Il est là, là, juste au-dessus de toi, avec ses coudes des deux côtés de ton visage, et c'est déjà comme s'il t'avait emprisonné oh comme s'il t'avait mis en cage depuis une éternité, comme une rose sous cloche qu'il n'osait pas toucher de peur de se piquer de peur de saigner un peu un peu puis beaucoup, peut-être de peur de faire une hémorragie -oh, vous étiez aussi irrationnels que ça, à ce moment-là, il n'y avait plus vraiment de règles ou de limites. Toi-même, tu lui avais dit. Carte blanche. Et pourtant, même en savant ce à quoi tu t'étais abandonné, tu avais cette peau qui tiquait à chacun de ses touchés, cet épiderme trop sensible qui faisait affluer ce sang à tes joues à tes oreilles à ton cerveau qui faisait bang bang bang, c'était tellement enfantin juvénile simple et douceâtre, ces baisers volés en deux secondes qui marquaient tant pourtant, ces choses posées abruptement sur ta peau et qui la rendait chaude chaude au possible -pour peu tu te croirais fiévreux, Nerv ; peut-être parce que tu l'es. Oh mais qu'importe, tu ne veux pas que ça s'arrête non jamais, tu veux que toujours toujours il y ait ces pics de laves glacés qui te transpercent en un soupçon de bien-être tu veux tu veux tu veux.
Et tu penses, aussi, un peu. T'as des tas d'images dans ta tête, des centaines de comparaisons sur le bout de la langue, des milliers d'arabesques sans noms qui apparaissent pour essayer de te décrire, mais tu crois qu'ils ne sonneront pas juste tant que tous ne seront pas couchés sur papier -parce qu'il y a tellement de choses à sentir. Tu penses aussi aux couleurs, et tu te demandes si c'est ça le rouge dont Auxine t'avait parlé, ou si c'était plutôt rose, rose tout doux, rose bonbon, rose cerise, rose dragée peut-être, ou rose saumon. A moins que ce ne soit lilas. Ça pouvait être tout tout tout, et en même temps tu avais tellement peur de mal comprendre de mal choisir de te tromper -parce que c'était important, trop important pour être dans le faux. Mais tu ne l’interromprais pour rien au monde non.
Tu sais au fond de toi que tu le tortures un peu, que tu le pousses dans ses retranchements -Auxine Auxine il est innocent Auxine, parfois il croit trop les gens et parfois ça te met en colère qu'on profite de lui aussi facilement, qu'on mette à profit une telle pureté ; mais te voilà, là, à sa merci, et tu sais très bien que c'est un peu l'intoxiquer, que c'est un peu effacer de sa candeur, te l'approprier. C'est peut-être ça, au fond, peut-être que tu veux Auxine rien qu'à toi, peut-être que tu veux lui voler toutes ses premières fois, peut-être que tu veux être la seule chose dans ses pensées, peut-être que ta possessivité ressort déjà, peut-être que ce n'est que sur le moment mais oh, tu veux tellement être celui qui tâchera son ingénuité avec des idées qui le feront rougir pendant des heures et d'autres choses encore oh mais vous aviez le temps -le temps, le temps, il n'avait plus d'emprise ici. Pour le moment, vous étiez comme des enfants un peu curieux lors d'une amourette passagère, un couple éphémère qui se quittera une fois l'été terminé et qui, en grandissant, se souviendra vaguement du visage de l'autre, de son prénom tout au plus. Oui, vous étiez comme deux gosses indécis, et pourtant avec les idées si claires ; mais vous étiez déjà majeurs depuis longtemps et tu te savais incapable d'effacer tout ce qui se passait depuis maintenant de longues minutes.
Oh et quand il descend dans ton cou il y a son souffle chaud contre ton épiderme qui s'hérisse, il y a tes mains tes bras qui pressent sa tête et la tienne qui part sur le côté pour lui donner plus de place plus de place, toujours plus de place, comme si tu lui disais marques moi, comme si tu lui faisais savoir qu'il pouvait te faire tout et n'importe quoi -au cas où il n'en était pas encore certain. Et puis cette fois quand il t'embrasse tu le bloques contre toi ; tu t'attaques à sa lèvre supérieure en la prenant entre les tiennes, et il y a aussi tes dents qui se mêlent au tout, qui raclent la sensible peau de leurs irrégularités oh tu crois qu'il y a aussi ton dos qui se décolle du sol et un sourire sur ton visage. Tu veux juste rester comme ça pendant des heures.

