Clara. Alesi était une femme au caractère bien trempé. Une aventurière et une femme plutôt indépendante depuis toujours. Clara Alesi est née dans une Italie comme on la connaît aujourd'hui. Des paysages magnifiques et un peuple qui laisse parfois à désirer, aucun pays n'est parfait. Mais Clara s'en foutait, tant qu'elle pouvait vagabonder, rien ne comptait plus que cela. Chiara se sent vivre quand elle fait des découvertes parce que Clara n'est pas totalement morte. Une rebelle qui ne vivait que selon son gré, qui ne voulait pas se plier aux conventions que lui dictaient ses géniteurs. Clara, elle faisait ce que bon lui semble sans se poser de questions.

Elle sortait le soir pour s'amuser à l'adolescence, faisant chuter un peu plus ses notes. Parce que oui, Clara n'aimait pas l'école comme beaucoup de gamins, mais contrairement à certains, elle ne restait pas dans cette prison sagement en ayant peur des répercussions si elle séchait. C'était plus communément une cancre. Seule enfant de la famille, elle représentait l'espoir d'avoir un jour une vie plus confortable, mais elle n'en voulait pas. Clara, elle voulait être libre d'être ce qu'elle souhaitait, mais surtout de pouvoir emmerder son monde. Alors pour faire criser ses parents tellement chrétiens, c'est une première copine qu'elle avait ramenée à la maison, l'embrassant sur le pas de la porte. Tenter des expériences pour savoir jusqu'où cela pouvait aller. Mais Clara était une hétérosexuelle et confirmée depuis le temps, tout ceci malgré son côté garçon manqué. Avant de le savoir, elle avait tentée pour ne pas regretter. Profiter de la vie que l'on nous offre.

Alors, elle sortait en douce la nuit, elle faisait la fête où c'était interdit. Clara a fini au poste de police plus d'une fois, mais jamais rien de grave, alors ils ne l'ont jamais gardée. Elle avait aussi un sens de la justice bien à elle, mais c'était son moteur dans la vie. Aider les plus faibles quoi qu'il en coûte. Alors Clara était une bagarreuse, ce qui renforçait son côté garçon manqué. Elle crachait ses mots acerbes avant de frapper. Elle n'était ni douce, ni dominée. Clara était une leader à n'en pas douter, mais une sale tête de cochon. Seulement la vie réserve tout un tas de surprises aux jeunes.

Clara avait passé une soirée avec ses amis dans une boîte de nuit, elle avait quinze ans. Une chance que depuis longtemps, elle faisait plus vieille que son âge. Ils sont restés jusqu'au petit matin à danser. Elle était pleine de vie cette gamine. À la sortie, elle a quitté ses amis pour rentrer chez elle et le plus gros problème des femmes est survenu. Les hommes qui ne respectent pas la volonté du sexe opposé, qui justifie un viol par des habits trop aguicheurs. « Elle l'a cherchée. » Seulement avec Clara, on ne pouvait pas justifier cet acte ignoble à cause de ses vêtements. Non, Clara s'habillait comme le fait Chiara, enlevant un peu plus de féminisme chez elle.

Ivre, il lui tombait dessus au coin d'une rue avec un couteau à la main. Elle n'a pas pu fuir, mais elle n'a pas abandonné l'idée de pouvoir le faire. Alors Clara a commis un acte répréhensible. Elle a tué cet homme. De la légitime défense rendue possible par l'apprentissage de l'art du combat de rue. Elle a dérobé ce couteau avec lequel il l'a menaçait et le lui a planté dans l'oeil. L'instinct de survie l'a cependant poussée à le poignarder dans le dos plusieurs fois pour s'assurer qu'il ne se relèverait plus jamais. Un meurtre. Un acte qui ne peut pas être pardonné, mais qui peut être justifié.

