au bout de ces impasses où elle m'abandonne ▬ attentat
Castor
corps éthéré de pureté
MESSAGES ▲ : 91 DATE D'INSCRIPTION ▲ : 06/02/2015 AVATAR ▲ : sakata gintoki •• gintama [ava by B ♥] DIT ▲ : Mémé ANECDOTE ▲ : Il fait des très bons cookies.
Sujet: au bout de ces impasses où elle m'abandonne ▬ attentat Lun 9 Mar - 21:51
These children learn from cigarette burns, fast cars, fast women, and cheap drinks, It feels right,
Un semblant de visage déformé se forma dans la courbe du verre. La tête posée sur l'avant bras il le contempla un instant avec une certaine fascination maladive pour la vue médiocre qui s'imposait à lui. C'était juste la réflexion d'un jules vide sans ambition, sans avenir, sans compagnie, le visage de quelqu'un qu'il aurait pu s'abstenir d'être, le reflet d'une âme dont il aurait aimé pouvoir clamer que ce n'était pas la sienne. Il tapa du doigt, laissa la boisson se troubler pour quelques secondes. Ting. Il laissa quelques secondes à l'alcool pour revenir au calme plat et puis tapa encore. Ting Inlassable pichenette, petit son strident et répétitif. Castor n'était pas heureux. La vie n'était pour lui qu'une vaine routine, une ligne droite, une répétition des mêmes ennuis, des mêmes gens venant aux mêmes heures pour les mêmes stupides raisons, d'un soleil qui se lève et d'un soleil qui se couche, d'une rue pleine puis déserte, et cela à la fois lui convenait et l'ennuyait terriblement. Parfois il se demandait si il avait touours été comme ça. Si de son vivant, il ressemblait à un de ces princes charmants gais et croquant la vie à pleine dents comme il en trouvait das la moitié de ses romans d'amour. Ou si, peut être, il avait été un gros dur, un arriviste, un séducteur, comme il en trouvait dans l'autre moitié de ses romans d'amour. Et puis dans un rictus il se moquait de lui-même pour ne serait-ce que l'envisager. Non bien sûr que non. Il ne pouvait pas l'expliquer avec des mots, car les mots sont souvent bien trop insuffisant pour décrire la mémoire de ceux qui ont été sauvés. Mais il le savait, il savait qu'il n'avait jamais été rien de plus que ce qu'il n'était aujourd'hui. Rien de plus qu'un mec affalé sur le bar qui tapotait son verre comme une horloge mécanique.
Castor n'était pas malheureux. Il n'avait pas cette prétention. Les gens malheureux, ça souffre, ça a un cri coincé dans la gorge comme des tripes qui s'arrachent, ça boit les larmes amères qui coulent sur leur visage, c'est une douleur d'être malheureux. Castor ne souffrait pas. La souffrance il l'évitait, il la fuyait comme si elle eût été un spectre caché derrière chaque sourire qui s'offrait à lui, chaque minute de ce qui ressemblait presque à du bonheur qu'on lui proposait. Alors le bonheur, les autres, le malheur, la souffrance, il avait fui les deux car les deux était la même chose pour lui. La douleur c'est posséder. Et il n'aimait pas la douleur.
Et peut-être que cette fuite, cette morosité solitaire, était pour lui ce qui se rapprochait le plus de la définition d'être heureux. C'était le nirvana des lâches affalés sur le bar qui ont trop peur pour faire quoi que ce soit. C'était le paradis des ratés. Et cette vie le satisfaisait juste assez pour ne pas mourir, si mourir avait été une option. Ting
Il n'avait pas envie de finir son verre, douce métaphore d'une existence sans but. C'était un verre rempli d'alcool de piètre qualité à moitié plein. Ni trop rempli ni trop vide. Il pourrait le terminer, profiter pleinement de sa gorgée et puis le verre serait vide. Et alors quoi ? Que se passe-t-il une fois qu'on est vide ? Ting Petit son strident et répétitif.
Une chevelure rousse bien trop connue à son goût entra dans son champ de vision. Il cessa son mouvement devenu presque mécanique et leva vaguement les yeux, las, sur l'incommodité qui venait perturber sa non-action inintéressante.
- Eh ben quoi, tu t'es perdue ? Le salon de thé des pouffiasses en talons c'est de l'autre côté.
Ting
All these asphyxiated, self-medicated; take the white pill, you'll feel alright, Kill the lights,
au bout de ces impasses où elle m'abandonne ▬ attentat