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 Symphonie ►Pink is the new black [100%]

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coeur souillé de noirceur
Symphonie
Symphonie
coeur souillé de noirceur


Féminin

MESSAGES ▲ : 20
DATE D'INSCRIPTION ▲ : 07/02/2015
AVATAR ▲ : Sakura Haruno - Naruto - Rusaluv ♥
DIT ▲ : Harpie
ANECDOTE ▲ : Symphonie dort dans sa baignoire. Pas dans un lit.
FICHE RS ▲ : Ta dixième

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MessageSujet: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaSam 7 Fév - 20:09

Symphonie
Le silence est assourdissant.
Informations Générales
APPELLATION - Je ne suis qu'un bruit. Une onomatopée. Un ensemble de lettre qui n'a pour moi aucune saveur. Aucun sens. C'est à peine un enchaînement de syllabes mal prononcé sur tes lèvres qui s'étirent délicieusement. Cruellement. C'est une moquerie perpétuelle. Un paradoxe. Un pied de nez du destin. Je suis Symphonie. Une malédiction. Un ensemble d'instruments sans cordes et essoufflés. Je suis la 10ème de Beethoven. De Haydn. Celle qu'ils n'ont jamais pu composer. Achevée par la neuvième. Je ne suis pas mélodieuse. Je suis un ensemble de mouvements. Allegro. Muets et insipides. Je suis dissonance et mineur. Je suis Symphonie. Fille du silence et compagne oisive du néant. Retiens bien cela.

ANCIENNE IDENTITE - Elle Drummer

SURNOM - J'ai choisi Helen. Comme Helen Keller. On me surnomme Harpie. C'est le second qui est resté. Finalement. Ne crois pas me berner si facilement. Je lis sur tes lèvres. Je devine la moquerie cachée dans ton sourire. Tu ris de mes efforts. De ces hurlements et ces enchevêtrement de sons inaudibles dont je ne maitrise plus le volume et la qualité. Que j'essaie malgré tout d'exprimer depuis mon premier jour sur Libra que je me tue à essayer d'entendre. Hélas ma propre voix m'est étrangère. Et pourtant. Pourtant. J'ai été mélodieuse un jour. Avec un violon. Avec ma voix de soprano qui s'évertuait à chanter et à souffler pieusement du diaphragme des Ave maria. N'en déplaise à Caccini. Je me souviens. Je me rappelle. Des notes. Des sons. Du rire jusqu'aux sanglots déchirants. La mélodie des souffles qui s'essoufflent et brûlent la peau alors que les corps haletants s'unissent et se désunissent. Tout est là. Dans cette mémoire. Tu peux rire. M'adjoindre crûment de la fermer. Je n'arrêterai jamais d'essayer. De balbutier. Jusqu'à ce qu'un jour un brouhaha tonitruant ne vienne m'étourdir. De nouveau. Enfin. Enfin. Libre à toi de m'appeler par ce sobriquet ridicule. En attendant.

ÂGE PHYSIQUE - Vingt trois et des poussières

NATIONALITE - Allemande, berlinoise de naissance mais autrichienne qui valsait à Vienne sur le papier.

METIER - Je travaille dans une forge, dans l'espoir qu'un jour je puisse de nouveau entendre le vacarme assourdissant des marteaux. Je forge des épées et des couteaux. Je taille dans le bois des arcs et tanne le cuir des chasseurs. Façonne les pointes des flèches. Aiguise des lames. Je passe ma vie dans la citadelle à essayer de vendre aux gardes entassés dans leur caserne mes marchandises. Je lutte vigoureusement contre la concurrence déloyale des forgerons d'Ethernite. Bravement. Je repousse sans cesse ceux que me conseillent gentiment de fermer et de rouvrir mon échoppe dans la grande cité maritime. Quel intérêt d'aller y noyer mon commerce? Ridicule. Je comble mes fins de mois difficile en travaillant sur quelques chantier. Je lutte sans cesse contre la misère. Mais j'y arriverai. Et bientôt c'est chez moi que le tout Libra viendra réclamer les lames. Du couteau de cuisine au sabre plat du capitaine de la garde en passant par la hache du bûcheron. C'est mon ambition. Un but que je me suis fixée car en quatre années de vie de trépassée il a bien fallu me fixer une horizon. On ne comble pas aisément une éternité et sans cette ambition je n'aurais pas eu le courage de me relever. D'essayer. Malgré les chants dans ma tête. Les soubresauts de mes doigts qui n'en peuvent plus de ne plus jouer. J'ai repoussé. Enfoui ces envies. Pour troquer l'archer contre le marteau. Le violon contre l'enclume. Mes mains abimées par le labeur et ma peau déchirée et asséchée par le feu brûlant de ma forge peuvent en témoigner. Symphonie des coups de marteau. Du soufflet qui ravive les flammes. Du métal qui fini par atteindre son point de fusion. Symphonie infernale des yeux et des sensations. Comblant mes autres sens pour ne plus m'effondrer sur la perte du cinquième. Je suis forgeron. Et ce n'est pas plus mal.

LIEU DE RESIDENCE - Libra. Comme dit plus haut

GROUPE - La balance m'a jugé. En toute sincérité. M'a dépossédé du plus précieux pour m'envoyer sur cette nouvelle terre. Elle peut bien aller se faire foutre. Je préférerai croupir dans les limbes des enfers. Courtiser Hadès et Perséphone ou encore duper Orphée. Subir mille souffrances. Je ferai tout. Tout pour recouvrer l'ouïe. J'arracherai mes yeux pour les déposer en offrande sur ton trône, Thémis. J'ai moins peur de l'obscurité que du silence. Et ce que tu m'as offert tu peux bien te le carrer là où le soleil ne brille jamais. Crevez-moi. Putain. Je suis damnée.
TRIBUT - Je n'entends plus rien. J'ignore si l'on m'a volé mes tympans ou dépossédé de l'ouïe entièrement. Le résultat est le même. Je n'entends plus. Je vie dans un monde feutré et silencieux. Quand tu ouvres la bouche tu ne ressemble à mes yeux qu'à un poisson rouge. J'ai dû apprendre à lire sur les lèvres. À regarder deux fois avant de traverser une route. J'ai du mal à éviter les calèches qui dévalent les rues et je suis déjà morte écrasée mille fois avant d'avoir pu prendre l'habitude de raser les murs. Je n'entends pas les danger. Je suis insensible à l'hypocrisie. Observer ton visage m'aura au moins appris à lire tes véritables émotions. Comme les mots sur tes lèvres. Il est inutile de me mentir. Mes autres sens se sont sensiblement développés. Je déniche le danger dans les changements subtil des vents. Parfois ça ne marche pas. Mais ce n'est pas grave. Ces morts en cascade m'auront au moins endurci. Cependant. Je regrette tellement. Que ce soit aujourd'hui ou hier je n'aspire qu'à une seule chose. Une seule. Recouvrer l'ouïe et ce, à n'importe quel prix.
Description Physique
« Reflet déformé d'une femme désabusée. »
Si tu m'avais connu dans ma vie mortelle et que tu me voyais maintenant je pense que tu rirais bien. Je ne me rappelle pas du reflet de ma précédente existence. Je me rappelle quelques petites choses. Quelques souvenirs que j'ai ressassé dans ma frustration et mes nuits dont le sommeil était perpétuellement chassé par des peurs irrationnelles. J'ai extirpé chaque fragments de cette simple réflexion: "Pourquoi l'ouïe?" De cette certitude de savoir jouer de l'archer en allant chez le luthier. De ces airs d'opéras qui hantent mon esprit. Et les certitudes sont plus vibrantes que tous les souvenirs que j'ai perdu ou qui titillent cruellement ma mémoire. J'étais belle. Avant. Si belle. Si douce. Je ne suis plus que rugueuse et terne. Étincelle sale et usée. Intense pourtant. Si volcanique. Comme mon caractère. Ma peau si blanche d'avoir brillé sur la scène d'un opéra n'est plus douce. Brûlée. Cramée. Par les flammes écarlates et les étincelles du métal que l'on frappe pour en modeler les formes. Mes mains délicates sont calleuses et abîmées. Mes bras ont pris du muscles. Mon ventre. Mes mollets. Abdominaux. Triceps. Biceps. Mes épaules. Je ne connais pas tout leur noms mais je sais qu'ils sont là. Troquant finesse et délicatesse à regret. Je ne suis plus certaine que mes robes de gala m'aillent. La suie a remplacé le fond de teint sur mon visage. Je suis meilleur que bien des hommes au bras de fer. À présent. Et s'il fallait parier sur mes chances de survie dans un combat au corps à corps, aujourd'hui je pense pouvoir annoncer que je ne suis pas de celle que l'on défait aussi facilement. Je me suis adaptée pour survivre. Voilà tout. Je n'ai pas pour autant troqué féminité et masculinité. Secrètement j'admire les jolis froufrous et les corsets fleuris. Les étoffes délicates. Je cache dans mes armoires quelques robes que jamais je n'oserai plus porter. Je contemple de loin ces jupons arcs-en-ciel. Je préfère tout de même le confort de mes shorts et mes pantalons. Je ne me perds pas le haut du corps dans des vêtements amples, au contraire j'aime quand ça me colle à la peau. Je ne porte d'ailleurs jamais de longues manches qui ont la mauvaise habitude de prendre feu trop facilement. Je soigne mes cheveux comme je le peux et même s'ils sont un peu secs j'essaie de les épargner un maximum et, c'est là la seule coquetteries que je m'autorise. J'aime leur couleur délicate qui fait ressortir l'éclat de mes yeux de jade. C'est comme ça qu'on arrive à me différencier des autres forgerons. Ce sont mes yeux et mes cheveux roses qui accrochent le regard. Cette poitrine peu généreuse qui étonne. C'est ce silence bouillonnant qui émane de tout mon être. Pour que tu n'oublies jamais mon visage et mon nom.
ANECDOTE
« Ces choses qui étonnent. »

> Mesure un bon mètre 69.

> Est sur Libra depuis quatre ans [morte en 2011]

> À vécu dans la misère à Ethernite avant qu'un forgeron ne la prenne sous son aile et ne lui apprenne le métier.

