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 tout est trop beau •• adria

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coeur souillé de noirceur
Sucre
Sucre
coeur souillé de noirceur


Féminin

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DATE D'INSCRIPTION ▲ : 09/01/2015
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DIT ▲ : chevalier.
ANECDOTE ▲ : son tribut est qu'il est condamné à ne plus jamais dire la vérité. il est accessoirement confiseur et claustrophobe.
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MessageSujet: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaSam 10 Jan - 16:06

Qu'est-ce que je fous là.
Je finis toujours par me demander qu'est-ce que je fous là. Pourquoi je traîne ma carcasse dans les rues trop blanches, de cette cité trop irréelle. Pourquoi j'ai dans ma besace un petit paquet de soie blanc gonflé de guimauves multicolores. Pourquoi je dois traverser cette rue pavée, pourquoi je dois sourire, lever une main pour saluer, l'enfoncer dans ma poche, siffloter dans le vide, lever le nez vers le ciel, et me demander pourquoi je suis là.

Ah, c'est tellement fatiguant, que ça en perd de sa drôlesse.
L'autre grande déesse, machin chose, qui est tombée, qui a trébuché, elle se targue d'offrir une seconde chance aux gens qui sont morts – c'est ce que j'ai bien cru comprendre, au long de toutes ces espèces d'années, on est tous un peu morts et on continue de sourire.
Je m'en serai bien gardé, moi, de cette nouvelle vie.

Je ne sais même pas à quoi ressemble l'ancienne.
Je sais qu'elle avait le goût de la nicotine et de la boue et que désormais, les murs m'obsèdent et m'étouffent. Je sais qu'il y avait quelque chose, là dedans, dans cette boîte lointaine, que je n'ai pas pu atteindre ; il paraît que certains ont des regrets de leur ancienne vie, moi, je ne me rappelle de presque rien.

Juste une vague odeur de transpiration qui me tord le ventre.

Il fait beau, aujourd'hui. Il fait toujours beau ici, et je déteste ça. De toute façon, je déteste un peu tout, mais c'est avec une nonchalance usée que je fais couler silencieusement ma haine sur ce monde. Allez, reprend-toi, confiseur, tu as des guimauves à livrer aujourd'hui, de jolies guimauves pétries avec des grandes mains et ton hypocrisie.

Je n'ai jamais aimé les guimauves.
En tout honnêteté – ce qui m'est interdit, désormais – je trouve ça parfaitement dégueulasse. Trop sucré, trop mou, pas assez de caractère.
Un peu comme la majorité des gens.

Heureusement qu'il y a encore les cigarettes.

Je m'arrête un instant auprès d'une jeune fille pour l'aider à ramasser ses vivres, qu'elle a laissé tomber par terre. Je lui souris, elle glisse ses cheveux derrière ses oreilles et s'en va. Ma réputation s'entretient d'elle même – j'ai fini par avoir les réflexes.
Si je disais des choses gentilles mais me comportait comme moi-même, on me prendrait pour un monstre.

Ce qui ne serait pas très loin de la réalité ; peut-être qu'un jour ferai-je rouler ce masque, lèverait un doigt en direction de Thémis et exulterait la bête en moi.
En attendant, je souris aux imbéciles. Il fait très beau aujourd'hui.

La cliente que je dois livrer est une habituée et elle claque comme un nuage. Elle est toute pâle, toute douce, toute ingénue, en somme, assez inintéressante. Mais c'est une cliente, et je m'ennuie, dans ce monde trop sucré, et je me fais chier avec cette odeur d'amande qui empeste mes phalanges, alors je joue le jeu.
Je passe une main dans mes cheveux et les rabat en arrière. Mon doigt s'écrase contre la sonnette.

Ça à l'air d'être une maison toute exiguë.
J'attends que la porte s'ouvre et je contemple ces quatre murs gris fiché dans le sol ; hors de question que j'entre la dedans. Le battant grince, la porte glisse, dévoile une silhouette.

Je vais plonger dans ma rancœur mon plus beau sourire et tend le petit paquet enrubanné de soie blanc des deux mains :

― Bonjour, bonjour ! C'est pour la livraison de guimauves.

Parfois je me ferais vomir.
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Adria
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaMar 20 Jan - 23:02

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

tout est trop beau

                            ft. Sucre

Putain...c'est quoi tout ça..?
T'es complètement à l'ouest Adria, même pas réveillée, t'es déjà perdue. Tu ouvres les yeux sur une multitudes de feuilles jonchées de gribouillis complètement irréalistes, ça a pas vraiment de sens quant on les voit comme ça. Tu les fixes, les yeux encore embués, tu te redresses pour mieux voir. Encore une fois tu t'es endormie n'importe où, ton lit est à deux mètres mais toi tu dors la tête aplatie contre le bureau. Tu sais pas vraiment quand c'est arrivé. Tu tiens une de ces feuilles dans la main, mais tu ne te souviens même plus ce que tu voulais représenter, c'est assez flou. Laisse tomber Adria. Regardes autour de toi, rien n'a de sens ici. Toutes ces boites à moitié vides ou remplies de breloques inutiles qui n'ont même pas d'utilité. Cette pièce c'est un véritable empilement de bordel insignifiant. C'est ta chambre quoi.
Tu commences à voir clair maintenant, tu t'aperçois que dehors il fait jour, c'est bizarre. A l'heure à laquelle tu t'es endormie, te réveiller en plein jour, il fallait le faire. Pourquoi tu te lèves d'ailleurs ? Tu vois ton lit, tu t'y diriges. Attends, y a un truc qui résonne dans ton crâne. Y a eu un son, ta sonnette. On t'a réveillé, c'est pour ça que t'émerges. Mais toi t'attends personne, puis t'as envie de voir personne. Non t'es pas du matin.

T'enfiles un truc qui traîne sur le bord du lit. Tu vas te débarrasser de ce contre temps en vitesse et te recoucher. Peu importe qui ça peut être, le sommeil ça passe avant. T'es pas franchement une fille "comme il faut" Adria. Regarde toi, ton vieux t-shirt trop grand, les jambes même pas couvertes. T'es pas pudique, mais tu sais même pas qui ça peut être devant ta porte. T'es là, à sautiller pour pas écraser les objets qui jonchent ton sol. Tu fais n'importe quoi, tu t'en fou de tout. Parfois ça t'énerves tout ces trucs qui s'amoncellent, puis tu réalises que de toute façon, t'es seule ici. Pour quoi tu te prendrais la tête pour ça, tu fais ce que tu veux dans ce monde. Y a personne pour te surveiller. Ici, les gens s'en foutent.
T'ouvres la porte, aveuglée par la lumière qui rentre, tes yeux encore endormis face aux rayons trop clair.

