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 lilium ─ nerv

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corps éthéré de pureté
Auxine
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corps éthéré de pureté


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MessageSujet: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 7 Mar - 21:33

ft. nerv

Tu t’étais dit qu’il avait probablement besoin de temps et que c’était pour ça que vous ne vous étiez pas vu pendant un moment. Avant que tout ça n’arrive, vous vous voyiez plutôt souvent pour aller regarder les étoiles ou simplement pour parler des couleurs. D’une certaine manière, tu regrettais un peu cette relation douce et innocente que vous aviez. Au moins, avant, tu pouvais le voir quand tu voulais et tu n’avais pas une boule dans le ventre lorsque tu pensais à aller le rejoindre où que ce soit. Mais maintenant il y avait ces papillons dans ton ventre, plus voraces et violent que ceux qui t’avaient rempli la pense lorsque tu l’avais embrassé pour la première fois. Ça faisait si longtemps que tu ne l’avais pas vu, tu aurais dû y aller plus tôt : peut-être que lui aussi se disait qu’il fallait te laisser du temps, peut-être que lui aussi attendait que tu reviennes parce qu’il était trop timide comme toi pour refaire le premier pas.

Aujourd’hui tu trouvais Libra plutôt effrayante. Tu avais l’impression qu’elle allait t’engloutir t’avaler  et te faire disparaitre à tout jamais. Peut-être que c’était parce que tu t’y promenais à reculons, tu n’avais pas envie d’être ici, tu voulais retourner aux collines avec Nerv et lui montrer des fleurs, avec tout le naturel du monde. Tu voulais juste que ça soit agréable, passer une belle journée au soleil et rire et murmurer des secrets à son oreille. C’était peut-être niais et stupide te t’imaginer que tout allait bien se passer : Nerv regrettait peut-être tout ce qu’il s’était passé et c’était sa manière de te dire de rester chez toi et de passer à autre chose. Mais toi, oh toi Auxine, tu avais tellement envie de le revoir et de le serrer dans tes bras. Le lendemain de votre journée sur la colline tu avais rêvés de milles et unes douceurs, tu avais passé la journée avec les yeux en formes de cœur à regarder l’horizon par la fenêtre en te disant que tu ne pourrais pas être plus heureux. Puis les jours s’étaient écoulés et vous ne vous étiez pas revu, puis les semaines et ton petit cœur en avait perdu de ton éclat. C’était peut-être de ta faute, oui surement en fait, tu aurais dû te bouger et aller le voir. Mais tu ne l’avais pas fait et maintenant tu t’en mordais les doigts. Si tout tombait en morceau c’était entièrement de ta faute.

En entrant dans le salon de tatouage tu avais eu l’impression de ne pas être à ta place. Pourtant ce n’était pas ta première fois tu étais déjà venu voir Nerv ici, tu avais admiré tous les flacons d’encre, les couleurs variées que Nerv ne pouvait pas voir et les têtes d’aiguilles pour faire les tatouages. Mais tu avais l’impression que les fois d’avant tu étais venu avec un peu plus d’entrain, avec un plus grand sourire et bien moins d’appréhension. Mais Nerv, Nerv il était là comme si de rien était. Nerv qui fait battre ton cœur plus vite parce que tu ne sais pas quoi lui dire, Nerv toujours aussi Nerv, Nerv et ses yeux que tu aimes tant, oh Nerv tout simplement. Tu le fixes lui, puis tes souliers rapidement. Oh, tes joues chauffent déjà et t’es un peu piteux avec les épaules vers l’intérieur. T’es si grand, ça ne te va pas très bien. Mais tu as l’impression de ne pas être là où tu devrais : tu voudrais être dans ses bras mais si ça avait été ta place tu y serais déjà, non?

─ Bonjour, Nerv. Ça faisait longtemps.

Si seulement tout pouvait rentrer dans l’ordre rapidement, tu te sentirais tout de suite bien mieux.

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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaDim 8 Mar - 1:33

for a sinner like me



On avait découpé les vies en années ; oh d'abord en millénaires mais ça semblait trop long pour ces âmes fragiles, et puis après on a essayé les secondes et cela devait sûrement avoir l'air trop ridicule -alors il n'y avait plus que les ans qui s'écoulaient à leur rythme et quelques heures s'arrachaient au temps et à sa monotonie éternelle. Ça n'était même pas réel, le temps -ça n'était qu'illusion créée par l'Homme, peut-être pour se rendre compte de son inutilité, peut-être pour comprendre qu'il n'était que poussière qui retournait à la poussière, peut-être pour oublier que les erreurs se refont siècles après siècles et oublier le sang sur les grains de sable ; oh il goutte goutte goutte. Incarnat, tache ovale qui s'allonge oh tes pupilles sont fixées il n'y a plus rien à faire. Juste regarder. Oh regarder, se perdre dans ce sang qui coule ; il y avait des traces sur les murs sur les meubles sur le sol et tu as frotté frotté frotté pour que ça s'en aille, ah tu as souffert dans ton dos et peut-être qu'un peu de javel est rentré dans tes plaies mais ça ne faisait pas assez mal pour que tes pensées s'arrêtent pour que tu ne te sentes moins coupable, Nerv, pour que tu arrêtes d'avoir ce goût si amer dans la bouche.
Tu es resté allongé un long moment. C'était étrange ; il y avait ce calme à l'extérieur oh ce silence si percutant, et puis à l'intérieur aussi, c'était si vide -il y avait juste le tic-tac de l'horloge qui résonnait dans ta tête, qui te rappelait ton existence ta vie ridicule tes passions tes envies anormales et chaque seconde te semblait de trop. De trop. Putain Nerv.
Tu t'es adossé contre ce qu'il y avait à portée ; t'as crié, tu crois. C'était sûrement un réflexe, parce que tu te rappelais parfaitement ne pas avoir eu mal -même pas un instant non, c'était comme si toute ta peau n'était pas là et que tu flottais quelque part dans l'univers, et quelques pensées philosophiques te traversaient comme pour éviter encore encore encore le même sujet.
T'avais honte. Honte, le matin quand tu te regardais dans le miroir ; honte, quand tu gardais le salon fermé parce que tu n'arrivais pas bien à bouger ; honte, en pressant ta glace contre ta gorge ; honte, avec tes milliers de sparadraps usagés qui envahissaient ta poubelle ; honte, honte, honte, honte. Regards fuyants, esprit vaporeux qui refusait encore encore de se demander ces questions qui pourtant doivent trouver réponse -est-ce que tu peux continuer comme ça, Nerv ? est-ce que tu as le droit de continuer comme ça, Nerv ? est-ce que tu mérites-non. Il n'y a même pas besoin d'accrocher ce point d'interrogation ; t'as un blizzard dans ton corps quand t'y penses et tu sais que la réponse est non. Non, non, non.
Et pourtant, quand tu entends encore le tic-tac, assis à la même place, t'as un vide dans ton corps. Dans ton cerveau, aussi, dans ton coeur, sûrement. Ca s'appelle du manque, tu crois -oh tu ne sais pas, t'as jamais ressenti ça comme ça, tu l'as jamais connu parce que quand t'avais un petit trou dans l'âme, tu te fracassais sur les autres et ah, ça partait loin loin loin. Pour ne pas revenir. Tu ne comprends pas, Nerv. Tu te sens tellement mal ; oh c'est tellement ironique, non ? T'aimes la douleur, mais pas celle-là. Pas celle-là.
Alors tu continuais en ignorant tout ça ; ignorer tu sais faire, et quand ça devenait trop dur, tu tapais dans un mur et tu saignais saignais saignais encore le long de tes jointures, ça atténuait un peu tout le reste -toute cette rage dans ton corps. Tu crois que tu te détestes, Nerv. Ça doit bien être vrai.
Et puis tu allais mieux, alors tu as rouvert ton salon ; et puis tu allais mieux, alors tu arrêtais la glace ; et puis tu allais mieux, alors il y avait moins de cadavres de bandages dans l'arrière boutique, alors il y avait moins de bleus sur tes côtes. Mais Nerv, Nerv, tes cernes s'allongeaient, oh ils étaient si gris si gris si pâles, et puis ton regard était terne tellement terne -tu n'écoutais pas quand on te parlait et tu restais assis toute la journée si l'on avait pas besoin de toi. Assis, là où tout s'est passé. Nerv. T'es con, t'es tellement con. Et c'était tellement fade.
T'étais assis au comptoir comme à ton habitude, le regard dans le vide et ton cerveau qui comptait les minutes jusqu'à ton prochain repas planifié à la seconde près -c'était sans compter la mélodie qui annonçait l'ouverture de la porte. Tu levais pas les yeux, Nerv, t'étais trop las trop las trop fatigué pour te donner cette peine, et tu te disais que ce soir encore, tu n'allais sûrement pas fermer l'oeil, hanté hanté hanté par tes propres folies, tes propres démons et ton imagination. Il y avait des scènes qui se rejouaient sans arrêt dans ta tête ; des choses violentes avec des mots qui te faisaient saigner oh bien plus que les aiguilles les poings et les peaux arrachées -des mots assassins que pourtant tu voulais, oh que tu voulais tant entendre. Comme pour te dire que tu as raison, Nerv.
Et puis il y a eu une voix. Elle est douce, elle est toujours douce cette voix, mais elle t'a quand même fait sursauter tant tu ne t'attendais pas à l'entendre -et la panique te prend à la gorge elle t'accule contre le mur te met face à tout ce que tu as rejeté, regardes regardes regardes Nerv, oses enfin répondre à tes cris silencieux révoltes toi dis-lui dis-lui dis-lui tout ce que tu avais préparé pendant des heures.
Tu te lèves, et quand tu vois ses yeux, tu ne peux pas.
Tu ne peux pas ; c'est tout, c'est comme ça -il y a cette étincelle cette zone plus sombre aussi, oh elles te disent qu'il ne va pas bien et tu as envie d'hurler que toi non plus, tu n'en peux plus tu ne peux pas et tu sais bien que c'était du manque du manque du manque de lui mais Nerv, c'est si mal, Nerv. Et ça faisait tellement longtemps. Tellement longtemps.
Il y avait la partie de toi qui voulait se ruer sur lui, lui sourire et lui dire que tout allait bien oh que rien ne s'était passé, mais tu sais qu'à l'instant où tu le prendras dans tes bras, il y aura ces peaux dans ton dos qui t'arracheront des plaintes oh tu sais Nerv, tu sais tu sais tu sais. Que tu ne le mérites pas. Alors même si tu t'es levé d'un coup, même si dans tes prunelles ignobles il y a tant d'envie, tu restes là, debout. Et vous êtes ridicules.
« Salut. »
Malaise.
Malaise parce que rien n'arrive à franchir tes lèvres, parce que tu voudrais lui dire tellement de choses en si peu de temps, parce que tu aimerais ne pas être comme ça oh tu aimerais ne pas lui faire de la peine -et d'un coup tu étouffes dans ton col roulé, d'un coup tu caches tes poings en sang, d'un coup tu respires un peu moins bien. La vérité, c'est que tu ne peux pas le laisser comme ça.
Pas avec ces yeux et ces questions derrière la tête -oh mais Nerv t'es toxique toxique toxique et Auxine, il y a tellement tellement tellement mieux pour Auxine ici-bas. Tellement mieux que toi.
« Ça va ? » Tu te sens tellement débile oh Nerv, tu ne peux pas tu ne peux pas et ça te tue tu crois ; et tu t'avances sans même faire exprès ça semblerait si naturel de prendre sa main et de la serrer doucement, ça semblerait tellement normal de se jeter à son cou et de partir pour tu ne sais où -mais loin, loin d'ici. Et dans ta bouche, il y a encore plus de cendres qu'avant. Oh Nerv Nerv Nerv ; t'es incapable de le laisser partir, t'es incapable de le voir aussi désemparé, t'es incapable de l'imaginer avec un autre. Nerv Nerv Nerv ; tu ne peux pas continuer comme ça, tu ne peux pas voir ses yeux humides oh tu ne peux pas l'empoisonner, pas encore pas encore.
Peut-être vaut-il encore mieux qu'il te déteste.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaDim 8 Mar - 4:25

ft. nerv

Ça te semble si irréel, tu as l’impression d’être dans un mauvais rêve, un cauchemar pourri décoloré distordu. C’est pas comme ça que ça devrait se passer, ce n’est pas ce que vous devriez vous dire. Ça n’aurait pas dû prendre autant de temps t’as envie de parler de jeter quelque chose par terre, de te réveiller. T’es pas une personne qui perd facilement son sang-froid tu es toujours si doux si posé si compréhensif. Mais tu as besoin de rejeter cette situation tu as envie de vomir et de te rouler en boule dans un coin, pourquoi c’est comme ça pourquoi avec Nerv c’est si compliqué, pourquoi c’est si peu naturel ? Avec Nerv c’est censé être bien, c’est censé être parfait comme dans les contes de fées, t’es con d’espérer ça tu le sais, tu sais que tout ne peut pas aller dans le sens que tu veux. Tu as beau être un sauvé ça ne veut pas dire que tu peux tout avoir, mais  tout ce que tu demandes c’est Nerv dans tes bras et tes lèvres sur ses paupières, oh pourquoi est-ce qu’il est si loin alors que vous êtes dans la même pièce. Tu le sens à des années lumières de toi et ça te déchire le cœur, il est tellement serré oh ça te fait mal.

Dans ta vie d’avant tu n’étais jamais vraiment tombé amoureux de qui que ce soit et dans cette vie ci non plus, c’était tout nouveau tout beau. Mais tu trouvais ça effrayant tout d’un coup, parce que tu ne savais pas quoi faire, quoi dire. Les mots te manquaient et ton innocence était un fardeau sans nom. Qu’est-ce que tu devais lui dire, qu’est-ce que tu devais faire. Est-ce que tu allais te perdre dans ses bras ou est-ce que tu le laissais venir à toi? Tu avais un peu trop peur qu’il ne veuille plus venir vers toi, que c’était pour ça que tu avais passé tout ce temps à te demander si tu étais assez bien pour lui. Peut-être qu’il te manquait quelque chose, peut-être qu’il s’était rendu compte que tu étais une coquille vide qui n’avait jamais eu de relation auparavant et que ça l’embêtait de t’avoir aussi dépendant de sa personne. Peut-être qu’il te trouvait inutile, aussi.  Tu n’es qu’inquiétude et doute, peur et angoisse. Toi toi toi tu voudrais simplement être comme ces couples dans les romans et dans la rue : avoir ce bonheur chaud et apaisant au creux du ventre.

─ Je… Oui, et toi?

Tu fronces les sourcils, tu fais un pas et tu souris, parce que c’est ce que tu fais de mieux. Parce que tu ne sais pas quoi faire d’autre. Tu es perplexe, tu ne comprends pas pourquoi c’est aussi bizarre entre vous. Tu croyais que vous aviez des sentiments en commun, alors ça te semble déplacé que vos seuls mots soient des salutations maladroites. Ton pas vers l’avant, tu as l’impression qu’il est de trop. Comme si tu n’avais pas le droit de le faire. Oh, oh c’est ça, Auxine, le rejet? C’est quelque chose que tu n’as jamais connu et pourtant tu n’as jamais souhaité ça à qui que ce soit : et tu comprends pourquoi les gens en ont autant peur. Ça fait si mal et ça s’agrippe à tes cheville et ça remonte remonte jusqu'à ton cœur, dans ta tête et ça t’embrouilles les idées ça te fait sentir faible et inutile. Et tu es inutile Auxine, parce que tu n’es pas capable de faire un deuxième pas vers l’avant mais tu voudrais tu voudrais tellement, mais tu as si peur de voir Nerv reculer d’un pas, de le voir se dérober de sous tes doigts. Mais tu voudrais le serrer contre toi fort si fort et assez longtemps pour que le dernier mois d’angoisse que tu viens de passer te soit remboursé.

Tu es toujours aussi confus, et tu mêles tes doigts entre eux pour essayer de dissiper ta nervosité. Voyons Auxine, c’est Nerv, Nerv avec qui tu as passé tant d’heures, Nerv que tu trouves toujours si charmant, Nerv qui essaie de voir le monde avec tes couleurs. Oh, tu aurais dû lui apporter des fleurs, peut-être que ça aurait été plus facile d’initier une conversation. Ça aurait été une bonne entrée en matière. Mais tu es bredouille et même les mots te manquent. Ah, mais qu’est-ce que tu pourrais bien lui dire. Tu n’es tellement pas à l’aise et ça te rend fou. Tu ne veux pas que ça soit comme ça, tu veux revenir en arrière, revenir le voir le premier jour et ne pas avoir attendu aussi longtemps. Tu as probablement laissé le doute s’installer,  tu n’aurais pas dû le laisser s’éloigner.

C’est difficile de t’approcher de lui, mais tu fini par franchir la distance qui vous sépare. Parce que ça te démange, ça te ronge qu’il soit aussi distant. Tu viens te planter en face de lui, près si près. Il a l’air fatigué et tu as désespérément envie de le serrer contre toi. Mais tu te contentes d’embrasser sa joue. C’est enfantin, c’est léger et incertain : mais tu ne sais pas jusqu'où tu peux aller. L’idée qu’il puisse te repousser t’effraie beaucoup trop.

─ Tu n’as pas très bonne mine. Tu es malade? C’est pour ça qu’on ne s’est pas vu pendant tout un mois?

Tu aimerais bien te bercer d’illusion, te faire à croire qu’il est bel et bien maladif et que c’était pour ne pas t’embêter qu’il est resté si loin de toi. Tu aimerais que ça soit si facile, que ça soit si simple. Mais personne n’est malade ici à Libra, puis surtout pas pendant tout un mois. Mais ça serait tellement moins douloureux tellement plus rassurant. Nerv est amour amour amour qui est si loin de toi, si difficile à approcher. Ton cœur ne s’est pas épris de la créature la plus facile à dompter, tu te dis, tu vas te faire manger tout cru parce que ça te dépasse tout ça. Parce que tu n’as même pas idée de pourquoi tout est si complexe non non non tu ne sais rien tu n’as jamais rien su et pour toi c’est si compliqué de comprendre qu’il ne voit pas le monde comme toi, au-delà même des couleurs.  Mais dieu sait que tu ferais tout pour lui, que tu es près à changer si c’est ce qu’il veut si c’est ce dont il a besoin. Parce que tu ne supporterais pas de le perdre toi non plus, un chagrin d’amour ce n’est pas fait pour ton petit cœur rempli de Nerv Nerv Nerv.

Tu mets ta main sur sa joue et tu traces ses cernes avec ton pouce. Qu’est-ce qui a bien pu le mettre dans un état pareil. Tu n’en as aucune idée et tu as juste envie de lui proposer de venir se blottir dans tes bras, dans ton lit chez toi. Parce que c’est une de tes fantaisies, c’est quelque chose que tu aimerais faire avec lui. Sans arrière-pensées juste dormir et rêver : vous reposer et mêler vos songes dorés. Mais la réalité t’a rattrapé et tes rêves se sont émiettés à tes pieds. La peau de Nerv est si douce, si pâle. Tu as envie de l’embrasser une nouvelle fois, mais tu as envie de faire tellement de choses qui te semblent interdites que tu préfères ne pas prendre de risques. Un baiser sur sa joue c’était suffisant, sauf si il t’en redemande.