> Vit dans la capitale depuis un an.

> Est morte accidentellement une bonne centaine de fois à cause de son tribut.

> A peur du silence mais s'en accommode. A peur des chevaux depuis qu'elle s'est retrouvée piétinée la première fois sous leur sabots.

> Déteste les calèches et les transports qu'elle évite comme la peste. Marcher lui convient parfaitement.

> Déteste Thémis.

> Est capable de porter et de balancer assez loin des sacs de ciments. Si un jour Libra organisait des jeux olympique elle pourrait se lancer dans le lancer de poids. Sans problème.

> Adore particulièrement le chocolat noir.

> Connait la langue des signes mais trace souvent ses mots sur la paume de son interlocuteur. Il est rare qu'eux sachent signer.

> Elle sait théoriquement jouer du violon mais ne s'y risque plus depuis longtemps. Chanter aussi. Ne pas pouvoir entendre est un supplice.

> Sait lire parfaitement sur les lèvres. Même lorsque son interlocuteur n'articule pas beaucoup.

> A une bonne lecture des émotions humaines et peut déceler facilement les mensonges simplement en observant les autres avec attention.

> Collectionne robes et chaussures élégantes qu'elle s'amuse à porter à l'abri des regards. (Dans sa piaule)

> Déteste être surprise. Avoir peur. Ne pas pouvoir voir venir son interlocuteur.

> Son direct du droit est assassin.

> Habituée à la douleur. (Quand on meurt tragiquement autant de fois...)

> N'a pas une grande opinion de la garde impériale.

> Se méfie de tout le monde peu importe qu'ils soient damnés, sauvés ou vagabonds. Mais elle n'aime particulièrement pas les sauvés qu'elle envie de voir gambader, insouciants. Alors que les damnés paient le prix fort.

> Son marteau a un nom. Elle ne vous dira pas lequel.
description morale
« Ton regard de braise me rends merguez. • Icare, 2015 »

J'aime à penser que je suis une braise. Une étincelle. Un feu ardent. Un volcan qui gronde furieux. Un dragon immense et invincible. Qui trône férocement et qui crache des flammes dévastatrices. Une torche qui éclaire les grottes les plus sombres. Des flammes sournoises qui rongent les fondations cruellement. Un feu de joie qui se balance joyeusement et qui anime les belles soirées d'été. Je suis une minuscule bougie qui projette sur le mur mille ombres effrayantes. Je suis un feu de cheminée chaleureux. Je suis tout cela. Tout cela et plus encore.

J'ignore comment j'étais dans ce royaume terrestre. Je ne peux que deviner. Et. Je devine aisément que j'étais élégante et coquette. Mélomane et cultivée. Je m'imagine diva. Je m'imagine fière. Je m'imagine pourrie comme du vieux bois abandonné à l'humidité. Je ne me fait pas d'illusion. Si je suis damnée c'est bien parce que je n'étais pas exemplaire... Et Je ne sais rien d'autre. Mon caractère ici bas à pourtant évolué.

Si tu m'avais connu, à mon arrivée sur Libra tu ne me reconnaitrais plus aujourd'hui. Je ne suis presque plus cette chose filiforme et translucide qui hantait les rues de la cité portuaire. Je ne sais si je suis moins sauvage, mais j'ai pris de l'assurance. J'ai relevé la tête. Je marche droit. J'ai reconstitué ma fierté que j'ai piétiné. Je n'aime pas évoquer le passé, alors je ne m'attarderai pas.

Je suis plus assurée. Plus confiante. Malgré mon handicap. Je déteste même inspirer la pitié. Je n'aime pas devoir me reposer sur les autres. Je repousse la charité avec dédain. Je crache sur la générosité. Je veux rester autonome. Me gérer seule. C'est ma fierté qui parle, peut-être, mais je ne veux plus retomber dans cet état pathétique que j'ai souffert trois cent soixante-quinze jours durant. Et je suis têtue. J'insiste souvent et c'est toute ma volonté et cet acharnement qui me permet de tenir debout. Je n'aime pas que l'on me contredise, cela me fait froncer les sourcils. J'aime imposer ce que je suis. Je n'abandonne pas facilement.

Quand j'ai une idée en tête je ne l'ai pas ailleurs. Et je sais bien que cela fait de moi une interlocutrice peu réceptive. Qu'importe. Je suis un peu égoïste et je n'aime pas beaucoup "parler". Si je pouvais émettre des sons ou, au moins si je pouvais m'entendre m'exprimer je serai sans doute plus loquace, mais quand il te faut tracer les lettres de tous les mots à ton interlocuteur à chaque chose que tu aimerais dire... Cela te prendrait une éternité et. À moins que tu ne sois doté d'une patience infinie je t'assure que cela agace plus qu'autre chose.

Malheureusement. Je ne suis pas patiente. Je n'aime pas attendre. Je suis plutôt une personne direct et franche. Je ne comprends pas vraiment l'humour et le second degré. Je ne peux entendre ton timbre pour différencier questions, affirmations, propositions sérieuses, blagues pourries, ironie foudroyante. Il est inutile de me faire des sous-entendus douteux, parce que je ne risque pas de les comprendre. Ce n'est vraiment pas parce que je suis plus bête qu'une autre, mais en communication tout est affaire de nuances et d'intonations. De toute évidence. J'y suis étrangère. J'aime parfois la compagnie même si je suis plus habituée à la solitude. Je ne suis pourtant pas allergique à l'amitié au contraire, j'ai tendance à materner les gens que j'apprécie.

Et ils sont rares. Car je dois avouer que je n'aime pas un certain nombre de personne. Je n'aime pas trop les bavards, ou en tout cas, ceux qui ne l'ouvrent que parce que leur propre voix les fait grimper au plafond. Déjà parce que je ne peux les entendre et surtout, parce que je n'aime pas les gens qui ne font que parler d'eux à longueur de temps. Je n'aime pas l'arrogance quand je la vois affiché sur les visages. Je n'aime pas ceux qui m'approchent et me prennent en pitié. Je ne suis pas B.A ambulante. Je n'aime pas les gens qui flirtent dans la rue, car la niaiserie m'agace fortement. Je n'aime pas les hypocrites et les beaux parleurs. Je n'aime pas les pleurnichards. Les miséreux au regard mort qui me font penser à ce que j'étais au début. J'aime voir des regards francs. Des sourires rieurs. Des personnes sincères. J'aime les gens doux. Les têtus qui ont le courage de défendre leur opinion. J'aime secrètement les choses cassées. Les regards en peine. Car j'ai dans l'estomac une boule chaleureuse de compassion. Que je me sens exister quand je peux venir en aide à quelqu'un. Quand je reçois un merci, cela me flatte et j'aime ça. Quand je vais à la rencontre de ces âmes saccagées je ne sais pas trop ce que j'espère. Je me dit qu'on pourrait comparer nos blessures et les panser. Je voudrais dire que le meilleur est à venir. Offrir une épaule rassurante. Je ne leur offre cependant pas la pitié et je suis prête à botter le train des déprimés. Et. C'est tout. Je n'attends rien d'autre. Je me fiche de savoir si on m'aime ou non. Je dirais que je suis une personne simple. Qui aime les choses simples...

Mais je ne suis pas facile à vivre pour autant. J'aime me faire entendre et je n'hésite pas à faire les pires choses pour qu'on me remarque. Je suis colérique et bagarreuse, c'est sans doute lié à un complexe d'infériorité que j'ai eu du mal à surmonter. Je réponds aux provocations et relève les défis que l'on me lance. Je râle beaucoup aussi parce que je suis très mauvaise perdante. Je n'aime pas faire de concession et mettre de l'eau dans mon vin. Je suis pourtant courageuse et téméraire. Je n'ai pas peur de me salir ou de mettre la main à la pâte. J'aime bien aider les autres, car j'aime me sentir utile, mais si je sens que la tâche est trop dégradante je n'ai pas peur de refuser. Je suis impulsive et parfois un peu trop irréfléchi. Je m'attire parfois quelques ennuis. J'essaie pourtant d'apprendre de mes erreurs.

Je n'aime pas être surprise. Être dérangée. Je préfère voir arriver mon interlocuteur à défaut de pouvoir l'entendre arriver. Si bien que, j'ai souvent l'habitude d'attraper les choses qui surgissent dans mon dos pour les faire basculer par dessus. Je n'hésite pas non plus à frapper si je me sens en danger. J'ai du mal à me calmer quand je suis effrayée ou en colère. Ou qu'il m'arrive de pleurer. Je n'intériorise pas beaucoup et mes sursauts émotionnels sont souvent impressionnants et intenses. L'eau m'aide à me calmer et à reprendre mes esprits et, contrairement à ce que l'on pourrait penser j'aime la pluie. Me tenir en plein milieu de la route le temps d'une averse. Je trouve de la poésie dans les orages et j'aime ressentir les fines gouttelettes s'abattre doucement contre ma peau.

J'aime la tendresse et suit capable de l'offrir en retour quand elle m'est donnée sans arrière pensées. Je voudrais aimer l'amour et les flatteries, mais tous les jeux de séductions m'épuisent et m'arrachent des soupirs. Je rêves secrètement de romantisme et d'idylles brûlantes. J'ai des chansons enflammées plein la tête et des histoires d'amour impossible qui me bouleversent le coeur... Cependant je préfère imaginer la fièvre que la ressentir car je ne pense pas être bonne amante... Et si quelqu'un se mettait à me faire une cours enflammée je pense bien que cela me gênerait et... Me donnerait envie de lui casser le nez pour cacher mon embarra. Ne ris pas. C'est plus fort que moi. Ce n'est pas que je ne l'apprécie pas. Et c'est pareil pour l'amitié et... Les démonstrations affectives trop. Trop... Trop. Je préfèrerai quand même recevoir une tape virile plutôt qu'un câlin chaleureux... Même si les deux me feraient très plaisir.

En définitive je suis volcanique. Enflammée. Ardente. Brûlante. Pas très féminine ou sexy, je suis même plutôt brute. C'est ainsi que je me comporte et que je suis... Sans prétentions, aucunes.