Ça semble tellement idiot. Oui, ça semblerait sûrement très con de penser que le bonheur ça peut se trouver dans un champ, allongés à même le sol, avec cette nature qui continue de vivre comme si vous n'existiez pas. Ça semblerait con parce que ce n'est pas tout, parce que ce n'est qu'une partie de l'histoire ; oh parce qu'avant, avant, il y avait ces journées toujours un peu en décalé, ces après-midi de soleil où il te racontait milles et une choses, il y avait ces matinées un peu endormies, ou rêveuses qui sait, où il te disait que le ciel était encore clair de s'être levé à contre coeur, et tu lui répondais que les oiseaux chantaient sûrement pour l'encourager. Il y avait eu aussi ton aspiration première oh tellement noire, et puis ce déclic quand il t'a souri pour la première fois. Ça aussi c'était étrange, comme si un poids s'était enlevé de tes épaules, comme si ses dents blanches avait su illuminer un jour maussade comme un autre. Alors forcément, Nerv, forcément tu lui as parlé, tu lui as répondu ah, et peut-être que tu l'as un peu harcelé. Tu ne sais jamais ce genre de choses ; mais tu sais que c'était fou d'imaginer, alors, qu'aujourd'hui allait devenir réalité -et tu te demandes aussi depuis quand tu savais que tu en avais envie, tu te demandes aussi si tu t'en étais seulement rendu compte ou si ça t'avait semblé trop logique pour y faire attention.
Et pourtant. Pourtant il y a ses mains crispées sur tes épaules comme s'il avait peur que le sol ne t'engloutisse, pourtant il y a vos deux corps collés l'un à l'autre dans un silence religieux, pourtant pourtant tu relâches sa lèvre après quelques instants, la promesse sucrée toujours sur ta peau oh Nerv. Nerv Nerv Nerv tu ne t'attendais pas à ce qui venait ensuite, tu ne t'imaginais pas qu'Auxine, le doux Auxine, allait tellement s'adapter à toi ; mais ces dents qui survolent ta peau en un soupir, cette émaille, cette si dure émaille, qui croque tes os ta clavicule et ton épiderme et puis toi Nerv, qui ne peut empêcher un petit râle quand la sensation piquante vient électrifier ton cerveau qui avait oublié pendant un instant le plaisir de la douleur -aussi petite soit-elle. Ta tête renversée en arrière ne lui offre que plus d'espace parce qu'à la fin c'est ce que tu veux ; et tu te surprends à autant apprécier les baisers guérisseurs et que les mordillements coupables.
Mais Auxine Auxine il reste Auxine, il s'inquiète n'ose pas trop -et tu t'imagines comme ça doit être nouveau pour lui, comme ça doit lui paraître bizarre, puisque même à toi ça ne semble pas habituel. Comme si vous étiez hors du monde. Qu'importe, parce que de toutes manières, tu ne veux pas qu'il arrête non, tu voudrais même qu'il aille plus loin mais tu ne veux pas le forcer trop le bousculer alors tu gardera ça pour toi, Nerv, du moins si toute ton âme ne te trahit pas avant. « C'est plaisant. » Et tu ris un peu, avec cette pomme d'Adam à découvert -mais bien vite tu redeviens un peu plus sérieux, parce qu'Auxine recommence et que tu n'oses pas manquer une miette. C'est étrange étrange étrange, normalement si peu ne devrait pas te faire d'effet -toi Nerv tu aimes quand tes os se déboîtent, quand tu vois le sol tanguer parce que tu as perdu trop de sang, quand tes doigts peinent à plier car pleins de coupures. Toi Nerv tu aimes la violence pure ; et tu découvres autre chose -quelque chose comme une violence d'amour, mais ça sonne aussi faux que ça l'est, parce que ce n'est pas violent, non non. C'est juste comme il faut ; et tu apprécies tellement le fait qu'Auxine veuille te faire plaisir -il y a un frisson quand encore il dépose ses dents froides, et peut-être que ta peau s'hérisse localement parce que tu as l'impression d'être traversé par des milliers de petits fils transparents. « Encore. » Encore Auxine, un peu plus Auxine, s'il te plaît Auxine. Il y a tellement de choses derrière chacun de tes mots Nerv, il y a tellement de choses derrière chacune de tes pensées ah tu crois que tu te perds un peu, alors que paradoxalement, tu sais ce que tu fais. Enfin, tu crois.