─ Tu… m’as manqué.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaDim 8 Mar - 22:44

and the crashes are heaven



T'as tes poumons qui se compressent sous tes bleus encore trop présents à ton goût, oh tu les sens sous le tissu ils grattent grattent grattent forent dans ta peau comme des larves galeuses qui allaient encore manger un peu de ta chair sucrée qui pourrissait pourtant -oh tu te sentais si sale, Nerv, tellement sale. Tu crois que tu pourrais te disloquer en un instant, que tes entrailles grouillent grouillent de toutes sortes de choses -peut-être que tu vas vomir, Nerv ; oh tes lèvres tremblent à l'intérieur mais tu les mords pour ne rien laisser paraître, et tant bien même tout remonterait pour éclater tu ravalerais pour lui éviter la vue de tes défauts coupants, ceux qui étaient si laids que tu ne pouvais pas imaginer les avoir en toi. Ah, Auxine Auxine Auxine ; tu aimerais presque qu'il parte avant que ça ne soit trop tard, avant que tes souffles plus désagréables les uns que les autres ne sortent de toi oh avant qu'il ne se rende compte que tes yeux de démons n'étaient que signes avant-coureurs. Vas-t'en vas-t'en vas-t'en, dans ta tête ; et pourtant tu ne sais pas si tu te parles à toi-même ou plutôt à lui, tu ne sais pas si tu donnes des ordres à ce malaise sous tes côtes ou si tu ne le murmures à personne -c'est si étrange, Nerv.
Et puis il te répond ; oh ça te coupe le coeur en deux quand son oui paraît si convainquant -il y a une voix qui crie au fond, et qui lui demande comment c'est possible, comment il fait oh si ça ne lui fait pas mal, dans la bouche, quand il dit ce genre de choses. Mais peut-être que ce n'était pas un mensonge, Nerv -tu ne sais pas tu ne sais pas tu ne sais pas-, ça serait plus facile. Tellement plus facile. Il y a son sourire sur la bouche -il te fait tellement de bien, ce sourire, oh ces dents parfaitement polies à l'exception d'une incisive un peu cassée ; il te fait tellement de mal, cet alignement de dents si charmantes que tu aimerais croquer encore encore encore. Et puis, tu te sens seul, Nerv, tu ne sais pas si tu as été le seul à pâtir de vos distances, si tu étais le seul et l'unique à s'en faire encore et encore, si tu étais le seul à pleurer parfois quand tu perdais le compte et que tu te disais que tu devra arriver un jour ou l'autre à l'éternité. C'est long, l'éternité -alors peut-être que tu passera ton temps à te tuer, pour éviter de te rappeler, mais tu sais que le mal est déjà fait et qu'il est trop tard, oh bien trop tard, pour le conjurer.
Il s'approche ; tu restes sur place, les yeux rivés sur le sol.
Il s'arrête, tu crois, alors tu oses relever tes iris trop honteuses ; oh, tes épaules semblent si étroites, d'un coup, et pourtant tu as l'impression que ton corps est trop gros trop imposant trop grand pour toi -peut-être est-ce seulement parce que tu veux disparaître disparaître disparaître, ne pas à avoir à le regarder droit dans les yeux, droit dans l'âme.
Mais il recommence, oh ses pas s'additionnent et il est là là là là là là si près Nerv est-ce que c'est ton coeur qui fait la mesure à chacun de ses pas oh est-ce que c'est des fourmis que tu as dans les doigts, Nerv Nerv Nerv idiot relève la tête fais comme si tu rien n'était fais comme tu en meurs d'envie tout au fond. Ca serait si facile, d'entourer ses épaules avec tes bras. Ca serait si facile, de déposer un baiser sur son front. Ca serait si facile.
Il t'embrasse. Ca te fait replonger dans des souvenirs -la lumière devient plus forte et le bruissement des herbes atteint ton cerveau comme un fouet, mais ce qui te choque le plus, c'est le sentiment de paix qui se dégage de ce souvenir. Comme si ce n'était pas toi, à ce moment-là, mais peut-être que tu n'es plus vraiment toi maintenant, Nerv -tu ne sais pas tu ne sais pas. Et tu l'écoutes ; oh tu ne sais plus quoi penser -oui oui oui tu es malade Nerv, oui oui tu ne vas pas bien, oui tu ne voulais pas l'infecter oh non ne pas le tâcher l'immaculé Auxine que tu as déjà déshonoré. Peut-être qu'à la fin, ce n'était pas tout à fait faux, ce qu'il te racontait ; peut-être que sur ta face déjà on voyait l'orage à venir.
Et ta peau était toujours aussi blanche, toujours aussi froide ; jusqu'à ce que ses doigts viennent insuffler quelque magie et que oh, qu'elles se colorent de roses si rapidement, mais non, non, non, Auxine, t'as pas le droit de me faire ça. Il y a ton épiderme qui se craquelle sous ses empreinte et tes résolutions qui faiblissent, qui s'accrochent à ton esprit et qui le coupent de leurs griffes acérées -pourquoi c'est si étouffant alors que c'est si simple.
C'est si simple d'aller chercher ses doigts et de les replier. Tu m'as manqué. C'est si simple de doucement caresser ses jointures avec ton index. Tu m'as manqué. C'est si simple de guider vos mains enlacées. Tu m'as manqué. C'est si simple de fuir son regard.
« Auxine. »
Tu souris, tu crois ; t'as les muscles trop anesthésiés pour vraiment savoir. Tes doigts se contractent forts forts forts entre eux et tu baisses sa main -au fur et à mesure, il y a ton être qui se décompose. C'est si dur de lâcher ses doigts.
Auxine.
Tu m'as manqué.
« Je ne veux pas t'infecter. »
Tu m'as tellement manqué. Et quand dans la nuit mes yeux ne se fermaient pas il y avait ces lumières qui dansaient oh, elles étaient deux astres dans la pénombre et je crois que c'était toi ; alors le noir ne me faisait plus peur et j'arrivais à abaisser mes paupières sans crainte -mais tu disparaissais aussitôt et je criais criais criais, pitié pitié pas maintenant pas ça non jamais. Jamais.
Auxine.
Pardonnes-moi.
Et tu lâches sa main et même temps que tu te noies ; et t'es froid, t'es froid parce que tu n'arrives pas à dire tes mots, parce que tu t'imagines qu'il peut comprendre rien que comme ça mais oh Nerv, croyais-tu vraiment qu'il suffisait d'une phrase joliment tournée ? T'es froid parce que tu ne peux pas être autrement, t'es froid parce que t'es à la limite de pleurer, t'es froid parce qu'Auxine Auxine Auxine. Auxine.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaLun 9 Mar - 17:40

ft. nerv

Non non non non nononon. À défaut de faire quoi que ce soit d’autre, tu souris. Encore toujours toujours ce sourire qui essaie de faire briller le monde, encore ce sourire qui réchauffe les cœurs, ce sourire qui se passe de mots et qui te permet de réfléchir un peu plus à ce que tu vas lui répondre. Tu as envie de lui crier non. Tu n’as jamais envie de crier Auxine, tu n’as jamais peur de quoi que ce soit. Tu vis au paradis, tu as des amis tu as Nerv, tu as l’amour au bout des doigts et tu baignes dans un bonheur constant et coloré. Et là il y a Nerv qui te dit ces drôles de choses, Nerv qui essaie de t’arracher une partie de toi, qui essaie de se découdre de ton cœur. Mais non, non il n’en est pas question. Il n’a pas le droit de te faire ça, tu le sais. C’est égoïste ce que tu te dis, mais ton bonheur tu ne veux pas le perdre, même si c’est Nerv qui essaie de s’enfuir avec. Surtout si c’est Nerv, en fait.

Mais tu fais mine d’être celui qui ne comprend pas : en fait tu ne comprends pas vraiment ses propos mais tu sais que ça n’a pas de sens, oui c’est tout ce que tu sais. Nerv doit être épuisé fatigué, il ne sait pas ce qu’il dit, il délire. Alors tu refuses d’entendre le sens derrière ses mots, puis c’est si compliqué comme phrase ça ne veut peut-être rien dire, oui voilà ça ne veut rien dire. Il s’est peut-être taché avec de l’encre à tatouage et il ne veut pas te salir oui voilà c’est ça, parce qu’il n’y a aucune autre explications, ça ne veut rien dire d’autre. Tu refuses. Tu te sens un peu comme un cerf sur la route, en face à face avec les fards d’une voiture. Est-ce que tu t’enfuis ou est-ce que tu acceptes l’impact brutal qui se prépare. T’en sais trop rien, tu continues d’espérer que la voiture va dévier de sa trajectoire et que finalement tu ne seras pas blessé.

Tu aurais voulu rattraper sa main et l’enfouir au fond de la tienne, mais à la place tu agrippe son poignet. Tu ne sais pas quoi faire d’autre, tu as tellement peur qu’il disparaisse qu’il se dérobe, tu ne veux pas le perdre jamais jamais jamais. Tu ne serais pas capable de le supporter, c’est une évidence pour toi. Qu’est-ce que tu ferais s’il venait à disparaître. Qu’est-ce que tu feras avec ton cœur brisé en un millier de morceaux de verre coupant. Non non non. Tu crispes tes doigts sur son poignet : tu n’as jamais été fort tu n’as jamais voulu faire de mal à qui que ce soit, mais le désespoir resserre encore plus tes phalanges sur sa peau.

─ Qu’est-ce que tu racontes, Nerv?

Il est mieux de s’exprimer clairement tout de suite, parce que toi tu es au bord de la dépression, déjà. À mariner dans tes propres idées pire les unes que les autres, tu vas devenir fou. C’est pas toi Auxine, c’est pas toi. Toi tu es celui qui sourit toujours toujours joyeusement, qui rit avec le bonheur dans la voix. Mais tes sourires aujourd'hui ne sont que des sourires nerveux (*badoumtchi*) et beaucoup trop maladroit pour que ce soit tes sourires habituels. Tu les sens amer, pâteux. Ils sont tous sauf naturel, ils sont là parce que tu ne veux pas que ton visage se décompose devant Nerv. Tu veux toujours être à ton meilleur pour lui, mais tu sens que tes défenses s’abaissent et que tu faiblis de plus en plus. Ton autre main va se poser contre sa gorge et tu remontes tes doigts sous son menton, pour relever son visage et le regarder dans les yeux. Tu veux qu’il te regarde tu veux voir ses yeux tu veux retrouver le Nerv qui était avec toi sur les collines.

─ Regardes-moi.

Tu veux qu’il te voie, qu’il contemple l’état dans lequel il te met à être aussi loin de toi aussi loin de ton cœur. Tu veux qu’il réalise qu’il ne peut pas te faire ça, qu’il n’a pas le droit. Tu veux qu’il réalise que c’est stupide ce qu’il se passe en ce moment et qu’il se jette dans tes bras que tu puisses l’étreindre aussi fort que possible et que le ciel dehors redevienne réellement bleu. Car il a beau être dégagé aujourd'hui pour toi il est si terne terne terne, surtout depuis l’intérieur du salon. Tu as l’impression que les couleurs se dissipent dans tes yeux : si Nerv n’est plus là les couleurs sont fades, c’est bête à dire. Tu veux qu’il te dise ce qui le tracasse, tu veux comprendre pourquoi pourquoi pourquoi Nerv a peur de t’infecter, de quoi il a peur. T’es déjà infecté Auxine, tu ne vois déjà que Nerv dans ta soupe alors pourquoi il voudrait reculer pourquoi maintenant qu’est-ce que tu as fait de mal. Pourquoi tu as l’impression que c’est de ta faute, hein pourquoi? Tu es près à faire des efforts pour Nerv, oh tellement d’efforts. Il n’a qu’à te le demander et tu serais prêt à faire tout ce qui est en ton pouvoir pour le rendre heureux, c’est tout ce à quoi tu aspire. Parce que de son bonheur résulte le tiens. Tu veux juste que vous soyez heureux tous les deux. C’est ça en fait, ultimement, tu veux juste votre bonheur pour toujours.

─ Nerv, dis-moi ce qui ne va pas s’il te plait, tu n’as vraiment pas l’air bien.

C’est que de passage, Nerv va reprendre ses esprits et rire et s’excuser de t’avoir fait des peurs, pas vrai? Parce que Nerv, Nerv est gentil et doux, comme toi oui, comme toi. Nerv il t’aime aussi, pas vrai? Il te l’a dit aux collines et tu te rattrape à ce maigre espoir. Parce que le bord de la falaise est proche terriblement proche et tu ne veux pas tomber dedans, pas si Nerv n’est pas en bas pour te rattraper.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 14 Mar - 14:31

these are not battle scars



Et ses questions n'ont que des échos dans ta tête. Ca tremble ça résonne oh ça s'aggrave et ça fuit, mais les syllabes se mélangent et ça donne le même résultat, parce que tu sais exactement comment elles s'emboîtent se forment se déforment et griffent ton cerveau de leurs significations acérées. Qu'est-ce que tu racontes, Nerv ? Qu'est-ce que tu penses, Nerv ? Qu'est-ce que tu essaies de faire, Nerv ? Tu ne peux même pas répondre -et pourtant tu étais si décidé avant, tellement décidé. Ça te paraissait logique, tellement logique -tu pensais qu'Auxine allait comprendre et qu'il allait tout laisser tomber comme tu le voulais et oh, tu es là, Nerv, et tu n'arrives même plus à ouvrir la bouche, comme si ses doigts enfoncés dans ta chaire appuyaient sur ta bouche jusqu'à t'asphyxier. Jusqu'à ce qu'aucune bulle de ce gaz de vie ne parvienne jusqu'à tes poumons, jusqu'à ce que le noir revienne envahir les couleurs qui se jouent jouent jouent de toi. Nerv, peut-être que tu allais les revoir, si ça faisait suffisamment mal. Nerv, peut-être que tu allais t'en remettre, si tu étais honnête.
Peut-être que tu sera marqué, mais oh ça ne sera qu'une ecchymose de plus, qu'une éraillure violente pour tes vaisseaux écrasés, qu'une escarre qui disparaîtra après quelques jours. C'est fou comme tout disparaît toujours -et pourtant sa main se presse contre ta gorge meurtrie et ça fait mal mal mal ; à chaque battement de coeur ton sang se fait sentir et ça ne fait qu'affirmer ta pensée. Nerv Nerv Nerv, tu ne le mérites tellement pas -ou peut-être est-ce l'inverse, tu ne sais pas mais oh ça sonne faux ça sonne mal dans ton oreille et tout ce que tu peux encore réussir à faire, c'est regarder loin loin loin. Malgré son ordre, oh malgré ses doux doigts sur ton épiderme frémissant, malgré toute cette chaleur dans ton corps qui ne demande qu'à sortir sortir sortir pour te dévorer en entier -ça serait tellement simple ; peut-être que tu n'es qu'un froussard, à la fin, Nerv. Peut-être. Ou peut-être que tu t'en sais juste incapable.
Peut-être que tu veux encore croire qu'il comprendra, peut-être que tu veux encore imaginer un sourire honnête sur sa face bien trop lunaire, peut-être que tu ne veux pas voir le mal que tu peux lui faire. Oh, ça revient bien trop souvent dans ta tête, mal ; et ces trois petites lettres t'ont toujours hantées, compagnes éternelles -peut-être qu'elles t'amèneront encore à ta perte, mais en tout cas pas à la sienne.
Tu sais que tu dois le faire.
« Hey. On devrait peut-être faire une pause. »
Et tes yeux remontent enfin ; ils ont une mélancolie triste dans leurs éclats, celle qui parle de quelque chose de déjà classé oh rangé, peut-être déjà poussiéreux et pourtant il est juste devant toi et personne ne peut savoir à quel point tu aimerais aller l'atteindre lui parler lui raconter des stupidités, oublier oublier tout ça et ces marques sous ta peau ; mais Auxine un jour il trouvera quelqu'un d'autre et ça sera tellement mieux pour lui, tellement mieux que toi.
Toi, loque à moitié morte ;  tu te détestes si fort en ce moment que tu ne sais même pas comment tu fais pour encore respirer alors que chaque mouvement de ta cage thoracique font saigner quelques plaies mal guéries, qu'ils étirent quelques brûlures encore fraîches dans ta tête, qu'ils te rappellent à quel point tu es malade, à quel point tes passions excessives ne peuvent que faire du mal.
Et Thémis sait que pourtant, tu ferais tout tout tout pour leur échapper oh, ça serait tellement bien de s'envoler loin d'ici et de tout oublier. Et Thémis sait que pourtant, Auxine vaut bien plus que toutes ces marbrures étranges sur ta peau dans ton âme ; et Thémis sait que pourtant, tu te sens tellement coupable coupable coupable.
Nerv, ça ne serait pas plus simple de lui demander de l'aide ? Nerv, ça ne serait pas plus simple d'essayer doucement ? Nerv, pourquoi est-ce que même dans la douceur tu te dois d'être violent ?
Et ton esprit se ferme encore oh c'est un bourgeon qui n'éclora jamais ; tu es trop convaincu d'apporter le mal d'être maudit maudit maudit, tu es trop convaincu de ne pas pouvoir y arriver -et ça te fait du mal de te dire ça, parce qu'Auxine Auxine Auxine. Il mérite quelqu'un qui déplaceraient les étoiles rien que pour lui, Auxine il a besoin d'autre chose qu'une âme aussi négative aussi laide aussi défectueuse aussi néfaste nuisible sinistre nocive labile.
« Il faut croire qu'un mois ce n'était pas assez. »
Et ta face reste froide mais tu meurs tu meurs tu meurs à l'intérieur ; oh tout se fane et tu te détestes encore encore encore -alors tes yeux dévient pour ne pas voir sa réaction, tu sais que tu ne pourrais pas le supporter.
Tu t'en fous de passer pour égoïste pour connard pour détestable -de toutes manières, t'as jamais été quelqu'un de foncièrement bon- et oh tu veux juste qu'il te déteste assez pour te lâcher. Pour t'oublier.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 14 Mar - 19:23

ft. nerv

Tu n’avais pas entendu ça. Non non, tu ne venais pas d’entendre les mots de Nerv, non non ils ne résonnaient pas sourdement dans ta tête, comme si on donnait de fracassant coup de marteau à l’intérieur. Ça tambourine, ça te sonne et tu fais un pas en arrière. En vrai de vrai, tu ne comprends pas trop ce qu’il vient de se passer. Les mots de Nerv flottent encore dans l’air et tu es incrédule. Tu y avais pensé, à ça, qu’il pourrait te dire qu’il voulait que vous arrêtiez de vous voir : tu savais que ça te ferait mal et tu avais nié cette hypothèse le plus fermement possible. Tu avais sous-estimé les ravages que ça pourrait te faire, la pression sur ton cœur et dans ta tête. Tu ne pensais pas qu’on pouvait avoir si mal, pas au Paradis. Ton cœur est tellement serré tellement tellement et bon dieu que ça fait mal, ça te coupe le souffle et tu ne sais pas quoi faire. Tu recules d’un autre pas et tu fixes le plancher, tu regardes un point neutre pour essayer d’assimiler ce qu’il te dit. Mentalement t’es pas prêt, t’as toujours pas tout à fait compris la portée de ses mots : mais ton corps lui il le sait déjà parce qu’il est si douloureux oh, oh comme c’est pénible.

C’est triste, si triste. Parce que c’est ta première relation, parce que c’est Nerv. Nerv, Nerv tu aurais fait tout pour lui, oh oui tout. Mais lui il ne veut pas de toi, tu aurais dû le comprendre depuis le début, tu n’aurais pas dû tomber amoureux de lui : c’est bête. Mais tu ne l’avais pas choisi ça, tu n’avais pas fait exprès ça avait été plus fort que toi. Parce que Nerv est si gentil si beau si doux, oh pauvre Nerv. Coincé avec toi Auxine, avec toi qui avait des étoiles dans les yeux et les lèvres en cœur. Il s’était probablement senti forcé. Mais penser à des choses comme ça ne fait pas partir la pression à l’intérieur, ça ne te fait que plus mal.

─ Oh.