Et derrière l'écran ?
feat SAKURA HARUNO 【NARUTO - NARUTO SHIPPUDEN】

PSEUDO
Parallélogramme-Ton absurde angle pas droit de deux droites qui se segmentent. Veuillez ne pas me confondre avec Trigonométrie. Dc de Bermuda.

SEXE - Mâle. Obviously. Qui penche à droite. LOL.
AGE - Vous le savez déjà
BLABLA PERSONNEL - Ne croyez pas ce qui est dit plus haut parce que je suis un DC et que je voudrais savoir si certaines personnes sauront me reconnaître. (Même si ce faux pseudo est très cool.)(Elles m'ont reconnu je meurs.)
COMMENT AVEZ-VOUS TROUVÉ BLINDFOLDED - J'ai suivi les oiseaux.

QUE PENSEZ-VOUS DU FORUM - TRIANGLES.
DES RECLAMATIONS OU RECOMMANDATIONS ? -
LE BLEU PIQUE. JE VEUX DU ROUGE DAMNÉ LA PROCHAINE FOIS ♥
LE MOT DE LA FIN - OTL J'ai explosé le nombre de caractère avec mon histoire. PFF CwC. J'espère que ça ira xx.

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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaSam 7 Fév - 20:22

Une nouvelle coupine <3
Courage pour le reste ! Tu auras un chocolat ! Huehue !
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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaVen 13 Fév - 13:31

Je te fais des bébés, tout ceux du monde.
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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaVen 13 Fév - 14:38

bienvenue symphonie hehe ♥
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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaMer 18 Fév - 16:07

histoire d'une vie
« Peste et demie »

/!\ Symphonie ne se rappelle pas vraiment de sa vie d'avant, même si j'écris à la première personne. Et. Je vais très certainement écrire des tartines nazes. Ok. Merci. Paillettes. :TRESBIEN: /!\

J'étouffe un soupire discret. Un rire enfantin. Je trouve du bonheur et de l'amusement dans ces milles marches en marbre. Je sautille allègrement. Do. Re. Mi. Fa. Sol. La. Si. Do. C'est un piano. Un violon. Des notes silencieuses qui forment une mélodie. Un saut à pied joint pour une noire. À cloche-pied pour une croche. Une arabesque pour une blanche. Un battement de cil pour un silence. Je récite ma gamme et compose. La main sur la rambarde. Des musiques. Je passe de do majeur à la mineur. Armure à la clef. Je joue des chansons joyeuses ou tristes. J'exprime mes passions. Je virevolte. Mi bémol. Je pleure en silence la solitude qui m'étreint le coeur. Car c'est ainsi que je vis. Dans le silence d'une maison de marbre. Dans le froid d'une forteresse de solitude. Gigantesque prison qui étouffe mon enfance et mon innocence. Je ne crois déjà plus aux contes de fées mais shhhhh... C'est un secret.

_____________________________

Je relis silencieusement le mot posé sur la table. Ma mère est partie consulter les étoiles d'Irma et mon père... Mon père cela fait déjà longtemps qu'il m'aime depuis son bureau. Coincé en haut d'une tour. Ce n'est pas leur absence qui me met en joie mais ce post-scriptum élégant, glissé astucieusement en bas de la carte.
Ps; Nous seront là ce soir pour te voir gagner au concours.

Je bondis. Sers le petit mot contre mon coeur.
- Marita! Allons préparer ma robe. Tu veux bien?
Je n'attends pas. Je cours. Mes jupons de petite fille sage volent. Et mon sourire. Mon sourire illuminait mon visage. J'exprimais cette boule de bonheur ainsi. Ce sont ces mots, substitues froids d'étreintes et de baisers qui m'apportent du réconfort. Et qui, à eux seuls savent ranimer cet éclat de rire mort né dans ma gorge qui refuse de s'exprimer habituellement de peur de ne trouver une oreille pour s'y loger. Je grimpe les marches quatre à quatre. J'ignore les protestations et l'indignation de ma nourrice. Rien ne pourrait dompter cette joie intense et ce bonheur. Rien ni personne. Je pousse la lourde porte et accourt. Je vais jusqu'à mon lit et sert fort l'étui sombre. Cet instrument je le chéri. Plus que ma vie. Car il est mon seul lien. Comme un cordon. Celui entre les miens et la musique. Un prétexte tout trouvé au caprice. Mon violon. Ma musique. Je vie. J'aspire à retrouver sur le visage sérieux de mes géniteurs une trace, un minuscule éclat de fierté. D'amour. Contre un trophée.

_____________________________

Mes doigts virevoltent doucement du Paganini. C'est un caprice. Le numéro 4. Je ferme les yeux. Pince les cordes. Pizzicatos. Je souffre à mesure que les mesures se terminent et s'enchaînent. C'est une performance. Un tour de force pour une fillette de mon âge. Et Paganini m'emporte dans ses notes. Et je valse. Sur mille temps. C'est comme une course. Un relai sans cesse attrapé par la même personne. Encore et encore. Mon menton sur l'instrument et les crins tendus qui lui arrachent des fantaisies. J'ouvre de temps à autre les yeux pour vérifier le placement de mes doigts. Et les notes. Les notes. Elles défilent. Résonnent avec force. Sans le grand piano pour les accompagner. Elles se suffisent à elles seules. Elles m'imposent. Elles me tuent. Indépendantes et fières elles s'échappent. Essaient de me filer entre les doigts. Je suis comme à bout de souffle et ma main gauche en peine. Les notes. Les notes. Rapides. Toujours. Plus. Impatientes et tyranniques. C'est moi leur instrument. Finalement. Et dépassé vingt je n'en menais pas large. Mais. Après tout. Telle est la fourberie de Niccolò. De ses vingt-quatre caprices.D'Andante à Quasi-Presto. Je souffre. Je souffre. Je ris. Légère. Jamais plus heureuse qu'avec un violon. J'adore le défi que la musique me lance. Et j'en rirai presque si je n'avais pas tant envie de pleurer sur la difficulté. La dernière nuance. Dernière note. L'archer s'arrête. J'exulte. Je suis en vie. Applaudissez. Car c'est tout ce que je mérite.

_____________________________

- Je hais la médiocrité, Elle.
Je reçois la remarque douloureuse. Mon coeur se déchire. Et le pire. C'est cette haine que je vois sur le visage de pierre de mon père. La pitié sur celui de ma mère. L'impassibilité sur celui de ma nourrice. Cette deuxième place obtenue me fait étouffer. Je plisse les doigts. Mon certificat se chiffonne. Mes lèvres tremblotent alors que mes iris dans celles de mon père, sont figées. Je n'avais rien espéré. Rien. Tout. Mais pas ce mépris. Je voulais qu'ils soient fiers. Qu'ils comprennent. Qu'ils ressentent tout ce que j'avais mis de coeur dans mes caprices. Qu'ils esquissent une tendresse. Même avec maladresse et retenu. Comme à leur habitude. L'injustice me tord les tripes. Je ressens le besoin de me justifier. De protester. Je meurs pour un sourire, ne le comprenez-vous pas?

- Mais ce n'est pas ma faute! La japonaise a commencé le violon bien avant moi et la difficulté du morceau que j'ai exé-

- Donc. Tu penses que ta défaite est acceptable? Cela suffit. Je n'assisterai pas à ta prochaine représentation. Ta mère non plus.

Il s'en va. Sans me donner le bouquet de fleur. Ces lilas et ces lys que j'aime tant. J'ai le réflexe de me tourner. De faire un pas dans leur direction. Juste à temps pour le voir remettre les fleurs à la japonaise qui avait interprété une campanella et raflé la première place. Je reste immobile. Abasourdie. Je veux pleurer. Je veux hurler. J'ai l'impression de manquer d'air. Mon géniteur s'approche. De nouveau. Je sers plus mes poings. J'en ai mal aux phalanges. Je fixe mes souliers cirés. Les yeux grands ouverts. Les dents serrées. Gorge douloureuse. J'ai la fierté de retenir mes larmes jusqu'au bout.

- Elle. Je veux que tu penses à ce que tu aurais pu faire pour gagner.

Je n'ai pas le courage de regarder son dos s'éloigner. Je chiffonne plus encore mes piètres résultats. Et la carte. Celle qu'ils avaient pris la peine de me laisser. Je la laisse tomber. Je relève la tête et fixe l'asiatique. Haineuse. La prochaine fois. Je t'écraserai.

_____________________________

Je ressens le besoin impérieux de jouer. Encore et encore. Je veux faire saigner mes doigts. L'humiliation ressentie aujourd'hui me tanne la peau et les os. Je rejoue. Encore et encore. Le même morceau. Mes cordes souffrent mon coeur. Plus précis. Plus lié. Plus décisive. Je me sermonne. Me fait recommencer. Encore et encore. Avec véhémence. Je repense aux rythmes. Repense à l'ensemble. À chacune des notes sur la partition. Je veux les ressentir jusque dans mes muscles. Rendre les nuances plus belles. Nettes. Perfection. Perfection. Perfection. Je rage contre mes erreurs. Mes maladresses. Mon poignet souffre. J'expire ma frustration. Je hais la médiocrité. Je hais la médiocrité. Je hais la médiocrité.

Mon coeur hurle. L'instrument bat dans ma gorge. Une corde se casse. Quelque chose en moi se brise.
Et j'ai bien peur qu'il ne s'agisse de mon coeur. De ce qu'il restait de précieux et d'enfantin.

Je hais la médiocrité, Elle.


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- Comment cela se passe, à l'école, Elle?

Je dépose doucement la cuillère en argent dans le plat, je ravalais ma surprise et déglutissais difficilement ma soupe. Je relève la tête. Capte l'attention de mon paternel. C'était la première fois que nous dinions à trois, sur cette table en bois verni. Il semble, finalement, que ce charmant dîner n'était qu'un prétexte. Une mascarade. Ses yeux anthracites étaient rivés sur mon visage. Avec insistance. Je savais qu'il ne se contenterait pas d'une demi-réponse.

- Très bien, père. J'ai les meilleurs résultats de toute la classe.

