Rupture conscience vouée à l'errance | Sujet: RUPTURE. ❝ CE QU'IL Y A DE PLUS PROFOND EN L'HOMME, C'EST LA PEAU. ❞ Dim 8 Mar - 22:20 | |
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| rupture le reste n'est que fioriture. Informations Générales APPELLATION - il porte un nom qui lui correspond à la fois tant et si peu. Un nom qui fait de lui un homme divisé, partagé entre ses aspirations profondes et son apparence. Il y a une Rupture en lui, une faille profonde qui le détache du commun des mortels.
SURNOM - on l'appelle souvent Schlack, avec une pointe de sarcasme. Schlack, comme le son que produit la lame de son épée quand il en use. C'est aussi une façon de souligner la désastreuse utilisation qu'il peut faire de son arme : il l'agite beaucoup, il effectue de très beaux mouvements, mais l'a-t-on déjà vu s'en servir sérieusement... ?
ÂGE PHYSIQUE - difficile de lui donner un âge précis, mais tout le monde s'accorde pour dire qu'il a l'apparence d'un jeune homme ayant tout juste la vingtaine. Entre vingt et vingt-deux ans, guère plus, guère moins.
METIER - on n'a rien trouvé de mieux que de le faire rejoindre la Garde impartiale, et pour le coup, on peut dire que Rupture a bien trompé son monde. Il faut dire qu'il n'a jamais caché qu'il voulait un métier qui lui donnerait une place particulière au sein de la société. Ce qu'il n'a pas dit, c'est qu'il ne comptait pas l'exercer sérieusement. Ou plutôt, qu'il comptait bien en profiter pour abuser de sa position. Légèrement. Être un garde armé d'une épée, ça vous rend parfois très convaincant auprès des personnes crédules.
LIEU DE RESIDENCE - Contrairement à la majorité de ses collègues, Rupture passe le plus clair de son temps à Eraclae, où il est surtout là pour veiller à ce qu'il n'y ait aucun débordement. C'est encore lui qui a insisté pour ne pas être en poste dans la Citadelle, officiellement parce qu'il faut bien aussi que la Garde soit présente dans les autres villes. Officieusement, parce qu'il n'a pas envie que ses collègues lui mettent des bâtons dans les roues.
GROUPE - il est de ceux qui sont nés d'une idée.
NAISSANCE - les apparences sont parfois trompeuses. Aussi tend-t-on à les ignorer, à essayer de passer outre. Rupture, lui, il refuse. Il ne vit que de ces apparences, dont il joue incessamment - au risque, parfois, de créer un vide au sein de son âme. Il est la superficialité, cette attention portée à la surface seule, au détriment de toute profondeur. Nulle remise en question, nul attachement. Il vole de relations en relations, à jamais inconstant, parce qu'il n'arrive jamais à aimer une personne pour ce qu'elle est véritablement. Les apparences dominent sa vie, et sont sa seule mesure.
Description Physique « you have to look pretty in order to survive in this harsh world » Une masse de cheveux blonds légèrement en désordre - voilà la première chose que l'on remarque chez Rupture. Sa chevelure semble se composer exclusivement de mèches rebelles, que jamais aucune brosse n'a réussi à dompter. Aucune ? Non, car en réalité, ce chaos est le fruit d'une recherche - pas très profonde, certes, mais une recherche quand même, c'est assez notable - de la part du vagabond. Ce qu'il faut comprendre, c'est que Rupture porte une attention démesurée à son physique. Ce qui vous semble être un détail négligé est en réalité un choix parfaitement conscient. Il n'y a pas une once de son corps qu'il ne garde sous son contrôle. Pourquoi porte-t-il un pansement sur la joue, alors que sa peau ne porte aucune trace de blessure ? Tout simplement pour avoir l'air plus jeune, plus vulnérable. Car si réfléchir, Rupture déteste cela, mais quand il s'agit de son apparence, il fait énormément d'apparence. Sans surprise, pour un vagabond de la superficialité, il fait preuve d'une obsession obstinée à l'égard de l'image qu'il renvoie aux autres. Il veut avoir l'air de quelqu'un de sympa ; lui qui juge sur la première impression, il lui semble donc important de paraître gentil, plutôt que de l'être. D'où cet éternel sourire qui flotte sur ses lèvres. D'où ces yeux violacés toujours rieurs. Rupture se joue de son apparence. Il est son apparence.