C’est tout ce que tu trouves à répondre, toi qui d’ordinaire est si à l’aise avec les mots, toi qui trouve toujours quoi dire pour arranger les choses et rendre les autres heureux. Tu ne sais pas quoi lui dire, parce que c’est la première fois qu’on brise ton cœur comme ça. Mais tu ne peux pas en vouloir à Nerv, parce que Nerv tu l’aimes tellement tellement tellement fort que tu ne pourrais pas être fâché tu ne pourrais pas le maudire. Tu veux qu’il reste Nerv, tu veux qu’il t’aime Nerv. Mais tu es en train de te convaincre qu’il ne t’a peut-être jamais aimé, qu’il se sentait peut-être un peu obligé à toi. Pourquoi tu t’infliges encore plus de mal, Auxine? Pourquoi est-ce que tu penses à ça? Pourquoi n’es-tu juste pas capable d’hocher la tête et de passer à autre chose? Ah oui, parce que c’est Nerv.

Tu n’es plus capable de sourire, là. Tu regardes le sol, hébété et tu y cherches des réponses, comme s’il y avait un code secret d’écrit au plancher qui allait t’aider à tout arranger. Mais il n’y a rien : puis ton cerveau est tellement en compote que même si c’était écrit noir sur blanc quoi faire pour que Nerv revienne sur sa décision, quoi faire pour que Nerv t’aime comme toi tu l’aimes et qu’il veuille rester avec toi, tu ne serais pas capable de le lire. Ses mots sont encore dans ta tête et tu le répète répète encore encore encore et encore, sous différentes intonations, plus lentement ou plus rapidement, comme pour essayer de décomposer le tout pour y voir un sens caché. Mais non ses mots sont clair et tranchant, ils te brûlent de l’intérieur. Ils brûlent comme tes yeux mouillés, mais non Auxine. Non.

Non tu ne pleureras pas. Parce que t’es un homme, parce que tu ne veux pas l’ennuyer encore plus. Ça doit être déjà assez pénible pour lui de te dire que c’est fini que ça ne sert à rien d’en rajouter en le suppliant de ne pas faire ça. Il espérait peut-être que tu allais l’oublier et qu’il n’aurait pas à dire au pot de colle que tu es qu’il en a marre. Oh, oh Auxine pourquoi ça fait si mal. Tu ravales tes larmes comme tu peux, mais tu as probablement déjà les yeux rouges et les lèvres qui tremblent un peu, tu dois avoir l’air lamentable. Tu n’aurais jamais voulu que quelqu'un te voie comme ça, surtout pas Nerv. Tu ne veux pas qu’il te trouve encore plus inutile et exaspérant.

─ Je suis désolé.

Ta voix se brise un peu et c’est plus difficile de garder tes sanglots à l’intérieur. Quand tu as ouvert la bouche tu as eu envie de fondre en larme pour ne plus jamais t’arrêter de pleurer. Oh, tu as honte Auxine oui, on ne s’en cachera pas. Tu as honte de te sentir aussi faible et impuissant, tu as honte de n’avoir qu’envie de pleurer. Parce que t’es un grand garçon maintenant, parce que t’es censé accuser le coup et hocher de la tête en passant à autre chose, à quelqu'un d’autre. Mais t’es pas capable, c’est ton premier amant, c’est lui qui a ton premier baiser c’est lui qui a ton cœur et ça te mets à l’envers de te dire que pour lui un mois loin de toi ce n’était pas assez alors que toi tu te mourrais chaque jour de le voir de l’embrasser et de le prendre dans tes bras. Tu pensais aux couleurs dont tu allais lui parler et ça te faisait plaisir tellement plaisir. Mais maintenant il n’a plus rien et tu te sens vide. Vide et miséreux.

Le pire, c’est que tu es certain que c’est de ta faute.

─ Je suis vraiment désolé. Ça a dû être pénible.  

Ce l’est tout autant pour toi.

─ J’aurais dû savoir que je n’avais aucune chance.

Ça te fait tellement mal.

─ Je t’ai un peu obligé c’est pas ta faute je comprends.

Non, c’est pas vrai ça.

─ Mais je t’aime vraiment alors…

Tu as envie de mourir.

─ Alors si tu changes d’avis, je serai toujours là.

T’as pas su retenir tes larmes finalement.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaDim 15 Mar - 0:12

these are not proof of survival



Boum boum boum ton pouls qui galope boum boum boum les poignards dans ton coeur boum boum boum le tapage dans ta tête boum boum boum les sirènes les cris d'alarmes boum boum boum, boum boum boum, boum boum boum.
Boum boum boum
Bruit assourdissant capharnaüm de sons oh amas de basses sourdes et d'aigus stridents ; agglomérat d'informations lumière trop vive trop sombre trop lointaine trop visible trop trop trop présente -yeux niqués à la javel de la rage qui s'y baignait ongles crispés qui mordaient la peau ah peau tirée, criante, indolore et incolore ; tout était trop morne trop vif et trop futile mais pourtant ça faisait boum boum boum et tout le monde autour avait l'air de s'effondrer. Oh, peut-être que ce n'était qu'un tremblement de terre, peut-être qu'un tsunami était venu tout renverser et peut-être que ces sons assourdis étouffés étranglés étranglés étranglés au fond ta gorge n'était pas des larmes qui remontaient. Peut-être.
Mais peut-être pas.
Et peut-être les boum boum boum n'étaient pas des bombes lâchées depuis bien trop haut, peut-être les boum boum boum n'étaient pas d'autres coups de canon funestes peut-être que les boum boum boum ne s'accentuaient pas à chacun de ses pas peut-être que ces boum boum boum c'était ton myocarde trop lourd lourd lourd.
Mais c'était faux.
Parce que tu ne les entendais pas, les boum boum boum de ta poitrine ensanglantée, parce qu'ils s'étaient noyé sous un océan un peu étrange et que l'eau trouble les avait comme endormi -alors ils étaient peut-être heureux de se taire, ces boum boum boum trop assourdissants, ces boum boum boum qui disparaissaient dans un nuage de coton -ça paraît tellement doux mais ça fait tellement mal. Il y a un trou en haut à gauche et tu sais que c'est bien eux qui manquent à l'appel mais pourtant ta tête boum boum boum et tes doigts boum boum boum et ses yeux ses yeux ses yeux ses yeux.
Pourquoi est-ce que maintenant que tu l'as dit tes pupilles vont droit vers lui pourquoi est-ce qu'il y a le silence quand il s'exprime pourquoi est-ce que le vacarme reprend de plus belle quand il s'arrête -pourquoi est-ce que ton monde respire encore quand il est là et se fane dès que tu comprends que oh tu l'as dis tu l'as dit.
Boum boum boum, chacun de ses mots qui résonnent.
Oh, oui, ça a été tellement pénible de se rendre compte que l'on est pas assez ; c'était tellement pénible de savoir qu'on ne peut pas être assez bien c'est tellement pénible de ne pas réussir à accepter la réalité -il y a des choses aux ailes brisées et il en fait parti ce Nerv qui tangue tangue tangue et se noie toujours, mais le monde tourne toujours et il semblerait presque inutile. Oh, il semblerait si inutile, Nerv, sans un Auxine pour lui donner ses couleurs.
Il n'avait aucune chance, le Nerv sans gouvernail sans mât sans carcasse ; il est si vide quand il y pense qu'il a le vertige -et il nie il nie il nie parce que c'est tout ce qu'il sait faire. Oh, c'est un menteur ; il joue apprend avale et recrache, il n'est pas cruel Nerv mais il n'a rien rien rien de bien non plus. Il n'a aucune chance tout seul, Nerv. Il n'est plus que poussière quand il est tout seul, Nerv.
Parfois il croit qu'il s'impose trop oh que personne ne voudrait d'un fardeau comme lui -parfois il comprend ceux qui ne le comprennent pas et il n'arrive plus à savoir qui il est, parfois il les oublie et c'est peut-être les meilleurs moments, parfois il écoute et il se rebelle, parfois il écoute et il ne dit rien. Mais à chaque fois, oh à chaque fois, il a cette étrange sensation de gêner de ne pas être assez bien et peut-être que c'était pareil avant, dans cette autre vie oubliée. Oh, parfois mieux vaut ne pas savoir.
Mais il y avait ses mots d'amour ; ses phrases morcelées ses mensonges si pointus et tu voulais tant les déchirer en milles morceaux oh Auxine s'il te plaît arrêtes arrêtes arrêtes ça n'a jamais été toi le problème. Jamais.
Elles sont chaudes, ses larmes. Il y en a soudainement une sur ton index ; peut-être même qu'elle te brûle -et si c'est le cas, c'est bien plus marquant que ces chalumeaux mécaniques, oh cette blessure elle se répand et ça fait mal partout partout. Encore plus qu'avant. Oh Nerv, pourquoi est-ce que tu t'es rapproché autant ? pourquoi est-ce que tu as osé le toucher ? pourquoi est-ce que tu fais ça, Nerv, pourquoi est-ce que tu es si contradictoire ?
Pourquoi est-ce que ton pouce caresse sa joue pourquoi est-ce que tes yeux se brouillent pourquoi est-ce que ta main trouve sa place sur sa hanche pourquoi est-ce que ta tête se cale si bien dans le creux de son épaule pourquoi Auxine est-il si parfait pourquoi est-il amoureux de quelqu'un comme toi ? « Auxine. » Boum, boum, boum le coeur au bord des lèvres mais seulement son prénom dans tes cordes vocales -tu crois que tu le répètes une, deux, trois, quatre, cinq, dix, vingt fois. Peut-être plus -oh tu ne sais pas, c'est vide dans ta tête et le temps n'est plus après chaque syllabe de son nom. C'est comme une mélodie contre la pluie, comme pour conjurer un mauvais sort -oh peut-être pour faire fuir ta connerie. Putain Nerv. « C'est ma faute. Ma faute. Ma faute. » Tu n'arrives pas ton cerveau est rayé il se répète et tu n'arrives pas à passer à la piste suivante -tu as trop de mal parce qu'Auxine Auxine Auxine. « Ne pleures pas d'accord. D'accord. Tout va bien je. Arrêtes. S'il te plaît. » Et encore ces trois mots qui s'envolent qui survolent ton cerveau en ébullition ; ça t'ouvre le crâne de le voir aussi triste oh tout ça à cause de toi. Boum boum boum le bruit de la guillotine qui tombe sur ta tête ; son odeur dans ton être qui s'incruste te lave détache ces immondices de tes os si laids laids laids. « Pardon, Auxine. Pardon. Pardon. » Parfois tu regrettes de respirer le même air que lui -oh ça semble si stupide mais il est si précieux Auxine Auxine Auxine, comme trois explosions de plus dans ta tête défraîchie. « Je ne voulais pas- » je ne voulais pas te faire du mal je ne voulais pas arriver à ce point mais vois-tu je suis si faible si faible oh maladif ; il y a des voix dans ma tête et elles me disent toutes qu'un jour où l'autre je te ferais trop de peine, elles me disent toutes que je ne suis pas capable de te donner ce qu'il faut est-ce que tu comprends Auxine, ce n'est pas toi ça n'a jamais été toi le problème -c'est moi moi et mes propres fantômes, ces ectoplasmes trop défaitistes mais regardes regardes je m'en fuis encore ; qu'est-ce que l'on pourrait faire de quelqu'un comme moi. Dis-moi, Auxine ; qu'est-ce qu'il y a de si formidable dans ce paquet de chair. « Ça n'a jamais été ta faute. Jamais. Jamais. » Et tu continues sur ta lancée et les boum se font plus lointains -peut-être ont-ils pris peur.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaLun 16 Mar - 2:45

ft. nerv

Tu te désagrège tu fonds tu te décompose tu agonises tu as vraiment mal, si mal que les larmes roulent toutes seules sur tes joues c’est un flot incessant : tu te sens comme un enfant capricieux qui n’a pas ce qu’il veut. Tu voulais juste Nerv et ses bras, mais tu n’étais peut-être pas fait pour ça finalement. T’auras au moins goûté à l’amour de Nerv un instant, tu songes. C’est déjà ça de gagné : tu es quand même heureux que ce soit lui qui ai eu plusieurs de tes premières fois, tu ne regrettes rien rien rien, même si c’est douloureux dans ta poitrine. Nerv il mérite le soleil et les nuages, la lune et les étoiles. Il est comme un diamant pas encore poli et toi toi tu vois en lui tout l’éclat qui se cache à l’intérieur, tout l’éclat qu’il pourrait avoir. Nerv, tu l’aimes d’un amour tendre tendre si tendre que tu pourrais accepter n’importe quoi, même son rejet.

Mais il est indécis le Nerv, il joue avec tes larmes avec ton cœur, il est si près si beau tellement vif et présent dans tes bras : ou sinon c’est toi dans les siens, tu ne sais pas tu ne sais plus. Tu as juste conscience de votre soudaine proximité à nouveau et de ton souffle qui se bloque dans ta gorge. Tu acceptes l’asphyxie, tu hoquètes tu oublies comment respirer quand Nerv est là. Oh tu l’aime fort fort si fort. Tu as envie de lui dire d’arrêter de ne pas tourner le couteau dans la plaie parce que tu ne guériras pas s’il continue de distendre tes blessures et ça va s’infecter et oh Auxine pauvre Auxine tu auras toujours l’horrible saveur de la maladie de l’infection dans la bouche : la maladie des cœurs brisés et des regrets astringents. Ceux-là même qui rendent ta bouche sèche et tes yeux humides.

Tu ne sais plus quoi penser tu voudrais rester comme ça pour toujours arrêter de pleurer stupidement là maintenant, le serrer fort l’étreindre encore encore. Nerv est si loin mais en même temps il est si près tout près. Tu sens son souffle dans ton cou et tu as ses cheveux dans les yeux et Nerv Nerv Nerv et son odeur Nerv et les papillons qu’il fait danser dans ton ventre comme à chaque fois que tu penses à lui. Oh tu te t’en remettras pas tu le sais, jamais tu ne pourras chasser la peine de ne pas pouvoir être avec lui. Pourquoi te prend-t’il dans ses bras comme ça avec affection, s’il veut que vous arrêtiez de vous voir? Il se joue de toi.

─ N’essaies pas de mettre la faute sur toi, s’il te plait. Ce n’est pas ta faute, tu n’as pas à te forcer pour moi. Je n’ai jamais voulu te forcer à faire quoi que ce soit.

C’est vrai, ça. Tu voulais juste qu’il soit bien avec toi, tu voulais que vous soyiez heureux. C’est pour ça que tu ne le supplie pas de rester. Pour ça que tu acceptes, le cœur serré. C’était trop beau trop bien à la base, tu n’aurais pas dû te raconter d’histoire comme ça Auxine. Tu agrippes ses épaules et tu lui rends son étreinte tu embrasses sa tempe parce que tu ne peux pas t’en empêcher. Non tu ne peux pas t’en empêcher, pas quand il est là pas quand il t’étreint si facilement après avoir dit ça. Pas quand il s’excuse, parce tu ne veux pas qu’il ait pitié de toi. Tu ne veux pas que Nerv te considère comme ça, pourquoi c’est si compliqué d’aimer, Auxine? Pourquoi c’est si difficile d’être aimé en retour et d’être contenté par ça, aussi? C’est amer dans ta bouche le goût du chagrin le goût de son étreinte qui réchauffe ton cœur émietté. Oh Nerv, Nerv le pauvre Nerv qui essaie de te consoler. Nerv est si doux et si gentil : la preuve c’est qu’il te réconforte toi alors que c’est lui qui t’as mis dans un tel état. Nerv, c’est une bonne personne, c’est pour ça que tu l’aime et que ça te brûle à l’intérieur.

─ Tout ne va pas bien Nerv, mais ce n’est pas grave.

Tout ne vas pas bien tu as raison, Tu sais que Nerv veut juste que tu arrêtes de pleurer parce que ça doit le mettre mal à l’aise : et si un client entrait et vous voyait comme ça, qu’elle image est que ça lui donnerait? Alors tu renifle un peu tu frottes tes poings sur tes yeux et tu respires un bon coup. Nerv est vraiment à plaindre avec toi, l’inutile Auxine, dans ses pattes. Tu es bien content d’être arrivé alors qu’il était seul, tu n’aurais pas supporté de te montrer dans cet état à qui que ce soit d’autre que Nerv. Tu es l’ombre de l’homme souriant pimpant et joyeux que tu es d’ordinaire.

Enfin, au moins tu as arrêté de pleurer maintenant, c’est déjà ça. C’était le trop plein d’émotion qui devait sortir, même si tu ne vas pas mieux pour autant. Et tes yeux sont rougis et tes joues humides, mais ça s’est un peu  calmé. Tu as l’impression de ne pas appartenir à ses bras et ça te rend fou, parce que tu y voudrais tellement ta place pour le restant de l’éternité. L’éternité loin de Nerv, ça sera long et pénible. Ça te donnes envie de te remettre à pleurer, mais cette fois tu ravales tes larmes docilement. Tu éclaircis ta voix, tu essaie de te reprendre en main.

─ C’est mieux comme ça. Je n’aurais pas supporté que tu en viennes à me détester.

Déjà que vous sentiments diffèrent, oh si Nerv te détestait ça serait la fin du monde, les fondations de l’univers entier se seraient affaissées et l’Éden serait devenu Enfer et damnation éternelle. Tu ne voulais même pas imaginer cette possibilité, c’était déjà assez pénible comme ça sans qu’on en rajoute en plus.

Tes mains se posent sur sa taille et tu te mords la langue pour ne pas hurler pour ne pas verrouiller tes doigts là pour toujours. Mais c’est fini terminé, il est trop tard maintenant. Tu le repousse doucement gentiment et ça t’écœure de devoir faire ça, ça t’écœure ça t’écœure ça t’écœure. Mais Nerv n’est plus à toi, il ne l’a probablement jamais été même. Alors tu t’écartes et tu souris tristement. Enfin, si on peut appeler ça un sourire, tu étires plutôt les coins de ta bouche simplement.

─ Ne t’en fais pas Nerv, je suis un grand garçon. Je ne voulais pas pleurer excuses moi, tu dois me trouver pathétique.

Et tu l’es un peu il faut dire, tu te trouves misérable. Tu as toi-même honte, ce n’est pas le genre de journée que tu voulais avoir. Tu aurais aimé le retrouver comme s’il n’y avait pas eu un mois pour vous séparer, pour changer votre relation à laquelle tu tenais tellement. Tu déteste le temps et ses ravages : oh Auxine toi qui est joie et amour, tu te sens rongé de l’intérieur. Comme un Frêne infesté d’Agriles, en apparence parfait et sans problème mais infesté de larves à l’intérieur qui rongent rongent rongent jusqu’à ce que tu dépérisses. Oh Auxine, ça va s’arranger tu verras tu espères, tu as l’éternité pour te remettre et tu souhaites que ça soit suffisant parce que tu n’en vois pas la fin là en ce moment. Premier amour dure toujours, mais toujours c’est long longtemps.