Je soutiens son regard et lui adresse un sourire indolent. Je me demandais si cette réponse allait lui convenir. Je n'avais pas d'autres choses à dire. De toute façon. J'inspire, la gorge un peu nouée par l'anxiété. Il savait appesantir l'air, par l'intensité de son regard. Et, si j'avais bien peur d'une chose s'était de l'avoir déçu de nouveau. Il n'était pas indulgent.

- Bien. Est-ce que tu t'entends bien avec tes camarades de classe?

Je roule des yeux. Soudain excédée par la discussion. Je retiens un soupire entre mes lèvres. Je fais mine de m'essuyer les coins de ma bouche pour masquer la grimace naissante qui voulait exprimer mon agacement.

- À merveille.

- Ton professeur pense que tes camarades de classe t'ignorent et-

- Oh. Je t'en prie Père! Je n'aime simplement pas me mêler à ces... Simples d'esprit. Je laissais retomber ma serviette sur la table, rivée sur le visage fermé de mon père. Je lisais dans ses yeux toute sa colère. Il n'appréciait pas qu'on lui coupe la parole. Je n'en avais cure. Une étincelle rebelle dans les yeux je laissais apparaître un sourire insolent.

- Ils sont... Bovins et stupides... Ne connaissent rien à la musique. Se complaisent dans leur ignorance. Les garçons me regardent avec des yeux bovins. Les filles paradent, dindons engoncés dans leur robes griffés. Disgracieux. Bruyants. Médiocres. Vulgaires. Gauches. Primitifs. Je n'aime pas perdre mon temps, Père et ces rituels sociaux m'ennuient profondément.

Je soupire en repensant à la remarque de mon géniteur. Je savais néanmoins que, la responsable de cette discussion surréaliste était ma professeur principal. Son inquiétude commençait à friser le ridicule. Ce n'est pas parce que je ne parlais avec personne que j'étais ignorée... Au contraire. Je préfère ma compagnie à celle des autres. Était-ce si dérangeant?

- J'ignore cette ménagerie pour me concentrer sur mon travail et mes études n'est-ce pas suffisant? Si je devais me mêler à... Ces autres... Je ne suis pas certaine de pouvoir retenir mes mots.

J'avais aussi très peur de régresser, mais cela je me retenais de l'avouer. Je voyais bien que mon père n'appréciait pas mon attitude. Ma mère elle, était rouge. Je regrettais ma franchise. Peut-être aurait-il mieux valu raconter l'inverse... Mais ma fierté palpitait trop fort à mes tempes. Je ne voulais pas susciter la pitié.

- Depuis quand es-tu aussi condescendante, Elle? Tu me feras le plaisir de corriger ton attitude et de t'ouvrir à tes camarades. Tu peux te lever de table et t'en aller.

Je me relevais. D'un coup. Les yeux froncés. Je fixais mon entrée, froide à présent, que j'avais à peine touché. Mon ventre contestait fortement cette décision injuste.

- Ma-
- Es-tu devenue sourde ?
- Très bien... Très bien!
Je quittais la pièce. Sans attendre en claquant la porte.

Qui a dit qu'il était facile d'être adolescent?
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Je me brossais les cheveux devant la coiffeuse. Blonds, ils m'arrivaient jusqu'à la taille. On ne peut pas dire que ce soit la coquetterie qui me caractérise le mieux. Pourtant, j'ai toujours aimé prendre soin de mes mèches blondes et de mes mains. J'aimais les brosser avec délicatesse en comptant jusqu'à cent. Matin et soir. J'aimais y passer des huiles pour les entretenir. De la racine jusqu'à la pointe. Cela me rappelait le temps où ma mère passait dans ma chambre pour mes les brosser, en m'envoyant des sourires chaleureux via le miroir ovale de la coiffeuse. Mais c'était avant.

Avant qu'on ne lui diagnostic une légère... Dépression qu'elle noyait en papillonnant de salon de voyance et salon de voyance. Doublé d'un sévère trouble de l'attention. Moi. J'ai toujours remarqué qu'elle avait un peu de mal à se concentrer sur les choses. Qu'elle ne pensait pas toujours comme tout le monde. Mais. Ça n'avait jamais été grave. Préoccupant. Ses fantaisies je les trouvais merveilleuses. Quand. À cinq ans on jouait à interpréter des chansons sur le grand escalier en marbre. Et ce n'était pas grave si on tombait parfois. Et. Peut-être que j'aurai préféré que père ne l'envoie jamais se faire soigner. Parce que. Depuis qu'elle était revenue avec un traitement journalier elle était.... Différente. Je repose la brosse dans un soupire.
- Le savais-tu Marita? Les personnes limitées sont effrayées par le génie. Ils font la mauvaise tête et aiment excuser leur médiocrité en les stigmatisant.

Je me relève et me retourne pour marcher vers le centre de la pièce. Je me pavane, dans mon costume royal. Je tournois sur moi-même et étire un sourire radieux. Mon dieu. Je suis si belle. La meilleure des Isolde. Mère ne manquera pas de m'en faire la réflexion. Et peut-être même m'offrira-t-elle un baiser sur le front. Mes joues en rosissent de plaisir et de joie. Je prends une aspiration et je fixe l'acariâtre Marita.

- On m'a dit "Ce n'est pas juste! Tu es si douée pour le violon ça ne te suffit pas?! Il faut que tu me voles mon rôle! Mes chansons! C'est injuste! Tout te viens si naturellement! Tu es égoïste!" Soufflais-je en minaudant, en imitant les cris courroucés de la première interprète, après une seconde audition impromptue que j'avais réclamé. À qui j'avais "volé" un rôle dans un opéra de Wagner.
- Sais-tu ce que j'ai fais? J'ai ri. Si fort. Et je lui ai rétorqué en souriant "Hélas! Très chère! Ce n'est pas une question de justice... Mais une différence de talent. Tu places si mal tes respirations. Ta voix grince quand tu essaies d'agripper les notes les plus hautes... Retourne donc travailler sur tes erreurs petit corbeau. Qui sait? La prochaine fois cela passera?" Et je suis partie.
Je ris. Plus encore. S'ils savaient les nuits que je passe à perfectionner mes chants. À abîmer mes yeux sur les partitions. Ils arrêteraient sans doute de crier au génie et finiraient par reconnaitre mes efforts. Cela me plaît malheureusement trop d'être prise comme tel, alors je cultive mon secret et mes prédispositions naturelles pour ces deux disciplines artistiques pour entretenir le "mythe". Du reste. Ils n'avaient pas totalement tord. J'avais des... "Facilitées". Peut-être plus que d'autres. Mais pas assez hélas pour me permettre de négliger mes arts.

- Eh bien. Tu ne dis rien? Tu n'as donc... Tellement rien à me dire? Ne me féliciteras-tu donc pas? Tu peux me sermonner si cela te chantes. Allons! Parles!
Je fixe ma vieille nourrisse, droite et terne. Il me semble qu'elle a pris plus d'années depuis mon dix-huitième anniversaire. Elle n'avait jamais été très loquace, mais elle s'était toujours tenue derrière moi. Le visage figé. Nulle trace de bienveillance. De gentillesse. À peine quelques désapprobations cachées dans les rides tendres aux coin de ses yeux. Fidèle comme une ombre. Toute aussi silencieuse. Je soupire, agacée, et fait claquer ma langue tout contre mon palais.

- Je t'ordonne de répondre!

Je fronce les sourcils. Menaçante. Elle s'anime. Lentement. Subtilement. Sa tête dodeline un peu et sa bouche croisse doucement.

- Vous ne pouvez pas vous rendre au cimetière ainsi vêtue Madem-

- SILENCE. Je ne veux rien entendre. Je rugis. Secoue frénétiquement la tête. Je n'étais pas prête. Je ne pouvais pas entendre cela. Pas maintenant. Je comble la distance que j'avais parcouru et attrape ma brosse à cheveux sur la coiffeuse. D'un geste rageur je lui jette. Droit sur la figure. Je n'attends pas de savoir si elle va réussir à atteindre sa cible. J'avance vers elle, les sourcils froncés. Mes tempes palpitent douloureusement et mes yeux picotent.
- Mère viendra me voir ce soir ! Elle l'a promis. Tu entends! Je hurle à présent. Les phalanges blanchies par ma colère. Vibrante. Brûlante. Je me sens trembler sous les assauts désespérés du chagrin. J'ai la gorge douloureuse. Le coeur au bord des lèvres. J'ai les yeux grands ouverts et fixés sur ma nourrice. Je veux contenir la vérité. Les larmes. Si elles se mettaient à couler maintenant... Tout serait perdu. Le présent s'envolera définitivement pour laisser place au passé. Cruel. Son regard perçant me démonte toute entière. Mes mots se meurent dans mon gosier. Mes protestations me semblent vaines. Mes lèvres tremblent. Si fort. Si fort. Me prendra-t-elle dans ses bras? Me donnera-t-elle des mots de réconfort? Marita s'anime de nouveau et m'offre un hochement de tête. Nulle trace de chaleur dans ce visage ridé. Rien. Je me mords les lèvres et j'attends sa sentence.

- Quelle pitié Mademoiselle. Quelle pitié.
- LA FERME!
Je lui offre un cri rageur et je m'effondre sur le sol. Mon corps tremblant semble avoir abandonné. Je n'ai plus rien de déchaîné. De puissant. De royal. D'effronté. D'arrogant. Ne reste plus que ma peine. Mon chagrin. Mes sanglots. Et le souvenir fugace du reflet d'un sourire.

Ne reste plus qu'une adulte amère.

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- Tu aimes dessiner Jakob?


Je regardais le petit garçon. Blotti contre la baignoire. Il serrait fort entre ses bras un petit calepin. Je ne le connaissais pas beaucoup. Lui non plus ne connaissait pas. Très certainement. Nous ne nous étions jamais parlé. Et si la belle-soeur de mon père et son frère n'étaient pas mort quelque part entre le pacifique et l'Allemagne alors, nous ne nous serions jamais sans doute parlé.

-Esquisser. Peindre. Sculpter

- Pardon ?