― Bonjour, bonjour ! C'est pour la livraison de guimauves.

Le type des guimauves sur ton palier. Cette voix insupportable dans ton état. C'est strident à tes oreilles. Il y a beaucoup trop d'entrain pour toi. T'es dans ton brouillard et tu préfères y rester, cet ahuri va certainement te tenir la jambe et tu pourras pas te rendormir. Tu restes derrière la porte. C'est vrai, t'en as commandé des guimauves, t'aimes bien ça, puis les siennes sont pas dégueulasse. Mais c'est pas vraiment le moment. Quant es-ce que vous aviez conclu qu'il devait te les amener ? Peu importe. Non, la seule chose que t'as à l'esprit sur le moment, c'est cette lumière. Tes yeux te piquent, même derrière la porte t'as du mal à pas les fermer.

― Mon argent doit être quelque part dans l'entrée. Rentres il faut que je fermes.

Tu dis ça sans détour, il a pas vraiment le choix. Il s'est déplacé jusque là, il a qu'a entré. T'es pas d'humeur à jouer la fille polie. Tu lui fais signe de te suivre et tu te diriges vers la cuisine. T'as du laisser ton porte monnaie quelque part avec les autres trucs important.




HRP: Enfin Q.Q désolée j'ai mis bcp plus de temps que ce que je t'avais dit, j'me suis retrouvée débordée d'un coup.
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaJeu 22 Jan - 3:12

Elle se fout de moi.
Elle me fait poireauter des minutes et des soupirs entiers sur le pas de sa porte laide. Elle ouvre sa porte laide avec la tête gonflée de sommeil, ne me lance pas un regard, ne me rend pas le sourire dégoûtant que je lui lance, n'attrape pas dans ses mains juvéniles les guimauves multicolores empaquetées de soie blanche, ne daigne pas porter sur ma magnifique face une once d'attention.

J'aurais dû lui vomir dessus.
J'ai envie de lui enfourner ce paquet dans sa bouche et voir combien de temps ça lui prendra de s'étouffer avec une étoffe si précieuse. Mais je hausse les épaules, ravale mon aigreur et mes remarques acides. Elle s'en va, se dandine dans le bordel de son appartement et je me retiens de lui faire remarque que ses seins gigotent sous son tee-shirt trop large.

Ses cuisses roulent devant mes yeux.
Un peu plus et mon jean durcirait.

Comment le monde s'étonne que je sois en sale con lorsqu'il accouche jour après jours d'imbéciles ingrats ; je me glisse dans son sillon, récalcitrant, et remarque que son manque d'intelligence n'est pas qu'un pressentiment. Elle me presse à la suivre au milieu de ses déchets pour verrouiller sa porte mais me laisse le soin de le faire.

Elle ne devrait pas se reposer sur les gens trop sucré ; du bout des phalanges, je retiens la porte pour qu'elle conserve une légère ouverture. Hors de question que je m'enferme ici ; je crois que je deviendrais mauvais.

Je continue mes niaiseries, faussement maladroit, me hisse jusque elle, dans la cuisine, au milieu de son capharnaüm d'immondices – bon sang, je ne suis pas très propre, mais il faut quand même avoir un minimum de dignité. Je renifle, des odeurs disparates m'agressent, je passe une main dans mes cheveux alors que dans l'autre je présente toujours poliment le petit paquet de soie blanche.

C'est elle, qui m'avait demandé de venir ; si elle savait à quel point ça m'emmerde.
Comment ne pas haïr le monde quand il vous montre si peu de reconnaissance.

― Je ne veux pas vous déranger, je peux repasser plus tard si vous le préférez.

Je ne veux pas m'éterniser ; même si j'aime reluquer ce galbe et ces tresses blondes qui se nouent jusque dans ses reins.
Je n'ai pas envie de repasser plus tard.
Je n'ai pas envie de me frotter à leur bêtise.
Je souris et le miel couvre mes lèvres.

― Ou vous pouvez me régler quand vous reviendrez à la boutique, je vous fais confiance.

C'est à se demander comment eux ne se noient pas dans leur propre vacuité.



HRP ▬ Ooh, ne t'en fais pas, prends le temps qu'il te faudra ♥. Et puis avec ton gif on dirait que Sucre va la violer, tu sais.
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaVen 23 Jan - 23:32

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

fabulateur et endorphine

                            ft. Sucre

Il parle, se justifie, tout ce qu'il dit sonne à tes oreilles comme superflus. Tu ignores. Tu vas te débarrasser de cette nuisance une fois pour toute.
Rien sur le haut du frigo, c'est étrange tu pourrais parier que la dernière fois que tu l'avais vu, ton porte feuille se trouvait juste là. Tu déambules dans la cuisine à sa recherche. Le regard vide et le visage fermé de l'homme dans ton dos te laisse de marbre. Il a l'air d'un ennui mortel. Dernièrement tu es épuisée par les banalités et les civilités d'usage te rendent aigrie. C'est ridicule de voir combien les conventions nous épuisent. Elles te semblent le reflet de toute l'hypocrisie de l'Eden. Et lui et son sourire ridicule, d'habitude tu l'aimes bien, il est sympathique, et puis il a même accepté cette livraison après tout. Mais là, aujourd'hui, ses manières pathétiques t'irritent.

Tu le contournes et le pousse avec nonchalance. Tu es trop petite pour accéder au dessus de la commode, tu attrapes une chaise et grimpes dessus, la plaquant contre la porte. Tu tâtonnes à la recherche de la précieuse pochette en cuir. Tu n'es pas très réfléchie aujourd'hui Adria.
Il n'y a rien là haut. Tu descends de ta chaise avec maladresse et te cognes à la porte. merde... Tu tentes de rouvrir la porte, en vain. Ce n'est pas un soucis, ça arrive souvent, elle est assez vieille et les joncs sont rouillés. Tu tires sur la poignée, la tourne dans tous les sens, comme tu le fais d'habitude.
Tu restes avec la poignée entre les mains.