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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaJeu 19 Mar - 22:26

riddled body



Il y a un relent de joie passée dans l'air ; c'est tellement étrange de se dire que la mélancolie peut avoir une odeur -encore plus de la sentir, comme ça, si profondément au bout de ses poumons, oh ces poumons niqués à la nicotine détruits depuis bien des années, arrachés de ta cage thoracique trop enfumée trop sordide trop noircie par tes décennies de servitude. Nerv, regardes-toi -t'as jamais été capable de prendre la moindre décision tout seul, jamais. T'as toujours accepté ce qui venait, ce qu'on te proposait -oh tu croyais que c'était parce que tu aimais bien, mais Nerv Nerv Nerv, t'aimes toujours tout. C'est étrange à dire, comme ça, pourtant c'est tellement vrai. Parfois tu te demandes si avant aussi tu étais un suiveur, si avant aussi ta volonté effleurait le sol -et pourtant on a peur du grand Nerv, on fuit le violent Nerv, la bête cachée tout au fond celle qui rugit déchire frappe et détruit tout tout tout autour d'elle. Peut-être que ce n'était qu'une réaction à cette passivité trop grande. Peut-être que c'était tes cris silencieux qui parlaient avec tes poings. Peut-être que tes larmes coulaient sur ton sourire parce qu'elles étaient enfin libres.
T'as toujours cherché une explication, Nerv. Et t'as jamais été capable de la formuler comme il le fallait -oh ça sonnait toujours trop faux trop éloigné de la vérité trop étranger. Alors tu restais là, âme en peine ; et tu criais à qui voulait l'entendre que c'était ton choix ton choix ton choix tes envies les mystères de ton esprit, alors tu te justifiais à travers les différences et les antithèses du genre humain, et puis tu laissais déferler cette violence encore encore encore. Comme un espèce de flot protecteur.
Il y en avait qui ne te connaissaient pas comme ça. C'était étrange à dire oh, mais tu te réduis bien trop souvent à cette coquille piquante et vide vide si vide, alors que pourtant, Nerv, il y a tellement d'autres choses. Tellement d'autres choses. Il y a les étoiles dans tes yeux la galaxie dans tes pupilles, il y a ta magie aux bouts des doigts et ta poésie le long de tes tatouages -il y a ta délicatesse quand tu parcours sa peau et ton amour quand tout ce qu'il reste ce sont des murmures et des frissons dans le dos. Il te fait tellement briller, Auxine. C'est peut-être parce que tu as honte d'être aussi terne à côté de lui.
Et tu te rends compte, Nerv, que tu as tout mal fait depuis le début. Tu sens dans ses reproches que tu avais des mots trop évasifs oh trop éloignés de ce que tu voulais vraiment dire ; tu comprends dans ses aveux que tu lui as fait mal mal mal bien plus que tu ne pensais lui en faire bien plus que tu ne voulais lui en faire bien plus qu'il n'aurait jamais du en ressentir. C'est ta faute, Nerv. Ta faute, ta faute ; ton égoïsme recraché sur lui, tes angoisses tes phobies tes peurs incontrôlées -oh Auxine, est-ce qu'il peut comprendre que tu as juste tellement tellement tellement peur pour lui ? est-ce qu'il peut comprendre ce qu'il se passe dans ta tête ; oh est-ce qu'il peut capter quelque chose dans ton océans de pensées emmêlées ? Il y a un point de pression sur ta tempe -oh c'est si chaud, tu aimerais que le bout de tes doigts glacés s’imprègnent de ce sentiment si étrange mais déjà oh déjà il s'éloigne. Tu avais l'espoir fou qu'il te laisserait faire comme tu voulais, mais tu sais, Nerv, que tu ne mérites pas tout ça. Tu as déjà bien trop pris sans demander.
Et la vérité encore sort de sa bouche. Bien sûr que non, tout ne va pas bien ; mais tu préférais oublier un instant faire comme si rien ne s'était passé -est-ce que c'est possible d'oublier, Auxine ? est-ce que c'est possible de repartir de zéro ? est-ce que ça peut vraiment de nouveau être comme avant ? Et tes pensées se projettent bien trop loin. Parce qu'il est là, Auxine. Parce qu'il t'éloigne, Auxine. Parce qu'il pleure, Auxine. Parce qu'il lâche ses mots éclatants de sa vérité et que c'est tellement loin loin loin de ce qu'il y a dans ton corps -oh la haine elle est pour toi-même ; pour lui il n'y a que des choses pures pures tellement pures, et pourtant elles se noircissent elles aussi et tu es un froussard alors tu as fuis. C'est tellement plus simple de fuir quand on a pas d'avis, quand on a pas les tripes, quand on ne fait que suivre. Putain Nerv, ouvres ta gueule fais quelque chose ne laisses pas ses doigts repartir loin de toi Nerv Nerv Nerv fais autre chose ne laisses pas simplement ces larmes rouler oh tu pleures, depuis quand ? Peu importe ; tu crois que de toutes manières ça n'a pas d'importance et tu te répètes répètes répètes dans ta tête -et tu accroches encore ses phalanges du bout des tiennes. T'as vraiment l'air désespéré -peut-être parce que tu l'es. Nerv. Nerv. Il a au moins le droit à des explication, non ? « J'ai fais quelque chose de mal, je. » Il y a une partie de ton dégoût qui sort et oh tu as du mal ; peut-être que le reste viendra avec le début, peut-être que ça sera plus facile après. Tes doigts écrasés sur sa peau doivent sûrement lui faire mal, mais t'as trop peur qu'il s'enfuit qu'il s'échappe alors que tu veux tellement être honnête, oh tu veux tellement lui faire comprendre que c'est toi le nuisible l'insecte la mite la chose à exterminer. « J'ai fais quelque chose de mal, et j'avais honte. J'ai toujours honte, je crois. » Tu as le reflet du carrelage blanc dans les pupilles oh, il y a cet enfant doux timide sensible maladif qui ressort et qui des mots qui tremblent tremblent tremblent dans leurs fondations. Tu n'as jamais aimé les mots, Nerv. « Tu comprends, je ne pouvais pas te. Te décevoir encore. Je le savais, je savais que tu détestes ça et pourtant je. » Tes épaules se resserrent -à moins que ce ne soit toi qui les contracte ?- et tu vomis le reste à la suite, oh ça te brûle le larynx de dire de telles choses, de lui montrer à quel point tu es pourri pourri pourri. « Pourtant je l'ai fais. Tu comprends, Auxine ? Tu comprends ? Tu comprends ? » Est-ce que tu te rends compte de cette rancœur envers lui-même, Auxine ? Est-ce que tu vois sa honte sa haine son dégoût sur son visage ? Est-ce que tu vois est-ce que tu captes tous ces mots passés sous silence, ceux qui disent je t'aime et ceux qui s'allument avec hargne ? Est-ce que tu vois ce qui se passe dans sa tête est-ce que tu peux comprendre que jamais jamais jamais ça n'a été de ton ressort mais juste lui lui et sa pathétique dépendance lui et sa pathétique manie lui et sa pathétique vie qui ne mène à rien -peut-être qu'il avait juste peur du changement, ce Nerv écoeurant, peut-être qu'il avait peur de ta douceur de ces choses trop étranges pour un corps comme le sien, peut-être qu'il ne voulait pas risquer de partager ses hématomes sur ta peau trop blanche. « Et. Tu sais, t'as pas à dire tout ça, c'est faux tellement faux. Comment est-ce que je pourrais seulement te détester, ou arrêter de. De t'aimer. » Il y a de l'hésitation dans la voix tu ne sais pas si tu peux dire ça Nerv, si tu peux casser encore un peu plus ce qu'il reste de compréhension oh, si tu as le droit de tordre son coeur dans tout les sens. « Et je ne sais plus Auxine je ne comprends plus rien, j'étais décidé avant, tu comprends c'était une évidence parce que je vaux si peu ; mais quand je te revois il y a mon égoïsme qui ressort ma possessivité mes bas instincts et je ne veux pas te laisser partir jamais -et puis après ma gorge me fait mal mal et je me rends encore une fois compte que je ne suis tellement pas pour toi Auxine tellement loin de tout ça et. » Et tu t'arrêtes t'as une boule dans la gorge -est-ce que c'est ça, l'angoisse ? « Je crois que c'est un espèce de gris flou, comme quand tu me décrivais le métal et les choses qui assassinent les couleurs. » Tu te rends compte, tu crois, d'à quel point tu as besoin de lui. De lui. « Je crois que j'ai besoin d'aide, Auxine. » Tu ne sais pas si tu as vraiment dit tout ce que tu voulais mais oh le silence entre tes mots est bien trop pesant pour que tu puisses encore l'interrompre alors tu te tais et tu attends attends attends en imprimant tes marques sur sa pauvre peau maltraitée -c'est si faible comme contact, mais Nerv Nerv Nerv tu es tellement chanceux de l'avoir encore.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaVen 20 Mar - 5:06

ft. nerv
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Les étoiles elles ont besoin d'un ciel pour briller. Sans le ciel, elles ne pourraient pas tenir au-dessus de vos têtes, elles ne pourraient pas illuminer vos nuits. Les étoiles, elles sont à la recherche du ciel, elles attendent patiemment tout le jour jusqu'à ce qu'elles puissent grimper dans le ciel pour faire la seule chose qu'elles sont capables de faire : briller. Éclairer vos yeux éclairer vos rêves. Tu lui parles souvent des étoiles, à Nerv, et lui il semble plutôt bien les aimer. Mais les étoiles, les étoiles elles ne brillent pas dans un ciel bleu, elles ne brillent pas lorsque la toile sur laquelle elles s'étendent tire sur le rouge, le violet ou le rose du matin. Les étoiles, elles ne sont là que lorsqu'il fait nuit noire, que lorsqu'une vague de sombre s'abat sur Libra. Le noir total le noir profond dans au travers duquel on ne voit rien, le même noir que les beaux yeux de Nerv. Et pourtant, pourtant, il y a des étoiles dans le ciel lorsque le ciel se couche. Et toi Auxine, tu t'imagines être les étoiles et Nerv être la nuit douce nuit celle où il y a les rêves celle où il y a les escapades nocturnes, les bains de minuits et les baisers fiévreux que se perdent sous la lumière de la lune et des étoiles. Vous faites la paire, vous deux rien que vous deux il n'y a personne qui peut venir changer ça. Même si ton ciel ne veut plus d'étoiles tu ne peux rien y faire tu es là pour rester pour briller près de lui-même s'il se lasse de toi. Même s'il a peur d'être sombre trop sombre tu ne peux pas le laisser tu ne peux pas l'abandonner tu es la lumière dans la pénombre tu es là pour lui tout pour lui tu veilles sagement avec lui toute la nuit et tu disparais avec lui lorsque le matin vient.

Nerv c'est ton ciel et tu es ses étoiles : et ça te semble si facile comme ça, comme si tout pouvait se régler si tu étais capable de mettre en mot cette pensée parce que c'est probablement ce qui vous définit le mieux. Vous vous complétez et à tes yeux c'est inutile de compléter quelque chose si elle se dérobe sous tes doigts : qu'elle sera ton utilité loin de ton ciel?

Tu pourrais tout pardonner à Nerv tout tout tout. Il pourrait te tuer encore et encore te faire du mal toujours, te faire pleurer des centaines d'autres fois, mais c'est de Nerv dont on parle et tu l'aimes tellement que ça t'en fait mal, tu l'aimes tellement que tu ne sais plus quoi faire. Parce que t'es brisé toi aussi, quoi qu'on en dise. T'es brisé parce que tu t'es accroché à Nerv c'est vrai, il t'a brisé : mais pas seulement en essayant de s'éloigner il t'a brisé depuis le début depuis que tu t'es mis à contempler ses beaux yeux rouges et noirs, depuis la première fois où vous avez passé la journée ensemble à parler des couleurs et des fleurs. Nerv t'a brisé, il est parti avec une partie de toi il te l'a volé et tu ne pourras jamais la recoller tu ne pourras jamais la lui reprendre cette partie non non. Elle est cousue à Nerv et le seul moyen te de sentir mieux de te sentir complet c'est en étant avec lui, oui voilà. Parce que c'est lui qui a le morceau manquant c'est lui le seul à pouvoir achever le casse-tête que tu es Auxine, il n'y a que Nerv. Sans lui tu es incomplet.

Mais Nerv il ne t'aime plus il t'aime tu ne comprends plus vraiment ce qu'il se passe. Tu sais juste qu'il l'a dit oui, oui juste là maintenant il l'a dit qu'il ne pourrait jamais arrêter de t'aimer alors pourquoi est-ce qu'il a l'air aussi brisé pourquoi ça semble lui faire tant de mal de t'aimer. Pourquoi pourquoi pourquoi il parle de ces choses, oh pauvre Nerv. Il se dévalorise il dit qu'il ne peut pas être avec toi qu'il ne vaut rien mais c'est faux tellement faux et tu voudrais le lui crier le secouer jusqu'à ce que l'idée se rende jusqu'à son cerveau. Oh, comment Nerv, ton Nerv le Nerv que tu aimes tant peut-il penser une telle chose. Ton ciel est malheureux, tu voudrais briller encore plus pour le consoler, mais ça ne semble pas assez. Qu'est ce qui peut le peiner à ce point. Tu ne veux pas le voir comme ça, ça te fait mal de le voir aussi brisé tu veux l'aider à recoller les morceaux et bien replacer ton cœur dans ses mains pour que jamais il ne doute de lui de toi de vous. Vous êtes un ensemble tu ne peux pas rester de lui, par pitié.

─ Nerv, Nerv. Nerv. Tu t’es fait du mal? C’est ça? Ce n’est pas grave Nerv, tu me l’avais déjà dit. Et moi je t’ai dit que je t’aimais quand même Nerv, non? Tu te souviens? Je le savais déjà quand je te l’ai dit. Ne dis pas que tu n’es pas pour moi. S’il te plait Nerv, ne fais pas ça.

Tu le supplies : tu ne voulais pas le faire tu ne voulais pas faire ça tu t'étais dit que s'il ne voulait pas de toi tant pis, que tu allais faire avec et accepter. Mais tu vois qu'il hésite tu vois que ce n'est pas ce qu'il veut au fond, alors pourquoi est-ce que tu resterais là à ne rien faire, à attendre qu'il prenne la mauvaise décision. Il te met sur un piédestal et ça te donne le vertige d'être aussi haut, tu voudrais juste être à la hauteur de Nerv tu voudrais qu'il te voie comme son égal : tu n'es pas mieux que lui. Mais il n'en fait qu'à sa tête il ne comprend pas il ne veut pas comprendre et ça te rend fou, oui ça te rend fou. Les voix sinueuses dans ta tête elles ont raison, tu as perdu la raison en croyant perdre Nerv, tu vas la perdre encore plus s'il part, s'il reste sur sa décision. Pauvre Auxine les voix susurrent, si fragile si mielleux tellement inutile Auxine. Tu ne peux même pas aider celui que tu aimes à y voir plus clair tu ne sais même pas comment le raisonner comment le calmer comment lui dire que tout ira bien que tout va bien. Tu lui pardonnes, tu lui pardonnes tout s'il veut bien te reprendre et même s'il ne te reprend pas. Parce que c'est Nerv, Nerv en monochrome Nerv en noir et blanc, Nerv en sépia.

─ Tu peux être égoïste avec moi, parce que je t’aime je t’aime je t’aime. Je peux le répéter autant de fois que tu veux, et tu sais pourquoi? Parce que c’est vrai, je t’aime Nerv, d’accord? Sous toutes les coutures, je t’aime comme tu es alors. Alors. Je peux t’aider oui, je peux t’aider si tu veux mais seulement si tu ne pars pas loin de moi. Sinon je ne peux rien faire. Je ne peux rien faire sans toi Nerv, tu comprends ça?

Tu ne sais pas si tu as le droit, si c'est le moment ou le bon endroit pour faire ça. Tu ne sais même plus si tu peux te permettre de faire ça si votre relation est encore là même? Mais voilà tu l'embrasses simplement difficilement longuement. Pour tout ce mois loin l'un de l'autre, pour tous ces moments à y rêver. C'est un baiser de consolation un baiser pour te faire pardonner. Te faire pardonner de l'avoir laissé douter te faire pardonner de l'avoir laissé seul jusqu'à ce qu'il en vienne à penser qu'il ne te mérite pas. Tu l'embrasses longtemps tellement longtemps jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer jusqu'à ce que tes lèvres piquent jusqu'à ce que tes joues soient mouillées encore, mais cette fois de ses larmes qui te lacèrent le cœur encore plus fort encore plus violemment que ses mots. Tu embrasses ses larmes tu embrasses son front son nez sa tempe tout ce qui est à ta disposition : tu étends l'amour sur son visage en espérant qu'il se rende plus facilement jusqu'à son cerveau et qu'il se fasse à l'idée que tu l'aimes tellement que tu as besoin de lui et que tu ne pourrais aimer personne d'autre autant que tu l'aimes lui.

─ Dis-moi où tu as mal Nerv, dis-moi ce qui ne va pas, ce que tu as fait. Je te promets que je ne t’en voudrai pas. On peut tout oublier, je peux prendre soin de toi Nerv. Mais tu dois me permettre de rester.

C’est tout ce que tu aspires à faire, prendre soin de lui et le serrer dans tes bras jusqu'à ce qu’il se noie en toi, dans ton amour étouffant. C’est peut-être toi qui tente trop fort de le retenir, tu es étouffant Auxine tu essaies trop, parce que tu as tellement peur d’échouer et de le perdre. Tu veux seulement trouver les bon mots, tu pourrais lui faire des promesses encore et encore même si tu sais que ton cœur se déchirera probablement à cause de tes promesses : mais tu les tiendras toujours.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaVen 20 Mar - 21:42