- J'esquisse. Je peints. Je sculpte.
Je fixe son visage. Il avait pris la peine de relever le menton pour me répondre. Sa lèvre, tremblotait, avec force. Ses yeux eux, me fixaient avec abnégation et courage. J'étais ébranlée. Fascinée par sa dualité. Mes mots de jeune adulte semblaient trop vide. Ma compassion trop hypocrite. Le creux de ses joues et les légers soubresauts de son corps me saisissaient. M'interpelaient toute entière. Son regard pourtant et sa mâchoire fiers semblaient m'interdire un geste. Si bien que je n'imaginais pas un seul instant lui tendre une main secourable. Sa peau basanée contrastait avec la mienne blanche et délicate. Cependant, au lieu de me rappeler celle du miel ambré, elle me donnait l'impression qu'il était taillé dans le granit anthracite. Que cet enfant, à peine âgé de cinq ans semblait bien décidé à porter fièrement le poids du monde et de sa peine entière et qu'il pouvait y arriver. Très certainement.

Je me redresse pour m'installer dans la baignoire, à mon tour. Il s'était blotti sous le robinet je pouvais donc que me tasser dans le fond. Et souffrir son regard. Je n'ai pas l'habitude d'offrir ma compassion. Ma compagnie. Non. Je n'en ai même jamais eu l'envie. Car j'ai bien trop souvent l'impression que, le commun des mortels ne la méritent pas. Et je ne dis pas cela par excès. Par narcissisme. Je sais bien que c'est difficile à croire, car mes manières hautaines et la stature haute que j'use en toute circonstance donnent cette image de moi. Simplement. Je ne peux converser avec ces êtres lambdas, j'ai la certitude, avant même d'avoir pu cligner des yeux une première fois, qu'ils ne pourraient pas comprendre. Qu'ils n'en valaient surtout pas la peine. Les minutes. Je vois à leur mains, à leur yeux qu'ils n'ont pas souffert leur instruments jusqu'au petit matin autant que moi. Qu'ils ne peuvent comprendre les douces nuances des morceaux jusque dans leur os. Qu'ils resteraient silencieux ou hypocrites si je me mettais à leur compter mes exploits. Mes premières places. J'aime à me vanter de la tessiture de ma voix. De l'agilité de mes doigts. De mes premiers rôles. Je fixe les mains abîmées du garçon. Ses ongles incrustés de glaise. La peinture sur son nez.

- Et. Est-ce que tu aimes ça?

Il me décroche un regard furieux. Sa bouche se tord. À l'envers. Je ressens toute sa fierté. Toute sa morgue. Cette colère vibrante qu'il devait puiser de son chagrin.

- Je suis un génie.

J'esquisse un sourire insolent. Je ne me sens pas forcément immature, à le provoquer de cette manière. Même pas un peu. Car j'avais le sentiment qu'il ne voulait pas qu'on le traite comme l'enfant qu'il était. J'admirais sa force de caractère.
- Oh... Un génie? Vraiment? J'ai du mal à y croire mon garçon.

L'enfant se redresse. Concentré sur mon visage. Il ouvre son carnet rageur. S'arme d'un crayon. Il dessine. La lèvre toujours tremblante. Et. Ses phalanges sur le crayon semblaient blanchir. Je hausse un sourcil surpris. Je ne fais pas plus de commentaire, pourtant, je vois qu'il y met son coeur meurtri. Ses coups de crayons secs et décisifs me racontent des histoires. Et quand il fixe mon visage avec tant d'ardeur je ne peux remettre en question sa volonté. Je sais qu'il a abîmé ses petites menottes des jours et des nuits. Je lui offre presque instantanément mon respect. C'est ce qu'il préfèrerait sans doute à la compassion. Je le pensais en tout cas. Je ne connaissais pas mon oncle et ma tante assez. Ni même ce petit homme en devenir, pour en être certaine.

À l'étage de la grande maison familiale tout était plus calme qu'en bas. L'air était plus respirable. Pour moi comme pour lui. Sans doute. J'étais venue exprès pour assister à la veillée. En bas, tout le monde s'acharnait à faire bonne figure, une seule question en tête. "Mais qui s'occuperait de ce rejeton à la peau colorée?" Chez les Drummer, juifs de père en fils, rien ne ne comptait plus que les apparences. Et cette comédie funèbre en était la preuve. Personne ne voulait s'occuper de Jakob. Parce qu'il n'était pas assez. Assez blanc. Assez sage. Assez contrit. Assez poli. Il était tout juste ... Précoce. Si, j'avais entendu parlé de sa passion pour le dessin personne n'avait jamais rien mentionné sur son talent. Parce que personne ne s'était jamais intéressé au rejeton du mouton noir de la famille. Markus, feu le père de Jakob, avait épousé une call girl aux origines incertaine qu'il avait mis enceinte. Qui avait menacé Grand-Papy de traîner en justice et dans la boue le nom de la famille s'il ne la laissait pas rejoindre la famille. Et puis. De toute façon, le fautif était amoureux de la belle des rue. Alors. Grand-Papy a accepté. Mais a déshérité Markus. Gâché l'avenir de Jakob. Personne ne voulait hériter de cet enfant. Même pas moi. Non. Je n'avais pas de temps. Des opéras à chanter. Des morceaux à apprendre, ressentir, interpréter. Un avenir brillant tou-

- Voilà. T'es convaincue maintenant?

Je tends les bras pour recevoir le carnet, mais le petit me le lance. Sans ménagement. Féroce. Fier. Je baisse les yeux sur le dessin et. À ce moment je sais ce que je dois faire.
- Eh. Jakob? Tu veux venir habiter à Vienne avec moi?

- Hein?

Et mes mots me semblent irréels, à moi aussi. Je savais pourtant qu'il fallait que je le fasse. Et que j'étais la seule à pouvoir le comprendre. Reconnaître le talent de cet enfant. Que si je laissais passer cette chance, alors, quelqu'un viendrait étouffer son talent dans l'oeuf.

- Est-ce que tu savais que j'étais un génie moi aussi?

Il secoue la tête et récupère son calepin pour le serrer fort contre son coeur. Je le sens méfiant. Je le comprends. Je me fais patiente et lui accorde un sourire. Je voudrais qu'il comprenne que je suis sincère.

- Est-ce que t'es une... Une.. Pédophile, un truc comme ça?

J'éclate de rire. Fort. Fort. Alors que lui se renfrogne plus encore.

- Non. Je veux t'offrir un toit. Et je te préviens que je suis sévère et chiante. Je plisse mes jambes et mes sourcils. Je ne sais pas comment formuler les choses. Je pourrai lui dire que le destin m'y pousse. Qu'il me fait penser à une version réduite de moi-même. Que je serai une mère de substitution plus compétente que n'importe qui. Que je ne voulais pas qu'il connaisse le froid et l'indifférence qui avaient bercé mon enfance. Je pourrai... Je m'emmêle un peu et déclare, maladroite. - Je suis égoïste et je ne sais que préparer des steaks que j'accommode le plus souvent avec... Des pommes ou des oranges. Mais. Je te laisserai dessiner. Autant que tu veux. Tant que tu y mets ton coeur. Je ne t'ignorerai pas. Je rentrerai le soir pour te demander de me raconter ta journée. Tu m'écouteras chanter. Jouer. Tu me montreras tes dessins. Et. Je te respecterai. Plus que n'importe qui dans cette maison. Alors... J'humecte mes lèvres. - Viendras-tu avec moi, à Vienne?

Je lui tends ma main. Décidée. Le silence entre nous est pesant. Je le vois se tortiller. Avec ses pensées. Je le vois tenter de fuir mon regard. Je le suis. Sans faiblir. Il m'attrape les doigts, après une éternité. Il n'y avait plus de retour en arrière possible. Je ne sais pas si j'étais capable de l'aimer comme un fils, car l'amour est une chose étrange que j'ai trop peu éprouvé pour le promettre... Mais j'avais envie d'essayer. Au moins.
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- Qu'est-ce que tu fais encore fourré dans la baignoire?

J'enjambais le rebord pour m'y installer. Encore. Cela faisait une semaine que nous étions à Vienne. Que j'étais devenue sa tutrice légale. Je me calais dans le fond, pour le regarder. Il avait bien supporté le voyage. N'avait pas bronché. Râlé. Il n'avait même pas pipé un mot depuis notre accord dans la salle de bain de la demeure familiale où s'était déroulé la veillée funéraire. Et c'était sans doute ce qui était le plus préoccupant.

Les genoux ramenés contre son sternum et les bras noués autour de ses jambes, il me fixait, presque piqué à vif. Comme s'il n'était pas content d'avoir été surpris. J'adopte la même position, à ceci près que je lui présentait un sourire chaleureux. Je ne savais pas quoi faire. Ou dire. La juge des enfants m'avait prévenu, après l'audience, qui fut du reste une simple formalité. Élever un enfant était un challenge. Cependant. Je ne m'étais pas défilé et j'avais espéré que cela se passerait bien... Juste. Comme ça.

Et. Au final cela ne se passait pas si mal ... Jakob semblait juste... Peiné. Ou triste. Ou... Peut être serait-il plus exacte de dire que je ne savais pas ce qu'il ressentait. Je ne connaissais du reste, très peu les émotions humaines, car je ne m'y était jamais vraiment intéressé. Chez les autres en tout cas. Je m'étais toujours ... fiché de savoir si Untel allait bien ou pas. Cela n'avait jamais été "mon problème". Tandis que, pour la première fois de mon existence, j'étais préoccupée. Je voulais savoir. Je voulais que ce petit homme me raconte. Qu'il dépose son chagrin dans mes paumes. Je ne savais absolument pas comment faire. Ou comment aborder les choses. Nous n'avions pas encore parlé de la mort de ses parents. Je ne savais du reste par quel miracle ce petit bout ne s'était pas encore effondré. Je savais que je devais le faire. Un jour ou l'autre. Je soupirais discrètement.

- Tu n'aimes pas ta chambre?

Après quelques secondes d'hésitation il secouait la tête. Obstinément fixé sur mes yeux. Ou mon front. Ses yeux verts brillaient. De fureur ou de chagrin. Je n'étais pas vraiment capable de faire la différence.

- Je vois... On pourrait aller demain au magasin? Changer les meubles. La décoration? Ce que tu v-
- NON. Ce ne sera jamais. Jamais ma chambre.