Physiquement, beaucoup le diraient banal. Il n'est pas d'une beauté charmante, même s'il n'est pas totalement dénué de charisme ; il est juste joli cœur, voilà tout. Il n'a pas une tête pour laquelle on se damnerait. Il n'est pas laid, donc quand on le voit, on ne se sent pas agressé visuellement. En somme, il ressemble beaucoup à une personne normale, à un de ces nombreux garçons que vous pourriez croiser dans la rue. Tout ce qui fait son charme vient plutôt dans la façon dont il se met en scène, mais ce n'est pas son corps qui attire le plus le regard au premier abord. C'est la personnalité que son apparence suggère - une personnalité exubérante, dynamique, avec laquelle il est facile de s'accorder. Cela n'est qu'un mensonge, cependant.
Rupture est d'une taille assez grande, il dépasse le mètre quatre-vingt-dix sans difficulté, même s'il ne sait pas de combien de centimètres. Il n'est pas maigre, mais quelques kilos en trop ne lui feraient pas de mal ; toutefois, s'il en perdait, il ne serait pas en manque non plus. Là encore, il est totalement dans la norme. Il fait très, très attention à son poids ; la moindre variation de son physique le perturbe, tant sa volonté de contrôler ce à quoi il ressemble est forte. En société, il est du genre à prendre la place ; il effectue de grands gestes, souvent très harmonieux mais pas très précis, et il lui arrive d'être assez maladroit. Auquel cas il prend cela avec le rire, sans se soucier un instant des conséquences de sa maladresse. Il porte toujours des couleurs vives, beaucoup de jaune notamment, et certains se souviennent qu'il a pu céder à quelques extravagances vestimentaires en certaines occasions. Plus c'est voyant, mieux c'est - voilà sa devise. ANECDOTE « we need to discover what is hiding behind that soul » A l'heure actuelle, il a déjà noué une trentaine de relations avec des femmes. La plus longue a duré trois mois, et la plus courte trois minutes. Même si, dans le cas de cette dernière, c'est elle qui a rompu, et non lui. Mais c'est un fait qu'il préfère taire.
Il est également mort à plusieurs occasions. La première fois, c'était un petit ami jaloux, qui aurait eu de très bonnes raisons de lui en vouloir, sauf que Rupture n'a jamais tourné autour de sa copine. Sinon, la plupart du temps, ce fut par manque de prudence, le vabagond ayant tendance à se montrer un peu trop désinvolte face au danger. Une fois, il a également commis un suicide. Mais vu qu'il a tout oublié des heures ayant précédé le drame, il ne se souvient plus du tout de la raison qui a pu le pousser à commettre un acte aussi sérieux.
Rupture a beaucoup d'argent de côté. Et quand je dis beaucoup, c'est beaucoup. Rupture aime l'argent, il a le sentiment que cela lui donne du pouvoir ; et puis, rien n'est plus vain que de l'argent. Il n'élabore jamais de grands stratagèmes pour en gagner, mais il finit toujours par en avoir - et pas toujours de façon très propre.
Rupture se fait une idée sur vous dès qu'il pose le regard sur vous. Il ne cherche pas à approfondir les relations qu'il peut entretenir, non, lui, tout ce qu'il veut, c'est profiter de la personne à qui il a affaire. Et, malheureusement, dès qu'il se rend compte que la personne est beaucoup plus profonde que ce à quoi il s'attendait, il tend à la lâcher. Il ne cherche que des images lisses et statiques ; la complexité de l'âme humaine le révulse.