Ton regard reste braqué sur le morceau de métal au creux de ta paume. C'est impossible, pas maintenant. Tu tentes de tirer le morceau d'acier encore accroché à la porte mais rien, elle est totalement bloquée. Bravo Adria, encore une fois, tu t'es surpassée.
Tu te retournes, face au confiseur. Il n'y a pas de fenêtre, ta cuisine n'est pas si petite mais l'amas de bordel en est étouffant. Et il est là à te regarder. Non rien ne va. Tu vois les murs près de toi, tu ressens cette sensation. Tu es prisonnière de cet endroit Adria, tu es totalement bloquée. Respires profondément. Ne montres pas que tu paniques. Car oui, intérieurement tu ne ressens plus qu'un vide immense. Un vide intérieur, face à cet asphyxie tu n'arrives plus à réfléchir à rien d'autre. Ta respiration est haletante.
Tu paniques, tu paniques, tu paniques.

Tu ne dis plus rien, tu es paralysée. Le silence retentis, seul vestige d'une grandeur alors que le monde autour de toi se compresse. Le vide se propage. Tu es seule dans une boîte Adria, une cage dont les parois se rapprochent et t'isolent.
Ta vue se trouble.    




HRP: Ne croit pas que c'était dû au hasard bunnyswag
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaDim 25 Jan - 23:23

J'attends, me demande ce qu'elle fiche alors qu'elle se hisse sur une chaise et s'élève sur le bout de ses orteils. Le plastique du siège grince, le fer s'écarte et j'observe d'un œil amateur les courbes qu'elle me jette au visage.

Je hausse un sourcil ; elle est en train de m'exposer dans la plus grande innocence les deux rondeurs de son derrière. Allez, pourquoi pas – au moins, ça aura valut le déplacement. J'ai envie de prendre la pause d'un critique d'art, de croiser mes bras sur ma poitrine et de porter mes doigts à mes lèvres, comme agité par une grande réflexion « J'adore la proportionnalité de la fesse gauche par rapport à la droite, quel travail du burin. Et les motifs choisis pour la culotte, assurément du génie, c'est très postmoderne. »

Un soupir s'étiole dans ma poitrine ; parfois, le monde semble oublier que je ne suis qu'un homme. Elle en particulier.

Elle ne devrait pas se draper d'autant de naïveté en la présence d'un homme et en ma présence, surtout ; heureusement pour elle, je suis civilisé, je ne vais pas aller m'amuser à lui claquer les fesses par surprise ni même lui faire des avances. Je comprends qu'elle exhibe, quelque part entre sa moue ensommeillée et les inflexions laconiques de son mutisme, le fait que je la fais chier.
Elle ne daigne même pas me répondre ; et pourtant, je m'efforce d'être gentil, je m'efforce d'être bon.

J'espère qu'elle va tomber de sa chaise ; je ne vais pas prendre la peine de plaquer mes paumes contre ses reins pour l'aider dans sa chute.

Mais il se passe quelque chose ; des gestes confus, des mains qui se perdent, une cuisse contre le battant et un derrière rebondi qui s'éloigne de mon nez. Le tout est disparate et fait pâlir ses joues, et les miennes aussi.

Qu'est-ce que fiche cette petite conne.

― Qu'est-ce que tu fais ?

Je suis encore poli, mais le sang quitte ma bouche et j'observe, dédaigneux, méprisant, m'engluant de colère la poignée restée dans ses mains. Mon front se plisse en milliers de jurons que je ne peux pas prononcer. Je comprends vite qu'elle vient de nous enfermer. Ma langue claque sur mon palais ; gifle infime pour ne pas céder à la panique.

Je déteste sentir mon cœur battre dans ma gorge ; je ne suis plus poli et mon sourire se décroche.

― Mais qu'est-ce que tu fous ! Quelle grande - allez, me donne pas ça.

Mon tribut me tord la langue mais je m'en fous. Sans m'embarrasser, je lui arrache la poignée des mains comme elle semble être foudroyée par la stupidité, et l'enfonce dans la cavité de la porte. Après plusieurs tentatives, rien ne marche, je tape du plat de la main contre la porte en bois, puis de l'épaule.
Je sens la rage vrombir et je lui lance sérieusement la bouche dure.

― Je ne vais pas défoncer ta porte.



HRP ▬ A tes risques et périls.
poledancing cat
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaLun 26 Jan - 2:08

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

fournaise

                            ft. Sucre

Serais-tu devenue complètement stupide ?
Il s'agite, s'excite contre la porte, contre toi. Y aurait de quoi foutre les boules à n'importe qui. Et toi t'es plantée là, chancelante, une véritable potiche. Tu t'assoies, t'en rajoutes une couche, on dirait que tu veux le provoquer. Pourtant à l'intérieur de toi, toute once de cynisme a quitté ton corps. T'es vide, une putain de coquille. T'as arrêté de paniquer, t'es juste une gosse passive maintenant. T'attends, tu sais pas quoi, mais t'attends.
Il va pas défoncer la porte. Tu sais plus penser. T'es même pas énervée d'être enfermée là avec cet abruti. Non, t'as respiré, tellement profondément. Tu t'es calmée, parce que tu réagis plus. Autour de toi, c'est le néant, et à l'intérieur c'est pareil. T'es une enveloppe. Et dès que tu te rends compte que t'es là, enfermée, tu recommences à prendre de profondes respirastions. Tu vides ton cerveau.

Il faudrait que tu dormes en fait. Une fois loin, dans ton rêve, tu seras en dehors de cette pièce.
Mais t'es pas seule ici, et le confiseur il a déjà l'air passablement irrité, alors si tu fais ne serais-ce que somnoler, il risque de t'en coller une.

Face à toi, tu le vois. Ton porte feuille est juste là, sous ton nez depuis le début. Tu dis rien, tu fais rien. Tu réalises petit à petit, si il défonce pas cette porte, va falloir trouver un autre moyen pour sortir. Tu continues à respirer et t'attrapes ton paquet de clope qui traîne sur la table.

― T'en veux une ?

T'attends pas sa réponse pour allumer la tienne. Cette première bouffée est une inhalation, tu l'aspires, la respire, elle t’empreignes. Abandonnant ton organisme dans une douceur apaisante, violente. Tu fermes les yeux et tu continues de tirer, lentement, savourant chaque instant.

