Nom d'une pute borgne (ft.Thresh)

we've got love and rub-a-dub

Thresh
feat.
Ebène

	« - How do you call a black man who flies a plane? - I don’t know. - A pilot, you racist bastard. Wath else would you call him ? »
Ce n’était pas Canaan, mais force lui était de reconnaître qu’il avait eu l’embarra du choix. Des hommes, des femmes, des vagabonds, anthropomorphes ou non, des damnés, quelques sauvés, des brunes, des blondes et des rousses, beaucoup d’artifices peu de vrai. Mais c’était sensiblement mieux que la rue, où ce qui était réel volait encore le peu de dignité que l’on avait l'illusion de posséder. Au fond tout n’était que possession. On accumulait tout, les années, les objets, les erreurs, les femmes. Les vrais triomphes étaient bien plus rares. Alors pour se donner l’air d’exister, de consumer la vie par les deux bouts, on venait ici. Risible comme l’on se sentait capable de tout, ce sentiment de puissance incontrôlable quand on en baisait une, pathétique la redescente quand, de nouveau lâché dans la nature on sentait le poids des regrets, de la culpabilité et des responsabilités écraser nos épaules. C’était précisément dans cet état d’esprit que se trouvait Ebène, l’extase qui précède cette étrange mélancolie exceptée. Il pensait trop, assis au bord de ce caniveau, se frottant la nuque d'une main sale, incriminée et inutile. Ne regardant rien en particulier, répondant par des sourires désabusés et des haussements de sourcils canailles aux sollicitations des prostituées. Il pouvait faire comme beaucoup d’autres types, prétendre qu’aucune n’était à sa hauteur, qu’il lui en fallait plus où qu’il n’en avait que pour les femmes exceptionnelles, mais cela n’effacerait pas de son esprit que, malgré tous les bons services du bordel dans lequel il s’était rendu ce soir avec ses collaborateurs, il était incapable de faire son affaire comme un grand garçon. Alors il préférait les attendre à la porte de derrière, et jouer au type super rapide qui n’avait pas eu besoin d’aide. Il aurait simplement pu se dire que ce n'était pas le bon soir, que cela pouvait arriver à n’importe qui, mais non, c'était son quotidien, et il en avait plus qu'assez. Les mains dans les poches, il restait pourtant insensible au spectacle des allés et venus des racoleuses, des maquerelles bien en chair qui haranguait les clients potentiels comme on vend son poisson à la criée, plutôt que de tenter d'éradiquer son problème à la racine. Il prit une profonde respiration, s’étira, fit comme si rien ni personne n’avait piétiné sa virilité et décida de marcher un peu. Ce n’était pas le quartier le plus chic d’Ethernite, mais il lui fallait quelque chose d’abordable. Il n’avait jamais essayé les putes de luxe. Un jour peut-être qui sait ? Il quitta l’impasse où il se trouvait, ces coins sombres et son odeur de sueur et de…
© Gasmask

FEAT. THRESH

623 MOTS

nom d'une pute borgne

" Mom, can I wear a bra now that I'm sixteen?
- No, David. "

Qu'est c'qu'il foutait à la cité maritime ? Même lui se le demandait. Généralement quand il partait de chez lui et qu'il allait se perdre autre part, c'était soit pour chercher des nouveaux clients, soit pour regarder la population passer sous ses yeux, tout en les jugeant. Bah oui, sinon, ce n'est pas marrant. Alors vu que la logique et Thresh ne faisait généralement jamais bon ménage. Il était au bordel. Ce soir il n'avait pas de clients. Ce soir il n'était pas de service. Donc ce soir, c'était lui le client, parce qu'il emmerde la logique encore plus. Il avait payé d'sa poche, en plus. Il lui arrivait de temps en temps de se permettre ce genre de conneries sans logique, être une pute et allez acheter le temps d'une autre pute, il n'y avait que lui pour le faire.

Les rumeurs disaient que Thresh était un très bon coup, lui il n'en savait rien mais, vous savez, quand vous faites ce genre de travail, vous vous devez toujours et je dis bien toujours, vous lancer des fleurs. Si vous répondez : "Je n'sais pas.", ce ne serait pas étonnant que vous ne vous retrouviez qu'avec un ou deux clients par semaine, si vous êtes chanceux. Plus le temps passait, plus le Vagabond commençait à s'faire un nom dans le milieux. Tout seul en plus. Il n'avait pas de mac. Il ne connaissait pas intimement les autres personnes qui faisaient comme lui, ce travail là. Il était indépendant et c'était ça qui faisait la beauté de ce dernier. C'est qu'il avait réussi à se démerder pour se faire une place. S'il cherchait à être populaire ? Bien sûr que oui. S'il faisait ça pour l'argent ? Bien sûr que oui. S'il était obligé de le faire ? Bien sur que non. Mais il aimait son travail. Il l'aimait un peu trop d'ailleurs.