a three word poem on how you deserve galaxies



Et puis peut-être que tu es un escroc, à forcer son coeur avec des tenailles de fer qu'on appelle amour, et peut-être que c'était bien toi celui qui le faisait rester, mais oh pas pour les bonnes raisons. Ah, mais pourquoi est-ce qu'il ne resterait pas planté là de son plein gré, Nerv ? Pourquoi est-ce qu'il devrait s'enfuir à chacun de tes mots ? Pourquoi est-ce que tu ne penses qu'à mal mal mal quand ce qu'il y a, là, dans l'air, c'est électrique doux calme plat et simple ; c'est une vallée toute en rondeurs et tu te dit que vous êtes dans un ravin un peu escarpé -mais Auxine Auxine peut-être que ce qu'il y a après, c'est une montagne qui atteint les nuages. Les nuages et les étoiles ; Icare sans ailes sans plumes sans cire, tu ne risques pas de tomber mais oh, arriveras-tu à grimper ?
Tu l'écoutes tu l'écoutes et oh Auxine il a toujours des mots tout doux au bout de la langue, Auxine il sait toujours quoi dire Auxine il est d'une simplicité éclatante et Auxine, tu n'arrives pas à lui répondre même s'il a raison et que tes yeux, enfin tournés vers lui, acquiescent en silence en silence en silence. D'accord, d'accord ; Nerv ne dira plus jamais ça oh pas si ça fait bizarre à travers tes os pas si ça fait s'effondrer des choses à l'intérieur pas si tu y crois fort fort fort comme tu crois toujours trop en tout. Pas quand il est aussi adorable, pas quand il te montre encore qu'il tient à toi oh qu'il ne veut pas te lâcher -Nerv Nerv Nerv tu as tellement besoin qu'on te le dise, tu as tellement peu confiance en toi, c'est si étrange si étrange. Et comme s'il avait entendu ta prière silencieuse, il s'exécute, et chacune de ses syllabes se grave dans ton âme -cicatrices éternelles, puissiez-vous rester rester rester pour montrer la voie, pour marbrer son être et ne laisser de place pour rien d'autre. Et puis tu as des mots dans la gorge mais ils sont comme scellés par un tu-ne-sais-quoi inexplicable ; mais toi non plus Nerv, tu ne peux rien faire sans lui c'est si clair et tu te sens si stupide d'avoir cru le contraire ne serait-ce qu'un instant. D'avoir été stupide pour croire que le destin s'était trompé, pour avoir pu croire qu'Auxine n'arriverait pas à te faire changer d'avis à te faire changer tout court oh à te métamorphoser, lépidoptère en devenir, prêt à arborer de nouvelles couleurs de nouveaux espoirs. Tu es prêt à tellement de choses si c'est lui qui le demande -tu t'en rends seulement compte maintenant, et peut-être t'en veux-tu un peu de ne pas l'avoir vu avant. Avant.
Mais il y a ses lèvres sur les tiennes et les pensées s'évanouissent oh tu t'accroches pends au bout de sa bouche avec tes doigts qui enserrent sa nuque comme tu le faisais si bien -et tu ne mets pas fin au contact oh non, s'il pouvait durer des heures des années-lumières oh des éternités, ça ne te dérangerait pas. Non ; parce que c'est juste, oh et puis c'est aussi éclatant lumineux et éblouissant -tu ne te souvenais pas que c'était tellement bien. Tu oublies de respirer même quand il s'en va, sans que pour autant ça ne te dérange -peut-être peux-tu te nourrir de lui, ah ça te fait sourire quand tu y penses tellement c'est stupide, et pourtant pourtant tu n'éloignes pas l'idée. Il y a un séisme à chacun de ses baisers ; oh ça tremble tremble tout au fond de ton buste et tu pleures encore, tu crois, tu ne sais pas vraiment pourquoi. Il y a toujours tes paumes au-dessus des ligaments de la chair frémissante, tout ce que tu arrives à faire c'est le regarder encore encore encore. Et qu'est-ce qu'il est beau, Auxine, même avec des traces humides sur les joues, qu'est-ce qu'il est beau, Auxine, avec tout ces éclats dans ses yeux. Qu'est-ce qu'il est beau.
Il est toujours aussi éclatant même avec de l'inquiétude dans la voix -comment est-ce seulement possible. Tu l'écoutes et maintenant tu t'en rends compte -la douleur la douleur elle est partie. Elle est loin, elle s'est éclipsée sans te dire au revoir et tu lui en es reconnaissant ; elle t'a laissé peut-être pour que tu te rendes compte qu'elle n'est pas si importante. Pas si intéressante. Oh, peut-être pour te faire comprendre qu'elle ne valait pas le coup -et quand tu reparles pourtant, ta gorge te fait mal mal derrière le tissu et les bandages. « Promis. Promis ; et on a d'autres promesses, aussi. » Vous vous étiez promis nombre de choses oh tu voulais tellement qu'elles se réalisent -et parfois tu doutais tu pensais que tout ça n'était qu'un rêve et que tu allais inévitablement te réveiller, mais regardes, Nerv, regardes. Et sens, aussi, tes lèvres s'étirer doucement -la première fois depuis bien longtemps.  « Mais toi aussi. Promets-moi de ne pas me laisser. Jamais. » Ta main glisse le long de sa chemise blanche oh c'est si naturel ; et encore encore tu gâtes tes yeux de ce monochrome si rassurant -jamais le noir ne t'a fait aussi chaud au coeur. Et tu te rappelles qu'il y a quelques minutes encore tu lui disais de s'en aller oh de ne pas se retourner, mais maintenant tu as peur peur peur -ça n'empêche pas tes bras de relever ton espèce de pull trop étrange pour quelqu'un comme toi. T'as mal dans ton dos en te contorsionnant comme ça, mais ah, on ne voit rien pour le moment -ton cou est bandé de blanc, ton buste enroulé dans des pansements, il n'y a que le bas de ton ventre que l'on voit et. Et il y a des trous noirs sur ta peau blanc cassé, il y a des comètes foncées qui traversent ta peau et des poussières d'étoiles qui griffent la chair. Tu ne vois pas de violence Nerv, toi tu y vois d'autres choses, plus calmes plus douces sûrement, et peut-être que c'est là que s'exprime ta poésie, peut-être que c'est dans l'horreur des autres que tu vas chercher ta beauté -mais ça n'expliquerait pas Auxine, oh loin de là.
Tu n'oses pas détacher ces courroies blanches qui gardent ton épiderme ; alors tu le regardes et tu demandes silencieusement est-ce qu'on est obligés, Auxine ; mais tu sais que la réponse sera oui et que c'est ce qui est nécessaire. Ah, Nerv, tu as tellement honte honte honte, mais au moins tu n'as plus peur.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 21 Mar - 5:32

ft. nerv
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Les promesses que tu as faites à Nerv, que vous vous êtes faites, elles sont d'une douceur sans pareille. Il y a la promesse d'aller marcher ensemble là où vous n'êtes encore jamais allé, la promesse de lui montrer ton herbier, la promesse que lui te montre ses carnets de dessin, les promesses de passer des journées ensemble à ne rien faire ou à faire mille-et-unes choses. Elles sont toutes légères et sucrées sur la langue, elles te réchauffent le coeur, vos promesses, parce qu'elles ont toujours l'air tellement bien. Mais celle-là elle a un petit goût âcre, qui te donne envie de froncer les sourcils : tu ne pourras pas lui en vouloir tu le sais, mais tu as cette mauvaise impression que tu auras quand même beaucoup de mal à accepter ce qu'il s'apprête à te montrer. Tu as envie de revenir sur ta parole, parce que tu as trop peur de ne pas le supporter, mais ah! Tu dois être fort pour Nerv tu dois tenir debout vaillamment et l'étreindre et lui montrer que ce n'est pas grave et que tu es là pour le rattraper s'il tombe. Tu ne peux malheureusement pas faire que des promesses paisibles et doucereuses non, tu dois faire des efforts pour Nerv. Mais de lui promettre que jamais tu ne le laisseras, ça te plait beaucoup plus. C'est quelque chose que tu peux faire que tu pourras toujours faire, le garder serré au creux de tes bras : tu es un peu égoïste peut-être un peu trop possessif, mais si Nerv l'accepte alors ça va. Si Nerv te demande de rester pour toujours, tu peux le faire, tu veux le faire.

─ Comment est-ce que je pourrais te laisser.

Tu ne t'imagines pas abandonner Nerv tu ne t'imagines pas prendre cette décision toi-même ça te semble fou impossible inimaginable. Il n'y a aucune raison tangible pour que tu veuilles le laisser, ça te donne envie de rire parce que c'est bête bête tellement bête comment pourrais-tu faire ça de toute façon. Nerv a déjà tout l'amour dont tu disposes alors tu ne pourrais même pas tomber sous le charme de quelqu'un d'autre : et quiconque tenterais de te convaincre que Nerv n'est pas fait pour toi te ferait gronder de colère. Enfin, sauf Nerv lui-même.

Mais bon ce n'est plus important. Tu as encore de la tristesse dans ton coeur mais c'est seulement parce que tu ne peux pas la balayer du revers de la main juste comme ça, même si finalement tout va bien - enfin dans une certaine mesure - même si tu peux rester avec Nerv en bout de ligne. Mais voilà ta peine ne s'est pas encore tout envolée et à juste-titre : lorsque tu vois les bandages qui sont enroulés autour de Nerv, autour de sa taille de ses côtes partout partout il y en a tellement que tu ne comprends pas trop sur le coup, que tu as envie de te remettre à pleurer par défaut. Pourquoi Nerv a l'air aussi cassé? Pourquoi Nerv est-il recouvert de ruban pourquoi pourquoi pourquoi, qui. Qui lui a fait ça? Tu te dis qu'il a dû chercher la bagarre, encore, qu'il s'est frotté à plus fort que lui et qu'il s'en est mordu les doigts. Oh ça doit être si douloureux, le pauvre Nerv doit avoir tellement mal que tu regrettes de l'avoir serré si fort entre tes bras. Tu as un peu peur de le toucher maintenant, pas par dégoût pas par effroi, non : par peur de lui faire mal encore plus. Alors tu suspends en l'air la main que tu allais poser contre un pansement et tu la recules finalement avec les sourcils froncés, froncés d'incompréhension, de colère un peu. Mais pas contre lui, tu lui as promis que tu ne serais pas fâché tu as promis. Mais tu en veux à celui qui lui a fait une pareille chose. Tu te figures que c'est l'une des raisons du pourquoi vous ne vous êtes pas vu pendant tant de temps. Oh, ton coeur se serait brisé en miette mille fois plus qu'à l'instant si tu étais tombé sur un Nerv couvert de blessures fraîches.

─ Oh Nerv, mais qu’est-ce que…

Tu n'es même pas capable de terminer ta phrase, tu contemples l'horreur, le blasphème. Tu as la tête qui tourne Auxine, tu essaies de comprendre tu essaies de recoller les pièces du puzzle. Tu sais que Nerv aime avoir mal tu sais qu'il aime se battre : il a essayé de faire la même chose avec toi lorsque vous ne vous connaissiez pas encore tu te rappelles. Tu sais que Nerv est comme ça, mais tu réalises qu'il n'y a pas de limite à sa dépendance, que ça dépasse les limites de l'acceptables. Tu comprends pourquoi Nerv avait peur de ne pas être pour toi, pourquoi il disait ne pas être à ta hauteur : mais ce n'est toujours pas ton avis. Tu peux comprendre, tu peux te mettre à sa place, mais tu ne l'aimes pas moins. Ah ça non jamais. Tu colles tes doigts aux blessures à découvert, tout doucement sans les presser parce que tu ne veux pas faire mal à Nerv : ah c'est tellement contradictoire! Toi qui n'es que douceur, comment Nerv peut-il t'aimer, tu es tout le contraire de sa folle addiction. Les marques jurent sur sa peau claire, ça te saute à la figure.

─ Tu t’es encore battu? Tu… Tu aurais dû me le dire, je serais venu. Je me serais occupé de toi, oh Nerv…

T'es sous le choc et tu ne peux pas le nier. Tu tentes de rester de marbre vraiment tu essaies parce que tu ne veux pas que Nerv s'imagine que tu ne l'acceptes pas comme il est. Tu ne veux pas qu'il pense que tu le trouves bizarres que tu le trouves répugnant, parce que ce n'est pas vrai. Nerv est beau Nerv est grand Nerv est fascinant, encore plus qu'une chanson qu'on fredonne en souriant. Mais tu as mal pour lui ça te tord les tripes ça te fait serrer les dents parce que tu préférerais avoir mal à sa place, tu ne veux pas qu'il ait mal Nerv tu veux qu'il soit heureux toujours toujours qu'il préfère les fleurs aux coups et les couleurs aux tâches violacées sur sa peau. Ah, si seulement tu pouvais prendre les coups à sa place, si seulement tu pouvais l'aider, si seulement tu pouvais l'aimer assez fort pour qu'il oublie son amour de la douleur. Mais tu as l'impression que ça ne changerait pas grand-chose puisque tu l'aimes déjà tellement et que ça n'y change rien. Nerv il est comme ça et en l'aimant tu as accepté tout ça, tu as signé le contrat et maintenant tu dois faire avec. Tu as promis, une promesse d'amour une promesse sincère.

─ C’est pour ça que tu ne voulais plus me voir? Tu avais peur que je ne veuille pas rester après t’avoir vu comme ça?

Tu préfères te dire qu’il s’est battu en fait, tu n’oses pas imaginer un autre scénario. Tu préfères croire que sous les bandages ce n’est pas si grave, que c’est de la décoration où que Nerv en a mis plus qu’il ne le fallait. Oui voilà. De toute façon comment pourrais-tu ne serait-ce qu’envisager ce qu’il s’est vraiment passé, ça dépasse ton entendement. Même dans tes cauchemars les plus fous de telles choses n’arrivent pas. Tu fais le tour de Nerv, tu regardes son dos et les bandages qui le couvrent. T’as les mains qui tremblent et tu ne sais pas comment les arrêter.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaDim 22 Mar - 18:43

to be somebody's dancer



Il y a un sourire timide sur le coin de tes lèvres et quelques traces d'hésitation, sûrement ; mais ça fait tellement du bien d'être aussi naïf que ça n'importe que trop peu. Oh, ça fait tellement du bien ces mots rassurants dans ton oreille -tu es un peu parti, Nerv, tu es loin. T'as toujours eu l'esprit vagabond, des ailes déployées qui laissaient le vent décider à ta place ; mais parfois t'avais peur de faire trop d'ombre de déranger de ne pas y arriver, de te fatiguer de sombrer de te noyer. Mais pas maintenant non, parce que dans ta tête il y a ces mots en boucle qui enlèvent des poids sur tes épaules et ah. Ah. Peut-être qu'enfin tu reviens peu à peu à un état normal ; un peu déchiré peut-être déchiqueté mais ton dos n'est pas ton esprit et le plus important est déjà passé. Tu pourra bien supporter des regards blessés désapprobateurs déçus, tu le devra de toutes manières ; tu l'as bien mérité, au fond.
Alors quand sa main s'arrête oh tu as bien ton myocarde qui se serre dans ta poitrine, mais ton sourire ne se flétrit pas oh non, tu refuses de pourrir plus que ce n'est déjà le cas, tu refuses de laisser tout passer sans te battre -tu te bats tellement contre les autres, Nerv, est-ce que tu ne pourrai pas te combattre un peu toi-même ? Alors tu ne laisses pas tes angoisses reprendre le dessus non non non ; malgré tout ta bouche se dessèche quand tu comprends que de toutes manières tu vas devoir lui expliquer l'inexplicable. Oh, et tes sages promesses s'envolent quand tu ne peux t'empêcher de te répéter qu'il ne peut pas comprendre qu'il ne le pourra jamais -mais Nerv Nerv Nerv il n'y a pas besoin de compréhension si tu arrêtes tout. Si tu arrêtes tout. Encore encore ses empreintes dans ton âme, comme s'il ne t'avait pas déjà assez marqué, encore encore sa douceur infinie, celle aux racines si mystérieuses que tu avales dévores avec avidité dès que tu le peux. Et même dans ses reproches, il est si aimant ; il a toujours des mots justes, Auxine. Si justes, parce qu'ils te font comprendre tant de choses : que c'est mal mal mal, qu'il ne te laissera pas jamais jamais jamais, qu'il t'accepte aussi comme tu es, même si ça blesse autant ton corps que son coeur. Tu te sens misérable et chanceux en même temps, c'est si contradictoire -tu ne peux pas continuer comme ça, c'est si clair dans ton esprit oh, tout comme c'est impossible de te défaire de lui lui lui. Tu sais ce qu'il te reste à faire, Nerv.
Et il te demande des explications à travers ses questions refoulées, alors tes dents sont serrées serrées serrées les unes contre les autres et ta langue prisonnière tourne en cherchant les lettres qui se marient bien ensemble -mais c'est si dur, quand nous-même on ne comprend pas ce que l'on explique aux autres. « C'était pas pendant un combat. » C'est dur dur, le plus honnête possible, mais ça te semble être une bonne idée de ne pas passer par des phrases trop longues des mots compliqués des métaphores à n'en plus finir, tu crois que c'est mieux de ne pas essayer de se dérober -tu lui dois la vérité. « C'était délibéré. » C'est un bon mot, délibéré, et tu peines tu peines tu peines à trouver d'autres choses à rajouter - torture ça te semble trop barbare, trop contraint, trop éloigné de ce qu'il s'était passé. Folie, peut-être que ça correspond plus, mais c'est si vague, Nerv, si vague. Alors tu défais doucement ton col blanc, aussi lourd dans tes mains que du plâtre, aussi fragile sous tes doigts que du papier tordu milles fois. C'est rêche comme matière, et bientôt se dévoilent une gorge aux plis trop peu naturels -peut-être avais-tu trop serré ces centimètres de bandages ; mais surtout surtout on voit l'estafilade qui part de ta pomme d'Adam pour se perdre sous d'autres endroits cachés. Oh, on ne peut pas s'y tromper, c'est l'oeuvre d'une lame maniée à la perfection, avec au-dessus de ton pharynx un espèce de stigmate dont il restait les traces de cicatrisation, profondes. Ta main gantée laisse glisser le long rectangle souillé de lymphe, mais tu ne détournes pas le regard. Plus maintenant. « J'étais d'accord. Et je crois que j'ai compris que quelque chose n'allait pas, quand je ne voulais pas que tu le saches, quand je ne voulais pas que tu me voies comme ça. » S'il te plaît Auxine ne lui fait pas dire d'autres choses qui brûlent sa langue, d'autres choses qui seraient prêtes à l'embraser à ne laisser que quelques poussières -mais peut-être est-ce nécessaire de tout faire sortir pour redémarrer ; peut-être est-ce mieux de le purger une bonne fois pour toute. Dis, Auxine, dis, et il s’exécutera Nerv ; il pend au bout de tes lèvres comme depuis bien longtemps.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaLun 23 Mar - 6:26

ft. nerv
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Délibéré délibéré délibéré : ça sonne comme une chanson sans fin dans ta tête, ce mot résonne inlassablement comme si tu l'avais mis sur la fonction « répétition ». Au début tu n'es pas certain de comprendre la portée de ce mot : parce que tu as déjà bien saisis que Nerv cherche les embrouilles alors tu te figures bien que quelque part il l'avait voulu. Mais il y avait ses mots un peu avant, cinq mots qui sonnent faux et auxquels tu ne veux pas croire. Si ça ne s'est pas passé pendant un combat, alors qu'est-ce qui s'est passé? Qui lui a fait ça? Tu ne peux pas croire qu'il s'est infligé de telle chose seul : puis il y a son dos alors tu sais, oui tu sais qu'il y a quelqu'un d'autre qui a à voir avec cette histoire. Mais tu ne peux pas t'imaginer que quelqu'un puisse lui avoir fait ça, c'est tellement. tellement. tellement. Il n'y a pas de mot pour ça.

Il y a le mot pourquoi qui s'ajoute à la symphonie dans ton esprit, des questions qui se forment lentement, mais des questions que tu ne veux pas poser : oh Auxine tu as bien trop peur des réponses et de ce qu'elles pourraient vouloir dire. Tu as l'impression qu'aujourd'hui est une très mauvaise blague interminable, ou un cauchemar déplaisant qui te replonge dans l'insensé lorsque tu commences à croire que tout rentre dans l'ordre. Tout te semble tellement irréel, tu te sens abusé par les événements et tu ne sais même plus comment réagir, tu ne sais pas quoi lui dire à Nerv, oh non tu ne sais plus trop qu'est-ce que tu pourrais trouver comme mots à lui donner. Tu te sens désolé piteux désespéré et oh peut-être un peu nauséeux. C'est pire que d'aller prendre la mer sur un bateau qui tangue avec des vagues qui te font valser d'un côté puis de l'autre. Tu voudrais lui demander pourquoi, vraiment, mais tu connais déjà la réponse même si ça te brûle la langue, même si tu as envie de le secouer d'avoir une vraie raison d'avoir quelque chose de concret. Mais tu n'es pas comme ça Auxine, non non. Tu ne serais jamais capable de faire ça à Nerv, tu ne serais jamais capable de l'accuser de le tenir responsable de ça, même s'il est celui à avoir pris cette décision. Mais tu sais qu'il aime ça comme tu aimes les fleurs, le soleil et le ciel : il ne l'a pas choisi et il ne comprend probablement pas trop pourquoi c'est mal pourquoi les gens n'approuvent, pourquoi toi tu n'approuves pas. D'un côté tu te sens mal de vouloir l'en empêcher parce que tu ne veux pas le restreindre tu ne veux pas qu'il soit malheureux, mais en même temps. en même temps. en même temps tu ne veux pas qu'il souffre et qu'il se fasse du mal. Oh, tu aurais préféré que Nerv se complaise à regarder voler les papillons plutôt qu'à se faire du mal.

─ Il y a des gens pour accepter de te faire du mal?

Tu essaies de ne pas juger, tu essaies vraiment tellement avec force de ne pas détester d’office les gens qui ont pu lui faire ça, mais c’est tellement difficile. La haine la rage la détresse, ce n’est pas le genre d’émotions que tu ressens d’habitude, tu essaies plutôt d’en rester loin et de ne pas faire affaires avec elles. Mais oh, il y a cette boule de feu dans ton ventre et tes veines qui battent si fort tu les entends dans tes oreilles tellement elles pulsent fort et tu en serres même les poings. Au moins comme ça tes mains ne tremblent plus et ça t’aide à te calmer. Un peu. Oh Auxine si tu avais été un batailleur si tu avais eu cette force de caractère qui te fait défaut tu aurais tiré les vers du nez de Nerv et tu serais allé fracasser la tête de quiconque avait osé faire ça. Mais tu es tellement faible Auxine tellement soumis, pas même capable de protéger celui que tu aimes. Tu te sens impuissant, surtout quand il te dit si facilement, comme si de rien était, qu’il était d’accord que c’était délibéré. Tu décides que tu détestes ce mot.