― Il faut pourtant bien trouver une solution pour sortir d'ici. Et rapide si possible. Personnellement, je sais pas si tu as remarqué mais je n'aurais pas la force de la briser, moi, cette porte. De plus, c'était encore jamais arrivé, que la poignée s'arrache comme ça.

T'as dit ça sans émotion, t'attends qu'il agisse. Dans tous les cas, tu comptes pas sur toi-même pour l'instant. Non toi t'es seule, t'es juste une enveloppe qui s'intoxique. Tu noircis tes poumons dans une transe vaporeuse. En pleine admiration de la passivité, tu attends qu'il agisse. Peut-être que tu aurais honte d'être si dépendante, si seulement t'arrivais à être réactive. Mais là, c'est pas une option.

― Si tu voulais bien te calmer, j'crois qu'on est déjà assez à l'étroit sans que t'en rajoutes avec tes manières de rat en cage.

Il t'agaces et tu prends pas la peine de le camoufler. Cette journée avait mal commencée mais là, c'est véritablement l'apothéose. T'as même plus envie de dormir. Non après ça, tu seras pas capable de rester à l'intérieur, une fois cette situation misérable terminée, tu vas sortir, t'iras vraiment loin. Juste toi, et ton carnet. Tu dessineras peut-être jusqu'au coucher du soleil. Après toute cette merde, t'as envie de voir Vodka, de plus parler, de te calmer.
En fait, t'aimerais être n'importe où, mais pas ici.
Tu regardes le grand con à côté de toi. Y avait de meilleur choix que lui pour se retrouver enfermée dans un endroit aussi petit. Si seulement il avait pas été comme ça, t'aurais pu trouver un moyen de passer le temps un peu plus agréable. Quelqu'un va bien finir par venir, non ? Et puis c'est quoi son soucis, il donne un grand coup dans cette porte et c'est fini. C'est vraiment un imbécile. Il a plus rien de plaisant d'un coup ce confiseur, non à part le physique.





HRP: je vais faire devenir Sucre totalement Baba
c'est drôle parce que le baba au rhum c'est un dessert donc c'est sucré /die
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Sucre
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaMer 28 Jan - 0:06

― T'en veux une ?

Je crois qu'elle se fout de ma gueule.
Ça me saute à la gorge et défonce ma trachée de colère – alors que je suis en train de me déboîter l'épaule contre sa putain de porte, elle pose juste son joli cul sur le sol et allume une clope. J'ai tant de dégoût sur ma langue que je n'en ai même pas envie.
Je crois que j'ai trop de mépris qui vient couler sur ma face et qu'elle dégouline maintenant comme une aquarelle imbibée.

C'est une métamorphose. De chevalier je deviens répugnance, un peu bourreau, assez vagabond. Ma  postiche éclate en mille morceaux amers et le sucre s’effiloche. J'ai l'envie sourde et bruyante de lui envoyer trois claques, mais même si je suis enfoncé dans la mauvaiseté jusqu'aux coudes, je ne frappe pas les femmes.

Je suis un peu bourreau, assez vagabond, mais pas encore monstre. Je me contente de la dévisager un instant, de stupeur et d'incrédulité, et me hais pour ne pas pouvoir la couvrir et l'embrasser de violentes injures obscènes.

― Si tu voulais bien te calmer, j'crois qu'on est déjà assez à l'étroit sans que t'en rajoutes avec tes manières de rat en cage.

Trop tard. Je craque, je cède, comme un vieux tissu trop plein de gras.

― Tu te fous de moi ? Mais va te faire sortir, va te faire sortir, va te faire sortir, va te faire sortir, va te faire sortir, va te faire sortir.

Je répète, une fois, quatre fois, cent fois, comme une litanie un peu folle. C'est ma colère qui essaie de se dégager un chemin à coup de genoux entre mes dents, et je plisse ma bouche pour la faire taire et je plisse un peu mes yeux. Mon pouce et mon index viennent pincer l'arrête de mon nez et je secoue mon front à la recherche d'un peu de raison.
Cet espace clos me bouffe, et sa présence me pompe.

Un rat en cage – elle énonce avec ses lèvres pleines toute la rondeur de son mépris et je ne lui porte qu'un œil noirci et froid.
Je vais défoncer cette porte. S'il le faut, j'y laisserai chacun de mes os, mon épaule, mon dos, mon fémur et mes phalanges, mais je creuserai de l'air comme je le ferais à travers un ventre.

Je l'ignore, tais mes insultes incomprises et recommence à frapper. Le côté de mon poing commence à gémir des larmes. Alors, j'y vais avec mon épaule, la droite d'abord, puis quand elle commence à être trop douloureuse, j'utilise la gauche.
Le bang régulier contre le bois me rappelle des coups de reins.

Mais rien ne marche et ça me rend dingue. J'attrape, emporté par l'obsession, la chaise qui accueillait il y a quelques secondes encore ses petits orteils blancs, et je détruis cette cloison de bois.

Elle baille enfin, un gros trou ouvert en son sein. Moi, j'ai de la sueur qui germe jusque sur mes lèvres, les narines dilatées et ma gorge qui se gonfle sous le rythme animal de ma respiration. Une mèche de cheveux me tombe devant les yeux, je la rabat en arrière avec la paume de ma main.

Un silence sec.

― Voilà.


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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaMar 10 Fév - 19:41

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

amertume

                            ft. Sucre

L'esprit dansant dans la béatitude ambiante. Le grand, le sévère Sucre. Une furie, une porte explosée, c'était finalement ironique de dire qu'il ne défoncerait pas la porte. Peut-être cherchait-il à trouver en toi une quelconque réaction ? Comme si tu allais te lever et t'opposer à lui, comme si t'avais été foutue de respirer avant ça.
Non il a rien compris et toi t'y as jamais rien pigé.

Il a balancé un "Voilà", il a pas fondu à tes oreilles, il s'est heurté, le marbre. Tu lui tournes le dos, le bélier délivré. Un démon. Tu t'en balances dans le fond qu'il se soit énervé, et les lambeaux de bois éparpillés devant ta cuisine tu n'y jettes même pas un regard.
Mais t'es pas cette fille là Adria, t'es pas une irrespectueuse, une provocante. T'as pas par habitude de rendre les gens furieux, qu'ils aient envie de détruire des choses à cause de toi. Dans le pire des cas, ils oublient seulement ta présence.