Rupture se fait très souvent passer pour un sauvé. Il invente à peu près tout et n'importe quoi sur son passé, il prétend avoir des souvenirs d'une existence qu'il n'a jamais vécue, et il le fait avec tant de conviction que l'on serait tenté de le croire. Dans la mesure où physiquement, il a l'air parfaitement normal, et où l'on peut rencontrer beaucoup de personnes superficielles, il est assez convaincant. L'inconvénient, c'est qu'il ne réfléchit jamais vraiment à ce qu'il dit. Et, si son discours ne comporte pas quelque grosse incohérence que votre esprit logique ne manquera pas de vous souligner, vous ne manquerez jamais de comprendre qu'il vous a menti quand, la fois suivante, il change totalement de discours. Et puis, les souvenirs que Rupture sont peut-être un peu trop précis pour être réel, on pourrait presque croire qu'il a conservé toute sa mémoire... C'est ainsi que l'on comprend à quel point Rupture peut être un menteur. Mais peu importe ? c'est de votre faute d'avoir cru qu'il pouvait y avoir quelque chose de profond en lui. Les apparences, toujours les apparences - voilà tout ce qui l'intéresse.
description morale « humanity is a curious thing, we're so similar but so different at the same time » Rupture, c'est un sourire perpétuel. Ces lèvres à jamais étirées, ce visage qui ne semble connaître ni le malheur ni la souffrance. Cette impression de joie éternelle, d'optimisme infatigable, qui ne vous lâche jamais ; aussi contagieuse qu'une épidémie, la gaieté de Rupture se communique avec aisance. Il a cet humour si particulier, si indélicat - disons-le franchement : un humour lamentable. Il a l'air d'un drôle, c'est ce qui fait son charisme. Il est ce genre d'homme que vous ne parviendrez jamais à prendre au sérieux. Parce qu'il ne semble pas avec application. Il ne semble pas faire preuve de fierté. Il ne semble pas avoir de passions particulières - sauf peut-être les femmes, encore cela est-il secret. En réalité, personne ne sait pourquoi il est là. On ne le comprend guère. On devine qu'il a des intentions cachées, des projets fous, des rêves fantasmagoriques - mais quiconque tente de le comprendre se heurte à un mur. Tiens. Derrière ce sourire chaleureux, n'y aurait-il pas un soupçon de froideur ? Pourquoi n'est-il jamais sensible à la douleur des autres ? Pourquoi lâche-t-il celles qu'il aime au bout de quelques instants, pour recouvrir une liberté qu'il ne semble guère désirer ? Et puis, cette ombre de lâcheté qui trône dans son regard. Vous vous êtes faits avoir. Car Rupture, il vous met en confiance. Il est de ces hommes emplis d'un charisme magnétique, inexplicable. Pourtant, physiquement, il n'en mène pas large. Il est plutôt banal, au fond. Il ne s'est jamais servi de son corps comme d'une arme. Il s'empare des cœurs par le rire et la générosité - et peu importe si cette dernière est plus ou moins feinte. Il se présente comme l'ami idéal, celui dont vous avez besoin, celui qui ne vous refusera jamais un service, et qui ne vous demandera rien en retour. L'ami qui se tient derrière vous, un pas en arrière, toujours prêt à vous soutenir. Et dont vous finissez par oublier la nature véritable. Vous ne vous demandez même plus quels sont les sentiments qui vous lient ; votre propre amitié est trop entachée par votre égoïsme. Mais il n'en souffre pas. Il n'a jamais été capable de s'attacher à quiconque. Au fond, pour quoi faire ? Volage, superficiel, il ne voit pas l'intérêt de s'investir à fond dans quoique ce soit. Rupture, c'est un bel infidèle. Quelqu'un qui passe de femme en femme, d'amitié en amitié. L'apparence, encore et toujours - voilà ce que Rupture recherche. Il tombe en pâmoison devant la grâce d'un mouvement, d'un minois adorable. Il s'extasie devant la beauté des autres, sans jamais chercher