─ Ce n’est pas grave.

Tu mens. Tu as menti à Nerv et déjà tu as des remords : c'est mal mais tu veux le préserver tu ne veux pas qu'il pense que tu es fâché contre lui. Tu ne serais pas capable de toute façon, jamais contre Nerv : tu te trouverais d'autres personnes sur qui jeter ta colère avant d'en vouloir à Nerv. C'est une autre de tes grosses faiblesses ça, de ne pas pouvoir en vouloir à Nerv. C'est peut-être une bonne chose, mais en même temps comment veux-tu faire en sorte qu'il arrête de se blesser si tu le laisses croire que tout va bien et que ce n'est pas grave. Oh, cette situation te détruit.

─ Non c’est pas vrai, j’ai menti. C’est grave Nerv, tellement grave. Mais je ne suis pas fâché, pas contre toi, dis-toi bien ça. Mais je voudrais que tu me promettes quelque chose toi aussi. Que tu ne me cacheras plus jamais tes blessures, d’accord? Promis?

Au moins tu ne t'en voudras pas éternellement d'avoir menti : puis tu n'as pas rompu ta promesse non plus. D'avouer que rien ne va, que tout est dans le désordre ça ne brise pas tes engagements. Puis tu ne pouvais plus continuer à dire que ce n'est pas grave et que ça va passer : c'est très grave Nerv Nerv Nerv et son cou Nerv et son dos Nerv et sa peau sa belle peau recouverte de tatouages ceux que tu aimes ceux que tu veux tracer du doigt encore et encore : mais Nerv et sa peau bleue sa peau rouge violette verte et jaune par endroit parce qu'il a des parties plus guéries que d'autres. Nerv il ne voit pas les couleurs, Nerv ne peut pas voir qu'il forme un tableau des plus tristes. Il y a même des traces de coupures et ça te glace le sang, tu as des frissons sur les bras en t'imaginant Nerv qui subit Nerv qui en redemande et oh, oh, ça te fait aussi mal que lorsqu'il t'a dit que vous devriez prendre une pause et comme ça ne fait pas si longtemps tu te rappelles encore la douleur que tu as ressentie.

Et tu peux dire sans te tromper que ce que tu ressens en ce moment c'est bien pire que lorsqu'il t'a lancé qu'il ne voulait plus te voir.

De l'imaginer souffrir d'imaginer ce qu'il a ressenti chaque entaille chaque coup : même avec les yeux ouverts tu vois trop bien la scène et tu espères que c'est pire dans ta tête que dans la réalité. Mais tu revois son corps meurtri son cou son cou son cou son cou et tu penses que ça y est tu as perdu la raison.

─ Est-ce qu’au moins tu… tu as bien désinfecté toutes les… plaies? Tu changes tes bandages régulièrement?

Tu n'oses pas regarder le pansement qu'il tient dans ses mains, tu vas t'évanouir sinon. C'est déjà si difficile pour toi de lui parler de ça comme si de rien était, comme si c'était une conversation anodine. Mais la preuve que ce ne l'est pas c'est que tu butes contre les mots, les plaies les entailles les blessures ça ne veut pas sortir de ta bouche. Mais derrière tes efforts pour que cette conversation reste un tant soit peu normale – malgré le sujet dérangeant – il y a quand même quelque chose de beau.

Car même si tu ne le lui dit pas clairement comme d'habitude, même si ce ne sont pas ces deux mots que tu voudrais lui souffler à l'oreille encore et encore : tes inquiétudes et ta bonne volonté expriment tout de même tout l'amour que tu lui portes.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaMer 25 Mar - 22:13

when i got nothing but my aching soul



C'est étrange, de se sentir horriblement coupable mais de ne pas avoir peur pour autant. Oh, bien sûr qu'il y avait un malaise au creux des côtes, bien sûr que ces zones renfoncées dans ta peau te rappelaient ta stupidité ta connerie ton humanité, bien sûr que ces perles sombres au fond de vos regards te rendaient extatiquement étrange -oh, tu étais tellement heureux de pouvoir relever la tête, de croiser ses yeux enfin, de le toucher de lui parler tu étais tellement réceptif empressé attaché, amoureux amoureux amoureux. C'étais si clair, maintenant, comme si tu avais eu besoin de tout rejeter pour que ça te revienne en force dans la face et que tu comprennes à quel point c'était ridicule, impossible. Et Auxine, il n'arrive toujours qu'à incriminer les autres -oh, oui, il y a toujours des gens pour faire du mal aux autres, pensais-tu, mais Auxine il avait tellement foi en ce monde que tu te sentais mal quand tu pensais pouvoir lui dire le contraire. Peut-être que tu étais aussi dépendant de lui parce que toi aussi, tu avais besoin qu'on croit en toi. Peut-être. Mais peut-être fallait-il aussi lui dire que c'était toi qui demandait, avant tout, et que la violence gratuite tu l'avalais avec joie, tu l'arrachais de ceux qui voulaient bien t'en verser une goutte. C'est à cause de gens comme toi qu'on n'évolue pas Nerv, des gens sans limites qui ne font pas attention et déferlent contre les autres les autres les autres, masse uniforme sans visage oh si lointaine qu'on la croirait presqu'inexistante. Peut-être voulais-tu juste ne plus avoir peur.
Ça revient comme un refrain, ce mot. Tu ne t'es jamais considéré comme un froussard, avant. Avant. Avant Auxine. Il t'a fait prendre tellement de recul de par sa simple présence, parfois tu te demandes s'il n'est pas qu'un rêve créé de toutes pièces par ton esprit qui en avait trop marre de lui-même -et quand tu le vois quand tu l'entends, tu le sens mentir oh c'est si évident, et tu sais qu'encore il fait ça pour toi toi toi. Pour que rien ne fasse plus mal, pour que vos blessures se calment ; mais cautériser est parfois bien plus efficace que l'attente, avec chaque seconde comme poignard un peu moins puissant qu'auparavant, oh aigle de Prométhée. Et c'est dans ces moments que tu te sens le plus coupable, la haine aux bords des lèvres.
Mais quand sa voix fuse dans l'air qu'elle éclate tous les murs de briques autour de vous, quand ces sons brisent la bulle sourde que vous aviez construite, quand cette vérité sort enfin de sa bouche en mélodie hachée, ça fait du bien. Du bien. Oh, tu sais qu'il n'est pas en colère, Auxine ; il ne l'est jamais, il n'a pas comme toi cette préposition à la hargne à la pourriture du monde, Auxine il est est si juste si parfait que tu ne peux que rester béat devant lui lui lui. Mais ses mots te font mal parce que tu sais tu sais tu sais qu'il n'est pas au bout de ses peines, et tu te demandes encore si tu as le droit de lui faire ça encore et encore. Oh, dans la longueur d'un temps qui ne passait pas, il t'arrivait d'oublier. On n'a plus rien à perdre quand on est si vide, on n'a plus rien à dire, on a plus rien à regretter quand la flamme se rallume soudainement, on a quelques goûts amers au bout de la langue mais c'est si fade face à ce qui se passe. Alors non, Nerv, tu n'as pas pris soin de toi, et tu sens encore le pus dans ta paume meurtrie jusqu'à l'os, tu sais que les cicatrices de ton dos ne disparaîtront pas, tu sais que ta gorge aurait déjà du être plus rosée que ça. Mais c'était si dur de paraître vivant quand tout était si morne. C'était si dur d'être vide quand tout continuait sans vous.
Alors tu prends ton gant du bout des doigts et tu glisses le vêtement ; il y a déjà une tache orangeâtre qui se dessine, face dorsale et face palmaire. Tu sais déjà que le bandage va accrocher oh que la perforation ne commence qu'à peine à se reboucher mais tu l'arraches doucement, et tu ne geins pas quand la peau à vif s'en va à son tour. Tu l'as bien mérité, encore. Et puis tu t'attaques à ton dos ; c'est plus compliqué tu te débats avec toi même mais les mètres de pansements rejoignent leurs comparses et l'air semble si acide pour des chairs aussi pleurantes. Oh, elles ont guéries, doucement, mais dans leurs boursouflures se cachent sûrement quelques maux que tu ignorais, dans leurs renflements incarnats murmurent quelques moqueries face à ton indifférence stupide. Oh, tu n'importes que trop peu à tes propres yeux, Nerv -ça doit être le fléau de votre siècle. « Je suis désolé, Auxine, je. » Tu n'as jamais pris soin de tes blessures oh non ; quand elles craquaient te brisaient riaient ça ne te faisait que du bien du bien du bien -c'est si étrange d'avoir enfin vraiment mal alors que ça fait des années des années des années que ta peau se plaignait. Mais tu ne voulais pas de cette douleur là. « Je suis stupide. » Et tu souris, parce que ça doit bien être la seule chose sensée que tu dis depuis que vous êtes là. « Et tu as tous les droits d'être fâché, Auxine. Tous les droits. » Tu regardes enfin la paume de ta main, et les muscles en sang te font mal à chaque fois que tu bouges les doigts. « J'ai pas fais attention. Tu sais, les jours étaient si étranges. Parfois ils duraient des siècles, parfois des secondes. » Mais toutes les nuits avaient cette même durée étrange, celle guidée à la baguette par l'aiguille des secondes, celle qui faisait tic-tac et qui hantait des cauchemars éveillés. « Il est temps de reprendre tout ça en main, non ? » Il y a des cadavres blancs par terre mais oh, qu'importe, tu leur marches dessus et tu fermes boutique -c'est si simple de tourner un loquet et un panneau ; c'est si simple de se retrouver juste tout les deux comme ç'aurait du être le cas depuis bien longtemps. Bien longtemps.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaJeu 26 Mar - 6:52

ft. nerv
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Il ne t’a pas promis. C’est tout ce que tu retiens sur le coup. Il ne t’a pas promis. Il ne t’a pas promis qu’il ne te cacherait plus rien il n’a pas promis il n’a pas promis il n’a pas promis. Tu ne peux pas vraiment lui en vouloir, c’était peut-être un peu trop demandé qu’il ne te fasse plus de secret peut-être qu’il ne veut pas que tu saches tout parce qu’il a honte, parce qu’il ne veut pas que tu le déteste. Mais bon. Tu aurais aimé qu’il te promette. Mais tu ne peux pas tout exiger de lui, tu ne peux pas lui tordre un bras et l’obliger, oh Auxine tu ne peux pas tout avoir.

La bouche ouverte, tu te décompose. Nerv est comme une œuvre d’art, un chef d’œuvre d’une beauté à en clouer le bec de n’importe qui. Nerv il est fait de contraste et de détails poignant, Nerv tu aimes le regarder et l’admirer silencieusement. C’est comme une toile qui vient nous chercher et qui nous enserre le cœur lorsqu'on la regarde sans trop savoir pourquoi, comme si quelque chose nous dérangeait ou nous interpellait. Nerv était une sculpture aux courbes aux angles aux reliefs divers. Tu as l’impression qu’on en a atteint à la beauté en elle-même lorsque tu contemples Nerv et ce n’est plus sa splendeur qui attire ton attention mais plutôt les ravages qu’on en a fait. Abîmé souillé défiguré détérioré, ce ne sont que des mots qui tournent dans ta bouche : tournes ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler Auxine, avant de dire des bêtises. Mais tu as l’impression qu’on vient de te donner un coup de poing dans l’estomac lorsqu'il te montre chacune de ses blessures, lorsque tu poses les yeux sur la peau rouge rouge rouge et poisseuse maladive horrible c’est horrible tout simplement. La peau ce n’est pas censé être de cette couleur-là, Nerv n’est pas censé être dans cet état. Ton désespoir se lit sur ton visage comme l’on lit des mots dans un livre, tu es déconfit tu es stupéfait tu n’es pas capable d’assimiler tout ça en même temps c’est trop pour toi, trop d’un coup. Tu l’aimes Nerv, tellement tellement que tu dis l’accepter comme il est, d’embrasser tout son être sans condition. Mais ça, ça frôle tes limites, ça longe la ligne de l’acceptable : oh tu n’aurais jamais pensé que Nerv ton beau Nerv pourrait venir chercher en toi la frontière de ce que tu peux supporter.

Tu peux accepter pour cette fois.
Mais s’il recommence.
Si ça se reproduit.
Tu n’es pas certain.
Pas certain de pouvoir le supporter.

Nerv il sourit et tu te demandes comme il y arrive. Tu as l’impression que tes lèvres se sont figées dans cette forme lisse et pincées, comme si elles étaient allée se cacher pour ne pas se mettre à trembler. Pour qu’elle ne prenne pas une forme difforme qui en dirait trop long sur ton état mental actuel. Tu es en pleine dérive Auxine, tes yeux sont vitreux tu ne vois plus vraiment ce qu’il y a devant toi. Tu penses tu penses tu penses et ça roule à cent milles à l’heure dans ta tête, il n’y a toujours pas de réponse aux pourquoi et tu as envie de vomir, de rejeter cette situation au loin. Tu as envie de vomir ton impuissance et ton mal être.

C’est probablement la première fois que tu as envie de hausser la voix contre quelqu'un. Tu as envie de crier Auxine, de hurler. Ça vocifère à l’intérieur il y a des mots que tu ne pensais même pas connaitre qui font écho en majuscule dans ta cage thoracique. Tu clignes même plusieurs fois des yeux pour t’assurer que tout ceci est vrai que tu n’es pas dans un mauvais trip ou tu ne sais quoi. Mais tu ne peux pas t’époumoner contre Nerv, pas maintenant pas alors qu’il te fait confiance et qu’il te montre cette partie de lui-même. Puis, même dans un autre cas une autre époque un autre lieu, jamais tu ne pourrais crier des mots à Nerv, jamais. Mais tu en as envie et tu as besoin de prendre de grandes inspirations pour te calmer. Puis il faut dire qu’il n’y a pas que la colère qui te mets dans un tel état, il y a aussi la détresse et ce sentiments d’être inutile qui empêche l’air d’entrer normalement dans tes poumons. L’air brûle quand tu l’aspires et le bout de tes doigts est froid. C’est probablement toi qui es masochiste, Auxine.

─ Viens.

Tu l’attrape par la main et tu titubes un peu Auxine quand tu te diriges vers la salle de bain en l’entraînant derrière toi. C’est comme si tu avais trop bu ou que tu avais oublié comment marcher. Tu aimerais tellement être aussi soulagé que lui et paraître aussi libéré : mais tu ne te sentiras comme ça que lorsque tu auras nettoyé et pansé toutes ses plaies une à une et que tu auras la certitude qu’il ne recommencera pas de telles bêtises. Tu ne seras pas débarrassé de ton anxiété tant qu’il ne sera pas blottit au creux de tes bras : tant que tu n’auras plus peur de le toucher pour ne pas lui faire mal. Quand tu lui dits de s’asseoir sur le bord de la baignoire et que tu fais couler l’eau, tu te dis que la vie t’en demande trop Auxine. Peut-être que c’est la contrepartie pour avoir vécu si paisiblement, peut-être que c’est parce que tu as été sauvé par la balance que tu dois maintenant payer toi aussi. On t’en demande trop, voilà ce que tu te dis. Mais si c’est ce que tu dois faire pour avoir Nerv, alors tu feras ce qu’il faut. Si tu dois le réparer le recoudre et recoller toutes les miettes tu le feras. Avec amour toujours.

L’eau est tiède mais sur tes doigts glacés tu la sens brûlante. Tu ne sais plus où toucher Nerv pour ne pas poser la main sur une lésion encore trop à vif encore bombée. Tu as juste tellement peur d’empirer son état. Oh, ça serait si facile de te remettre à pleurer Auxine, si facile. De pleurer parce que tu ne sais pas quoi faire d’autre. Mais brace yourself Auxine, reprends toi. Tu replaces une mèche de ses cheveux en allant t’asseoir à ses côtés sur le bord du bain, parce qu’il te semble que ses cheveux couleur corbeau soient les seuls que tu peux manier sans blesser Nerv.

─ Je vais les nettoyer pour toi. Je t’ai déjà dit de prendre soin de tes blessures, tu te rappelles? Quand tu t’es battu l’autre fois et que j’avais désinfecté tes plaies. Soupir. Tu es comme un chat sauvage, Nerv.

Tu essaies de le domestiquer pourtant, pour lui montrer qu’il peut vivre paisiblement avec toi. Sans qu’il n’ait aucun souci, sans qu’il n’ait à avoir mal pour se sentir bien. Tu te plais à croire que la vie est bien avec toi, qu’elle est plaisante à ta manière. Mais peut-être que c’est toi qui à tords Auxine, peut-être que tu ne vis pas de la bonne manière. Tu prends un linge propre en soupirant à nouveau et tu le passe sous l’eau et puis tu l’essores. Quand tu prends la main meurtrie de Nerv dans tes doigts ils tremblent tellement que tu te dis que tu ne seras pas capable pas capable pas capable tu ne pourras pas tu vas lui faire mal mal mal oh non Auxine tu ne veux pas que ses dents se serrent par ta faute ni que ses yeux se ferment brusquement. Mais sa peau est tellement souillée et les chairs ne se reformeront pas comme il faut si tu ne le fais pas, oh tu aimerais être ailleurs. Sur le bord de la mer, ah oui Auxine, ça serait bien plus plaisant. Mais non.