Tu te lèves et t'agis, enfin vivante. T'inhales un air nouveau, tu te gifles doucement en signe de réveil. Il est sur le point de partir tu t'en rends bien compte. Ta main agrippes son poing, l'observant vigoureusement.

― Ça fait mal ?

Y a pas de réponses à donner, tu vois le sang, les marques. Il t'a sorti de là alors que c'est ta faute si lui aussi été bloqué. Tu cherches pas à réparer une erreur, tu veux juste te montrer reconnaissante.
Tu le pousses vers ta chambre en lui faisant signe de s’asseoir pendant que t'attrapes la trousse à pharmacie.

Ce bordel, ces excuses Adria, tu sais bien qu'au fond c'est pas tout. Ce gars il te plaît bien, et t'aimes pas qu'on t'en veuilles. Non, ça te fais peur que les autres te tournent le dos. Tu frémis quand tu t'imagines, là, incapable de vieillir, toujours seule dans ce bric-à-brac étouffant. T'as peur de la solitude, pas d'être seule, tu sais que tu le seras toujours. C'est l'idée du néant qui t'empêches de dormir, que les gens se détournent, qu'ils voient en toi quelqu'un d'énervant et de désolant. Tu veux pas être cette fille, celle qui pleure dans sa tour de verre, qui voit mais n'est pas vue. Tu veux pas être laissée là.
Alors tu te penches sur le confiseur, avec douceur tu attrapes un coton et tu désinfectes son poing. Il pourrait être n'importe qui, c'est pas lui qui compte, c'est les autres. Tous autant qu'ils sont, ces gens que tu ne comprends pas. Si tu ne peux pas les entendre, tu peux toujours apprendre. Alors lentement tu enroules son poing dans un bandage clair, tu l'attaches. Ta main se délie de la sienne. Tes grands yeux d'enfants plongeant leur naïveté dans sa malice.

― Je suis désolée pour tout ça.

T'es sincère, presque trop, ton regard s'est mué dans une nostalgie tendre. La scène passée, la violence, le dédain, tout ça te semble si loin. Ton seul souvenir c'est ce goût de tabac dans la gorge. Le reste s'est transformé en une tendre sympathie, un doux sourire attendrit.



HRP : bon enfin ;w; j'espère que j'ai pas fait n'imp, puis j'ai pas laissé le choix à Sucre donc si ça te vas pas jfejfiozjf^zjfeozpkf je delete de suite hein Q.Q
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaJeu 12 Fév - 1:16



J'ai encore les épaules qui se soulèvent au rythme de mes expirations furieuses. Mon front est moite, mes cheveux s'y collent. Mes mains tremblent trop fort pour que je puisse y passer mes doigts pour les décoller de mes tempes et, de toute façon, j'en ai une qui ne fonctionne même plus.

J'en ai une qui me fait mal, qui m'élance brutalement alors que la pression des murs s'est essoufflée. J'y sens, planté entre les jointures, mille échardes que j'ai essuyées à même la porte comme de petites éclaboussures de peinture. Je ne daigne même pas y jeter un regard puisque, après tout, je suis mort.

Que cela peut-il faire que mes phalanges gémissent du sang et se gonflent d’ecchymoses si après tout redeviendra vierge.

Je n'aime pas la souffrance – je suis douillet, présomptueux, narcissique et je n'aime pas que l'on heurte ma peau, qu'on l'entaille où la bleuisse. Pourtant, là, tout de suite, enragé devant le cadre vacant, je m'en moque absolument. Je n'ai qu'un seul désir qui commence à faire fléchir mes jambes : partir loin d'ici, hors de son irrespect, loin de son crâne blond et de cette furie que mes os ont éparpillé partout.

Je me grillerai bien une cigarette, maintenant, mais celle là je la piocherai dans mon propre paquet.

Mais la petite blonde, celle qui était prostrée et dont ses orteils blancs avaient pris appui sur le siège en plastique de la chaise – cassée – enroule sa douceur féminine autour de la main que j'ai meurtrie. Mon regard est violent de bestialité et de colère. Je le glace.

Peut-être est-ce parce que je suis encore étouffé par la monté de ma rage et qu'elle met du temps à se dissiper dans mes veines, mais lorsqu'elle me tire dans une pièce adjacente, je me laisse faire. Mon corps se s'échoue, lourd, sur les plis désordonnés de sa couverture en patchwork. Mes nerfs crissent encore sous les effluves de l'adrénaline. Mes lèvres sont irritables.

Dans le silence rompu par ses gestes affairés, je ne m'attendris pas ; je suis abasourdi.

J'observe son dos aller et venir dans ces placards surchargés et ses cuisses, toujours nues, enjamber les vestiges qu'elle a planté ça et là comme un étendard. Quand elle revient auprès de moi et de ma main qui commence à boursoufler comme une carcasse sous un soleil d'été, mes traits s'incrustent dans les plis de mon visage. Les fibres du coton déposent des baisers sur mes contusions.

― Je suis désolée pour tout ça.

Je m'en fous un peu, j'ai encore des sursauts de la colère qui s'épanche dans mon ventre.

― C'est rien, dis-je calmement.

Je l'autorise, sans un seul geste brusque de rejet, à enrubanner mes phalanges dans un voile. Je ne suis pas sûr que ça aide, mais je suis trop agité et tari à la fois pour la repousser du plat de ma paume.

Mais je ne peux pas empêcher ma verve de venir frapper encore, puisque le chevalier s'est rompu dans ma frayeur. En levant mes yeux cobalt vers les siens, j'ai lâché d'un tressautement de lèvre, abrupt et ingrat.

― Tu sais que ça sert un peu à rien ce que tu fais ? C'est pas comme si on était morts.





hrp •• Sucre, peau de vache jusqu'au bout, je suis désolée éè. Surtout, dis moi si quelque chose te dérange et j'éditerai ![/color]
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaJeu 12 Fév - 5:12

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

stupidité

                            ft. Sucre

On est déjà morts. Tu ravales une moue de dégoût. C'est pas faux après tout, t'as pas à te donner tout ce mal alors qu'il suffirait de transpercer son corps d'une de ces lattes explosées pour qu'il revienne tout neuf, les phalanges raccommodées.  
T'es pas de ces gens qui apprécient le morbide, ceux qui se vante d'être ici. Cette remarque elle est déplacée mais son cynisme retentit. Il est aigrie ce mec, tu l'entends bien.