Elle n'a pas bougé. Elle est restée près de ce corps jusqu'à ce que le soleil illumine son visage contre ce mur. Le sang sur son visage a affolé la femme qui ouvrait ses volets dans la rue voisine. Les cris ont retenti alors qu'elle ne bougeait pas. Ses yeux fixaient ce corps sans vie, inerte. Clara voulait être libre, mais Clara s'est enfermée dans un monde de ténèbres pour se protéger. « J'ai tué un homme. » Cette phrase raisonnait alors que les policiers finissaient de prendre sa déposition. Sa mère pleurait, lui tenant le bras fermement comme si elle avait peur de la voir s'effondrer. Son père montait en pression plus loin, voulant lui dire tout un tas de choses qu'elle savait déjà. « Tu n'aurais pas dû sortir, je te l'avais déjà dit ! » Elle le savait. Mais un policier restait à ses côtés, posant soudainement sa main sur son épaule. Son corps eut un mouvement de recul et ses yeux furent voilés par la peur et l'effroi. « Ne me touchez pas ! » C'est ce qu'elle aurait voulu crier, mais aucun son ne voulait sortir.

« Tout va bien. Cet homme ne reviendra pas et tu n'as rien fait de mal. » Rien fait de mal ? Les mots de flics sonnaient faux, tellement faux. Clara avait ôté la vie à quelqu'un. Même si c'était un acte justifié, ça ne changeait rien. Mais ce n'était pas le fait de l'avoir tué qui la dérangeait vraiment, elle s'était acharnée à le poignarder. Encore et encore. Ses instincts de survie la terrifiaient.

Sans rien dire, lorsqu'elle avait pu le faire, Clara était rentrée chez elle et s'était enfermée dans sa chambre. Son père avait crié un bon moment derrière cette porte en cognant dessus. Elle n'avait pas répondu à ces sermons. Il avait arrêté quand sa mère en pleurs le lui avait demandé. Personne n'était venu la réconforter directement. Sa mère était incapable de placer un mot entre ses sanglots sans fin, elle était trop faible pour lui faire face correctement. Son père laissait sa colère déborder, mais Clara n'avait pas besoin de cela. Non, elle avait besoin de quelqu'un pour lui ouvrir les yeux sur la réalité. Ce monde est cruel. Les faibles se font bouffer par les plus forts. Clara avait simplement été plus forte que son agresseur. On ne déplorait pas le viol, mais juste une tentative, cela pouvait un enlever un poids sur la jeune fille à n'en pas douter, mais pas assez pour l'aider. Un psychologue fut de mise, mais. Clara n'écoutait pas et a fini par ne plus y aller.

Peu à peu, elle s'est enfermée dans une bulle de souffrance, de contradiction. Ses amis la regardaient avec de la pitié et n'étaient pas capables de l'épauler. Les autres la fixaient comme une femme sans morale. « Si c'est arrivé, ce n'est pas pour rien. » Autrement dit, si cet homme l'avait choisi, ce n'était pas pour rien. Elle s'est terrée dans un silence durant un an avant de craquer. Clara a commencé à devenir mauvaise envers ce monde. Elle frappait les filles qui la regardaient de haut, la traitant de tous les noms. Que savaient-elles d'elle ? Qui avait le droit de juger ? Elle crachait aux visages de tous les hommes qui s'approchaient trop près. Sa colère, sa haine se déversait sur les gens qui l'entouraient. Alors Clara a fini seule, plus seule que jamais.

Ses parents l'ont supporté jusqu'à ses dix-huit ans, impuissants. C'est son père qui l'a foutu à la porte lorsqu'elle fut majeure. « Ne reviens plus jamais. » C'était, elle la victime, mais elle était devenue très vite la bourreau à s'enfermer toute seule. Clara s'est retrouvée à la rue, sans rien. Elle a vécu six mois sans savoir où aller avant de rencontrer quelqu'un. Une fille qui est très vite devenue une amie précieuse. Cette fille l'a remise sur un chemin rempli d'obstacle, mais un chemin. Elle lui offrit un toit, même si l'endroit être miteux, elle ne s'en plaignait pas. Grâce à cette adresse, elle a pu travailler. L'argent lui a servi à passer son permis. Mais l'argent l'a enfermée dans un autre monde, celui de l'alcool.

La première cause de mortalité des jeunes entre 18 et 24 ans reste les accidents de la route. L'alcool n'était pas une bonne idée, Clara. Dommage alors que ton père l'a cherchait pour s'excuser. La seule consolation dans ce monde peut-être, enterrée avec ce géniteur.

Alors. Clara est morte pour laisser place à Chiara. Elle est arrivée au. Jugement Dernier. La balance a jugé son coeur envahi de noirceur, mais l'a accepté. Clara a payé son tribut pour laisser place à. Chiara qui est née. Cela fait déjà deux mois.