Tu commences appuyer le tissu sur la peau et tu nettoies comme tu peux, tu enlèves les chairs qui ne sont pas de la bonne couleur en douceur. Tu ne sais même plus quoi dire.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaJeu 26 Mar - 21:21

and you, take the fire escape



Et dans ses épaules il n'y a plus cette douceur ronde dans laquelle tu te roulais avec bonheur, et dans l'arc de son trapèze drapé il n'y a qu'une sorte de lourdeur de fardeau, et dans ses cheveux en bataille sa nuque découverte ses bouts d'oreille qui dépassent tu ne vois rien rien rien.
Tu sais qu'il va mal, Auxine.
Tu sais qu'il ne peut pas accepter ça comme ça oh, tes scénarios s'impriment dans la réalité ils prennent vie et tu penses déjà à la prochaine étape où il laisse tout tout tout tomber et où il te dit de te démerder. Mais tes doigts s'accrochent ; de toutes manières il a promis -et tu te redis ces mots comme une protection un sort mystique contre l'abandon contre ces choses étranges dans ton corps contre un monde sans lui. Reprends toi, Nerv -tu vas aller mieux, tellement mieux, ça n'est pas bon ? Non non non, pas quand il y a ses yeux bruns qui semblent se marier à la nuit, pas quand ces mains sont tâchées tâchées dégoulinantes de ta pourriture, pas quand il donne tellement de lui qu'il ne reste plus rien. Pas comme ça.
Tu l'écoutes tu t’assoies et tu n'oses rien dire. Qu'est-ce que tu pourrais rajouter, de toutes manières -il sait déjà que tu t'en veux plus que raisonnablement, tu sais aussi que tu ne t'en voudra jamais assez. Assez. C'est un mot étrange, tu trouves -tu ne connaissais pas vraiment sa signification, oh non, parce que dans ton esprit il n'y a pas de limites pas de non pas de retours en arrière, quelques regrets mais jamais jamais jamais tu ne t'es dit, Nerv, que tu en avais eu assez. Et te voilà, à te dire que tu en as assez de prendre l'air des poumons d'Auxine, assez de le noyer pour mieux être à la surface, assez de n'être qu'un fardeau à balloter à travers le courant à travers les vagues sauvages d'un océan en orage perpétuel.
Et ses doigts sont si doux, ses ongles qui crissent doucement sur ta peau te rappellent des murmures de poésie au coin d'une pièce, ou peut-être était-ce juste le vent qui se plaignait dans les poutres. Tu ne le quittes pas des yeux. Comment pourrais-tu, quand il est si absolu, Auxine. Quand encore il est si patient avec toi, si présent si réconfortant, quand il te prouve encore encore encore qu'il ne veut que toi -qu'est-ce qui te manque, Nerv ? qu'est-ce qui t'empêche de ne pas tout plaquer et de vivre en ermite avec lui, quelque part dans une petite maison et un grand jardin ? Oh, et puis vous passeriez vos nuits à la bonne étoile, l'un contre l'autre ; oh, et puis vous pourchasserez les papillons pour qu'il puisse te raconter les myriades de bleus ; oh, et puis vous vous coucherez par terre à même le sol et tu lui montrera comment rendre ses fleurs de papier encore plus vivantes encore plus vibrantes.
Qu'est-ce qui t'en empêche, Nerv, si ce n'est ta stupidité. Il y a un brasier au bout de ta main mais c'est si loin loin ; alors de l'autre tu attrapes son menton et tu l'embrasses, encore. Encore. Encore. Tu ne sais pas quoi dire jamais mais peut-être pourra-t-il lire sur tes lèvres tout ce qu'il y a dans ta tête, peut-être pourra-t-il comprendre de tes lippes qu'il peut tout te dire, peut-être pourra-t-il deviner de par ta douceur que toi aussi, tu ne lui en voudra jamais s'il te dit des mots un peu plus froids que d'habitude. Si, pour une fois, il acceptait de se déchoir de son auréole angélique oh si pour une fois il redevenait lambda s'il se plaignait n'avait pas que le sourire aux lèvres. Peut-être que ça t'aiderait aussi à te dire qu'il n'est pas qu'archange au-dessus de toi, pauvre mortel. Et même quand tu brises le contact ton front se glisse dans ses cheveux et tu respires encore son odeur ; de la lavande tu crois. Tu ne sais plus. « Tu sais Auxine, je n'ai rien promis avant. » Ses cils allongent des traces noirâtres sur ses joues, on dirait presque des sentiers faits pour quelques gouttes lacrymales. Tes doigts libres caressent son épiderme, comme s'ils étaient en manque et qu'ils retrouvaient leur propre poudre blanche. « Je me suis dis que, peut-être, ça serait mieux si tu n'avais plus du tout besoin de panser mes blessures. S'il n'y en avait plus. » Il y a des crevasses dans ta voix et tu ne sais pas, tes mots sont le reflet de ce qui se passe à l'intérieur -c'est fouillis fouillis fouillis mais il y a cette pensée surlignée auréolée et elle revient toujours. Toujours. Sûrement parce que c'est le bon choix ; mais ta volonté est encore frêle oh il te faut un tuteur sur lequel s'appuyer, grimper -mais après, Auxine, promis, il ne t'enfoncera plus plus bas que terre, non, et vous vous dirigerez tous les deux vers les étoiles. Promis.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaJeu 26 Mar - 22:41

ft. nerv

Auxine, t’es comme une pièce de monnaie que Nerv lance dans les airs en tirant à pile ou face. Nerv il te fait changer du tout au tout en un instant, un déclic une étincelle et tu retombes à ses pieds lamentablement lorsque tu essaies de te relever et de faire face, quand tu essaies d’être en colère et de le réprimander. Mais il n’a qu’à poser ses lèvres sur les tiennes et tu pourrais faire n’importe quoi, ça vide ta tête et toute pensée cohérente se fait la malle en sautillant joyeusement. Comme si Nerv étaient une créature étrange mystique divine qui vient avaler en entier ton dégout et ta frustration, ta peine aussi. Nerv il annihile tout sur son passage, il pourrait soulever des montages avec ses mots et raser des forêts rien qu’avec un souffle entre ses lèvres tentatrices. Tu es une victime de Nerv, Auxine, ça ne fait aucun doute et tu crois que tu acceptes ta condition de martyr. Nerv pourrait se jouer avec une facilité déconcertante parce qu’en réalité tu le regarde toujours avec des yeux pleins d’étoile et d’admiration, il y a toujours tellement d’amour dans ton regarde Auxine même lorsque tu es triste et déçu se sa condition.

Tu trouves ça injuste qu’il soit capable de te changer autant et de faire en sorte que n’ai que de l’amour pour lui : tu aimerais savoir comment faire. Peut-être que ça résoudrait son problème de dépendance à la douleur si tu trouvais la recette miracle pour qu’il ne voit que toi dans sa soupe et non pas quelques plaies ensanglantées. Si tu n’avais pas si peur d’avoir mal, tu irais sans doute te faire casser la gueule rien que pour lui montrer ce que ça fait de voir celui qu’on aime aussi amoché. Mais tu te dis que Nerv irait plutôt se battre contre les personnes qui t’auraient fait ça et ça ne résoudrait rien. Puis, tu ne veux pas non plus le faire culpabiliser. Il en a de la chance Nerv, d’être tombé sur toi et ton amour démesuré.

Nerv n’a pas volontairement ignoré ta demande et ça te soulage. Il n’a pas fait exprès d’éviter de te promettre de te raconter tous ses secrets et ça te mets un peu de baume sur le cœur. Nerv, Nerv il essaie de te promettre plus encore. Ce n’est pas tout à fait une promesse pas encore, mais il laisse sous-entendre que peut-être tu n’aurais plus à souffrir de le voir souffrir. Et ça te fait plaisir, vraiment plaisir, rien que le fait qu’il y pense et qu’il veuille essayer, surtout. Alors tu l’embrasses une autre fois, parce que tu es content et aussi parce que tu as bien aimé le baiser que vous veniez d’échanger. Ça parait tellement facile quand vous scellez vos lèvres ensemble, comme si le temps s’arrêtait, que tout se figeait et qu’avec tes yeux fermé tu pouvais voir des galaxies entières remplies d’étoiles scintillantes. Nerv c’est la fusée qui te propulse dans l’espace et qui te montre toutes les merveilles du monde rien qu’avec sa bouche sur la tienne.

─ Mais est-ce que c’est ce que tu veux, toi?

Parce que oui c’est bien beau qu’il veuille te faire plaisir faire attention à toi te ménager pour que tu ne t’effondre plus en le voyant, mais tu en reviens toujours au point de départ, aux questions qui te tuent. Est-ce que Nerv comprend? Est-ce que Nerv se sent brimé ? Est-ce que Nerv sait que fondamentalement c’est mal ce qu’il fait? Que ce n’est pas normal? Et surtout, surtout, est-ce que Nerv a conscience qu’en te promettant quelque chose comme ça, qu’en te promettant la lune et le ciel : est ce qu’il réalise que tu ne pourras pas t’en remettre s’il en vient à recommencer? Tu sais que ça ne se fera pas du jour au lendemain et que Nerv n’échangera pas sa passion pour la bagarre en passion pour les muffins simplement parce que vous aimeriez que ça soit le cas. Mais si. Mais si vous réussissez, si Nerv réussit à s’arrêter pour toi, s’il rechute ça te sera fatal. Et ça risque d’être fatal pour lui aussi et tu n’oses même pas l’imaginer.

─ J’ai juste peur que tu m’en veuilles. Que tu penses que je ne t’accepte pas comme tu es et que j’essaye de te changer. Parce que ce n’est pas ça. C’est juste que… Je sais que tu aimes ça, mais ça ne t’apporte rien de bon Nerv, rien.

Tu essuies l’orangé de la peau qui suinte tu enlèves les grains de saleté et sa main est déjà plus facile à regarder qu’avant. Mais tu sais qu’il y a encore tellement à faire, son cou son dos oh il y a tellement de blessures que tu n’oses pas les compter, tu risques de ne pas le supporter si tu te mets à les dénombrer. Tu déplies le linge poisseux sous le jet de l’eau et tu regardes les petits morceaux de peau se détacher et s’engouffrer dans le conduit avant de replier le tissu. Tu t’approches avec une lenteur toute calculée et tu te forces à être délicat doux et tellement minutieux : parce que son cou t’as l’air bien amoché et tu sens que sa peau risque de piquer brûler même sous ta toute ta délicatesse. Tu n’as malheureusement pas l’étoffe d’un médecin et c’est très rudimentaire ce que tu sais faire, tu es juste capable d’éponger ce qui n’a pas l’air d’être de la bonne couleur et enlever les croûtes qui ton l’air infectieuses. Nerv aurait dû aller voir un médecin au moins, en plus il y a son dos et ça ne t’étonne pas qu’il n’ait pas pu en prendre soin correctement. Tu aurais aimé le voir plus tôt pour t’occuper de lui correctement, il serait peut-être même en meilleur état en ce moment si tu étais venu plus tôt : tu as ta part de responsabilités là-dedans selon toi.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 28 Mar - 0:15

when we both know words are empty air



Il n'y a pas beaucoup de lumière entre ces quatre murs au carrelage si froid ; oh c'est si foncé que ça t'en donnerait la nausée. Parfois tu te demandes si le monde te ferait ressentir la même chose avec ses couleurs, parfois tu voudrais savoir si tout a l'air si sombre ou si clair mais jamais vraiment au milieu, parfois tu aimerais au moins comprendre que tout n'est pas morne morne morne. Parfois tu rêves d'une étincelle de couleur, parfois tu t'imagines des teintes rien qu'à toi mais oh Nerv, tu abandonnes bien vite -c'est si dur d'inventer son propre arc-en-ciel quand on se sait condamné de toutes manières, c'est impossible de créer à partir de briques en sable, c'est si ésotérique comme façon d'imaginer le monde et tu ne fais pas partie de ceux ayant ce savoir au creux des mains. Parfois tu voudrais, juste une fois, une unique fois, pouvoir regarder ta peau incorrecte découvrir que tu n'es pas aussi blanc que tu le penses oh parfois tu veux encore plus pouvoir le contempler l'épier le dévisager l'examiner et imprimer tous ces changements de grain de peau tous ces dégradés de couleurs oh et puis ses yeux ses yeux ses yeux -tu es tellement sûr de toi, tu sais que, comme tu l'avais dit déjà il y a longtemps, elles sont là, les poussières d'étoiles. Tu sais qu'elles brillent par milliers qu'elles n'attendent qu'un signal pour se déverser dans leur voûte céleste que les constellations se mordent la queue d'impatience oh, elles doivent tellement aimer se pavaner. Et toi, tu aimerais tellement les regarder. Juste les regarder.
Alors qu'est-ce que tu veux, Nerv ? Tu veux des choses impossibles, tu crois.
Mais avant, tu voulais aussi qu'il t'accorde plus d'importance oh tu voulais qu'il te parle plus qu'il te parle jusqu'à en oublier les autres ; avant encore tu voulais qu'il te frappe qu'il se déboîte les jointures sur tes pommettes oh tu voulais qu'il te fasse te sentir vivant. Et tu croyais aussi que c'était impossible, Nerv, mais regardes, regardes où vous en êtes. Regardes ses doigts tremblants au-dessus de ces tabous que sont tes peines imprimées en filigrane sur ta peau, regardes la douceur dansante au bout de ses lèvres rondes, regardes regardes ses galaxies ses univers ses trous noirs et ses comètes, regardes son monde nocturne et comprends Nerv, s'il-te-plaît, comprends que tu en fait partie. S'il te plaît.
Ah, et parfois tu aimerais pouvoir t'extasier sur de délicats pétales aux dégradés idylliques poétiques, mais parfois tu aimerais ne même plus avoir aucune notion de couleur juste l'écouter parler parler tout t'expliquer et te perdre dans ton imagination trop grande comme accueillie par la réalité d'Auxine, parfois tu aimerais te perdre le long de ses mots sinueux de son charme fou et de ses maladresses si parfaites. Parfois. Souvent, plutôt.
Et ses lexies dansent dans l'air oh il y a des syntagmes étranges ; des échos d'air vide qui atteignent tes oreilles -c'est tellement surprenant que les lacunes dans ces gaz environnants se laissent dompter par vos bouches, c'est si curieux que tu t'accroches à ces sons à ce point. C'est sûrement parce que tu comprends, Nerv -il y a toujours de la peur quand il y a de l'amour et quand il n'y en a plus c'est qu'il n'y a que des échos morts en profondeur. Il est tellement timide et téméraire, pusillanime et ardent ; Orphée qui charme les Enfers pour en faire sortir son Eurydice. Tu comprends, Nerv, aucun de vous deux n'a le droit de se retourner, plus maintenant. « Je veux le faire. » Il y a tes mâchoires carrées qui se crispent et tes peaux qui se réveillent qui rugissent sous son action délicate ; oh volcans oh forges d'Héphaïstos, peut-être donnerez-vous naissance à quelques armures immortelles. « Je veux que tu sois heureux, oui. C'est là que tout à commencé, je crois ; une sorte de déclic, tu vois ? Mais je crois que je comprends, doucement. » Et il y a dans tes répétitions du doute une affirmation qui a besoin d'être confirmée oh un appel à l'aide peut-être ; tu n'as jamais été aussi peu sûr de toi et en même temps aussi vrai. « Dans les deux cas, c'est égoïste. Dans les deux cas, c'est pour moi. » Et dans ton anaphore se cache des piètres mensonges -pourquoi tu mens mens mens Nerv, pourquoi est-ce que tu dis que tu fais ça pour toi quand ton coeur semble battre seulement quand tu l'as sous les yeux quand tout paraît plus lumineux quand vos yeux se croisent quand tu souris face à son être tout entier. Peut-être que ce n'est pas que fausseté ; peut-être que c'est vrai parce que ta seule raison désormais c'est lui. « Ça n'apporte rien de bon, non. Il était temps que je m'en rende compte. » Il y a encore un sourire qui te chatouille le coin des lèvres. « Grâce à toi. » Toi toi toi Auxine. « Merci. » Et tu sais que ça ne se fera pas de suite tu sais que vous devrez vous accrocher que la tempête sera plus rude mais tu promets, Nerv, tu promets qu'après, après, après, ça ne sera qu'une plage calme au sable blanc aussi léger que l'éther, tu promets qu'après, ça ne sera plus que quelques mauvais souvenirs.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 28 Mar - 5:27

ft. nerv

Ça a l’air si facile pour Nerv de parler d’égoïsme, comme si de rien était comme si c’était plus que normal. C’est un truc que tu as de la difficulté à accepter venant de toi-même : tu as l’impression que c’est tabou. C’est dans ta nature, vouloir demander quémander ça te semble irraisonnable, comme si on ne t’avait pas élevé de cette manière-là. Pourtant, tu ne te rappelles pas qu’on t’ait un jour inculqué cette valeur si on veut, tu te rappelles simplement d’avoir toujours pensé que tu ne pouvais pas être égoïste, que Thémis te punirait pour ça. Tu avais toujours été un fervent croyant et jamais tu n’aurais osé aller à l’encontre des dire d’une divinité, même si tu ne te rappelais pas avoir entendu qu’il était proscrit d’être égoïste ici à Libra.

Mais tu aimerais bien l’être parfois – égoïste – ne penser qu’à toi et crier ton désaccord, crier que tu veux des choses et réclamer encore et encore que du bien pour ta personne. Mais ça reste embarré à double tour sur le dos de ta langue et tu t’en veux lorsque tu y penses. C’est mal de ne pas penser aux autres, tu te dis, c’est mal de ne vouloir que son bonheur. Mais pourtant quand Nerv te parle d’égoïsme tu ne peux pas lui en vouloir et même si ce n’était pas de ton amour inconditionnel pour lui tu penses que ça n’y changerait rien. Il dit que c’est pour lui mais si c’était pour lui il ne se soucierait pas de ce que tu en penses, ça ne le dérangerait pas que ça te fasse de la peine : mais si il le dit c’est peut-être parce que c’est vrai? Tu aimerais bien le croire, parce que comme ça toutes tes peurs de le contraindre à faire ce choix s’envoleraient : mais tu as si peur qu’il ne te dise ça que pour te faire plaisir. Tout est si compliqué avec Nerv, ça te fait rire et ça te fait pleurer. Nerv il vient chercher toutes les émotions en toi, c’est peut-être l’une des choses que tu aimes chez lui, sa propension à te faire ressentir tout un tas de choses nouvelles. Mais il y a tellement de choses à aimer chez Nerv que ce n’est qu’un éclat une miette un fragment de toutes les raisons qui t’émerveillent chez lui.

─ Je peux t’aider. Ou essayer, autant que je peux. Je suis là, je serai là. Toujours.

Tu en fais pas mal des promesses aujourd’hui, dis donc Auxine. Même si ce n’est pas clairement énoncé que tu le jure solennellement, ça semble plutôt clair. Toujours toujours ça aussi ça se dit avec tellement de facilité : mais quand tu le prononces juste comme ça ça te semble réalisable. Quand tu lui parles à Nerv, tout te semble possible comme si chaque idée était envisageable comme si chaque rêve pouvait devenir réalité rien que parce que vous le vouliez du plus profond de votre cœur. Ah, ça aussi c’était l’une des raisons à « Pourquoi Nerv est si merveilleux? » Tu pourrais continuer comme ça pendant des heures à inventorier chacune de tes raisons, de A à Z en passant par toutes les formes et les étoiles dans le ciel. Parce que les étoiles aussi elles te donnent des raisons de l’aimer et oh il n’y a que les tâches sur sa peau qui n’en font pas parties, de tes raisons.

─ Ne me remercie pas, c’est juste parce que je t’aime. Parce que je veux que tu sois heureux, parce que je veux être celui qui te fait te sentir bien. Est-ce que c’est égoïste, ça aussi?

Probablement Auxine, probablement. Mais tu as comme un doute parce que c’est son bonheur que tu veux – même si son bonheur implique aussi le tien – alors tu préfères le lui demander, il a l’air de s’y connaitre un peu plus que toi. Tu es ignorant Auxine, il y a tellement de choses sur le genre humain que tu ne sais pas. Il n’y a que quelques notions qui te semblent facile mais il y a tout un côté de l’humanité qui te semble gris, comme si tu le regardais au travers des yeux de Nerv. Le côté où l’addiction à la douleur de Nerv semble avoir évolué, toute cette partie où baignent les gens qui trahissent et qui font mal aux autres. C’est ce qui te rend faible face à l’ampleur du monde Auxine, tu n’as conscience que de ce qui te convient tu te prélasse dans ton cocon de bonté et de bonheur placide. Nerv c’est une porte vers tout ce que tu ne connais pas : vous avez des choses à vous apprendre des choses à vous offrir. Vous êtes le complément l’un de l’autre,

Nerv te damne et toi tu le sauve. Vous formez une belle teinte de gris avec votre noir et votre blanc purs. Tu embrasses sa tempe et c’est comme si c’était déjà terminé tout ce calvaire : rien qu’avec des baisers et des mots posés. Ton nez se sent à sa place contre sa peau et tes doigts son de velours contre sa gorge. Nerv, il te laisse tellement de droit, tellement d’accès. Il te laisse faire et il a confiance, confiance en toi il sait que tu ne lui feras mal il le sait il le sait tu sais qu’il le sait et il te donne le droit de le traiter doucement quand même.