Il continue il continue Nerv, tu ne sais pas vraiment si c'est parce qu'il t'obéit -oh tu ne sais même pas s'il t'a entendu, si lui aussi a sa tête qui résonne un peu trop- ou si c'est lui lui qui s'accorde un tu ne sais quoi, lui qui pense un peu trop à toi, lui qui peut-être apprécie autant que toi. Lui. Toi. Ca revient c'est étrange ce n'est pas fixe il y a ces mots qui voltigent ; ah ils vont haut haut tout là haut et puis ils redescendent d'un coup avec l'altitude qui leur chatouille le ventre -Nerv réveilles toi, c'est tout sauf l'altitude. Ses morsures ses tendres morsures elles se fondent entre elles, il y a cette impression cotonneuse et cette envie de flotter dans l'éther pour l'éternité, il y a ce jeu auquel tu te prêtes volontiers oh il y a tes murmures ces sons qui ne veulent rien dire et tellement compréhensibles -encore, Auxine, un peu plus fort, Auxine, c'est parfait Auxine parfait parfait. Encore ces sensations piquantes qui venaient graduellement réveiller ta peau oh ta peau trop paisible à ton goût ; allez vas-y marques marques serres tellement fort que son épiderme s'en souviendra des jours des années entières, arraches Auxine, enlèves toute cette peau superficielle dévores et regardes regardes ce qu'il y a à l'intérieur -toi toi toi juste toi Auxine. Toujours toi.
Et tu sens ton oreille la fine membrane et le cartilage qui se tord, son souffle chaud aussi et tu ne peux qu'imaginer le tient qui embrase le ciel quand -déjà déjà- il lâche son bout de peau quand il s'en va qu'il part encore explorer d'autres coins de toi d'autres parcelles pas encore découvertes. Pourtant Nerv, pourtant tu as tellement l'impression de lui appartenir tout entier parce que chacun de ses touchés se propage t'infecte, parce que ses dents tellement lisses tellement parfaites elles sont comme les mâchoires d'un dragon qui se referment sur toi doucement doucement doucement. Il prend son temps et ah c'est un autre type de douleur, c'est à l'intérieur que ça commence à faire mal parce qu'il y a tes poumons encagés dans tes os, il y a cette chaleur toujours cette chaleur à laquelle tu n'arrêtes pas de penser -c'est ça le rouge des volcans, Auxine ? c'est ça l'orange des tempêtes de sable qui viennent tout balayer ? Tu sens tellement de choses là dessous, Nerv, c'est étrange de se dire qu'on doit contenir un arc-en-ciel prêt à exploser ; c'est tellement différent des coupures de d'habitude, des poings dans ton ventre et des bleus qui fleurissent, c'est plus prenant c'est plus poignant tu ne sais pas vraiment, tu sais juste qu'une espèce d'impatience grandit grandit et que la refouler oh ça te fait le plus grand mal. Alors tu souris, et tu te plains encore encore il y a ces gémissements tranquilles et tes doigts qui s'agrippent quand il recommence une nouvelle fois. Ton nom il résonne aussi, même s'il l'a dit depuis ce qui semble être l'éternité -peut-être que tu ne veux juste pas oublier la syllabe qu'il a dit d'une manière si spéciale oh tu ne sais pas Nerv, mais c'est là dans un coin de ton cerveau et tu fonds au fond tu le sais tu le sais tu le sais.
S'ajoutent ces mouvements maladroits brusques peut-être mais pas brutaux oh non, mais ses hanches contre les tiennes, cette pression dure et tellement forte ah les ronds aussi infinis que vos souffles mélangés tu ne sais plus Nerv. Déjà. Il a cette faculté de tout te faire oublier par sa simple présence, à moins que ce ne soit ses mains froides qui se glissent contre ta peau ? Tu retiens un ultime souffle et tu laisses ta colonne vertébrale frémir de tout ton être, alors que tes muscles se contractent comme pour mieux sentir ces caresses -ah Auxine, enfonces tes ongles vas-y, détruit ce que tu veux et Nerv t'en sera toujours reconnaissant, tu sais.
Tes mains à toi remontent aussi et tu agrippe son menton, tu veux qu'il te regarde dans les yeux quitte à se soustraire à ces délices des blessures d'une seconde qu'il te fait. Tu ne sais pas vraiment tu as ce réflexe vieux comme le monde de passer rapidement ta langue sur tes lèvres et tu soulèves une de ses bretelles, que tu laisses claquer contre son épaule qui n'a rien demandé. « Si c'est gênant, il y a un moyen pour que ça ne le soit plus. » Et tu souris avec ces mots pas bien expliqué mais ah ce bout de tissu aussi il te gênait horriblement maintenant, il te piquait la peau mais tu préfères mille fois quand c'est Auxine Auxine qui te perce de ses centaines de morsures -et oh tu espères qu'il veut la même chose que toi, tu espères que tu ne te trompes pas que tu ne vas pas trop vite, tu hésites parfois et tu trembles un peu, mais va savoir si c'est parce que tu as peur ou parce que tu es impatient -pourtant tu veux tellement tellement lui dire ces choses bloquées dans ta gorge ; libères-le Auxine, libères-le libères-le.