Tu t'assoies sur le sol, posant délicatement ton fessier sur une pile de vêtement. Face à cette étrangeté blonde fulminant. Il est intéressant ce type. T'irais pas jusqu'à le qualifier de curiosité, mais il titille la tienne. Pourquoi il t'a laissé faire, pourquoi ce grand dur qui veut pas se faire dompter s'est laissé embarquer jusque là, t'en sais pas grand chose, t'y réfléchis pas trop. Non tu l'avais jamais vu comme un de ceux qui se remarque. Faut croire que y a une part de masochisme en toi, plus on te repousse plus tu t'attendris.

Il a pas l'air de tolérer ta présence, tu l'exaspères visiblement. Alors pourquoi cette politesse, cette apparente maîtrise de ses pulsions alors qu'un borgne pourrait voir à quel point il est furieux. T'en rigoles presque. Il a l'air étriqué dans son corps, un acteur coincé dans une doublure.

― T'es quel genre de personne ?

Ton ignorance, ta stupidité, résonne comme un caisson vide. Tu poses des questions car tu n'en as pas les réponses, parce qu'elles attisent ton attention. Non ce n'est pas une grandeur d'esprit ou même un subterfuge, tu désires vraiment une solution à tes réflexions. Tu en oublies que quelques instants auparavant il semblait hésiter entre fracasser cette porte ou bien ta tête.
Tu es l'enfant qui met les pieds dans le plat et fini par s'y rouler. Tu provoques sans en comprendre les retombées.

― Tu sembles bien aigri pour un confiseur. Comme si tu cherchais à laver ta haine dans la guimauve.

T'attends quoi de tes réflexions, de tes bassesses. Elles retombent dans l'air, lourdes. Tu déblatères des indiscrétions sans gêne. Ce type, il te fait de la peine maintenant. Plus tu le regardes, plus tu vois que lui-même ne comprends pas tout. Ta psychanalyse pathétique te conduit à une tendresse. Tu te glisses vers lui, comme une enfant qui attend une histoire. Tu espères, silencieusement, qu'il te répondra. Tu es avide de curiosité, tu ne te soucis pas vraiment de lui en définitive. Juste de ton désir égoïste et malsain de curiosité.

― Je ne cherche pas à t'énerver davantage, je veux seulement comprendre. Tu m'as l'air si... seul.

Tu prononces le dernier mot et tu en captes la portée. C'est indélicat, tu t'en rends bien compte. Ces dernières paroles se voulaient apaiser une possible tension, calmer une agressivité. Ton manque de tact irradie presque, balançant gentillesse et douceur au rang d'hypocrisie.
Tu n'en fais rien, tu attends patiemment, il comprendra certainement, si ce n'était pas le cas, tant pis. Après tout, ce mec, tu ne le connais pas vraiment, alors ce qu'il pense de toi, tu t'en contre fou.


hrp > non impec! réponse plus rapide que la lumière (fallait que tout soit à jour pour que j'aille dormir 8D) et wow Adri sort du mode légume. Si c'est trop n'importe quoi, tell me D:
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaSam 14 Fév - 0:28



J'ai été un peu abrupt.
Même ma langue est devenue dure pour ma bouche, et quand je fais couler mes mots comme si je martelais une cage thoracique, mon palais s'assèche.
Mais j'aime sentir les petits grains de fer rouler dans mes joues et s'étendre jusque dans ma gorge. J'aime pouvoir étaler mon mépris de mes pommettes à mon front grand, et lisse, qui se plisse et se hausse quand je soulève un œil désabusé.

C'est une mansuétude, mais je me sens presque honnête à rappeler à cette petite tête blonde aux formes de conques que, oui, nous sommes bien mort malgré les couleurs qui brûlent la citadelle et qu'au dessus de notre tête est probablement ancré notre épitaphe.

La mort devrait enseigner davantage l'humilité. C'est aussi quelque chose que j'ai manqué. J'ai besoin d'une bouffée de relaxation et que l'on frappe mes veines d'une stupeur languissante. Je plonge ma main non gantée de coton dans la poche de mon pantalon, grognant un gémissement et je tire mon paquet de clopes et un briquet.

Le jour où, débarquant à Libra, j'ai appris entre les quatre mur d'un hôtel beige qu'ils continuaient la production de cigarettes, j'ai juré de joie.
J'embrase le bout du papier avec une toute petite flamme couleur colère et dans toute l’exubérance de mon âcreté, je ne lui en propose même pas.

― T'es quel genre de personne ?
― Quoi ?

Je lève sur elle un œil marin et j'observe le galbe de ses jambes replié contre elle et sa taille qui s'élargit pour se confondre dans des vêtements pastels. Elle prend soudain des airs d'enfant qui viennent se calquer, comme une poudreuse, sur ses lèvres claires, son nez retroussé et les deux sourcils bruns qui ornent son front.

J'aurai pu – je le dis, je l'avoue – j'aurais pu apaiser ces soudaines violences qui me serrent les articulations et qui pressent ma mâchoire comme si elles allaient m'arracher un baiser. Mais elle commence à babiller comme un nourrisson des inepties absurdes.

D'abord, je plisse à mon tour la ligne droite et trop blonde de mes sourcils. Puis, quand elle s'avance et que je vois ses genoux se presser davantage contre moi, alors que la cigarette dans ma main propre fait des va-et-vient de ma cuisse à mes lèvres, et qu'elle me jette cette phrase :

― Je ne cherche pas à t'énerver davantage, je veux seulement comprendre. Tu m'as l'air si... seul.

J'éclate de rire. C'est un rire rauque comme celui d'une pierre qui s’effrite dans un éboulis et ma tête bascule en arrière. Il est froid, n'a pas de saveur mais à le parfum prétentieux de l'hilarité. Je redresse mon visage et un sourire se taille dessus. Il n'est pas chaud, ni tiède.

― Sérieusement ?

Ma main gauche obstruée par ma cigarette, j'ai le mauvais réflexe de passer l'autre dans mes cheveux. Je grimace, la regarde, elle a gonflé comme s'il l'on avait soufflé un poumon dedans. Je  reporte mes yeux vers ma nouvelle psychologue et fume un peu. Je croyais qu'un prêtre suffisait.