Sa véhémence me surprenait. J'accusais le coup et finissais par hocher la tête. Je comprenais. Bien sûr que le changement allait être difficile. Bien sûr qu'une semaine n'était pas suffisante pour pouvoir encaisser tant de choses. La perte de sa famille. Sa nouvelle tutrice. Sa nouvelle vie. Bien sûr. Je me pinçais les lèvres. Un peu désemparée. Je n'avais pas l'habitude de m'habiller de gentillesse et de compassion. Il était le premier humain que je considérais comme un être. À part entière. Et aujourd'hui encore je me demandais ce qui a bien pu me prendre, quand j'ai décidé spontanément de l'adopter. Il faut croire que le mépris n'est pas utile quand il s'agit de rassurer un enfant.

- Mais. Tu aimes cette salle de bain?

Il pressait plus ses bras autour de ses jambes et, après quelques seconde il hochait vigoureusement la tête.

- Elle est... Comme dans notre maison. Et c'est... Bien.

- Je vois. J'ai une idée!

Je me levais d'un coup. Descendais de la baignoire et quittais sans plus attendre la salle de bain. Je ne savais pas qu'elle expression il pouvait bien arborer. Je ne savais pas s'il était soulagé que je m'en aille. Triste. Je savais simplement que ce petit être était trop fier pour m'avouer ce qu'il ressentait. Je pensais comprendre ses angoisses. Un peu au moins. Je comprenais pourquoi il s'évertuait à venir se cacher dans la salle de bain. Nuit après nuit. J'attrapais rapidement quelques affaires et refaisais le chemin inverse. Vivement. Je ne voulais pas qu'il reste seul trop longtemps.

- Ta-da! M'écriais-je! Les bras chargés d'un coussin épais et d'une couverture. Sans attendre je déposais mon chargement dans le fond et enjambais une nouvelle fois les parois du bain.
- Mais qu'est-ce que tu fais?!
- Allez. Hop. Décale-toi jeune homme que je puisse m'installer à tes côtés!

Abasourdi, il se décalait donc en protestant quelques onomatopées confuses. J'installais le coussin contre la paroi, méthodiquement. Le garçon se levait sur ses deux jambes pour me fixer, les bras croisés.
- Cette place est déjà prise je te signale. On peut pas dormir tous les deux là...
- Bien sur qu'on peut. Tu n'es pas si gros. Et. Il y a plein de place dans mes bras.
- Je refuse. Vas-t-en.
- Bon. Tu te décides oui? Tu sais que demain on se lève tôt?

Je tendais les bras en avant tandis qu'il me considérait avec méfiance. Je soutenais son regard. Sans cligner. Il croisait plus fort les bras. J'esquissais un sourire insolent.

-Boooooon. Si tu veux dormir debout... Ne te gênes pas!

-T'es pas sérieuse!
- Bonne nuit Jakob!

Je m'installais et fermais les yeux. Tranquillement. Quelques secondes plus tard le petit garçon se faufilait contre le coussin et enfouissait sa tête contre mon ventre en râlant.

- Je savais que tu étais pédophile. Grogna-t-il, vaincu.

Je riais doucement et lui caressais affectueusement la tête. J'étais fière d'avoir réussi à le faire parler. De l'avoir fait céder, même si c'était pour une nuit. J'avais toute la vie pour éduquer ce petit. Si chaque jour je pouvais lui arracher quelques petites victoires, alors, un jour. Nous formerons une véritable famille. J'en avais la certitude.

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Nous étions installés sur une nappe. À carreaux s'il vous plait, pour respecter les clichés. Nous étions donc en train de pique-niquer. Je mangeais des sandwichs, que j'avais eu tant de peine à préparer tandis que Jakob lui... Fulminait sur son carnet à dessin.

- Rappelle-moi pourquoi je dois dessiner des vieilles dames?

Je mordais allègrement dans mon sandwich banane-poulet. En fixant du coin de l'oeil le "modèle" de l'artiste en herbe. Elle tenait sa canne entre ses deux mains et semblait s'être endormie devant des colombes facétieuses. À moins qu'elle ne soit décédée. Elle feignait en tout cas très bien la mort. Ou la représentait assez bien.

- Parce que tu peux t'exercer à représenter des modèles vivants. Gratuitement. N'est-ce pas formidable?
- Mh... Moi je pense qu'elle est morte dans son sommeil parce que ses narines ne frémissent même plus...
Je fixais la personne âgée avec attention. Surtout son nez. Histoire de vérifier les dires de mon fils adoptif. Tandis que celui-ci avait abandonné son croquis pour se concentrer sur les sandwichs. Je lui lançais un regard amusé, alors qu'il mordait dedans avec méfiance. Il n'était pas très fan de ma cuisine et ce geste suffit à m'arracher un sourire.

- BERK. Fromage-confiture? Est-ce que tu veux me tuer?

Je pinçais les lèvres et saisissait le morceau de pain qu'il me tendait, Une grimace accrochée aux lèvres. Je fronçais les sourcils et reniflait délicatement pour mordre dedans. Les yeux fermés. Il exagérait, cela ne devait pas être si horr-. Je toussotais, la bouchée de pain sur la langue. Je m'efforçais de mastiquer sans trop respirer. Inspirer. Il n'y avait pas de mot pour décrire le goût de ce sandwich. Ou trop. Peut-être. Mais ces adjectifs étaient tous péjoratifs. Sans exception. Je finis par avaler, à grand renfort de thé à la pêche.

- Je crois que nos papilles ne sont pas prêtes d'oublier le goût de ce sandwich.
- Euuuuuurk... Je crois que je préfère oublier.

Je haussais les épaules. En un an et quelques mois j'avais quand même fait quelques progrès en cuisine. Tout ne partait plus à la poubelle. Les trois-quart étaient comestibles. Bon. Sauf cette chose. Mais. Le reste était mangeable. Certaines associations étaient même très agréables.

- Tu devrais donner un de ces sandwichs à cette gentille dame pour la remercier. Au moins. Si elle est encore en vie, ça va lui donner un coup de fouet.

Dubitatif, il attrapa un des sandwichs entre ses deux mains. Il me fixait, sourcils froncés. Comme s'il cherchait à savoir si je plaisantais ou non. J'étais très sérieuse, pourtant et d'un coup de menton je désignais son modèle de fortune. Il ne parlait guère qu'à moi et j'espérais ainsi l'ouvrir un peu aux autres. Il me lança un dernier regard et prit la direction du banc. Je souriais. Très fière de lui, à cet instant. Et de moi. J'avais fait tant d'efforts pour essayer de le socialiser que le fait qu'il accepte si docilement me faisait plaisir. Je me redressais pour ranger un peu notre pique-nique, tout en le surveillant du coin de l'oeil. Les personnes âgées aimaient généralement beaucoup les enfants. J'étais certaine qu'elle accepterait d'échanger quelques mots ave-

- MUTTI. JE CROIS QUE TU AS VRAIMENT TUÉ LA DAME!

Je redressais d'un coup la tête. Surprise. J'humectais mes lèvres et lui offrais le plus chaleureux des sourires.

- Comment m'as-tu appelé?

- ELLE S'ETOUFFE JE CROIS!!! Viiiiite!
Je ne cessais de repasser la scène dans mon esprit. Et. À chaque fois que j'entendais sa voix prononcer ce mot, mon coeur faisait des bonds dans ma poitrine. Quelle sentiment curieux... Je ne pouvais m'arrêter de sourire.

- C'est formidable!

Le petit garçon s'agrippait à ma taille. Je tapotais sa tête, toujours béate, tandis qu'il secouait la tête fortement.
- Je te dis qu'elle se meu-!! Elle vient par ici! Et elle n'a pas l'air très contente!

En effet. Elle arborait un visage... Courroucé et trottinait vers nous assez vite, en agitant le poing en avant. Diantre, il semblerait que nous l'avions enterré trop vite.

- Écoute bien bonhomme. Si à l'avenir cela se reproduit... Il te faudra fuir loin. Très loin. Sans te retourner. Alors maintenant attrape tes affaires et fuyons. Le plus loin possible.
Il acquiesça, et sans attendre attrapa son carnet. Moi j'attrapais le panier, tout en fourrant négligemment la couverture dedans. Il saisit ma main libre et nous nous sommes mis à courir en riant.

- Ça ne m'a pas l'air très l'air responsable tout ça... Quand même. S'étrangla-t-il entre deux fou rire incontrôlés.

- Je t'apprendrai à être responsable quand tu seras en âge de l'être. Promis.
C'est ainsi que nous quittions le parc. Et. Ce souvenir. Je le gravais à jamais dans mon coeur, car j'avais l'impression que c'était le plus beau jour de ma vie. Et de loin.

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- T'es sûre qu'on a le droit de venir ici?
Je hochais la tête, Jakob sur les épaules. J'entendais à sa voix qu'il était ému. Je l'étais aussi. Bien évidemment. J'avançais lentement, en détaillant la scène du regard... Quatre ans. J'avais mis quatre ans à réaliser mon rêve. Construit à partir d'une ambition arrogante que je m'étais fixée. J'avais toujours voulu chanter ici. Au Wiener Staatsoper. Depuis l'arrivée de Jakob, ce désir s'était mué. Transformé. Je ne voulais plus y être pour satisfaire mon orgueil. Je voulais montrer à ce petit garçon, sur mes épaules, que s'il croyait suffisamment en son talent, il brillera. Lui aussi. Je voulais qu'il m'écoute chanter dans le plus bel opéra du monde. Qu'il soit fier. Je voulais lui inspirer un peu plus de force. De détermination.
- Bien entendu! Ta fabuleuse mère va bientôt s'y produire. Cela nous donne tous les droits!

Il tapota ma tête d'un air exaspéré. À bientôt neuf ans il possédait sans doute plus de maturité que moi. Et il ne manquait pas de me faire la remarque chaque fois qu'il le pouvait. Sans doute, avait-t-il raison. Depuis notre rencontre à Berlin je n'avais cessé de changer. Il me semble que je me suis adouci. Oh. Bien sûr, j'étais toujours aussi arrogante et intraitable avec les autres. Mais j'avais quelqu'un à mes côtés qui m'était précieux. Plus précieux que ma propre vie. Je crois que ce simple fait faisait de moi une personne un peu plus... Vivable. Moins... Exaspérante.