à mettre la sienne en avant. C'est un peu un profiteur. Un homme qui veut consommer tout ce que autrui recèle de bon, avant de l'abandonner. Il n'ose pas se satisfaire de plus. Il se complaît dans son monde d'apparence. Il est heureux de ne montrer qu'une image de lui. De ne pas dévoiler la véritable nature de son cœur. Car il bat, c'est manifeste, et il n'est pas insensible. Mais qu'importe, Rupture ne peut guère faire mieux : il a toujours à cœur ne s'en tenir qu'à la surface. Les grandes questions ne sont pas pour lui. Il ne se demande jamais ce qu'il fait, pourquoi il est là. Il subit. Rupture, c'est un trompeur. Il se sert aussi de ces apparences qui lui sont si chères. Puisqu'il vous met si souvent en confiance, pourquoi ne pas en abuser ? Alors, Rupture abuse des autres. Il rit de les voir le prendre au sérieux, d'être si déterminés. Ils n'envisagent pas que l'on puisse se moquer d'eux. Rupture ne les comprend tout simplement pas. Le monde ne serait-il pas plus beau si les gens se comportaient avec moins de sérieux ? Comme Rupture déteste cette idée. Il fait aussi cela pour une façon de se protéger. Car, si l'on devait définir ce qui se cache dans le cœur de Rupture, c'est une grosse faiblesse. Il a peur d'être profond, de s'intéresser à des sujets trop précis. D'être conséquent, tout simplement. On ne peut pas lui faire confiance, car il n'est pas fiable. Ses promesses ne sont que vent ; ses rêves sont éphémères. Il est lâche, si lâche, il s'adapte aux circonstances. Si quelqu'un lui demande de faire quelque chose, il le fait. Il est aisé à corrompre. Il est vénal, il aime l'argent, car l'argent ne ment jamais, l'argent ne vous demande rien. Il n'y a rien de plus superficiel que l'argent. Alors il le recherche. Il est prêt à vous arnaquer pour cela. Une façon de vous punir de n'être pas assez superficiels. histoire d'une vie « we're about to open a door which had been closed a long time ago » Il n'existait pas. ... Ah, tiens, tout à coup, j'existe. Je suis un corps masculin. Je suis jeune et mes muscles sont puissants. Ma peau est plutôt claire, tout comme le sont mes cheveux. Je ne vois pas mon visage - nulle surface où je pourrais contempler mon reflet -, par conséquent je ne sais pas encore à quoi je ressemble ; mais je ressens une curieuse angoisse à l'idée qu'il y a quelque chose d'imparfait en moi. Et si j'étais difforme, d'une façon ou d'une autre ? En passant la main sur ma figure, je peux discerner mes traits ; je me rends compte que j'ai bien deux yeux, un nez parfaitement formé, une bouche non tordue, et surtout, aucune marque spécifique qui indiquerait une quelconque marque de naissance. Je ne sais pas encore quoi je ressemble, mais il y a fort à parier que mon physique est tout à fait satisfaisant. J'éprouve de suite un vif soulagement. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'étais né difforme. Je préfère ne pas me poser la question. Puis que je ne suis pas laid, je prête désormais attention à ce qui m'entoure ; cet environnement qui, il y a quelques instants, ne m'intéressait pas le moins du monde. Je me fiche bien de savoir où je suis. Cette question n'effleure même pas mon esprit. Je pose les yeux sur une grande enceinte de pierre, et j'en conclus d'office que le lieu où je me trouve est confronté à une terrible menace. Une impression de force se dégage de ce mur ; il me domine, me surplombe, me subjugue sous sa puissance. Je recule un peu, déstabilisé par ma première image de ce monde. J'ai peur. Je ne suis pas sûr d'avoir la force nécessaire pour y faire face. Pire encore. Ai-je envie de me battre ? cela ne risquerait-il pas d'endommager mon apparence ? Je tourne la tête, et la vision change radicalement. C'est toujours de la pierre, mais elle me paraît moins froide. Sans doute