Peut-être que tu n'aurais pas du confronter son regard, peut-être que tu n'aurais pas du croiser ses prunelles grises grises et tellement expressives oh elles se rapprochaient plus du noir, parce qu'il y avait l'ombre de son visage qui empêchait le soleil de les éclairer parce que ses cheveux noirs noirs noirs captait l'énergie lumineuse et oh ils étaient tellement chaud sous ta paume. Ses yeux ses yeux ces yeux-là, ils étaient tellement innocents c'en était écœurant, et pourtant il y avait aussi ce soupçon d'envie ces choses étranges qu'on ne peut pas décrire, mais tu vois Auxine qui doucement se noie dans ton univers, dans ton envie peut-être et tu ne sais plus si c'est bien ou non, Nerv. Tu ne sais pas si tu pourra le faire remonter à la surface un jour ou l'autre -mais il te crie presque de l'emmener avec toi de ne plus hésiter ah Nerv Nerv Nerv tu es déjà coupable alors autant l'être jusqu'au bout, non ?
Et tu as fait une promesse que tu n'es pas sûr de tenir oh pourtant tu veux tellement qu'il arrête de trembler d'hésiter et qu'il accepte tout ce que tu veux lui donner -ah mais le problème c'est que toi toi tu n'es pas sûr non plus tu ne veux pas l'envahir l'écraser sous la masse des choses que tu veux lui céder. Mais il y a ses mots. Ses mots et son regard presque suppliant, d'une certaine manière. Il y a aussi ses doigts ses longs doigts fins si délicats qui partent à la découverte qui font vibrer tes abdominaux et quand son ongle s'enfonce légèrement dans la peau, suffisamment pour t'arracher ou bout d'épiderme assez pour t'arracher un petit soupir ou un clignement d'yeux un peu trop long, tu te dis tant pis tant pis. Vous avez tout les deux demandé la décadence.
Alors quand sa main glisse comme de la soie le long de tes côtes et ah, que l'autre prend une place toute naturelle sur ta hanche tu te redresses, tu te retrouves assis -ça semble bête comme mouvement parce que oh tu veux tellement être proche de lui et ça ne fait que t'éloigner, c'en est presque douloureux de ne plus avoir tout ces contacts ah, mais vite vite il y a tes dix doigts qui vont s'attaquer à son cou que tu attires encore à toi, aimant aimant dans les deux sens du terme. Tu l'embrasses et ah cette fois tu ne te gènes plus vraiment -pourtant ça a commencé doucement mais tu ne peux plus vraiment te retenir, et pourquoi de toutes manières : tu as déjà dis oui pour vendre ton âme au diable. Mais ce n'est pas fini non non, puisqu'il y a aussi ces chemins sinueux qu'empruntent tes phalanges, il y a ces veines gonflées de sang que tu dessines comme un de tes nombreux tatouages oh et puis il y a le col de sa chemise, cette chose si blanche si blanche si pure. Tes doigts tombent sur un bouton que tu ne peux t'empêcher d'agripper et de tirer quelque peu, parce qu'encore encore tu le veux plus près, tu le veux tellement près que tu te retrouves un peu au-dessus de lui -ah, et puis il sort de son socle, ce bout de plastique, il libère quelques centimètres de tissu et avec lui des aperçus d'une peau interdite qui pourtant te tend tellement les bras. Tu veux toi aussi la mordre, y calquer toutes tes envies et exprimer l'orage qui se trame dans ta cage thoracique, mais tu crois que tu ne peux pas vraiment. Tu ne sais pas, mais ta bouche le quitte pour s'accrocher à un carré d'albâtre que tu ne peux t'empêcher vouloir avaler -alors toi aussi tu joues avec ta langue mais jamais jamais tu ne te permettrai de lui faire mal non, jamais, alors tu suçote la peau volée, et tu ne sais pas si tu veux laisser un signe de ton passage ou non -et ah, en même temps il y a tes mains qui guident les siennes sur ton torse, qui leur disent un peu où aller, quoi penser, qui leur disait d'être agacées par ce haut noir dont vous n'aviez plus l'utilité. « On peut commencer par enlever ce bout de tissu. » Le moyen le moyen il était long et lent mais ah ça viendra Auxine, promis ça viendra.