Thresh est dépravé.
Thresh n'a aucun respect.
Mais Thresh, lui au moins, il s'amuse.

Dans une chambre sombre, humide et puant la mort, c'était là que le Vagabond avait terminé sa route. La silhouette du prostitué se dessinait dans la lumière tamisée de la pièce. Prenant le temps de s'habiller et de se refaire "une beauté" avant de sortir de la pièce. « Mon dieu, j'espère que je vais réussir à me débarrasser de cette odeur de merde avec qu'une seule douche... » Laisse-t'il échapper grossièrement de sa bouche. Chez lui au moins, c'était propre et ça sentait bon. C'était pas luxueux mais, il avait le sens de la propreté. Ici ? C'était pas le cas.

Payant une maudite somme pour ce qu'il venait de consommer, il se mit en route pour rentrer chez lui. Du moins avant qu'il n’aperçoive à sa sortie de ce taudis, un bel étalon sur sa droite qui était fortement à son goût. Un gâchis pour qu'il le laisse entrer dans ce bordel bas de gamme. Il prit alors son courage à deux mains. Non j'déconne, c'était pas du courage mais, du culot. « J'te déconseille c't'endroit, ça pue la pisse et le choix est médiocre. » Fait le Vagabond d'un air dégoûté. « Si tu veux passer du bon temps, tu peux pas trouver mieux que moi fin' après c'est pas donné, on peut discuter tarif autours d'une bière. » S'il venait de se faire d'la pub alors qu'il se trouvait devant un bordel ? Oui. Si ça l'avait dérangé ? On parle de Thresh, donc forcément, non. Si il connaissait le mec ? Non plus. Pourtant, il lui avait parlé comme s'ils étaient potes de longues dates. Je ne sais pas si on peut appeler ça de la débilité profonde ou juste de l'insouciance.

code par Junnie sur Apple-Spring Ҩ 2013

l'art et la maniere de preserver sa reputation

C’était sans commune mesure avec tout ce qu’il avait pu voir ce soir, vraiment. Il lui avait fallu un petit moment avant de comprendre que c’était lui qui se faisait racoler par un gigolo et non un autre passant quelconque. Alors, avec circonspection il avait cherché l’origine de cette invitation audacieuse tout en sachant pertinemment qu’il l’a déclinerait. Non vraiment, les hommes ça lui disait rien du tout. C’était un drôlement beau spécimen qui devait rapporter pas mal de pesos à son propriétaire à en juger par sa tournure et son allure pleine de satisfaction, rien à voir avec lui… Il eut un temps d’arrêt, ouvrit la bouche pour parler, et finalement la referma sans rien dire. Son esprit tourmenté par ses non-exploits sur le champ de bataille survola le sous-texte, s’arrêta au mot bière. Court-circuit. « On se connait ? » Il se redressa un peu pour se donner une contenance voulue plus intimidante, s’avança vers son interlocuteur, le jugea d’un regard un peu méfiant. Des oreilles issues d’il ne savait trop quel animal, un goût vestimentaire un peu douteux et de légères effluves qu’il n’identifiait que trop bien. Un bref moment d’hésitation où il continua de le fixer avec intensité, puis un regard au bordel qu’il venait de quitter. Ses compères ne tarderaient plus à sortir, et jouer la comédie ne lui inspirait que de l’ennui et de la honte. Il en voulait pas voir se peindre sur des visages familiers les insignes du sarcasme et de la moquerie, il sauta littéralement sur l’occasion, empoigna le bras du gigolo qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, et fonça dans la direction opposée à celle qu’il était sur le point de prendre, « oublies les passes, conduis-moi à la bière ! » C’était un peu cavalier, mais par une soirée pareille, Ebène pensait pouvoir se le permettre et de toute façon, s’ils parvenaient jusqu’au bar, il y avait peu de chances pour qu’il se souvienne de quoi que ce soit le lendemain. Le quartier des bordels était parmi l’un des plus sales d’Ethernite. Situé un en amont des docks et du port, la journée l’air devenait irrespirable. La chaleur faisait remonter les odeurs émanant des casiers à poissons de telle façon qu’à une heure bien avancée de la nuit on pouvait encore en humer le fumer délicat. Tout ceci ne faisait que masquer une puanteur plus puissante encore, incrustée dans les murs des maisons de passes, si bien que tout un chacun s’accommodait plus ou moins de cette désagréable illusion olfactive. A dire vrai, à force de pratique on finissait par ne plus rien sentir du tout. Et ils filaient toujours dans la nuit.

» THRESH † PEEK A BOO
» nuisance et entêtement ❞ thresh
» J'bave sur les gens ▬ Thresh
» THRESH † téléphone rose.
» J'ARRIVE PAS A GRAPHER AVEC THRESH. FOUETTEZ MOI.

Nom d'une pute borgne (ft.Thresh)

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