parce que des fleurs et du lierre jettent quelques touches de couleurs sur cette lisse surface. Sans compter toutes ces ouvertures - portes, fenêtres - qui mangent une partie de son espace. La force, vaincue par la douceur. Je souris sans même m'en rendre compte. Peut-être que ce monde me plaira, en fin de compte. Toutefois, il a l'air un peu trop complexe à mon goût.Il ne s'était pas demandé où il était, ni pourquoi il était capable de construire une pensée cohérente par le biais de mots, encore moins comment il pouvait connaître des concepts aussi précis qu'une « enceinte » ou une « fenêtre ». Il ne s'était pas une seule fois interrogé sur son origine : d'où il venait, comment il était apparu, pourquoi à tel endroit, ou s'il existait quelque chose avant son existence. Et il s'était encore moins questionné sur son avenir, sur ce qu'il devait faire, sur la façon dont il avait vivre dans ce monde dont il ne savait strictement rien, ou même tout simplement comment se composait ce monde. Il s'en fichait. Non, c'était pire. Il n'avait aucune raison de chercher des raisons. Il était beaucoup, beaucoup trop superficiel pour cela. AIAD, rafleur, Absinthal, tout ça. Il suivait par facilité, plus que par autre chose. La première chose qui frappait chez lui, c'était qu'il n'avait pas le même air perdu que les nouveaux arrivants sur Libra. Logique : contrairement aux autres, chercher des explications n'étaient pas dans sa nature. Il trouvait ses réponses avec les yeux, tout simplement. Le rafleur qui lui était tombé dessus avait une sale tronche ? Ce devait être quelqu'un de profondément méchant - et cet adjectif, profondément, constituait déjà une forme d'insulte dans son langage, une monstruosité qui ne méritait pas d'exister en ce monde -, qui n'hésiterait pas à le frapper s'il ne le suivait pas. Alors il le suivit. L'Absinthal était beau ? ce devait être un lieu important et respectable, où il serait à l'abri du danger. Il jugeait en fonction des apparences, estimant que c'était là la façon la plus sûre d'atteindre la vérité - voire même la seule. Il était la superficialité, l'important résidait dans la surface selon lui : dans ce qui s'offrait directement au regard. Il ne voulait pas d'une vérité entachée par les abominables profondeurs. Il ne pensait pas que cela pouvait être profitable. Mais même lui remarquait que les autres ne pensaient pas comme lui. Il écoutait le réceptionniste qui lui expliquait comment fonctionnait Libra, et le rôle qu'il devait occuper, avec une attention polie. Il aurait préféré le dévisager longuement plutôt que l'écouter, mais il en avait conclu que son discours était important, alors il écoutait. Toutefois, il s'ennuyait. Quand il avait vu le jeune homme pour la première fois, il avait considéré qu'il devait être extrêmement généreux et ouvert. Il imaginait une personnalité rieuse et franche, et cela lui plut. Pour lui, voilà à quoi correspondait le réceptionniste. Toutefois, celui-ci avait vite montré que son jugement était peut-être erroné. Il parlait avec une lenteur appliquée, se montrait très précis, voire carrément pointilleux sur les détails, et ne se départait jamais de son ton professionnel. Surtout, il ne souriait pas. Le nouvel arrivant eut l'impression d'avoir été trompé. Pour sûr, son jugement ne pouvait pas être faux, pas alors que la vérité résidait dans la surface. Alors, comment expliquer cette différence avec ce qu'il avait compris de lui ? Il n'y avait qu'une seule et unique réponse à cette question : la profondeur l'avait corrompu. Sa joie de vivre avait fondu face à ce gouffre sans fin qui résidait en chaque individu. Et il se mit à le détester pour cela. Il eut envie de se venger, d'une manière ou de l'autre. Il devait lui montrer que tout, absolument tout, résidait dans