Tu remarques que les joues d'Auxine reprennent cette teinte bordeaux et ah, tu te rends compte que toi aussi, tu as soudainement chaud sur tes pommettes. Tu as la bouche un peu sèche à la vue de ce derme qui se dévoile ; aussi blanc que tu aurais pu l'imaginer dans tes rêves. C'était tellement beau Nerv, comment as-tu pu oser t'y attaquer ? Qu'importe qu'importe c'était trop tard maintenant et quand tu regarde la zone rougie, tu as ce sang qui monte un peu plus sur tes joues, parce que tu t'imagines des histoires parce que tu aimes à croire que tu as le monopôle de cette épiderme de neige parce que tu veux tellement tellement avoir le privilège de salir -oh Nerv c'est mal, tu sais ? Tu sais oui, et c'est peut-être de quoi tu te délectes le plus -et puis à la fin, est-ce si illégal ? Auxine Auxine il est seulement aussi convoitable que le fruit défendu, pas aussi interdit, alors tu croques dans la pomme et ses soupirs sont comme le jus acide qui dégouline le long de ton cou trop long, tu sens presque rouler sur toi ces papillons éphémères d'envie, ah avides. Ça te ronge ronge ronge la peau les doigts qui s'affairent pour ne pas laisser ces choses imaginaires les bouffer et ah encore Nerv, vas un peu plus bas un peu plus haut, ne dépasse pas encore les limites -c'est tellement plus excitant de résister avant de craquer. Alors tu arrêtes un moment, tu restes immobiles tu as juste tes lèvres posées sur sa peau et oh, elles font des allers retours, des chemins inconnus qui sillonnent son épiderme comme un murmure dans le silence, et tu respires respires respires son odeur ses cheveux le parfum des fleurs autour de vous. Tu en avais presque oublié où vous étiez -pas que ça te dérange foncièrement.
Ah et il accepte ta requête, il met ton torse à nu et tu te sens tellement libéré d'un coup, tu vois toutes ces montagnes de muscles ces vallées blanches elles aussi et ces toundras asséchées qui ne demande qu'à devenir oasis -Auxine Auxine c'est un univers à lui tout seul, Auxine Auxine il t'emmenait déjà tellement loin avec ses mots que tu as du mal à imaginer comment il pourrait t'envoyer encore plus haut mais pourtant pourtant tu n'en doutes pas un instant. Tu oscilles entre cette impatience féline qu'il a sur le bout de ses dents de ses griffes et le paisible calme, celui qui te dit que tout viendra à temps et que ça ne sera que plus profitable -oh tu ne sais pas Nerv tu ne sais jamais rien.
Et après, Nerv ? Après, comme il le dit si joliment, après après tu ne sais pas non plus ; après tu te laisses aller dans le courant de vos pensées après tu ne réfléchis plus vraiment après tu oublies les futiles règles et tout le reste, après après après. Après tu mets sa main sur tes fesses et après c'est à ton tour d'avoir ces hanches qui tressautent qui se pressent qui s'agitent, après tu enroules tes jambes contre son buste et tu t'accroches tu t'accroches le plus possible, pour que seul le néant vous sépare. Après après il y a la chaleur de son corps et ses traits fins et délicats qui t'embrouillent le cerveau, après ton esprit devient un peu plus brumeux Nerv, après après après ta respiration est plus régulière mais oh plus rapide aussi -et puis ton ventre, il commence à s'embraser de toutes parts. Peut-être qu'après il ne faudra plus demander.
« A ton tour. » Fais n'importe quoi Auxine, tu as tout les droits Auxine c'est comme si tu les avais toujours eu, et toi Nerv tu n'arrêtes pas pour autant de t'attaquer aux os de son épaule et de glisser ta mains le long de sa colonne vertébrale et de t'accrocher à sa ceinture de l'autre ; tu explores les millimètres de peau que tu veux tellement connaître par coeur par coeur par coeur. A ton tour Auxine, n'ai pas peur prends les devants et dis-lui montre-lui que tu ne veux plus trembler ; crie haut et fort que tes hanches aussi ne tiennent plus en place et dévores comme lui t'as entaché.