- Tu vas jouer un opéra de Wagner c'est ça?
Je souriais et levais la tête, pour pouvoir capter son regard.
- Tout à fait! Je vais interpréter une Walkyrie.
- Qu'est-ce que c'est?
- Ce sont des divinités guerrières qui guident l'âme des héros au Valhala... Entre autre.
- Mh.
Je soulevais le petit garçon, pour le déposer au sol. Ma nuque commençait à me tirailler. Malheureusement. Il n'était plus aussi petit qu'avant et je doutais de pouvoir le porter encore longtemps. Je ressentais un petit pincement au coeur, cependant, il fut rapidement chassé par la main de Jakob. Sa petite menotte serrait la mienne avec force. J'esquissais un sourire.

- Je trouve que c'est un rôle qui me va comme un gant... Je suis un peu une guerrière moi aussi. Tu ne trouves pas?
- Mutti. Moi je pense que ça ne te va pas.

Je haussais un sourcil et fixais le sommet de sa tête obstinément, tourné vers le sol. Il serrait plus fort ma main. Je me pinçais les lèvres. Surprise. Je me demandais ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Cependant, je ne posais pas de question. Il semblait chercher les mots exactes. Je me fais donc patiente et me contente de le fixer.
- Tu ne dois jamais aller au Valhala, d'accord?
Mes yeux s'écarquillèrent, de nouveau surprise pas sa sincérité. Sa vulnérabilité. Je gardais silence. Puis. Finalement. Je soupirais. Vaincue. Et sans un mot, relâchais sa main pour le soulever. Tant pis pour mon dos. Tant pis pour ma nuque. Tant pis.

-Eeeeeeeh arrête ça ! Je suis plus un bébé!

Je posais mon front contre son menton et le serrais fort. Très fort. Les yeux fermés. J'ignorais ses protestations et ses grognements.

- Je n'irai pas. C'est promis. Ne t'en fait pas. Et puis... Qu'est-ce que tu ferais sans moi?

Il m'agrippa les cheveux dans un geste rageur. Ou embarrassé. C'était difficile de le savoir, les yeux fermés.

- N'importe quoi! C'est toi qui n'es pas capable de faire quoi que ce soit sans m- Mutti! Il faut qu'on aille chercher ton papa à l'aéroport!

J'ouvrais les yeux d'un coup et le déposais sur le sol. Je lui attrapais la main et l'entraînait vers la sortie. En courant. Encore. J'avais l'impression de passer mon temps à courir après celui-ci. Il était si agréable de vivre si fort que la notion du temps nous semblait nous échapper parfois... J'étais heureuse. Vraiment.

Et. J'aurai pu tout donner, tout sacrifier pour que ce bonheur dure au moins une éternité...
_____________________________

J'étais étendue. Sur un passage piéton. Après la première représentation de la walkyrie. Des souvenirs pleins les yeux. Des sourires pleins la tête et le coeur. Le visage ourlé de regrets. De sanglots. De promesses trahies. Tout défilait. De mes facéties sur les marches aux jours tendres et affectueux passés en compagnie de mon fils... Si ma vie défilait si fort devant mes yeux c'est que la fin approchait. Je pleurais. Les yeux fixés sur la nuit étoilée de Vienne. Je l'entendais crier. Mon nom. Jakob. Jakob... Je ne pouvais pas l'abandonner! Et pourtant. Pourtant. Ma vision se troublait. La colère me tordait l'estomac. Ça ne pouvait pas se terminer! Pas comme ça! Pas maintenant.


Il me semble avoir hurlé. Avoir crié son prénom, avant... Avant... Avant...
Le rideau tombe.
Brünnhilde s'était endormie. À jamais...

_____________________________

Je me réveillais. D'un coup. La pièce était vide. Ou presque. Je ne voyais qu'une balance. Une seule. Majestueuse. Je n'eus pas le temps d'esquisser le moindre geste. Mots. Elle m'avait déjà condamné. Récupéré son tribut. Je m'endormais de nouveau. Cédant ce que j'avais eu de plus précieux. Souvenirs et sons.
_____________________________

J'ouvre les yeux. J'inspire. Avec force. Je peux sentir le vent. Des millions d'odeurs. Des fleurs. Du sucre. Je me rappelle du bruit de la foule. Je veux entendre les rire des fêtards. Chanter délicatement du bout des lèvres. Je papillonne délicatement des yeux. Je tends l'oreille.


Rien.


Je me redresse. Mes lambeaux de tissus contre le pavé. C'est froid. J'ai les genoux qui tremblent. Je déglutis. J'ai du sable entre les lèvres. Je reconnais des couleurs. Des sensations. Il y a de l'animation devant. Je le vois. Je le sens. Et la nuit tumultueuse de ce lieu inconnu me terrifie. Car. Malgré des citadins assoiffés. Les badauds pressés. Le tumulte m'est inconnu. Ils bougent leur lèvres. Je les vois. Depuis ma ruelle. Mais. C'est le silence. Et l'angoisse enfle. Enfle. J'ai le coeur au bord des lèvres.

Ma lèvre tremblote. Mes bras. Mes mains. Mes paupières. Mes yeux. Je ne connais rien. Je ne comprends rien. Pire. Je n'entends rien. Tout est feutré. Et malgré la lumière des bars j'ai l'impression d'être cernée de ténèbres opaques. J'ai peur. Je prononce un mot. Rien. J'ai peur. Je cris maintenant. Rien. Je pose les mains sur ma gorge. Nouée. Terrifiée. Rien. Toujours rien. Du silence. Désespérément.

Je n'entends plus ma voix.

Je ne suis que perdition. La peur fait palpiter mes muscles. Ma peau. Mes os. Je suis ignorance. Désillusion. J'ai dans la tête des souvenirs. De rire et de larme. Et des chansons. Des chansons par millier. De la musique. J'aime la musique. C'est beau. Si beau. Je ne souffre même plus de dissonance et désaccord. Car le silence m'envahit entière. Quelque chose n'allait pas avec ma voix. Et si j'étais devenue ... Muette?

C'est un cauchemar. Une mauvaise farce. Je cours. Mes pieds nus sur les pavés. Je percute un groupe de soiffards dans ma précipitation. Je tombe. Rien. Pas de bruit. Et alors que je les fixe, terrifiée, je me rends compte qu'aucun son ne me parvient. Leur colère. Les mots. Rien. Désespérément. Je retrousse mes deux lèvres, mes mains contre ma bouche. Je fixe les leur. Elles bougent trop vite. Trop frénétiques. Mais je ne recueille point leur maux. Rien ne brise les ténèbres. Rien. Et je hurle. Dans mes paumes. Je sens l'air donner de l'impulsion à mes soupirs de terreurs. Je me retourne. Veux me redresser. Mais je m'emmêle. Alors je tombe et je rampe. Les cailloux m'arrachent des égratignures. Je ne sais pas où aller. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar. Je n'entends rien. Je n'entends rien. Qu'importe les regards. Je n'entends plus rien. Je suis sourde.


Ma vie est fini

Et cette certitude me renverse les tripes. Le coeur. Je pleure des lacrymosa. Des chants. Et je dégobille sur le pavé. Tout rond. Qu'importe le cri. Le mot. Le hurlement. Le silence. Symphonie. Symphonie. Ce nom s'impose. Avec force. Et si je n'étais pas si occupée à chialer sur ma terreur j'en rirai. Fort fort. Jusqu'à en pleurer. À vomir.

Je suis Symphonie du silence éternel. Morte née.

_____________________________
J'ai fuis. Loin. J'ai marché. Droit vers la mer. Vers les oiseaux. Loin de cette ville grouillante. J'ai tout traversé. Vanupieds. Tête baissé. J'ai marché si loin. Si fort. Que j'en ai perdu mes chaussures. Mais la mer. La mer. Seule horizon rassurante. Je connaissais la mer. Je ne voulais pas de la ville. Je voulais baigner mes pieds. Me laisser bercer. Me noyer.

J'ai voulu la mer pour pouvoir y noyer mes regrets. Mes peurs.

Je n'ai jamais atteint la mer parce que je me suis arrêtée sur le port. Le bord. Je me suis cachée dans les ruelles. Fondue. Confondue dans la misère.

Et ma longue marche avait été comme un rêve.

J'ai voulu savoir si à la fin du chemin on allait me redonner mes oreilles. J'ai souffert le silence du pèlerinage. Combattu les ténèbres et la solitude. J'ai espéré. Si fort.

Mais même les marins et les sirènes restent silencieux.

Je reprends mon errance. Je serai sirène muette entre les murs de la belle cité qui surplombe l'azur.

Je n'ai plus la force de marcher. Ni même de crier.
_____________________________

Je traîne ma peine. Rase les murs. Et mes pieds. Mes pieds. Leur peau est lacérée. Égratignée profondément. Chaque pas m'arrache une gémissement inaudible. Et. Je ne sais depuis combien de temps je marche. Une éternité. Un peu plus un peu moins. Misérable ombre. Je capte le regard des passants de cette ville maritime mais je ne reste jamais longtemps ils détournent l'oeil. Je suinte la pauvreté. La détresse. Je suis trop sale. Trop maigre. Et chaque jour je finis de tuer cette fierté qui se révulse chaque fois que je croise mon reflet dans une vitrine. Je me fait vomir. Quand je mendie une pièce. Avec un morceau de carton. Et les lettres je les ai tracé rageusement avec de la terre que j'ai humidifié en crachant dedans. Pouilleuse. Miséreuse. Parfois voleuse. Je me cache dans les ruelles. Je dors sur le sol. Je ne suis plus qu'un déchet. Sans avenir. Et mes oreilles refusent d'écouter. De me libérer de ma souffrance. De ma peine. J'ai compté cent. Cent jours depuis ma première nuit. Jusqu'à quand vais-je devoir errer? Parfois. J'ai juste envie de m'arrêter et de crever.