l'apparence. Il était la superficialité, et s'il n'avait pas vraiment de profondeur, il savait parfaitement comment se jouer des apparences. Cela ne résidait pas vraiment dans le fait de mentir. Simplement, tout son être se résumait à son apparence. A celui qu'il paraissait être. Alors il parvient à tromper le réceptionniste. En voilà une vision fichtrement agréable.Depuis son arrivée sur Libra, il n'avait vu que des hommes. Certains présentaient des visages doux et avenants, d'autres durs et répulsifs, parfois méprisants, parfois d'une laideur abominable ; mais certains étaient d'une beauté réelle, qui n'échappait pas au vagabond. Mais, voilà, les hommes, ça ne l'attirait pas tant que cela. Aussi variés que fussent les sentiments qui le traversaient quand il les observait, il n'éprouvait jamais ce pincement au cœur, cet affolement soudain qui fait perdre tous ses moyens à la personne non vigilante. Si le monde n'avait été composé que d'hommes, sans doute n'aurait-il jamais connu l'amour. Mais ses yeux se posèrent sur une femme, la première. Assez clichée, d'ailleurs : longue chevelure blonde, grosse poitrine, yeux francs, lèvres toujours peinturlurées de rouge. Une femme plantureuse, qui se savait désirée et en jouait énormément. Dès qu'il la vit, le vagabond pensa deux choses. Tout d'abord, qu'elle était différente de tous ceux qu'il avait vus jusque là - elle était une femme, et elle avait quelque chose de très attirant pour lui. Ensuite, qu'elle avait l'air d'avoir du caractère... et, peut-être, quelques appétits. Des appétits dont il ignorait l'existence avant que ceux-ci ne surgissent sous ses yeux, et s'emparent de son corps. Une chaleur étrange qui l'habitait ; des frissons glacés qui traversaient sa chair. Chaud, froid. Feu, glace. Le vagabond était ravi. L'amour, c'est la rencontre entre deux corps qui s'entremêlent et se jouent l'un de l'autre. C'est un jeu sans conséquence, on perd, on gagne, mais on en retire toujours un incroyable plaisir. C'est le moment où le reste n'a plus d'importance, du moment que votre peau est en contact avec celle de l'autre, que vos surfaces se rejoignent et fusionnent. C'est une façon d'aimer une autre personne et de le lui montrer. Il l'aimait parce qu'il la trouvait belle. Il n'avait pas besoin de plus. Son aspect avenant la rendait digne de son amour. Il ne la connaissait, et n'en avait pas besoin. L'amour, c'est aimer une personne pour ce qu'elle est. J'ai aimé chacune de ces femmes parce qu'elles étaient belles. J'ai aimé leur parfum, leurs couleurs, leurs postures. J'ai aimé leurs lèvres que j'ai embrassées avec passion. Je voulais capturer cette beauté, la faire mienne. Ne pas la laisser à ces autres hommes qui se posaient trop de questions, qui voulaient réfléchir avant de céder à leurs charmes. J'étais prêt à cueillir les fruits de magnificence sans discuter. Je savais ce qui avait de la valeur, pourquoi les autres ne le voyaient-ils pas ?Bien sûr, cela ne tenait pas, cela n'avait jamais tenu. Pas même avec cette sculpturale blonde qui s'avéra très vite correspondre au cliché de la peste. Ses caprices insoutenables, ses sautes d'humeur imprévisibles et ses idéaux indéfendables eurent tôt fait de le laisser. Parce qu'elle n'était pas celle qu'elle semblait être. Aucune n'était ce qu'elle paraissait être ; à chaque fois, il se faisait prendre piège au pied. Alors il finissait par les abandonner - mais non sans en souffrir. Il n'aimait guère être trompé par les autres. Pourtant, jamais il ne retenait la leçon. Il ne réfléchissait pas aux conséquences de ses expériences passées, et il ne pouvait que juger à l'apparence. Il continuait de tomber amoureux, et il ne pouvait pas taire cet amour. Du moins, pas tant que celui-ci durait. Il souffrait. Il souffrait parce qu'il