Il t'agrippe serre un peu plus ses cinq doigts sur ce tissu trop épais à ton goût, tu as tellement envie qu'il transperce tout ça qu'il jette au loin ces choses inutiles ces mouvements feutrés -en même temps tu veux tellement qu'il prenne son temps pour que tu puisse laisser chaque cellule de ton épiderme goûter aux siennes s'abreuver de sa douceur et de la pression si simple si parlante. Il est lent Auxine il te fait patienter, à moins que ce ne soit juste toi qui demande trop, toi qui change d'avis toutes les cinq secondes, toi qui veut plus, plus vite, et toi qui veut tout dans la mesure, toi qui ne veut pas rater une miette. Quand il remonte un peu trop, c'est toujours cette sensation aiguë qui revient, ce cri d'alarme dans ta tête qui te dit attention, celui qui te prévient de ce qui est déjà arrivé, de ton bas-ventre qui se réveille avec force, de cette zone à l'intérieur de la cuisse oh ton péché mignon. Tu t'accroches un peu plus à lui, à lui et à ses grandes épaules carrées tellement rassurantes, à lui et à ses cheveux corbeaux que tu sais noirs noirs noirs -comme si le physique même d'Auxine était fait pour que tu le vois comme il était.
Oh et puis il te plaque contre le sol -c'est un peu bestial peut-être mal contrôlé ou peut-être pas contrôlé du tout mais il y a cet air qui sort brusquement de tes poumons, autant du choc que de ton sursaut face à son envie face à cette espèce de déclaration qui te permet enfin d'être fixé sur ce qu'il pense vraiment. En même temps, tu ne lui aurais pas permis de se retirer à ce stade-là, pas maintenant, non, pas maintenant ; et le bonheur de la violence s'ajoute à ton soupir. Il y a aussi ce coup de hanche qui t'arraches une longue plainte une chose que tu n'avais pas prévu de laisser passer mais ah Auxine ah, tu viens de briser quelques unes des ficelles qui rendent Nerv docile et patient -souffler dans son oreille doit en casser deux ou trois de plus mais oh Auxine.
Bien sûr que tu sens ses doigts qui cherchent l'objet de ta délivrance, bien sûr que tu savais que ton pantalon déjà d'ordinaire serré l'était bien trop maintenant, bien sûr bien sûr que tu ne veux que l'enlever le jeter au loin et l'oublier, mais ah. Tu veux aussi que ce soit lui qui le fasse, tu veux qu'il te dise encore avec ses mains combien tu es désirable tu veux qu'il courbe l'échine encore encore. Tu veux tellement Nerv, oh gourmand et avide et quand il te regarde tu ne peux empêcher ta langue de jouer lubriquement avec ta canine. Aller, Auxine. Fais-le.
Et il se rebelle ne te demandes plus vraiment ton accord et ah, ça te fait du bien de le voir te glisser entre les doigts même si tu veux tellement qu'il ne soit rien qu'à toi -tu sais que de toutes manières il fera pour le mieux que oh il ne te décevra pas. Quand il déboutonne ton pantalon tu as l'impression d'imploser petit à petit -ah ce n'est pas grand chose, c'est plus comme de petites mines qui détruisent peu à peu chaque pensée rationnelle- et quand il te relance sur ce jeu que tu as commencé, tu souris. Tu souris tellement Nerv, et tu l'embrasses aussi et tu te demandes pourquoi tu n'as pas déjà la bouche en feu depuis tout ce temps. Il l'a dit, et il a raison : à toi. Tu sais très bien quelle est la prochaine étape mais ah, toi aussi tu veux le voir se débattre ah lutter et te laisser choisir, alors c'est ton doigt qui descend doucement en suivant la ligne centrale de son thorax qui impose la torture ; il descend descend doucement, cogne contre le tissu mais oh il continue et il appuie un peu sur cette bosse difficile à rater. Tu bous toi aussi rien qu'à l'idée d'enlever la première couche de vêtements mais c'est tellement plus drôle de tourmenter d'abord. Ton doigt remonte redescend fait le tour avant d'enfin se fixer sur sa ceinture, que tu défais un peu trop précipitamment de tes deux mains ; comme si enfin tu laissais le vrai toi ressortir un peu. Brusquement tu tires sur le bout de cuir pour le faire sortir de ses sangles, pour rapprocher Auxine aussi, et tout aussi rapidement tu défais le premier bouton. Egalité ; mais à lui de jouer.