― Allez, tu es très perspicace. Je le confesse, je suis extrêmement seul.

Avant d'ajouter la tessiture velours et l’œil amusé :

― C'est pour ça que je suis amer. Tu as percé mon secret. Les guimauves, c'est pour compenser, tu sais, c'est un peu le même principe que les grosses cylindrées.

Je ris encore même si la référence automate m'échappe. Ma cigarette terminée – j'ai aspiré trop fort – je lui désigne le mégot que je retiens entre mon pouce et mon index.

― Tu as un cendrier ou je le jette n'importe où ? Ah, et tu me paies quand même ? j'ajoute dans tout l'archétype de ma mauvaiseté.




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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaLun 16 Fév - 19:16

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

this old machine has been good to me

                            ft. Sucre

Fracassant tumulte qui s'heurte à ton innocence. L'enfant a repris ses allures d'ignorante. Tu as tendu la main, il t'a craché au visage.
Son rire s'étend, camouflant vide et silence. Il résonne à tes oreilles comme une vague fourberie, une cruelle réponse à ta naïveté. Mais t'es toujours là, perchée sur ton inconscience à attendre un signe de douceur d'un inconnu imbibé d'aigreur.

Ses sarcasmes coulent sur toi, s'étiole à mesure que tu perçois. Tu n'entends guère la dureté de ses mots, son regard méprisant ses manies qui t'honnissent. Tu es marbre et empathie. Tu essayes en tout cas. Tu gardes le dos droit, les yeux grands ouverts. Stoïque dans ta volonté. Téméraire.

― Tu as un cendrier ou je le jette n'importe où ? Ah, et tu me paies quand même ?

Tu te lèves et saisi le cendrier à côté de ta table de nuit puis vint te rasseoir à ses pieds.

― Je vais devoir insister.

Ça tournerait presque à la prise d’otage en fin de compte. Ce grand benêt furieux et sarcastique qui s'impose à ton petit corps frêle et toi qui le garde enfermé grâce à quelques malheureuses pièces. Si il a détruit ta porte pour ne pas rester bloqué c'est pas toi qui va l'empêcher de sortir.

― En fait, j'ai un problème, quand ma curiosité se pointe, je la contiens pas. Et là ma curiosité elle a atteint des summums. Alors j'ai pas envie que tu partes sans une réponse.

T'es pitoyable Ad. Ta curiosité t'entraînes peut-être trop loin, mais c'est ton sens des questions le véritable problème. Toi, t'y répondrais quoi ? Qui tu es ? T'en sais rien. Comme la plupart des égarés qui peuple l'existant. T'es qu'une fantomatique présence de plus. La balance t'a dit sauvée, mais l'es-tu plus qu'un autre misérable ?
Ce que tu veux vraiment savoir, c'est pas très précis. C'est le personnage, l'exécrable qui t'attires. Tu connais pas les limites de la pudeur, alors si tu dois supplier, menacer de tes maigres moyens le confiseur pour en savoir d'avantage, tu te gêneras pas.

Il crache sa fumée. Tes yeux te piquent alors qu'ils s'empourprent du tabac. Tu aurais bien envie d'une cigarette toi aussi. Mais se lever et errer jusqu'à la cuisine c'était prendre le risque qu'il s'en aille en profitant de ton manque de vigilance.
Tu en as fait une priorité, une obligation désormais. Connaître une vérité approximative, n'importe quoi, tant que ça relevait d'une honnêteté satisfaisante. Plus de divagation, seulement le cœur ouvert, exposé. Cruelle comme une enfant. Douloureuse réalité que celle qu'on veut vous renvoyer au visage.  

― Je ne cherche pas à être impolie ou à te soulager. En fait, je ne cherche pas à t'aider. C'est ma curiosité que je veux soulager.

Tu rajoutes, comme si tu sentais que ça allait aider. Il n'a pas l'air du genre d'homme à rechercher une épaule sur laquelle pleurer. Et c'est tant mieux parce que finalement, l'aider, la compassion, tout ça c'est pas ta tasse de thé. Toi c'est la curiosité morbide, l'outrageante fatalité qui t'excites. Tu veux savoir pour te rassasier.

Tu passes une main dans tes cheveux, et tu presses ton regard sur son corps. Tu es pendue à ses lèvres, à chacun de ses membres. C'est tout ton corps qui patiente fou d'envie.
Si tu avais été femme avant d'être enfant, tu aurais nommé ça le désir. Tu aurais vu ses main larges et rugueuses, son dos carré et imposant, tu aurais observé son visage et aspiré à sa chair contre la tienne. Mais toi tu n'y voyais qu'insouciance et lassitude. Tu trouvais dans la passion le même désir que dans la curiosité, celui de la macabre impudeur. Celui de la satisfaction d'un simple besoin. Tu ne comprends pas le charnel, tu t'en détournes. Et tous ces gestes, toutes ces façons ne sont que circonstances.

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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaSam 21 Fév - 3:04



Je n'en peux plus d'encaisser sa sottise.
Je pense, mes deux poumons évidé de leur fumée salvatrice, que je ne vais pas tenir encore plus longtemps et que mes tendons vont se rompre. J'ai envie d'enfiler tous les sourires que je range les uns à la suite des autres dans les casiers de ma mauvaise foi ; tiens, du jaune, de l'aigre, du doux, du sucré, du mépris et toutes ces pastiches.

Je peux m'amuser de la bêtise du monde et j'ai d'ailleurs la sensation de l'avoir beaucoup fait, autrefois. Je me vois au sommet d'un trône où mes cils s'abaissent sur des rangées d'imbéciles. Mes côtes sont gorgées d'elle même et ma bouche de ma suffisance. C'est parce que l'intelligence me sied trop que je remarque à quel point l'hypocrisie les noie comme une régurgitation. J'ai envie de rire.

Mais je suis las – aujourd'hui, dans sa chambre, la main en forme de dirigeable, les os pourfendant ma paume, je suis las.

Je jette le mégot dans le cendrier qu'elle me tend.