commençait à comprendre qu'il était le seul à agir avec superficialité. Le seul qui pensait que la vérité des choses résidait dans la surface. Même les personnes dites superficielles faisaient preuve de plus de profondeur que lui. A l'inverse, beaucoup de personnes profondes avaient horreur de l'apparence des choses. Il y avait toutes les personnes adoptant une posture sceptique : impossible de trouver cette vérité, encore moins à la surface. Il y avait des gens pour rire de lui, d'autres pour le regarder avec une forme de mépris. Et tous les autres, surtout, les pires : ceux qui se fichaient éperdument de ce qu'il pouvait dire. Ces indifférents qui ne voyaient là qu'un illuminé, un fou qui ne méritait pas vraiment que l'on s'arrête sur lui. Il était ce type drôle, la bouche proférant toujours des paroles légères et sans fondement, refusant de réfléchir, un charmeur qui ne se comportait pas comme tel, un homme à femmes, un idiot, un inculte, un abruti fini qu'il ne fallait surtout pas prendre au sérieux - n'était-ce pas le désir de tout homme superficiel ? Oh, comme il détestait la profondeur. Était-il mal de faire attention à son physique et de prendre en chasse la laideur ? Était-il mal de préférer rire de tout plutôt que de se lancer dans des questionnements métaphysiques parfaitement inutiles ? Était-il mal d'agiter son épée pour faire peur aux autres, quand bien même on ne savait pas réellement s'en servir, juste pour se faire respecter ? Était-il mal de se foutre complètement de ce qu'était une personne, du moment qu'elle paraissait belle ? Il se posait toutes ces questions de façon rhétorique, sans y réfléchir. Bien sûr que ce n'était pas mal. C'était une évidence - et les évidences relevaient de la surface, alors il était enclin à la croire. Rien ne valait une première impression sur un sujet que l'on étudiait. Il ne comprenait pas ces érudits qui passaient des heures, penché sur une table de travail, pour finir par affirmer, au bout de plusieurs années, qu'ils venaient à peine de commencer à délimiter la question ? La haine collait-elle à la superficialité ? Il ne savait pas. Mais sa surface souffrait de ne pas être prise au sérieux. Il aurait tué tous ceux qui lui demandaient d'être un peu plus pondéré, un peu plus sage, un peu plus profond. Bande d'aveugles. Il allait leur montrer ce qu'il en coûtait de penser que quelque chose se cachait sous la surface. Au risque de se rompre. Tout le paradoxe de l'existence de Rupture réside en cela. Pour lui, rien n'existe en dehors de la surface. La profondeur, c'est l'ennemi, une force corruptrice dont il ne parvient pas à comprendre le principe, si ce n'est que c'est quelque chose qui existe, et qui est dangereux pour lui. Il déteste tous ceux qui semblent contaminés par celle-ci. Mais il a recours à la tromperie. Cette différence entre apparence et vérité, dans le cas étudié. Une façon pour lui de montrer qu'il ne faut jamais chercher à aller plus loin que la surface. Pour défendre la superficialité, Rupture a recours à une forme de profondeur. Pour défendre sa naissance, il est forcé de la contredire. Et derrière l'écran ? feat YOGI 【KARNEVAL】Bon, je vous épargne les autres détails, normalement vous les connaissez (ou pas, auquel cas, rendez-vous ici pour en savoir plus). A ce stade, je pense que ce qui est manifeste désormais, c'est ma faiblesse à créer des personnages. Mais pourquoi, dîtes-moi... ? je n'ai pas de réponse à cette question. Juste que bon, le forum est parfait, et les idées me viennent tout naturellement, et que j'ai beaucoup d'amour pour vous. Alors autant que vous en profitiez. (Je vous jurerai bien que c'est le dernier mais. Je ne réponds de rien.) codage par sahara sur blindfolded.forumsrpg.com |
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