─ Tu peux te tourner un peu? Je vais essayer de m’occuper de ton dos.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaSam 28 Mar - 23:43

wherever there is you, i will be there too



Parfois tu te demandes si dans ta vie d'avant, tu n'avais pas déjà connu Auxine. Oh, tu y penses parfois, parce que tu connais ses regards par coeur, parce que oh tu pourrais le reconnaître du bout des doigts, parce que sans couleurs ou même aveugle tu sens sa saveur au bout de la langue -tu sais sa manière de respirer, le buste toujours droit, tu sais ses présences élancées et discrètes, les mains dans les poches, tu sais ses cheveux devant les yeux tu sais son odeur la douce sensation de printemps la caresse des senteurs légères et tu sais son âme ; tu sais ses mots silencieux tu sais ses moues tu sais ses sourires tu sais tellement de choses, et si peu en même temps. Alors tu te dis que, peut-être, Thémis t'a fait oublier, mais que tout au fond, que tout ton corps lui, n'a pas pu effacer de sa mémoire ces larges épaules, ce ventre plat, ces bretelles noires et ces sourires blancs. Peut-être était-il déjà la moitié de ton âme avant. Peut-être que ce n'était pas pour rien si tes pas t'avaient guidés d'eux-même jusqu'à sa porte ; peut-être peut-être peut-être. Peut-être qu'il t'attendait. Peut-être que ce n'était qu'un chassé-croisé qui allait d'une vie dans une autre ; peut-être que parfois ça ne finissait pas si bien que ça -parce que tu n'oublies pas qu'ici, le damné, c'est toi. Tu n'oublies pas les tentations les choses auxquelles céder semble si facile, tu n'oublies pas la force de ta dépendance et les travers de ton esprit, tu n'oublies pas que peut-être dans cette vie d'avant, peut-être l'avais-tu trahi. Et alors, alors tu savais que si tu avais une nouvelle chance, ce n'était pas pour la gâcher.
Et parfois, tu te disais que tu étais ridicule à imaginer de telles choses, parfois tu secouais la tête en te rendant compte d'à quel point il te rendait étrange, Auxine. Il t'adoucissait, comme une de tes toiles blanches ; il faisait ressortir le meilleur en toi et c'est là que tu savais, Nerv, que tu savais que tu ne pouvais pas le laisser tomber. Pas cette fois ; qu'il y en ait eu d'autres ou non. Et quand il te dit qu'il sera toujours là, tu sens ton âme lui répondre moi aussi comme un vieux réflexe automatique, comme une phrase usée par les âges comme une évidence dans l'espace-temps. Tu sais aussi que s'il t'aide, rien ne sera plus insurmontable, tu sais que s'il t'aide, il y aura des blessures qui se fermeront et d'autres qui arrêteront de couler, tu sais tu sais tu sais. Tu te croirais presqu'omniscient presqu'un dieu, mais peut-être étais-tu Achille et lui Patrocle, peut-être te fallait-il sa peine pour ouvrir les yeux, peut-être qu'enfin vous vous êtes rejoints dans la tombe.
Juste parce que je t'aime. C'est dit sans grand orchestre sans débandade, c'est discret glissé au coin d'une phrase et tu ne peux t'empêcher d'avoir des étoiles dans les yeux -peut-être est-ce parce que tu le regardes trop, peut-être est-ce juste son reflet sur ta cornée sur tes humeurs. Il y a aussi le reste de ses mots qui font échos dans ta tête, parce que tu es tout aussi coupable de ce genre de choses que lui -est-ce si mal de vouloir être sa source de bonheur, est-ce si mal de vouloir tout faire pour qu'il se sente mieux, est-ce si mal si mal si mal de, pour une fois, vouloir avoir tout le bon du monde pour le donner à une seule personne. Est-ce si mal d'oublier le reste de l'Univers quand si peu d'air sépare vos souffles ?
Tu te tournes comme il te le demande, avec ta colonne droite droite parce que quand ton corps est voûté ta peau tire tire et elle se brise après ; oh tu ne veux pas montrer ça à Auxine non mais tu crois que de toutes manières c'est un peu trop tard. Qu'importe. Tu n'avais pas promis de ne plus cacher tes blessures, mais c'était tout comme ; parce que plus que ça, tu lui avais dit qu'il n'aurait plus à s'en préoccuper -alors tu devais aussi lui donner plus confiance oh lui dire que tout va bien lui prouver lui démontrer que vraiment, Nerv, tu veux changer. « On a le même genre d'égoïsme, alors ; et je crois que j'aime plutôt ça. Petite pause. Tu penses que c'est mal ? » Oh à vrai dire ça n'apporterait rien, que ça le soit ou non, parce que ça réchauffe tes côtes glacées par les trous de ta peau, parce que ça tue tous les parasites en résonnant dans ta tête, parce que ça éloigne les poings et les violences sur ta bouche. C'est tellement étrange comme sentiment, cet attachement qui grossit de jour en jour -au début c'est une fascination puis une autre addiction, et puis après un délice de tous les jours qu'on ne veut garder que pour soi, mais qui est-on pour dire à l'autre qu'on est ce qui lui faut ? Qui est-on pour oser s'imposer, qui est-on pour vouloir l'accaparer voler tous ses regards libérer ses sourires et ses ailes d'anges coincées sous quelques omoplates pointues ? Qui es-tu, Nerv, pour lui dire que tu ne peux pas y arriver sans lui ?
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaDim 29 Mar - 18:33

ft. nerv

Nerv est beau : ça te parait comme une évidence. C’est écrit dans le ciel, c’est gravé dans l’écorce des arbres et c’est marqué au fer rouge sur sa peau. La beauté de Nerv elle n’a pas de prix, on ne peut pas lui associer de valeur parce qu’elle est bien trop grande pour qu’on puisse la quantifier. À tes yeux, Nerv est une créature rare et magique sur laquelle tu poses difficilement tes mains pour chasser les maux sur sa peau, comme par peur d’abîmer encore plus une telle splendeur. Nerv t’a toujours fasciné – mais ah! ça il ne fallait pas le dire, tu en aurais rougit bêtement en éparpillant des mots bafouillés – parce qu’il contraste Nerv, parce qu’il détonne et qu’il change tout le paysage qui se dessine autour de lui. Comme si le monde s’adaptait à Nerv et non l’inverse : et lui dans sa grande splendeur avait toujours attiré ton regard. Tu aurais bien aimé dire « j’ai toujours su », que tu avais toujours pensé que vous étiez prédestiné à de grandes choses tous les deux : mais il y a eu ce temps où tu ne faisais que le regarder de loin, à l’épier depuis ton stand de fleurs, à te demander si c’était ton attention qu’il cherchait en rayant tes pots colorés. Tu n’avais pas tords lorsque tu lui as dit qu’il était comme un chat sauvage, Nerv tu l’as apprivoisé en quelque sorte. Avec des sourires bien plus grands que tu ne le voulais et des mots prononcés presque trop rapidement, de peur de le voir disparaître avant que tu n’aies pu t’en approcher.

Non, tu n’aurais jamais pensé que vous en arriveriez là, à vous embrasser rien que parce que vous en avez envie et à vous parler de choses qui font mal rien que pour pouvoir parler de choses plus belles ensuite. Nerv a toujours été cet homme trop grand trop fort trop mystérieux, avec ses tatouages et ses anneaux argentés dans sa peau : ça t’avait séduit. Parce que c’était tout le contraire de toi, toi Auxine réservé rangé et surtout plus que tout, ordinaire. Nerv c’était la touche de couleur à ton univers en monochrome : c’était bête à dire puisqu'il devait probablement penser quelque chose dans ce genre là pour toi. Tu ne lui as jamais dit ce genre de choses, tu ne sais même pas si tu en serais capable : ça te semble fou et stupide parce que tu sens qu’il sait déjà à quel point il est important pour toi, qu’il sait déjà tout ce que tu pourrais faire supporter et accepter rien que pour qu’il soit heureux. Rien que parce que c’est lui.

─ Pourquoi ça serait mal? On est heureux comme ça, alors moi ça me va.

Tu penses qu’il n’y a rien de mal dans votre manière d’être égoïste : puisque vous pensez l’un à l’autre alors ça te semble plutôt bien, plutôt affectueux. Son égoïsme t’appartient et le tiens est à lui, alors personne ne peut vous juger pour ça. Tant que vous êtes heureux à toute façon, est-ce que ça importe vraiment? Tant que votre manière d’être égoïste ne brime pas l’autre, alors ça devrait aller tu te dis : et vous serez heureux tous les deux. Puis comme ça, si tu es heureux alors il l’est aussi et toi aussi puisque tu dépends de lui, c’est une chaîne que vous ne pouvez pas briser et qui se répétera toujours. Il faut juste boucler la boucle et techniquement vous devriez toujours être en mesure de vivre paisiblement. Une chaîne de bonheur infini, ça te fait sourire.

Mais ton sourire se fane un peu lorsque tu nettoie le dos de Nerv. Sa peau à l’air si fine et tu as l’impression que même le linge que tu as dans les mains risque d’écorcher sa peau et d’ouvrir de nouvelles plaies inutiles, alors tu le poses un instant et tu prends de l’eau en coupe dans tes mains pour la faire couler sur son dos directement. Tu le nettoies avec la plus grande précaution : puis lorsque tu poses les doigts par inadvertance sur ses côtes, là où il y a les trous d’aiguilles, tu as l’impression de t’être pris un choc électrique. C’est drôle au toucher et tu n’aimes pas du tout la sensation, alors tu retires vivement tes doigts. Tu te sens mal sur le coup, parce que ce n’est pas Nerv qui te dégoûte loin de là, mais c’est d’imaginer quelqu'un lui faire ça à chaque fois que tu effleures une plaie ou un bleu. Tu passes le tissu sur les marques laissées par les aiguilles et avec un soupir tu appuies ton front contre la nuque de Nerv.

─ Il y en a d’autres ailleurs?

Tu dois toutes les faire une à une, ses blessures, t’y attarder soigneusement presque amoureusement pour ne pas qu’elles s’infectent. Tu mettras de l’onguent après, quand sa peau aura séchée un peu pour qu’elle ne craque pas sous les bandages. Tu veux t’occuper de lui et qu’il réalise que tu ne mentais pas. Que tu es là et que tu vas rester avec lui.

Nerv il est plus délicat qu’une fleur que tu viens de cueillir, mais en même temps Nerv il a l’air si fort tellement fort, comme s’il pouvait te protéger du monde entier avec ses grands bras et ses airs de brute. Mais Nerv a l’intérieur il est trop doux et trop gentil et tu as l’impression que tu dois le protéger du monde toi aussi, parce que l’univers pourrait lui faire tellement de mal et Nerv ne comprendrait probablement pas et il embrasserait sa douleur en pensant que c’est normal. Mais Auxine, toi tu penses que Nerv ne mérite que la douceur de tes étreintes de tes mots sucrés et du bout de tes doigts sur sa peau.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaJeu 2 Avr - 21:31

we'll be two souls in the ghosttown



On est heureux comme ça. Et tu souris ; et tu penses au nombre sourires qu'il n'a pas vu fleurir sur tes lèvres. Tu penses à tous ces moments où tu te refusais d'être trop heureux, comme une peur de tout voir s'échapper, comme une peur de regarder en arrière et de se dire oh, c'était mieux avant, comme une peur de regretter regretter regretter les temps passés -mais tu n'as rien compris, Nerv, rien compris. T'as toujours été trop négatif trop tiré vers le bas, et les lignes tracées sur ta peau portaient la noirceur de ton esprit trop étouffé par tes angoisses étranges ; oh t'avais une manière si étrange de n'en avoir rien à faire, Nerv. Une manière si étrange de prendre tout à coeur et de faire comme si ce n'était pas le cas. T'avais une espèce d'habitude, de tout tout cacher, de ne pas laisser les autres voir tes espoirs frêles et fragiles grimper le long d'un fil aussi lâche que tes épaules qui frappaient trop vite. Et puis après, il y avait Auxine.
Il y avait Auxine, alors tu oubliais que tu te retenais d'être heureux des choses simples, alors tu oubliais les autres tout autour et leurs regards étranges, alors tu oubliais les encres trop noires et tu les voyais plutôt blanches. Et tu étais heureux ; lui aussi tu crois, alors on est heureux ça sonne tellement bien. Il y a en toile de fond les rayons de soleil d'une après-midi qui a duré l'éternité, il y a dans tes oreilles les insectes qui chantaient chantaient chantaient et les herbes qui bruissaient, il y a dans tes pupilles des fleurs allongées, et même si tu ne sais plus les différences entre crocus et colchiques, tu sais que tu pourra lui demander encore et encore et encore. Encore et encore, ta main dans ses cheveux et ton nez dans son cou, encore et encore, son bonheur au bout des doigts et le tien au bord des lèvres, encore et encore, dans cette simplicité dévorante qui vous allait si bien, tellement bien.
Tu reviens à toi d'un coup mais oh, c'est comme s'il y avait encore l'empreinte chaude d'Apollon dans tes os, sur ta peau ah sur tes joues, et sous les empreintes d'Auxine tu te sens plus vivant plus entier plus complet -tu vois, Nerv, tu n'as pas besoin de ces combats de chiens enragés. Ses attentions te plonge dans une espèce de bulle étrange, oh tu es tellement bien que tu te sentirais presque mal de le laisser seul dans ce malheur -tu ne sais pas Nerv, est-ce que tu ne peux pas plutôt le contaminer de tes sourires blancs comme lui le fait si souvent ? La peine tu ne la ressens plus depuis quelques temps déjà oh pourtant elle avait fait si mal avant, avant ; mais quand il y a tant de douceur dans l'éveil de tes ecchymoses tu ne peux pas t'empêcher d'être heureux, quand il y a tant de peurs délivrées d'un coup et des mots si rassurants tu ne peux pas t'empêcher d'être heureux, quand il y a vos deux âmes qui s'appellent encore encore tu ne peux pas t'empêcher d'être heureux, tout simplement heureux. Il soupire tu l'entends, et tu te sens coupable de sourire encore un peu, mais ta main va caresser ses cheveux, jusqu'à se coincer dans sa nuque. Il n'y en a pas d'autres, non. Et tu souris d'autant plus. « Non, c'est fini. » C'est fini, et tu aimerais te dire aussi que ça signe la fin de ce ballottement étrange dans vos coeurs de ces trous de ce vide qui sonnait si creux -tu te rends compte des inepties que tu penses, Nerv ? Qu'importe ; et de ton autre main tu vas chercher la sienne pour lier vos doigts -et tant pis pour ta paume encore déchirée oh elle ne vaut pas l'interdiction de son contact. C'est fini, et tu espères bien que c'est fini pour un certain temps. « Hé, Auxine, c'était les crocus, les nuages qui se lèvent le matin ? » C'est violet, tu crois, la couleur que tu cherches, ou rose peut-être -tu sais que le ciel le matin il est doux et chaud en même temps, tu sais que les nuages à l'horizon ils sont clairs et pastels mais oh, tu ne sais même plus ce que c'est, pastel. Mais qu'importe, quand il est là pour te souffler les réponses et te rassurer encore encore te dire que ce n'est pas important parce que toi Nerv, tu vis bien plus les couleurs que d'autres en ce monde. Oh tu vis les couleurs à travers lui, au lieu de les voir, et c'est peut-être mieux comme ça. C'est sûrement mieux comme ça.
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MessageSujet: Re: lilium ─ nerv
lilium ─ nerv RxkgjUaVen 3 Avr - 7:18

ft. nerv

Toi aussi tu as cette impression que vous venez de finir quelque chose. Tu ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête de Nerv mais tu as comme ce sentiment de compréhension lorsqu’il te dit que c’est terminé, comme s’il y avait quelque chose, au-delà de ses blessures, qui venait de se conclure. Et ça te fait sourire toi aussi évidemment, encore et encore parce que Nerv qui étire le coin des lèvres ça a presque toujours cet effet sur toi. Ça te rend heureux et ça réchauffe ton cœur avec encore plus d’ardeur qu’un feu de forêt. Mais c’est une chaleur que tu aimes elle ne fait pas mal, elle est réconfortante et c’est ce que tu recherches. Nerv a tout ce dont tu as besoin, ses grands bras qui te serrent ses sourires amoureux et ses yeux noirs noirs noirs que tu aimes tellement tu n’arrêteras jamais de dire à quel point tu aimes ces yeux uniques. Il y a tellement de choses que tu aimes chez lui, des petites et des plus grandes : ses paroles sont toujours tellement intéressante et tu te damnerais pour qu’il ne s’arrête jamais de parler et qu’il te parle encore des couleurs qu’il ne peut pas voir et des dessins qu’il fait. Nerv c’est de l’intérêt à profusion, encore et encore des sujets et des mots qui te charment, des syllabes qui te font rêver et des voyelles qui se pressent sur ses lèvres que tu as envie d’embrasser.

Tu serres ses doigts pour ne pas abîmer la peau que tu viens tout juste de nettoyer et de choyer puis tu lèves les yeux vers lui et tu retrace chacun des traits de son beau visage avec tes yeux. Tu as l’impression de découvrir de nouveaux détails à chaque fois que tu t’attardes sur les courbes et les angles de son nez de sa bouche de ses pommettes que tu voudrais bien croquer. Nerv est sucré et ses lèvres le sont encore plus.

Tu es content qu’il se rappelle des crocus, tu as envie de le serrer fort dans tes bras. Nerv il est parfait, tu n’as pas d’autres mots pour le décrire. Nerv est parfait, même avec ses blessures, alors sans il doit l’être encore plus. Qu’il se rappelle du nom des fleurs que tu lui présentes ça te donne envie de le couvrir d’amour et tu souris en coin à cette pensée. Nerv baigne déjà dans ton amour débordant.

─ Oui c’était les crocus. Le violet clair des crocus et de ta peau, tu t’en souviens?

Tu attrapes son poignet et tu retournes sa main meurtrie pour qu’on en voie la paume. Ton pouce se fait doux sur la peau à vif lorsque tu déplies ses doigts et tu lèves les yeux vers Nerv comme pour ne pas perdre son regard trop longtemps. C’est rouge rouge rouge dans le creux de sa main mais tu es si délicat que tu ne peux pas lui faire mal. Tes doigts se glissent contre la blessure à l’intérieur et tu pointes les couleurs vives.

─ Tu vois ici, là où c’est plus foncé? C’est rouge, rouge comme certains lys. Je t’en montrerai et on pourra aller en cueillir si tu veux lorsque tu viendras chez moi, à Canaan.

Aujourd’hui tu lui as offert une nouvelle association de couleur et une invitation à venir chez toi. Nerv, il n’est encore jamais venu dans ta maison depuis que vous avez cette relation et tu as l’impression que ça prend beaucoup plus d’ampleur de l’inviter chez toi maintenant. Alors tu rougis un peu bêtement et tu refermes ses doigts sur sa paume : mais tu ne lâche pas sa main pour autant. À vrai dire tu n’as plus vraiment envie de le lâcher maintenant, tu veux qu’il reste là. Ah! Il n’y a pas de mot pour dire à quel point tu aimerais rester avec lui pour toujours : c’est tellement égoïste de ta part et tu t’en fiches presque. Tant pis si le monde doit se passer de Nerv, tant que toi tu peux te prélasser dans la douceur de ses sourires.

─ Je t’aime Nerv, j’espère que tu le sais. Tu es le seul pour qui je pourrais faire tout ça. Pour qui je veux faire tout ça. Tu es tellement important pour moi. J’aimerais beaucoup qu’on puisse se voir plus souvent qu’une fois par mois. Tu sais, comme avant?

Tu en rêves encore de vos journées de vos soirées de vos moments rien qu’à vous. Là où le reste du monde n’a plus sa place, quand plus rien n’existe autour de vous et que vous vivez dans votre petite bulle de paradis. À regarder les étoiles et à parler de tout et de rien comme si vous n’en aviez jamais parlé auparavant. Avec Nerv tous est intéressant soudainement et même les choses le plus futiles semblent briller de poussière d’étoile. Nerv est ton marchand de bonheur, ton marchant de rêves.
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