Je n'ai pas envie de l'écouter davantage, ni de lui prêter un tympan, ni même une seul de mes rotules pour qu'elle y appose une paume tiède de vierge.
Autrefois – il y a quelques instants, peut-être, quand elle avait ses cuisses nues qui pointillaient une échappatoire à travers son salon – j'aurais pu lui proposer que l'on partage un lit, ensemble. J'aurais planté mes soupirs contre son oreille et mes sourires quelques centimètres au dessus de son nombril.

Mais, même ça, j'en suis coupé – eunuque.
A croire que la mort m'a rendu exigeant ; j'aime autant l'esprit que des courbes blanches aux envolées lunaires.

J'imagine que j'ai besoin d'une lutte, d'un peu d'alcool et de beaucoup de frustration pour prendre mon pied. Mon visage se rehausse d'un soupir et je pince l’arête de mon nez entre mon pouce et mon index.

― Tu es vraiment -

Ma phrase se démantèle tellement j'ai envie d'expectorer une liasse d'insultes et de mépris. Elle agite la rancœur bileuse que je tasse dans mon estomac. Une bonne guimauve enfournée sur ma langue sèche et râpeuse et peut-être que je retrouverai les élans sucrés du Chevalier. Je ne cherche même plus à maintenir la peinture huileuse de ma composition ; l'adrénaline m'a volé toute mesure, la colère mon tempérament et son débitage bovin ma patience.

Quels genre de gens j'en suis venu à fréquenter – la mort ne me sied pas.
J'espère que je n'étais pas si triste de mon vivant ; l'âcre me fait éclater mes dents.

Je serai prêt à me meurtrir ma deuxième main pour clore sa bouche délicate et sensuelle mais ça ne l'empêcherait pas de l'ouvrir plus tard pour salir le monde.
J'aurais cru le paradis – ou l'enfer ? - plus élitiste. Ma main blanche passe dans mes cheveux, la sueur au ras de la tempe, l'autre main cassée se contracte.

― Tu sais quoi ? Je m'accroche.

Un soupire désabusé siffle entre mes lèvres alors que mes articulations peine à me relever. Je chancelle à peine et nie le grincement de mes rotules.
Comme toujours, mon regard se fait haut quand il tombe vers elle. Encore un soupir et beaucoup de contrôle monstre.

― Tu es une jeune fille très intelligente, continue d'être curieuse comme ça, c'était très intéressant. Je suis désolé d'avoir cassé ta porte, et pour me faire pardonner je t'offre les guimauves. Ça te va ? Laisse tomber pour le règlement, c'est pas nécessaire.

Je l'enjambe sans buter contre ses cuisses – malheureusement.

― Allez, désolé pour le dérangement.






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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
tout est trop beau •• adria RxkgjUaMer 4 Mar - 2:27

tout est trop beau •• adria ZGv99Dy

le reflet de la lune sur le miroir des rivages

                            ft. Sucre

La scène passe, la sueur s'égoutte, les rides se défroissent et ton regard enfantin siège comme loi inéluctable en un lieu désolé.
Tu subis la solitude qui te sied comme une reine alors que d'un revers d’esbroufe il met fin à votre altercation, à ses réponses insensées et à son sarcasme si âcre que même toi parvient à en déceler la rigueur.

Tu n'es pas naïve au point d'ignorer que les sourires fanés et les banalités triviales ne sont que rideaux devant la scène de l'incompréhension et de la rage. Elles sont en toi, camouflées derrière de grands yeux bleus livides de béatitude et de rêverie, toi aussi tu haïs. Et tu as compris tard, que si tu étais piquée au vif c'est car tu avais vu dans ce grand sot énervé un semblable, ou une échappatoire. Un ahuri tellement branlant que dans son imperfection il paraissait avoir compris bien plus que toi, ce que tu ressentais et qui vous était commun. Le mépris. D'une condition pathétique, miséreuse. Le mépris de cette chance infâme, de cette vie sans sens.
Tu fixes ton plafond blanc immaculé, et la lumière aveuglante repousse les larmes qui s'agglutinent dans les retranchements ridicules de tes paupières.

Vaseuse imbécile qui s'ignore, tu n'as été que lunatique, frôlant la démence concernant tes propres sentiments. Et tu le seras à nouveau, comme d'habitude. Car tu t'es réveillée, et tu as vu Sucre. Il t'a éveillée, lui, le grand abruti qui fixait tes cuisses nues d'un regard avide. Il t'a éveillée à la rage que tu ressentais à travers la sienne. Car toi, tu es bien trop naïve pour te rendre compte de tes propres querelles internes.

Et d'un comique absurde, tu te lèves pour saisir ton cahier et dessiner le confiseur. Il claque la porte sur son passage, alors que sa brise ne laisse qu'un halo de douceur et de guimauve. Une claire odeur de sucre qui embaume ton nez et te confère la passion nécessaire à ton dessin. Et de tes traits renaissent ceux du visage dur et sévère qui te faisait face, ton regard attendri parcourant l'esquisse, fière et rêveuse de ce qu'un jour tu parviendras à accomplir. Comprendre, mais surtout, aider, un inconnu qui n'a rien demandé.
C'est une belle leçon d'impudeur Adria.

Quand la nuit viendra et parcourra tes songes balayant certitude et résolution, comme un lendemain de premier de l'an, tu reviendras aux habitudes taciturnes qui te hantent - les souvenirs. Les souvenirs si réels et si accaparants que tu étancheras ta haine un peu plus, faisant d'elle une tâche qui s'imbibent et s'étend, un peu plus tous les jours dans tes membres chancelants, dans ton âme embuée et des tes frêles vertiges, un jour tu imploseras Adria. Ivre de tes rages, de tes irrégularités, tu mépriseras tes vestiges pour te concentrer sur ton actuelle position. Et tu verras que ton soucis en ce monde, n'est pas la souffrance, mais le manque d'échappatoire à cette souffrance, car ici la fuite n'existe pas et tout vous rattrape.

Mais même ça, alors que ton crayon glisse, même ce que tu perçois, ce que tu réalises, tu l'oublieras. Et la poussière d'étoile qui jonchent tes rêves t'éblouira encore jusqu'à se muer en sable.  


C'est juste une histoire d'eau qui s'aiguille sur le fil des cascades
Mais de fil en aiguille ôtez-lui les rêves où elle s'évade
Elle deviendra un précipice agressif sur chaque bord
Il n'existe pas pire que l'eau qui dort
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MessageSujet: Re: tout est trop beau •• adria
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