vous guider. N'offrez pas votre précieuse âme à de faux prêcheurs qui ne la désirent que pour eux. Je connais la parole du Seigneur. Il ne veut pas plus d'eux que de leurs fidèles. La dérive sectaire vous perdra. Le paganisme vous perdra. L'oeucuménisme vous perdra.
Je ne suis pas de celles qui souhaitent votre perte ; rien ne me préoccuple plus que le salut d'autrui. C'est ma mission, c'est mon combat ; la guerre que je mène contre le péché n'est pas prête de se terminer -mais pourtant, je la continue pour vous, au nom des enfants de Dieu, aimés de leur créateur. Je ne suis pas mal nécessaire mais bonté obligatoire.
La mécanique du coeur n'a aucun secret pour moi. J'entends tout, je vois tout, je sens tout. Vous doutez ? Ne doutez pas. Je ne vous en donne pas le droit. C'est moi qui dispose de toi. L'idée était pourtant simple ; pourquoi ne la comprenez-vous pas ? Votre bonheur m'importe plus que de porter ce fardeau.

Vous me reniez ? Vous oseriez ? Vous m'en voyez navrée. Mais je suis magnanime -je ne recherche pas le mal. La vengeance est engeance stérile. Je crois en la valeur du pardon. Soumettez-vous, et vous vivrez. Je ne saurais garantir votre sécurité si vous continuez sur le chemin de la contradiction. Je ne supporte pas les impies. Aucun infidèle n'arpentera mon monde en paix ; mon règne sera celui de leur destruction. La paix, certes, mais à quel prix ? Le mien. Ne me contredisez pas. Vous avez tort. Pas moi. J'édicte l'ensemble des dogmes pour donner sens à vos vies et vous mener jusqu'au paradis. Que fait Thémis ? Mon travail. Je n'ai nul besoin de magie pour l'accomplir. Je porte en moi l'amour de Dieu, et le partage avec vous tous. Vous le savez, n'est-ce pas ? Vous le comprenez ? Ne cherchez pas plus loin. On ne se rebelle pas contre moi. Jamais. Ceux qui désirent le mal méritent d'être éliminés ; ils sont jaloux de mon pouvoir et attisent les feux de l'Enfer contre mes enseignements. De pareils infâmes en lutte contre la miséricorde se doivent d'être impitoyablement exécutés. Je ne puis les tolérer. Êtres maléfiques, soyez repoussés par la lumière sacrée et purifiés par le regard que le Seigneur porte sur vous, progénitures de Satan. Au nom de vos ambitions égoïstes, vous déchaînez sur la masse de vos pauvres semblables l'ensemble des châtiments divins -au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit, je vous le ferai payer.

Mais je ne suis pas spirite -ô, agneaux de Dieu acquis à ma juste cause, ouvrez grand vos yeux fidèles : je ne suis pas sourde aux chuchotements, alors ne craignez pas de murmurer à mon oreille les noms de ceux qui vous causent du tort. En échange de l'identité de l'ennemi, je saurai faire briller votre nom jusqu'aux registres du Purgatoire. C'est le moins que je puisse faire pour récompenser l'allégeance d'honorables serviteurs du bien. Tous ceux qui contribueront à chasser les forces de l'abomination connaîtront la rétribution.