_____________________________

Des gens s'arrêtent parfois pour me trouver. Des rafleurs. Je fuis. Car j'ai peur de leur intention. Tout m'est étrange. Étranger. Je me cache. Je ne veux pas qu'ils m'attrapent. Qu'ils s'approchent. Ils ne connaissent pas ma peine. Je ne connais pas la leur. Mais leur joli visage, je ne veux pas les voir. Ça me donne envie de leur sauter à la gorge et d'arracher leur compassion. Avec les ongles et les dents. Je suis sauvage et eux civilisés. Je pense que je déteste les gens. Et je déteste d'autant plus la gentillesse et la propreté de leur visage. Ils ne m'attraperont pas. Je n'ai pas confiance.

_____________________________
Je pense que je suis morte. De faim. Ou de soif. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je crois que je pourrai manger de la terre. Le soleil me tanne la peau. Je crois que j'ai oublié de respirer.

_____________________________

J'ai senti des sabots. Furieux. Ils m'ont piétinés. Cruels. J'ai ressenti la douleur jusque dans mes os. Mes os. Fracassés. Réduits en miette. Ma chair. Ma chair. Sanguinolente. Lambeaux dégoutants. Mon souffle. Mon souffle s'est coupé. J'ai encrassé le pavé. Et si cela n'avait pas été si fulgurant je crois bien que je serai morte de douleur. Je ne sais si j'ai hurlé. S'il y avait eu des spectateurs horrifiés. Si les chevaux se sont au moins arrêtés. Ou si leur course folle avait entraîné ma chair pourrir d'autres rues. Les morceaux de mes os. De ma douleur. Je ne sais pas. Je ne sais plus.
_____________________________
Et puis je suis revenue. Quelque part entre ici et là-bas. Entière. Indemne. J'ai pris la peine de vérifier. Chaque parcelle de peau. Pas de bleus. De cicatrices. De trace. Mon visage est toujours le même sous mes doigts anguleux. Mes joues toujours un peu creusées. Mes hanches saillantes.

Rien n'a changé finalement. Rien. Même pas le silence. Il est toujours là. Fidèle. Il s'habille toujours de bienveillance. Pourtant il me cause tellement de peine! De souffrance! Mais. Dans ma solitude il m'apporte réconfort.

J'aurai préféré la compagnie des sons. De la musique. Mais je suis décidée. Décidée à m'en accommoder. J'initie le mouvement. Du talon jusqu'aux orteils. Du mollet au genou. Je refais un pas.

Avec résignation. Abnégation.
_____________________________
Je commence à m'habituer. Aux autres. À force de rester assise à observer leur lèvres bouger je commence à pouvoir lire des mots. À pouvoir comprendre des phrases. À moitié. Mais. Cela me met du baume au coeur. J'ai l'impression de m'habituer à cette vie. J'ai moins envie de les agresser. Je me laisse peut-être plus volontiers approché... Un peu. Pas trop. Ils me font toujours un peu peur. Je crois. Je n'avais jamais pris la peine de réaliser que je pouvais comprendre. Malgré le silence. Que je pouvais peut-être communiquer. Et ça me parait important. Vraiment très important. Je ne sais pas où cela va me mener. Je sais que j'en ai assez de ramper. De rester cloîtrée dans les ténèbres.

J'ai besoin d'exprimer. De faire savoir. De connaître. De chercher des réponses à mes interrogations silencieuses. Où suis-je? Que suis-je? Je veux connaître les noms. Parler. Dire. Crier. Chan-

Impossible. Impossible. C'est trop rapide. Trop soudain. Impossible. Je n'entends rien que le silence. Le silence. Assez.
_____________________________
J'ai essayé de voler un poignard. Chez un forgeron. Il en avait tellement que je pensais qu'il ne remarquerait rien. Il m'a attrapé. M'a soulevé. Secoué. J'ai eu peur. Si peur. Je lisais sur ses lèvres. "Garde. Prison. Thémis" encore et encore. Sans comprendre. Je n'ai pu que secouer la tête. Et je crois que je me suis endormie. Ou évanouie.

_____________________________

Je me suis réveillée. Dans un lit. Propre. Je connaissais le nom des choses dans lesquels j'étais emmaillotée. Un pyjama. Des draps. Une couverture. Un matelas. Je sentais le propre. Mes pieds avaient été pansés. Je ne saignais plus. Il y avait un repas sur la table de nuit. Je me demandais si je n'étais pas en train de rêver.

Je me souviens avoir déjà halluciné les jours de grandes famines. J'ai imaginé le confort d'un lit, allongée sur la pierre pour trouver du courage dans le ciel. J'ai imaginé la chaleur, quand, transie par le froid je tentais de survivre une nuit supplémentaire.

Qu'importe que ceci soit une hallucination, après tout. Qu'importe. Puisque, la nourriture dans ma bouche semble réelle. Que mon corps est chaleureux et que mes membres ne tremblent plus. Je pleure.

Plus heureuse que je ne l'ai jamais été durant ces trois-cent soixante-quinze dernier jours.

_____________________________

Je relevais les yeux. Il était apparu. Un homme dont je ne pouvais deviner l'âge. Il était brun. Gris. Des yeux noisettes. Plutôt épais. Un peu bourru. Je sursautais. Mains posées contre ma bouche. Je me reculais dans le fond du lit. Il leva les mains et en tendit une vers moi. Il n'en fallait pas plus pour me paniquer complètement. Je me suis extirpée des draps. J'ai repoussé les couvertures. Pour me redresser sur mes deux jambes. Mes pieds m'arrachèrent un grognement silencieux. Je passais la porte. Avec précipitation. Dans le couloir, j'avisais une porte à droite. J'ouvrais la poignet, effrayée comme jamais ... Pour tomber sur la salle de bain.

Je me tenais sur le seuil. Figée quelques secondes. Puis. Finalement. J'enjambais la baignoire pour m'y réfugier. Comme s'il s'était agit du bunker le plus sécurisé. Tassée dans le fond, je me sentais de nouveau presque sereine. Je pris le temps d'inspirer. D'expirer. De rassembler mes idées. L'étranger ressemblait au forgeron que j'avais essayé de voler. J'en avais la certitude. Pourtant. Je ne comprenais pas ce qui l'avait poussé à me soigner. À m'apporter à manger. À panser mes plaies. Et la garde? La prison? Je fixais le fond blanc de la baignoire, les genoux contre la poitrine. Mon esprit peinait à remettre les morceaux du puzzle à leur place.

Des bottes. Je redressais la tête. Il s'accroupissais à l'autre bout de la baignoire. Je me cachais la tête dans mes deux bras. Presque certaine de recevoir un coup. Cependant. L'étranger attrapa ma main. Je fermais les yeux fort. Très fort. Il saisit ma paume entre ses doigts rugueux. Le contact me fit frissonner. Hoqueter. Qu'allait-il advenir de moi, maintenant? Je n'avais pas de supplique à exprimer. J'étais fatiguée. Résignée.

Je ressentais quelque chose. Des lettres. Sur ma paume tremblante.
B - O - N - J - O - U - R

Je me redressais. Ma main retomba mollement lorsqu'il la relâcha. Je le fixais. Il me souriait. J'attrapais sa paume à mon tour. Mes tempes battaient. Je m'humectais mes deux lèvres. Pour tracer à mon tour. Quelques lettres. Je n'avais pas encore de sourire à offrir. Juste des larmes à partager. Je reniflais, l'index tremblant sur ses mains abîmées par le labeur.

B - O -N - J - O -U - R

...


M - E - R - C - I

Tout simplement.


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corps éthéré de pureté
Zohar
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corps éthéré de pureté


MESSAGES ▲ : 530
DATE D'INSCRIPTION ▲ : 31/12/2014
FICHE RS ▲ : NE FAIS RIEN QUE TON ENNEMI PUISSE SAVOIR.

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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaJeu 19 Fév - 21:29

image de bienvenue
BIENVENUE SUR LIBRA ••

Ca y est, te voilà validé et prêt à parcourir les grandes plaines de Libra. Tu as désormais accès à l'ensemble du forum et est libre de rp avec le reste des âmes !

N'oublie cependant pas d'aller jeter un coup d'oeil aux bottins pour faire recenser ton personnage notamment.

Et surtout, amuse-toi bien et puisse ton voyage durer ! ♥

Alors là, tu as tout mon respect. Outre le fait que tu sembles décidément avoir un problème avec les claviers d'ordinateur et que tu as tapé tout cela sur ton téléphone. Mais wow en plus. Symphonie est typiquement le genre de personne qui semble détestable au premier abord, et dont l'histoire se révèle touchante. Et quelle histoire. Toutes ces références, j'admire encore. La longueur qui passe super bien (okay, je ne suis pas une référence non plus). Sa relation avec Jakob. Et puis le tribut qui est vraiment cruel quand on comprend le personnage. Bref, ta fiche est magistrale, et encore une fois... je t'admire. ♥
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coeur souillé de noirceur
Symphonie
Symphonie
coeur souillé de noirceur


Féminin

MESSAGES ▲ : 20
DATE D'INSCRIPTION ▲ : 07/02/2015
AVATAR ▲ : Sakura Haruno - Naruto - Rusaluv ♥
DIT ▲ : Harpie
ANECDOTE ▲ : Symphonie dort dans sa baignoire. Pas dans un lit.
FICHE RS ▲ : Ta dixième

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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUaJeu 19 Fév - 22:06

Merci pour ces compliments omg ♥! Mes chevilles. Pffuit. JE VOLE. LÀ TOUT DE SUITE.

Je suis contente, parce que je voulais vraiment donner cette impression. Elle n'était pas la plus gentille et la plus modeste des filles de son vivant. Mais elle a vraiment fini par s'améliorer. En apparence elle a beau sembler très... arrogante à l'intérieur il y a un petit coeur qui bat firt cwc ♥♥♥♥

Merci pour cette validation ça m'a fait vraiment super plaisir!

Et merci pour vos bienvenus vous êtes des amours =w= ♥
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MessageSujet: Re: Symphonie ►Pink is the new black [100%]
Symphonie ►Pink is the new black [100%] RxkgjUa

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Symphonie ►Pink is the new black [100%]

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