C'est un duel gagné d'avance, un combat qui n'a pas lieu d'être, un jeu qui fait apparaître ces sourires non contentés et ces plaintes envieuses -oh il n'y a rien de négatif non non, c'est de la torture lente et sinueuse qui s'infiltre dans toutes tes veines et tu en redemandes encore, comme à chaque fois. Tu sens cette force tranquille qui tire sur ton vêtement et oh c'est un peu étrange de te retrouver comme ça devant Auxine, l'innocent Auxine que tu n'avais jamais osé imaginer comme ça. Et puis encore tes mains sur son cou et ta bouche qui mordille le lobe de son oreille, qui la mord même peut-être un peu trop quand il vient à son tour tester tes limites te montrer que tu n'es rien rien rien qu'il peut te balayer en un mouvement te rendre poussière et que tu le ferais avec la plus grande joie au monde. Tu sens tellement de choses et pourtant pourtant Nerv ton boxer est encore là ; pourtant Nerv tu n'es pas à la fin de tes peines -et tu te retiens de remonter ton bassin tu retiens cette furieuse envie qui gronde partout en toi et tu essaies, tu essaies d'apprécier. Oh, c'est tellement dur, Auxine, c'est tellement vil d'être aussi langoureux aussi lascif -tu veux que son coeur explose ?
Et puis vous êtes de nouveau égaux, et ah, tu prends quelques secondes, l'herbe dans le dos, pour le regarder. Juste le regarder, le détailler, arrêter de le toucher oh laisser ton regard couler sur lui et aussi le voir fondre ; mais pas le temps non, parce qu'il se penche se fait plus présent qu'il ne l'était déjà et ahh. C'est plus fort que toi Nerv, il y a ton dos qui se cambre sans que tu ne le veuilles, et toi aussi tu cherches à allonger le contact à le rendre plus puissant, aller s'il-te-plaît, faîtes que ça ne devienne que plus insistant pour que tu cries d'impatience d'empressement ; tu sens la fièvre qui arrive ? tu entends ces sons ignobles qui sortent de ta bouche ? Peut-être fais-tu exprès pour le punir, peut-être que c'est un nouveau supplice béni, peut-être que tu veux juste le mettre aussi à bout que toi, parce qu'Auxine il abat toutes tes cartes comme si elles étaient fétu de paille, parce qu'Auxine Auxine il te fait frémir en te recopiant et ah, tu n'avais jamais compris que c'était aussi suppliciant, que c'était aussi dur à supporter sans réagir. Ca te tente tellement Nerv, et en même temps tu veux le laisser faire ; pourtant tu sais que c'est à toi d'avancer, à toi de lui montrer peut-être, et tu as peur tu as peur de mal faire de mal comprendre de le pousser trop loin peut-être.
Et pour autant ton envie de plaisir prend le dessus, toi petite chose balayée par des passions trop grandes ; toi toi toi qui joue avec l'élastique de son sous-vêtement, toi toi tenté mais aussi réservé toi qui ne veux pas qu'il ait honte toi qui veut qu'il se sente bien. Tu n'as plus le temps de réfléchir, il y a ta main qui passe sous le vêtement et qui rencontre une place toute trouvée et oh, rien que la sensation de la peau innervée te fait te mordre la lèvre. C'est ton pouce qui commence délicatement la danse, tu te veux mesuré Nerv mais tu sais que ça ne durera pas longtemps, tu veux juste que ça continue assez pour que tu puisses voir une réaction pour que tu entendes ces sons qui te font envie depuis le début depuis bien trop longtemps -mais tes quatre autres doigts, ils commencent déjà à frémir sous le tissu et ce mouvement timide se forme peu à peu.
Tu as tellement peur de mal faire, Nerv, ça ne te ressemble pas.

warning les coquinous

:

attention les coquinous

:

attention les coquinous

:

attention les coquinous

:

attention les coquinous

: